Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Chroniques Pokemon : Le mystère d'Iltia. de Yuki-senpai



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Yuki-senpai - Voir le profil
» Créé le 27/10/2009 à 19:30
» Dernière mise à jour le 12/01/2011 à 14:28

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 10 : Le détenteur de l'aura
"Ce pokemon n'est pas fait pour répandre le mal, mais au contraire pour apporter la justice."

C'est ce qu'avait répondu le professeur à son assistant quand il lui avait rapporté la capture de Lucario. Cette phrase avait dû être mal comprise par l'assistant, car le professeur n'était en fait pas du tout soulagé d'apprendre la capture de ce poke-humains, mais était au contraire bien déterminé à ce qu'il ne devienne pas une arme de destruction massive. Parce que c'est ce qui attendait Lucario. Il avait entendu dire que Lucario devait être envoyé en mission en tant que chasseur. Mais pour une raison inconnue les plans avaient changé.
Avec le recul il commençait à entrevoir le plan qui avait éclos dans l'esprit du prince.
Imaginez un déséquilibre dans l'aura, ou bien la manipulation des auras par une personne aux mauvaises attentions… cela devenait alors pire qu'une catastrophe naturelle. Associez-y tous les autres poké-humain dont regorgeaient Iltia et qui étaient prêts à mourir pour l'accomplissement du plan… et vous obtenez un fléau. Cela faisait un peu plus d'une semaine qu'il mâchonnait ces noires pensées.
Il poussa une porte en fer et pénétra dans ce qu'il avait surnommé le "couloir infernal". Le professeur prit une inspiration et avança d'un pas décidé qui tranchait avec sa chevelure blanche et ses rides. Sa détermination était toujours aussi jeune, bien que son corps vieillissait malgré lui.

Il jeta des regards rapides autour de lui, tout le long du couloir : des grilles. Derrière ces grilles : des pokemons humanisés fidèles aux idées d'Iltia et pourtant réduits à vivre en cage. Et il avait aidé à cela, lui!
Il fit une brève inspection des objets alentours et ne voyant pas de matelas dans lequel il pourrait se défouler, il dût ravaler sa colère en attendant d'être de retour dans sa chambre. Il passa devant une grille comme les autres.
Il s'arrêta.
Il était là.
Aaron se tenait au fond de la cellule, assis contre le mur, le regard plongé dans le vide. Le professeur avait toujours trouvé les Lucario fascinants, et même sous une forme humaine il sentait encore cette magnifique présence qui accompagnait chacun de ces pokemons. Il avait promis au père de ce Lucario de trouver un moyen pour empêcher leur asservissement…
Tu parles ! Il n'avançait pas, oui !
Enfin… pas si sûr.
On lui avait dit que les chasseurs qui avaient ramenés Lucario avait été obligés de laisser derrière eux leur boitier. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait : contre des cibles particulièrement précoces les chasseurs avaient déjà eu ce problème, par contre ce qui devenait intéressant c'est que ce boitier devait du coup se retrouver entre les mains de Gardevoir ! Et ça, ce n'était pas rien.
Du moins c'est ce qu'il avait cru.
Le prince avait eu la même pensée que lui, et avait sermonné les chasseurs pour ne pas avoir au moins essayé de ramener le boitier. Ceux-ci avaient alors répondu qu'elle avait presque totalement perdu sa mémoire. À la grande joie du Prince, au grand dam du professeur.
Après on lui avait rapporté qu'une équipe d'infiltration avaient réussi à placer un émetteur dans le boitier. Le prince avait alors donné l'ordre de ne plus chasser la Gardevoir.
Pourquoi ne plus la chasser maintenant qu'on savait précisément, et à chaque instant, où elle se trouvait ? Primo parce qu'avec une certaine commande n'importe quel boitier pouvait cibler un poke-humain particulier. Secondo, parce que le prince avait son idée derrière la tête. Et le professeur essayait entre autre de savoir quoi, au juste.

Il détacha son regard de Lucario et reprit son chemin. Il était d'ailleurs convoqué pour aller voir le prince… pas le temps de trainer dans les couloirs ! Ce faisant il passa devant une grille où on retenait prisonnier trois personnages en blouse blanche et un gars qui se prénommait Aaron.
Dés son arrivée dans ce que l'on pourrait appeler la salle du trône par l'omniprésence que le prince y faisait preuve, le professeur revêtit le masque qu'il s'était forgé pour chacun de ces entretien et attendit patiemment au milieu de la pièce. Celle-ci n'avait ni trône, ni garde, ni couronne, ni tapis sur le sol… juste de grands écrans où défilaient des textes en Ildien.

"Ah, Professeur ! Vous m'avez manqué ! Je ne peux pas avoir une conversation digne de ce nom quand vous vous tuez au travail, il faudrait que vous vous reposiez plus souvent.
-Ce serait avec grande joie, Seigneur. Mais je me dois de répondre aux attentes de votre majesté ainsi qu'à celles de tout le peuple d'Iltia.
-Vous savez toujours parfaitement répondre ce que l'on attend de vous. Et Iltia ne serait jamais allé aussi loin sans vous."

Faux, elle l'aurait fait, moins vite et sans que personne n'organise une révolution, c'est vrai, mais elle serait parvenue à ses fins. Il se garda tout de même ce commentaire pour lui.

"Mon Prince, comme toujours vous louez mon savoir, mais je ne sais jamais ce que vous attendez de moi avant que vous ne vouliez bien m'en faire part.
-C'est vrai, et nous n'avons pas beaucoup de temps. Vous êtes sans doute la personne qui a le plus étudié, et qui connaissez donc mieux les Lucarios. Je voudrais que vous m'exposiez avec une grande précision l'étendue de leurs pouvoirs… tous leurs pouvoirs."

Il détestait quand il posait ce genre de question, car chaque information qu'il lui confierait serait enregistrée avec minutie dans ce cerveau machiavélique pour des fins dont il ignorait encore la portée finale. Et pourtant c'était pas faute d'avoir imaginé les pires scénarios de science fiction. D'un autre côté s'il ne disait rien… pas sûr que ça ne mette pas la puce à l'oreille du prince. Or il n'était pas question qu'on l'enferme ! Il fallait qu'il reste libre de ses mouvements s'il voulait aider de l'intérieur les rebelles.

Il fit donc un exposé simple et concis des différents pouvoirs de Lucario, et termina en disant que leurs aptitudes variaient ensuite d'un Lucario à l'autre.

"Pensez-vous qu'il serait possible de faire une sorte de symbiote de ce pouvoir de l'aura ?"


Pardon ?
Le professeur en resta interdit… est-ce qu'on pouvait seulement… songer…

"J'ai peur de ne pas comprendre, monseigneur… le pouvoir de l'aura est en chacun de nous, il ne sert donc à rien de l'implanter via un symbiote, il est juste plus présent chez certains que chez d'autres. Et...
-Oui, oui, soit, j'ai compris. Mais pensez-vous qu'il soit justement possible de rendre l'aura de certaine personne plus puissante via un symbiote ? Et puis ceux qui ont la même nature d'aura peuvent communiquer leurs sentiments, souvenirs entre eux… aussi serait-il possible d'implanter une aura provenant d'une même souche ? En utilisant comme fluide de base celui de notre Lucario par exemple, qui régénère sans cesse son aura ? D'après les archives il s'agit sans doute d'un des meilleurs Lucario qui ait existé. Même sous l'effet du signal il a réussi à soulever un gravalanch-humain qui est lui-même l'un des meilleurs de sa classe et avec une facilité écœurante encore !"

C'était son idée qui était écœurante. Elle signifiait faire de Lucario un rat de laboratoire… même plus une arme, mais une espèce de réserve à fluide pour sérum à booster les aptitudes physique et intellectuelle de toutes personnes et liant chaque pokemon de l'armée entre eux ! De telle sorte que chacun sache ce qui se passe sur les différents fronts, et lequel d'entre eux serait le plus apte à venir à bout d'un éventuel problème… c'était du génie… mais un génie qui avait un prix rude et que le professeur n'était pas désireux de partager.
Celui-ci stoppa ses pensées, et remarqua que depuis tout à l'heure le texte en Ildien avait cessé de défiler, la même phrase était affichée sur l'écran depuis quelques minutes. Il nota avec soin la ligne et le paragraphe avant de répondre.

"Et bien, je n'ai jamais étudié les Lucario dans cette optique, aussi je ne préfère pas me prononcer de peur de vous donner de faux-espoirs, ou au contraire condamner votre idée sans me baser sur des données scientifiques… mais peut-être pourrais-je vous donner une réponse plus claire après une étude plus approfondie sur l'utilisation de l'aura par Lucario.
-Vous avez mon autorisation. Vous avez une semaine."


Si ça ce n'était pas catégorique…

Le professeur s'inclina, fit demi-tour, et alla directement dans son bureau en faisant savoir au passage qu'il attendait Lucario dans son Labo et qu'il allait chercher du matériel de dernière minute. Arrivé dans ses appartements, il ferma à clé derrière lui, prit son manuscrit en Ildien, chercha la treizième ligne du septième paragraphe et lu en s'efforçant de traduire le plus vite possible. Le fait que cela parle d'aura lui fit savoir qu'il avait bon. Il continua sa lecture, remit en place quelques mots éparpillés, changea un verbe (qui avait trois sens différents)… et obtint quelque chose qui tenait la route.

Qui tenait la route signifiait ici que la phrase avait un sens, quant à savoir si elle était logique, morale ou bien légitime… c'était une autre paire de manche. Il posa l'ouvrage dans sa cache, prit sa mallette et, après une dernière réflexion derrière sa porte, se dirigea droit vers son labo. Il trouva alors Lucario, toujours le regard vague.
En présence d'un poké-humain il fallait suivre une certaine éthique : lui parler comme on parlerait à un être humain, par exemple. Toujours valoriser sa condition humaine… etc. Le professeur se résigna, posa sa mallette sur la table et commença à déballer son matériel tout en parlant à son patient.

"Alors mon garçon, retrouver ta vie d'antan te plait ?"

L'intéressé haussa les épaules, toujours le regard vide.

"Ils m'ont puni.
-S'ils l'on fait c'est qu'ils avaient une bonne raison, tu ne crois pas ? La connais-tu ?
-J'ai succombé au pouvoir d'une gardevoir lors d'une mission."

Le professeur fit son possible pour ne pas grincer des dents. Traiter ainsi Gardevoir ! Il se concentra sur l'aligement de ses tubes à essai. L'avantage d'avoir eu beaucoup de relation avec les Lucario, c'est qu'on contrôle les émanations de son aura. Lucario était dans l'incapacité de sentir les véritables sentiments du professeur. Celui-ci avait mis un point d'honneur à ce que rien ne le trahisse.

"Il paraît que la Gardevoir était très puissante, je suis sûr que ce n'est pas de te faute. Et puis tu es un humain de combat, il est normal que contre un humain psy tu sois un peu faible."

Il ne s'agissait plus de parler de pokemon devant eux, mais d'humains.
Leur petite discussion continuait à présent en même temps que le professeur lui faisait exécuter des mouvements de base et opérait à une une auscultation de routine.

"Oui, mais je ne peux plus partir en mission, pourtant j'aimais bien ça."

Le professeur attendait une phrase de ce genre…
Dés l'instant où Lucario avait été converti, puis ramené, il s'était demandé quel ménage feraient le pouvoir de l'aura, le pouvoir de la vérité, contre celui des boitiers, pouvoir du mensonge et de l'asservissement. Le sujet déclama cette phrase avec un détachement notable, comme le ferait une machine récitant une poésie programmée dans son disque dur. Ce n'était pas Lucario qui parlait, mais le programme qu'on l'y avait implanté.
C'était la première fois qu'on le laissait étudier Lucario depuis que celui-ci était revenu… une idée venait d'apparaître dans son esprit.

"Pourrais-tu exécuter une aura-sphère, s'il-te-plait ?
-Je ne peux pas.
-Pourquoi ?
-Depuis cette Gardevoir j'ai perdu mon pouvoir, elle me l'a bloqué."

Oh ! La belle excuse ! Dis plutôt qu'on t'a dit ça pour cacher le fait que sans ta mémoire véritable tu ne peux pas utiliser ta capacité de l'aura !
Voilà pourquoi il n'avait pas été envoyé en mission. Voilà pourquoi le prince avait été obligé de lui trouver une autre utilité et voulait extraire son aura en un symbiote. Le professeur se caressa le menton… voilà quelque chose à laquelle ni lui ni le prince n'avait songé. Mais à qui cela allait être le plus profitable ? Au prince qui n'avait plus son arme de destruction massive mais une espèce de réserve de pouvoir ? Ou bien au professeur à qui cela donnait un peu de répit pour trouver une riposte.


Oui parce que pour l'instant, il ne voyait pas trop quel avantage en tirer…
Aaron le fixait… du moins autant qu'il le pouvait avec son regard de poissoroy fris.
La situation était désespérée…