Zigzaton Jones, aventurier pokémon de Miacara

Je m'ennuyais. Le voyage était long. Nirondelle et Piko parlaient de tout et surtout de n'importe quoi, de leur amour impossible, quand ils allaient se revoir, si un jour ils pouvaient vivre ensemble, etc.
Soudain, je sentis qu'un autre pokémon approchait. Les murs s'éclairèrent et un Feurisson débarqua dans la soute (car oui, avec Nini –j'aime bien l'appeler comme ça pour l'embêter- nous étions cachés dans la soute.) Il ne parut pas surpris de voir un goélise mais ses yeux s'arrondirent à notre vue, à l'hirondelle et à moi.

-Vous êtes à monsieur Marco ? demanda-t-il.

-Non, répondis-je, regrettant aussitôt ma sincérité.

-Alors, vous ne devriez pas être ici, gronda-t-il, les flammes augmentant de volumes autour de lui.

-Et toi, répliqua Nirondelle, qu'est-ce que tu fous là ?

Décidément, il n'y avait pas qu'avec moi qu'elle n'était pas aimable, celle-la. Je regarda presque Feurisson avec compassion. Il allait en goûter, avec les insultes que la volatile allait proférer sur lui…

-J'appartiens à Elisabeth, la jeune fille passagère invitée de monsieur Marco, grogna le hérisson enflammé. Et je suis sûr qu'elle serait ravie d'avoir un zigzaton et une nirondelle dans son équipe…

-Zigzaton et Nirondelle ? C'est démodé depuis longtemps, commenta Piko.

-Démodé ? C'est moi que tu traites de démodées ? Traître ! Imbécile de cervelle d'oiseau ! piailla Nirondelle.

Piko parut choqué, puis il s'excusa. Nirondelle l'ignora, lui donna quelques coups de becs et ils commencèrent à se battre. Je recula et m'arrêta à quelques dizaines de centimètres de Feurisson, et nous échangeâmes un regard avec d'éclater de rire.
Le hérisson me confia que sa maîtresse allait en vérité à Poivressel, mais qu'elle voulait d'abord gagner un badge à Myokara. Je lui avoua que je n'avais jamais vu de match pokémon, ceux à quoi il rigola et me demanda si des dresseurs ne se battaient jamais sur la route où je vivais.

-Non, avouais-je. Ils n'aiment pas trop cet endroit. Un peu trop de Nirondelle…

Regard vers Nini qui déplumait littéralement Piko.

-… Si tu vois ce que je veux dire.

Alors là, mon nouvel ami fut très gentil. Il me proposa d'assister au match d'Eli (j'avais le droit de l'appeler comme ça). Soudain, le bateau pila.

-Ah ! Nous sommes arrivés, soupirais-je. Nirondelle, tu ramènes tes plumes ?

-Attendez, coupa Feurisson, vous ne pourrez pas passer incognito comme ça. Nirondelle, vole pour pas qu'on te remarque… assez près de Goélise...

-Piko, corrigea ce-dernier. Ma dulcinée, ma Nirondelle, je suis désolé pour le mal que je t'ai fait. Promets-moi de continuer de m'aimer…

-Je t'aime, Piko, je t'aime. Ce combat n'a fait que renforcer l'amour que j'éprouve pour toi. Les disputes resserrent les liens du couple. Je te promets, plus jamais je ne te tromperais avec Johnny, c'est fini entre ce Roucool et moi…

-Et toi, continua le starter feu, s'impatientant et s'adressant à moi, cours dans mon sillage.

Piko et Nirondelle volèrent au ras du plafond et moi, je me mis à trottiner dans les empreintes de Feurisson. Nous rejoignîmes vite Marco et Elisabeth, une humaine aux cheveux noirs, aux yeux verts et à la peau foncée, qui prit une pokéballe sans doute pour y rappeler son premier pokémon. Il fut aspiré dans la ball et je me sentis tout de suite… comment dire ? A découvert ?

-Un zigzaton, lâcha l'humaine, m'ayant repéré. C'est commun. Mais il irait bien avec Fouinar…

-Piko, que fais-tu avec une Nirondelle ? Je t'ai déjà dit de ne pas traîner avec de la racaille… s'écria Marco.

Traiter Nini de racaille ? Il est fou, celui-là…
L'oiselle lui fonça dessus et lui donna un coup d'aile magistrale sur la tête qui le fit s'évanouir. Je sauta sur le pont, après avoir éviter la pokéballe qu'Eli avait lancé sur moi et je courus me cacher dans un terrier de Sabelettes.
Nirondelle me rejoignit vite et Elisabeth se désintéressa de nous pour foncer à l'arène avoir un badge. Je me souvins alors de la proposition de Feurisson.

-Nirondelle, je vais à l'arène, la prévins-je en essayant de m'extirper de ce trou.

Zut de flûte (je me demande bien qui utilise encore cette expression, de nos jours), j'étais coincé. Je me retourna et laissa ma compagne bleue passer, plus fine que moi. Soudain, je vis des yeux briller dans l'ombre… et des voix retentirent à mes oreilles…

-Maître Sablaireau, que viens faire cet inconnu dans notre terrier ?

-Il vient chercher des ennuis, disciple Sabelette 6…

-Euh ! Excusez-moi, les mecs, je me suis trouvé là par erreur, dès que je le peux je dégage !

Et ni de une, ni de deux, je sortis de ce terrier. Je courus comme un malade jusqu'à l'arène, me faufila dedans et vis l'humaine, une pokéballe à la main face au champion d'arène. Je me cacha dans un coin de la bâtisse, songeant que Nirondelle me rejoindrait vite.

-Elisabeth Kelly de Bourg-en-vol ? J'accepte ton défi, ma petite. Deux pokémons contre deux, d'accord ?

-D'accord, de toute façon je peux pas refuser.

Et elle murmure, tout bas : « Vieux schnock même si t'es jeune. » Je me sens des points en commun avec elle…

-Machoc, Hariyama, go !

-Fouinar à toi ! Feurisson, vas-y !