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Voyages d'un capitaine vers les flots de junkolusa



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Informations

» Auteur : junkolusa - Voir le profil
» Créé le 01/09/2009 à 23:20
» Dernière mise à jour le 01/09/2009 à 23:20

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La corde au cou

Ce n'est qu'aux premières lueurs de l'aube que la prisonnière fut réveillée par un petit rayon de soleil. Elle se réveilla, bien qu'elle aurait préférée ne jamais voir ce jour. Le soleil se levait, comme il le ferait le lendemain, allongeant l'ombre de la potence comme pour la narguer encore plus.
Quelle cruauté. Le lever de l'astre, pourtant signe d'espoir, venait de mettre en marche le compte à rebours avant la pendaison. Pour la dernière fois, son gardien entra et lui fit un signe de la main.
-Allez sors, la cérémonie va bientôt commencer.
Mara ne dit rien. Elle allait mourir, c'était un fait et personne ne pourrait contester une décision prise par le tyran Sacha.

Les gardes l'entourant lui mirent de lourdes chaînes aux chevilles et aux poignets. Ainsi enchaînée, Mara fut conduite par les soldats vers l'extérieur. En sortant de la prison, une vingtaine de gardes armés de pokémon féroces l'attendaient. La seule chose qu'elle pouvait faire, c'était prier. Ne croyant plus en Arceus ni en Giratina, elle recommandait son âme au seul dieu comptant pour elle, Kyogre. Elle allait essayer de garder sa dignité, jusqu'au bout, jusqu'à la fin.
La pirate avança lentement, comme un automate ou un porc mené à l'abattoir. Ses chaînes traînaient sur les pavés tandis que les gardes et leurs multiples chiens paradaient. Ils étaient si droits et fiers tandis que les Grahyena, les Arcanin et les Demolosse l'escortaient. Le chemin lui parut interminable puisqu'elle dut subir les sarcasmes, les quolibets et les injures de la population. Si la troupe ne la protégeait pas, elle se serait déjà fait lyncher.

Arrivée au pied du lieu de son supplice, Mara mit le pied sur la première marche de l'estrade. Ses pas la poussaient automatiquement et un curé lui demanda si elle voulait formuler une dernière volonté.
-Oui. Je souhaite être vengée ! Je veux que la mer me venge en prenant la vie de ceux qui m'ont condamnée. Je vous maudis tous pour l'éternité !
Estimant qu'elle avait suffisamment traînée avec sa malédiction, le bourreau l'attrapa par les chaînes et la plaça juste en dessous de la corde qui n'était pas faite de chanvre. Devant le regard étonné de la pillarde, le bourreau lui expliqua.

-Elle est différente des autres, ce sont des ordres spéciaux pour vous. Une corde à piano vous est spécialement destinée. Cela fait huit ans que vous nous gênez, alors nous ferons durer le supplice pour satisfaire le public. Avec cette fine corde, c'est une bonne demi-heure que vous allez mettre à agoniser. J'ai hâte de voir vos jambes rechercher désespérément un point d'appui tandis que vous passerez inutilement vos mains sur votre gorge qui laissera l'oxygène arriver de moins en moins vite à vos poumons. Vos yeux s'écarquilleront et se révulseront tandis que votre corps sera secoué de spasmes.

Mara était terrorisée de savoir son destin et son visage prit une couleur blanche. Ces types la laisseraient pendre en vie pendant une véritable éternité.
-Ne t'inquiètes pas pour ton visage, il prendra une belle couleur bleutée, comme ta langue qui finira par ralentir encore ta mort. Le pire, c'est que tu seras encore consciente. Quelque chose à dire avant tes adieux?
-Fais ton travail et profite de ta paye. Nous nous reverrons en enfer.
Au moins, son corps serait jeté à la mer et rejoindrait l'océan qu'elle avait toujours respecté et qui lui servirait de dernière demeure. Maigre consolation, elle rejoindrait ce qu'elle considérait comme sa seule demeure.

Le bourreau la positionna sous la fine corde transparente. Il tira l'outil de torture et passa lentement le nœud autour du cou fin et délicat et se dirigea vers un levier. La foule hurla, avide de sang et impatiente de voir celle qui avait plusieurs fois volé des cargaisons entières et menacé de faillite beaucoup de personnes.

Alors que Mara fermait ses yeux cernés, ses cheveux noirs se balancèrent sous l'effet du vent. Et dire qu'elle aurait préféré mourir d'une façon plus présentable et moins douloureuse. Le bourreau allait tirer le levier qui ouvrait la trappe sous les pieds de la capitaine dès que l'horloge indiquerait l'heure pile. Mara vit ce décompte s'écouler rapidement devant ses yeux. A chaque seconde qui fuyait, elle se retenait de pleurer et de supplier, ce qui ne servirait à rien et elle le savait.

La foule scanda en chœur.
-Dix ! Neuf ! Huit !
Mara ferma les paupières et ses traits se crispèrent.
-Sept ! Six ! Cinq !
Elle aurait voulu boucher ses oreilles pour ne plus les entendre.
-Quatre ! Trois ! Deux !
A ce moment précis, un militaire bardé de galons sortit de la foule avec une lettre à la main.
-Stop ! Arrêtez tout !

L'assemblée se tut immédiatement, le bourreau se retourna surpris et la pirate ouvrit un œil. Le militaire nouveau venu monta les marches de la potence quatre à quatre et tendit de nouveaux ordres au bourreau. Celui ci décacheta l'enveloppe et lut la lettre.
-« Ordre 1447. Est donné ordre de libérer ladite Mara Storm, accusée de piraterie et de la placer entre les mains de notre émissaire portant cette lettre. Celui ci dispose des ouverture du présent ordre de tout pouvoir civil et militaire pour faire appliquer nos instructions secrètes. »

Le bourreau hésita sur la conduite à tenir. En règle générale, c'était le gouverneur civil ou le commandant militaire qui disposaient du droit de grâce.
-Lisez la suite.
-« En cas de non obéissance aux ordres de libération de ladite Mara Storm ou en cas de son exécution, le personnel militaire ou civil rattaché à la base de Carmin sur Mer sera condamné à être brûlé vif. »

Le papier était daté du matin même, fait à Safrania et signé par le Père de la Nation, le Guide Sacha. En voyant la signature, le bourreau libéra la jeune femme en cinquième vitesse et lui ôta ses chaînes avant de la remettre instantanément entre les mains du militaire. Celui ci tenait fermement sa captive qui ne se débattait pas. Elle le remerciait intérieurement d'être arrivé, même si c'était un militaire au service de son ennemi. Elle détailla l'homme la tenant captive pour voir son visage. Il était bronzé, très galonné et ses yeux cachés par sa casquette l'empêchait de découvrir son aspect.

Mara fut amenée au port par la force, la foule massée et hurlant impitoyablement écartée et repoussée par de nombreux soldats utilisant leurs pokémon et leurs armes. Une fois arrivée sur les quais, elle prit place dans une chaloupe qui l'emmena vers le large. Après quelques minutes, le commandant de la garnison fit enfin marcher ses méninges. Ils se demandait pourquoi ils ne se dirigeaient pas vers un bateau. Finalement il comprit que c'est parce qu'ils ne comptaient rejoindre aucun des navires amarrés au port !

Cela signifiait qu'elle allait s'évader car cet ordre était bidon !
-Soldats, rattrapez les ! Ce sont des traîtres ! Cet ordre est un faux !
L'armée ne se le fit pas dire deux fois. Redoutablement entraînée, ils sortirent leurs pokémon volants pour se lancer à la poursuite de la fugitive. Ils étaient bien décidés à tuer ce faux général et à ramener leur prisonnière en vie. Ils ne le feraient pas par bonté de cœur, mais que pour la pendre en bonne et due forme, encore un mystère de l'administration.