Le cauchemar de Gogo de Rutiodon

-Et maintenant, les enfants, vous pouvez sortir ! dit l'institutrice avant que la cloche sonne. Le bruit de la cloche annonçant la veille des examens était terrible à l'oreille des enfants et seuls les plus âgés s'étaient habitués à l'entendre. Et les classes supérieures étaient aussi les premières à sortir et la plupart des grands rentraient en bus, ce qui faisait que beaucoup attendient dans la cour, en rackettant les plus petits ou bien en les frappant, trouvant cela amusant. Gogo le gobou sortit dans la foulée des classes de primaire en ayant pris soin de se boucher les oreilles pour supporter le bruit de la cloche auquel il ne s'était pas habitué. Il profita de tous les gens autour de lui pour sortir en évitant les crapules et s'arrêta près d'un banc. Il aperçut une vieille dame Méganium qui avait du mal à porter son sac rempli de baies et courra pour l'aider. Sitôt devant chez elle, il relâcha tot et la Méganium lui dit d'une voix faible :
-Merci de ton aide. Tiens, voici 10 Pokédollars pour te remercier.
Mais elle lui tendit un billet de 500 Pokédollars et Gogo dit alors :
-Mais madame, c'est un billet de 500 que vous me donnez : ce n'est pas un billet de 10.
-Oh, désolée, mais je n'ai pas mes lunettes. Attends...est-ce ceci ?
Gogo regarda le billet. C'était un billet de 5.
-Oui, merci, dit-il alors d'une voix joyeuse.
-Bien. Tu diras à tes parents qu'ils ont une petite fille bien éduquée.
Gogo était un peu surpris. Mais aulieu de s'énerver, il rectifia tout simplement :
-Madame, moi, je suis un garçon.
-Très bien, mon petit. Excuse-moi.
-À une prochaine fois, alors, dit-il en s'éloignant.
-Au revoir, dit la vieille Méganium avec un sourire discret.
Gogo était heureux mais pensait aux examens et se dit qu'il ferait mieux d'étudier. Il avait pris un billet de 5 Pokédollars au lieu de 10 et se fichait bien que la Méganium découvre qu'il avait pris le mauvais billet.
-Je vais m'acheter des bonbons, se dit-il.
Il avait réussi à éviter d'être abasourdi, frappé, et avait rendu un service. Mais il ne savait pas qu'il allait quand même être abasourdi, frappé et qu'il allait rendre un nouveau service. Il se dirigea vers la boutique à confiseries etmarcha sur une branche. Le problème ? Au lieu de faire un petit "CRAK", la branche fit un autre bruit. Un bruit nouveau, inédit. Un bruit puissant, terriblement fort. On pourrait penser à un mélange de tous les bruits de l'univers concentrés en un seul. Heureusement qu'il dura aussi longtemps qu'un simple craquement de branche.
-Mais c'était quoi, ce bruit ?? demanda Gogo à à peu près toutes les personnes qui étaient présentes.
-De quoi parles-tu ? demanda un chenipan de 3ème maternelle qui tenait un cornet de glace dans sa 1ère main gauche.
-Mais...d-d-d-d-d-d-d-d-d...du b...du bruit ! Celui qui...que...
-Je ne vois pas vraiment pas de quoi tu parles moi non plus, dit la mère Dardagnan à Gogo qui ne comprenait pas pourquoi personne ne savait de quoi il parlait.
-Awtch, lâcha-t-il à cause du mal de crâne qui avait accompagné le bruit.
Il comprit alors qu'il était le seul à avoir entendu ce bruit ! Sa vision devenait floue, sa tête semblait être sur le point d'exploser.
-Je ferais mieux de rentrer chez moi, soupira-t-il.
Il avança lentement, se déhanchant péniblement et souffrant terriblement. Mais les gens le regardaient bizarrement: certains se désintéressant, d'autres se moquant et d'autres ayant pitié de lui. Tout ce qui importait aux yeux de Gogo, c'était un lit douillet et des couvertures chaudes et agréables. Ses oreilles lui faisaient mal à chaque battement de son coeur et il n'vait plus la force de parler quand il aperçut enfin sa maison : une maison bleue azur aux gouttières argentées et fenêtres brillantes. Si brillantes qu'elles donnaient mal aux yeux, et Gogo le ressentit. Il dut demander à un Insécateur d'ouvrir la porte tellement il ne voyait presque rien. Une fois entré, il gagna les escaliers, qu'il trouva du premier coup cette fois-ci, et les monta péniblement, avant d'enfin arriver en haut. Mais soudain, il entendit dans sa tête une voix qui ricanait et qui était inquiétante. Elle lui dit, d'un ton un peu plus sérieux :
-Alors, Gogo, comment ça va ?
-Bien, dit-il d'une voix irreconnaissable.
-Alors, reprit la voix, tu vas aller à la porte de gauche.
-B...bien, répondit Gogo.
Il se dirigea donc vers la gauche, ouvrit la porte, et dégringola tous les escaliers sans rien faire à cause de la douleur qui l'emprisonnait déjà. Il fut soudain plongé dans le noir avant de revoir de la lumière et...des dizaines de Flobio et de Laggron, qui tenait des fourches prêtes à l'embrocher. Il parvint à s'accrocher à une marche et tenta de remonter, mais glissa et se fit encore plus mal quand il tomba sur le bas de la cave. Il aperçut enfin un Gobou parmi toutes ses évolutions, et se reconnut alors : il venait de voir son jumeau.
-Salut, dit ce dernier. Nous n'allons pas te faire du mal. Tu as du entendre un son terrifiant vu ta tête, non ?
-Oui, répondit Gogo.
-Alors, était-ce celui-ci ?
-NAN ! cria Gogo, désemparé.
-Oh si, répondit son jumeau alors que tous les Flobio et Laggron esquissèrent un sourire mauvais.
Il entendit alors le même son, mais en beaucoup plus fort. Il commença à pleurer et voulait sa maman.
-MAMAN ! MAMAN ! cria-t-il donc, en pleurant de plus en plus fort.
-Maintenant, retourne-toi, dit son double.
Gogo ne répondit pas, et se contenta de s'exécuter. Un mur venait de remplacer les escaliers.
-Je t'ai dit que nous ne te ferons aucun mal, reprit Gogo 2.
-Oui, répondit l'original.
-Et bien en fait...
-Oui ?
-C'EST PARCE QUE TU NE SOUFFRIRAS PAS AVANT D'CREVER ! se mit à hurler son clone.
Gogo se retourna et vit son jumeau diriger un poignard vers sa gorge.
-NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! cria-t-il.
Et soudain, il cessa de crier. Il regarda autour de lui. Il était toujours au 1er étage et n'était pas tombé dans la cave. Il se dirigea vers la droite, cette fois, et trouva son lit ainsi que le reste de sa chambre. Il s'allonga sur son lit, et la douleur disparut. Complètement. Mais soudain, la voix qu'il avait rêvée reprit :
-Alors, ça va mieux ?