Analyse Humaine de sosok

Il ne me fallut que peu de temps pour atteindre la ville que m'avait indiqué Delcatty, mais le plus dur restait encore à faire. Trouvez un lieu dont j'ignorais tout si ce n'est son nom.


Je décidais d'interroger des Pokémons passant par là. Très vite un Feunard tenant un fromage entre ses crocs me dépassa en courant, il était poursuivi par un Cornèbre fort mécontent. A en croire les dires de l'oiseau noir, le Pokémon feu lui avait subtilement dérobé son futur encas. Il croassait en tout sens et tentait en vain de récupérer son bien.

Hum un vol, en ma présence, pire que cela. Un vol avait eu lieu sous mes yeux et malgré les protestations rugissantes de mon estomac ! Je devais intervenir, je n'allais pas laisser le voleur s'enfuir ainsi, je devais accepter mon rôle de Pokémon supérieur et rendre justice. Je m'élançai donc à la poursuite du Pokémon blanc, je ne tardai pas à le rattraper et d'un puissant bond je le plaquai au sol lui faisant lâcher son trophée. Pour sa défense, le coupable m'expliqua qu'il s'agissait d'un malentendu et que c'était l'oiseau qui en voulait à son trésor qu'il avait lui-même durement gagné la veille. Le nouvel accusé qui venait de se poser à nos cotés répliqua en traitant son adversaire de menteur et s'en suivit une longue liste de noms d'oiseaux. Le Feunard ne se démonta pas et traita de même façon le petit Pokémon en remplaçant les noms d'oiseaux par de nombreux noms de petits rongeurs nuisibles, certains dont j'ignorais même l'existence. Que d'impolitesses !

Je relâchais ma proie et les regardai un instant se chamailler, puis tranquillement je pris le fromage dans ma gueule. J'allais rendre la justice équitablement, le plus dur était de ne pas avantager un des deux partis, mais je m'en savais capable. Après un regard appuyé aux deux créatures, je pris mon inspiration… et avala d'un coup le fromage. Mon estomac gargouilla de contentement et deux paires d'yeux se braquèrent ébahis sur moi. Les Pokémons n'avaient sûrement pas imaginé une telle fin pour leur goûter.

Content de mon jugement et profitant du silence que provoqua mon repas je leur demandais la direction du casino. Ils déglutirent et m'indiquèrent de concert une rue me disant que je ne pouvais pas le rater car il s'agissait du seul bâtiment brillant à toutes heures.
Un bâtiment brillant ? Etrange, jusque là les villes humaines que j'avais pus observer étaient ternes souvent sales et grisâtres. Un véritable terrain de jeu pour les Tadmorv et leurs évolutions. Mais pour mes pattes raffinées, il s'agissait toujours d'une épreuve. Je profitai d'un petit brouillard anodin et des flocons qui tombaient régulièrement pour m'introduire discrètement en ville.



Je ne tardais pas à trouver ce que l'on m'avait indiqué, malgré le brouillard et la faible visibilité, on pouvait apercevoir les lumières du casino à plusieurs pas de là. Toute sa façade était illuminée, des Pokémons géants semblaient y être ancrés. Des projecteurs bougeaient et éclairaient la rue de différentes teintes. Certains devaient avoir un problème de fonctionnement, ils s'éteignaient et se rallumaient sans cesse. Je n'avais jamais vu autant de couleurs sur un unique bâtiment. C'était impressionnant, un attaque flash n'aurait pas fait mieux, tout ceux qui posaient leur regard ici étaient instantanément aveuglés par toutes ces lumières et ces couleurs.
Mais je ne suis pas persuadé que l'éclairage fut ce qui me choqua le plus. Car même en restant à une distance respectable du casino, un brouhaha assourdissant me parvenait. Aux cris et aux pas des humains s'ajoutaient un bruit métallique continuel, une sorte de crissement et de bruit de chute, enfin à tout ceci venait s'ajouter une mélodie entêtante qui tentait de surplomber les autres nuisances auditives. Mais à part effleurer mes nerfs par son air ridicule et mes délicates oreilles par son niveau sonore, je ne lui trouvais aucun intérêt.

Je ne pus réprimander une grimace, comment pouvait-on accepter de rentrer dans ce lieu de torture ? Mais pourquoi les humains s'infligeaient-ils cela ? Pourquoi tant de cruauté pour leurs semblables ? On les aveuglait et les assourdissait, et à part de la souffrance que pouvaient-ils y trouver qui les attirait ainsi? Il n'y avait plus rien d'étonnant à ce qu'ils prennent ensuite un malin plaisir à écorcher nos tympans en piaillant à tout va, ils ne faisaient que se venger de ce qu'ils avaient dut subir. Le but de ce casino était-il de diminuer les facultés visuelles et auditives naturelles des humains? Etrange, je devais aller voir ça de plus près. Luttant contre mon dégout apparent et les appels de détresse de mes délicates oreilles je levais un peu le brouillard et m'approchais.


Il ne me fallut que quelques minutes pour comprendre comment classifier les humains rentrant et sortant du dit casino. Cela s'avérait assez facile dans le fond.
Tous les humains y rentrant se ressemblaient, ils avaient un sourire aux lèvres, étaient décidés, sûr d'eux même et avançaient d'un pas rapide vers le bâtiment. Ils étaient bien vêtus et portaient tous un sac, que ce soit dans leurs bras ou sur leur dos. Mais je trouvais qu'ils avaient tous un peu trop confiance en la bonne volonté de ce casino. Ils ne prenaient même pas la peine de jeter un regard à leurs congénères sortant. Ils auraient pourtant dut, cela était très instructif et ils auraient ainsi mieux réfléchis avant de s'engager dans ce piège de lumière.

Seule une petite minorité d'humains ressortait en sautant et jubilant, la grande majorité quand à elle avait l'air dépitée, triste, ahurie, vidée. Et je ne parle pas ici que d'une image, les humains étaient vidés tant moralement que physiquement, beaucoup n'avaient plus de sac et certains même s'avéraient fortement dévêtis.
Je les regardais incrédule avant de définir une sous catégorie dans cette majorité, certains en effet avaient l'air de s'être battu, comme en témoignaient leurs vêtements déchirés, recouvert de sang séché et leurs visages tuméfiés. Hum, voilà qui promettait d'être intéressant, qui et pourquoi avaient-ils été attaqués ? Les lumières et le bruit sont insupportables mais n'ont jamais fait saigner personne…. Je devais découvrir ce qui se passait dans ce bâtiment.
Je m'approchais encore un peu et risquait un coup d'œil à l'intérieur. Ce que je vis n'avait pas finis de m'étonner, les humains étaient alignés devant des boites à bruits. Ils introduisaient un petit objet rond dans la boite, bougeaient un levier et gagnaient… du bruit ? Ensuite selon le bruit que faisait la boite, ils se cognaient la tête dessus ou se retournaient vers leurs camarades et les mettaient au courant du bruit reçu en riant et s'extasiant….
Après avoir tiré le levier, leurs yeux fixait un écran situé devant eux, ils se mordaient les lèvres, transpiraient à grosses goutes ce qui ne devait pas aller sans embellir l'odeur de la pièce, beark. J'en repérais même certains qui se mordillaient les griffes, m'étonne qu'ils ne nous faisaient aucun mal avec leurs pseudo-griffes après ça. Dans tout les cas, leur concentration était palpable en attente du bruit final. Parfois les humains étaient mécontents des bruits de leurs machines, ils se déplaçaient un peu et utilisaient la boite d'à coté mais cela ne changeait en rien leur rituel.


L'humain que j'observais tira une dernière fois le levier puis quand le mauvais bruit se fit entendre il farfouilla sa poche dépité. Et après l'avoir retourné et admit qu'elle était vide, il prit son sac et se dirigea vers d'autres humains dans un coin de la pièce. Hum, tiens que font-ils donc là bas dans le coin ? Ils réalisaient tous une file d'attente devant une humaine au grand sourire qui leur échangeait des objets contre les petits ronds à mettre dans les boites. Une fois avoir échangé tout leur sac contre ces petits ronds, les humains heureux s'empressaient de retourner à leur boite pour y gagner de nouveaux bruits.

Un autre fait étrange que je pus noter rapidement, ceux qui recevaient trop souvent le bon bruit finissaient inévitablement par se faire attaquer par d'autres humains aux mauvais bruits. Ceux-ci après un regard entendu prenaient alors le sac de leur victime et retournaient à leurs propres boites à bruits.


Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement tout ceci me paraît très… étrange. Pourquoi faisaient-ils tous un culte du bon bruit ? Et que regardaient-ils comme ça sur leurs écrans?


De ma position je ne voyais pas ce qui était affiché sur les boites à bruits, et ma curiosité me poussait à le découvrir. Je devais rentrer dans ce palais de lumière.
Mais j'attendrais la nuit pour m'y introduire, évitons d'être repéré. Pour le moment je n'avais donc pas découvert grand-chose, si ce n'est que ceux qui ressortaient heureux de ce lieu étaient sûrement déjà sourd et aveugle depuis longtemps….