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C'est tellement bizarre. Tout est tellement bizarre ces temps-ci. Comment est-ce que je peux me sentir bien alors que celle que j'aime est loin de moi ? C'est zarb parce que je me sens heureux, mais d'un autre côté, je sais qu'un bonheur bien plus grand existe, celui d'être à ses côtés. Enfin bon, on va pas cracher dans la soupe, je suis plus à récupérer à la ptite cuillière, c'est déjà ça.
Tom regarda sa montre. 8h15. Pourquoi avait-il décidé de se lever si tôt ? D'habitude il faisait ses promenades matinales vers ... midi. Là, non, aujourd'hui il s'était levé, serein. Etrangement serein. Il avait bien dormi, bien que seul. Pourtant Marie arriverait dans plusieurs semaines. Presque un mois. Ca semblait irréel, tout ce temps passé sans elle, et tout ce temps à passer encore tout seul.
Bientôt rentré, il se mit à hâter le pas, comme si quelque chose devait se passer.
T'es con Thomas, rien va changer, tu rentres seul chez toi... comme d'hab.... Pas la peine d'accélérer.
Pourtant c'est ce que ses jambes firent. Il arriva devant l'entrée de sa maison et c'est alors qu'il entendit le téléphone sonner.
Par pitié, faîtes que ça soit pas elle ! Mais non, calme toi Tom, elle t'a pas appelé pendant un mois. Pourquoi maintenant ? Et si c'était pour quelque chose de grave ? Et si c'était pour me dire qu'elle restait pour toujours à Kanto ?
Il avait tout verrouillé. Il fouilla ses poches en accélérant encore plus. Arrivé devant la porte, il continuait de chercher ses clefs. Il entendit la quatrième sonnerie, celle qui précédait l'enclenchement du répondeur...
Quoi que ce soit, dépêche toi Tom !!! Oh punaise, j'arrive pas à trouver les clefs !!!
-Bonjour, vous êtes bien chez Tom et Marie, nous ne sommes pas là. Alors laissez un message après le bip sonore et Marie se fera une joie de vous répondre parce que le téléphone moi, c'est pas mon truc.
Quelle merde ce répondeur... J'oublie de le changer à chaque fois. Bon, allez, TROUVE-MOI CES PUTAINS DE CLEFS !
-Tom tu es là ? C'est... c'est moi...
-Oh non... fit il à haute voix.
Il s'empressa de prendre sa Pokéball, prêt à tout pour parler à celle qu'il aimait.
-Bon, je sais que tu es pas matinal et que d'appeler à … il doit être 8h20 chez toi … c'est pas terrible mais... Enfin je t'expliquerai parce que...
Non Marie raccroche pas ! Pourquoi est-ce aujourd'hui que j'ai décidé de sortir ? Marie je n'ai rien d'autre à faire que t'attendre. Continue à parler ma puce j'arrive !
-Parce que...je t'appelle pour te dire que je rentrerai demain je serais à l'aéroport d'Orly à 9h. Si tu veux encore de moi comme boulet pour l'éternité, viens me chercher. Si tu considères que j'ai fait une erreur impardonnable... Alors ne viens pas, je ... comprendrai...
-QUOI ?!!! BON ALAKAZAM TELEPORTE-TOI ET DONNE MOI CE TELEPHONE.
-Kazam.
Il s'exécuta immédiatement en voyant la détresse de son dresseur. Il ressortit avec le téléphone qu'il tendit à Tom.
-Marie je t'aime je serais la demain, Marie !!! Marie ?
-Tut, tut, tut...
-...
Tom serra le téléphone dans ses mains prêt a l'écraser. A ce moment là, il sentit dans la poche de son blouson le contact des clefs. Tom rappela son Pokémon.
-Je préfère pas que tu écoutes ce que je vais dire parce que AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH BORDEL DE MERDE !
Il avait tant attendu de pouvoir lui parler. Et quand il avait fini par écouter tous ceux qui lui disaient de s'oxygéner, elle téléphonait... Mais elle revenait, elle revenait !
Tom rentra et s'écroula sur le fauteuil du salon. Il appela Firsty.
-Firsty dis moi, est ce que j'ai une tête affreuse ?
Un hochement de tête lui répondit.
-Qu'est ce que je peux faire ? Il faut que je sois présentable demain.
Firsty lui déclencha une giclée d'eau dans la figure.
-Super génial, Firsty, dit-il trempé.
Mais il comprit que l'eau ne lui ferait pas de mal et prit une douche froide pour se rafraîchir les idées.
Il réécouta le message des dizaines de fois, passa la journée à trottiner dans la maison. Il était allé voir sa mère pourtant... Elle avait essayé de le réconforter. Mais ils n'avaient ni l'un ni l'autre voulu parler de Marc, le père de Tom. Tom, par crainte de faire pleurer sa mère, Luna par crainte de pleurer devant son fils. Pourtant, elle avait été un exemple de courage, peut-être que l'écouter aurait fait office de bon exemple pour Tom.
Toujours est-il qu'il ne pu s'endormir avant minuit et qu'il se réveilla plus de 5 fois la nuit, complètement assaillis par des rêves terribles où il voyait un avion arriver, sans Marie.
-Huuuuuuuuuuuuuun. Ah, ben je pensais pas dormir aussi bien. Pour une fois que je me réveille avant ce réveil...
Se tournant nonchalamment vers le réveil, il jeta un coup d'œil à l'heure qui clignotait.
-Alors il est... Punaise mais arrête de clignoter... CLIGNOTER!!!!!!!!!!!!!!!!!! NON MAIS C'EST PAS POSSIBLE, JE LES ACCUMULE !! Saloperie de coupure de courant, pourquoi toute les merdes m'arrivent à moi ? Et pourquoi MAINTENANT !
Tom maintenant tout à fait réveillé s'élança dans la salle de bain en consultant sa montre.
-8h30 la vache tu m'étonnes que j'ai bien dormi. Et Marie qui arrive à 9h00.
A peine dans son jean, il sorti de la salle de bain Tee-shirt et bandana à la main. Il claqua la porte derrière lui, clefs en poche, puis tout en enfilant son haut et en nouant son bandeau il se mit a courir sur le chemin qui menait au RER. Il se rappela la fin du message de Marie :
"Si tu veux encore de moi comme boulet pour l'éternité, viens me chercher. Si tu considères que j'ai fait une erreur impardonnable... Alors ne viens pas, je ... comprendrai..."
Oh non, c'est pas possible. Il me faut 20 minutes à pieds rien que pour aller à la gare et encore une demi-heure de trajet en RER attends il suffit que...non merde, j'ai oublié mon portable. Et vu le chemin que j'ai déjà fait, revenir à la maison... En plus elle doit pas capter dans l'avion et…
-Oh Forest, regarde où tu cours ! Tom qu'est-ce que tu fous là ? De l'exercice ? Il faudra beaucoup d'effort pour muscler ton corps d'allumette !
-Maxime la ferme…
Devant lui se trouvait la Clio de Max.
-Enfin peu importe, continua Tom, Max ! J'ai besoin de toi ou plutôt de ta voiture, il faut que je sois à Orly dans moins d'une demi heure!
-Super drôle ta blague. C'est la même que le gars qui fait tomber sa montre de la Tour Eiffel et qui arrive à la rattraper parce qu'il l'a retardé de cinq minutes ?
-Max si je n'y suis pas, c'est comme si je me tuais.
-Hein ?
-MARIE ARRIVE DANS TRENTE MINUTES A L'AEROPORT. ET SI ELLE ME VOIT PAS ELLE CONSIDERERA CA COMME UN PLAQUAGE DE MA PART !
-Monte !
-Quoi ?
-Tu veux qu'on continue à se raconter nos vies ou tu veux voir ta meuf ?
-Je... Oui !
-Alors grimpe, minable.
Une fois la porte claquée Max appuya à fond sur l'accélérateur, collant les deux garçons à leurs sièges. Tom vit s'écrouler sur lui deux cannes à pêches ainsi que des filets et des boîtes remplies d'asticots.
-Euh, mais tu fais partie de quelle secte ? Demanda-t-il.
-J'allais à la pêche…
-Tiens donc... et tu peux pas mettre tes outils sur les sièges de derrière ?
-Je vais passer par des raccourcis, dit Max. Ne crois pas que je fais ça pour toi minable. Je fais ça au nom de votre amour parce que... ça me défriserait de vous voir vous lamenter tous les deux. Mais bon, je me fais pas trop de soucis, si Marie te voit pas, elle saura pertinemment que tu es en retard.
-Max ?
-Ouais ?
-Merci.
Maxime ne pu cacher un sourire ironique, un peu pour Tom, beaucoup pour lui. Il ne voulait plus voir de couples brisés, surtout depuis ce qu'il avait vécu. Lui, lorsque son tour viendrait, il serait à l'heure, il en était sûr.
En dix minutes, ils avaient déjà fait beaucoup de chemin, Max était un très bon conducteur. Il avait réussi à éviter les grands axes, mais arriva un moment où ils furent obligés de prendre le périphérique. En rentrant dedans, Max du ralentir, il y avait trop de voiture... Puis ce fut l'embouteillage. Ils se retrouvèrent bloqués au milieu de cet amas de ferraille puant et klaxonnant.
-C'est la cata ! LA CATA ! S'affola Thomas
-Calmos. Faut dire qu'elle a bien choisi son jour ta copine, fit Maxime. En plein sur les retours et les départs en vacances. Là, je peux plus t'aider... Désolé.
-Au moins on aura essayé...
-Hmmm… Tu pèses combien ?
-Maxime, c'est pas le moment ?
-Tu pèses combien ?
-Je…
-Tu pèses moins de 80 kilos ?
-Bah évidemment mais…
Le garçon fouilla dans sa poche et sortit une Pokéball.
-Roucarnage peut porter moins de 80 kilos, il a une énorme envergure, c'est un oiseau géant.
-Maxime …
-Allez, dépêche-toi putain !
Thomas ouvrit la portière et sortit se retrouvant aux milieux des automobilistes qui klaxonnaient sans se rendre compte de rien. Tom fit sortir le Roucarnage qui, étonné, le regarda d'un air suspicieux. De sa voiture, Maxime le rassura.
-Tu vas le porter jusqu'à l'aéroport d'Orly, c'est … hmm… droit devant vous.
Tom s'empressa de grimper sur le Roucarnage.
-Euh, Roucarnage, en av... BWAAAAAAAAAAAAAAAAAH
Le Pokémon venait déjà de s'envoler. Sa vitesse était ahurissante, et Tom se cramponnait autant qu'il le pouvait. Ils virent l'aéroport se profiler à l'horizon. Puis bientôt, le Roucarnage perdit de l'altitude et déposa Tom vers un endroit sans grand monde pour qu'il n'ait pas de problèmes. Tom le rappela dans sa Ball. A peine entra-t-il dans le hall d'arrivée qu'une voix féminine se fit entendre :
" Le vol 957 en provenance de Kanto est arrivé porte 5, je répète le vol 957..."
-RAAAAH, j'suis à l'opposé.
Il se remit à courir, passant entre les gens, bousculant tout le monde. C'est alors qu'il la vit. Elle n'avait pas changé, elle était toujours aussi belle, bien plus que dans les plus incroyables rêves. Elle descendit de l'avion, avança dans le hall. Au fur et à mesure qu'elle marchait, son regard s'assombrissait, puis elle disparut au milieu de la foule.
Tom était trop loin pour courir la rattraper. Aucun téléphone à l'horizon... Il tourna la tête, réfléchissant à toute vitesse. C'est alors qu'il vit la petite porte avec marqué "accueil". Il bouscula tous les gens qui attendaient devant l'unique responsable. Il arriva devant elle :
-Vite, il faut que je passe une annonce !
-Jeune homme, la dame était avant vous.
-C'est une question de vie ou de mort !
-Monsieur, ici tout le monde attend quelqu'un et ...
-PASSE MOI TON MICRO.
Tom sauta par dessus le comptoir qui séparait les clients de la responsable et lui ôta le micro des mains. Il appuya par réflexe sur le plus gros des boutons et fut heureux de voir qu'il entendait sa voix dans l'aéroport.
"Marie Salvino, c'est Thomas Bratin. Je t'aime. Je suis là mais j'ai été retardé. Je t'aime parce que tu es la femme de ma vie et le mois que j'ai vécu sans toi, c'était ... RENDEZ MOI LE MICRO VOLEUR... dégage ! Marie je t'aime, Marie je suis là, Marie attends moi Marie !!! Sécurité ! Sécurité à l'aide ! Mais tu vas la fermer toi ? Je parle à la femme de ma vie !"
Alakazam et Reptincel avaient été lancés et empêchaient les gardes de la sécurité d'attraper Tom, protégeant leur dresseur.
"Marie, je t'aime. Je peux pas te dire d'autres mots plus forts parce que ces imbéciles d'humains n'en ont pas inventé d'autres. J'ai pas pu t'avoir au téléphone hier parce que j'arrivais plus à retrouver mes clefs. Je m'étais promené... Marie, je voudrais te dire que ... "
-Tu m'aimes et je t'ai manqué?
-Oui, exactement en fait c'est ça...
Son cœur s'arrêta.
-Ma.... Marie ?
-Tho... Thomas ? Répondit-elle en l'imitant et en souriant.
-Marie je ...
-Pas le temps Tom, viens.
En effet, la sécurité avait maintenant appelé des gardes, dresseurs de Caninos, et Reptincel et Alakazam avaient du mal à tenir tête à tous ces Pokémons. Tom rappela ses amis et il suivit Marie qui le tirait à pleine vitesse par le bras. A peine dehors Tom sortit le Roucarnage de Maxime sur lequel ils sautèrent tous les deux. Cette fois, le Pokémon eut beaucoup de mal à porter les deux adolescents et ne put les amener que quelques rues plus loin, mais le principal était que les gardes ne les avaient pas suivis. Après tout, personne n'allait sortir les hélicos pour chercher quelqu'un qui avait juste pris le micro d'une hôtesse !
Ils étaient là, plongés d'un coup dans cet endroit calme. Cette rue étroite, petite.
Tom regarda Marie. Elle était adossée contre le mur, reprenant sa respiration. Elle avait enlevé le chouchou qui tenait ses cheveux et ceux-ci tombaient devant sa figure, empêchant Tom de cerner l'expression sur son visage. Elle se tourna vers Thomas, il ne voyait que ses yeux à travers le rideau de ses cheveux. D'un coup, elle les mit en arrière d'un rapide mouvement de cou. Il la regarda, n'osant rien dire :
-Auriez-vous perdu votre langue, monsieur Bratin ?
Il la regarda, bizarrement puis ses paupières se fermèrent. Lorsqu'il les rouvrit, son visage avait changé. Elle retrouvait le Thomas sûr de lui et plein de sourires.
-Monsieur Bratin ne l'a pas assez utilisé à son goût.
-C'est d'une finesse... Fit elle faussement choquée.
Alors, il lui prit les deux mains et les posa sur son torse. Troublée, Marie ne su que dire :
-Tu entends ce cœur ? Il n'a cessé de battre pour toi.
-T..Tom...
-J'ai compris beaucoup de choses, et j'espère que toi aussi. Je t'aime Marie. Je t'aime, et pour toujours.
Des larmes se mirent à perler sur les joues de Marie. Elle lui répondit faussement énervée :
-Tu sais combien de fois j'ai pleuré là-bas ?
-Trop...
-Oui, trop. Je ne me serais jamais dit qu'un jour, pleurer serait agréable.
Son menton trembla, ses mains se crispèrent et elle sauta dans les bras de Thomas.
-Et c'est maintenant, ce jour agréable.
Fermant les yeux en retrouvant ce parfum qui lui avait tant manqué, le garçon ferma ses bras autour de Marie, avec la ferme intention de ne plus jamais la quitter.
-Je t'aime...
-Moi aussi mon chéri.
Alors elle le lâcha, recula légèrement. D'un revers de la main il enleva les larmes qui stagnaient sous ses yeux. Il approcha ses lèvres des siennes et lui donna un baiser passionné.