World of Tem : Tome 4 : La lettre de CaliKen

Thomas regardait son œuvre avec un sentiment de pleine satisfaction non dissimulé. Toute la maison était rangée impeccablement.
-Et bien, on a fait du beau travail les amis !
Firsty, Blacky et Alakazam lui répondirent tous ensemble.
-Bon, allez, j'suis dingue, je vais aller me faire un ptit resto pour la peine.
Il s'habilla proprement et resta une bonne demi-heure dans la cuisine. Ensuite il alla dans sa chambre et sortit toutes ses Pokéballs. Ses Pokémons le regardèrent attentif :
-Bon, votre dresseur chéri a décidé d'aller se changer les idées ! Alors comme je trouve injuste que vous n'ayez pas le droit d'aller dans un bon restaurant, et bien je vous ai fait un dîner impec' !
Il y eut une sorte de "houra" général de la part de tous les Pokémons.
-Par contre, comme je veux pas partir trop tard, je vous laisse le soin de mettre la table.
Il regarda ses amis en souriant, puis sortit de la maison.

Et bien, c'est rare les fois où je sors sans mes Pokés. J'espère que personne ne me provoquera en duel. Bon, allez, faut que je me magne, j'ai pas envie d'arriver dans un resto bondé.

-Et zut ! Je savais bien que j'arrivais trop tard...
Tous les restaurants que Tom aimait étaient fermés.
-Ok, ben je suis bon pour me faire un snack rapide au Gyriados.

C'est pas que j'aime pas le Gyriados, mais bon, plus pour se faire un ptit casse-dalle que pour se faire un vrai dîner. Enfin bon, après tout, ça me permettra de voir Pascal.

-Kikou Pascal, fit il en entrant dans le restaurant, déjà bien rempli.
-CHUUUUT !
-Hein ?
-Ah, c'est toi Tom ? Excuse-moi, je t'avais pas vu. On est tous en train de regarder le match.
-Le …AH !

Le garçon se tapa le front. Les événements récents lui avaient complètement fait occulter quelque chose qu'il aurait suivi avec une très grande importance si Marie était restée : Le championnat du Monde Pokémon.
-La vache, j'ai rien suivis ! Notre champion est toujours en course ?
-Non, c'est la finale ce soir Thomas… Jean s'est déjà fait battre malheureusement, l'Américain rejoue pour son titre…
-Ah… et sinon, il te reste des places ?
-Parce que tu comptes manger ?
–Oui je…
-Je veux dire par là que ça fait bizarre de te voir... On croyait que t'étais mort, dit Pascal avec un air de reproche.

Tom cligna des yeux, puis comprit.
-J'suis désolé Pascal, j'voulais pas m'emporter la dernière fois, ni me battre avec l'autre minable dans ton resto. Mais bon, tu sais je vais pas très bien et...
De toute son imposante masse, Pascal s'approcha de Tom et lui passa une main sur l'épaule.
-Je t'engueules pas pour ça, je t'engueules parce qu'on se fait du soucis pour toi et que tu ne t'en rend pas compte.
Tom le regarda, puis ferma les yeux et répondit :
-Excuse-moi, j'oublie un peu tout en ce moment. Mais t'inquiète, je vais un peu mieux. T'as vu, je me rattrape, je viens manger ici.
-Hmmm... Je suis sûr que tu as fait le tour des restaurants du coin avant de venir ici, je me trompe ?
-Bon d'accord, c'était pas mon idée première de pioter ici, mais bon le principal c'est que je sois là.
-Allez, assieds-toi Bratin et regarde le match !

Tom se posa à sa table préférée, et commença à dîner.


Dans la maison de Thomas, les Pokémons venaient de terminer de mettre la table. C'était la première fois pour eux qu'ils mangeaient sur une table, et ce n'était pas forcément super commode pour tous. Mais ils y mirent du leur et chacun trouva un endroit agréable où se mettre pour manger. Alakazam surveillait un peu les agissements de tous, c'était un des plus sages du groupe et son intelligence aurait permit d'éviter n'importe quelle future catastrophe.
Nos amis étaient maintenant attablés, en train de manger, et parlaient entre eux. Le langage Pokémon n'étant pas très aisé à comprendre, nous allons tâcher de vous traduire le discours de cette petite soirée entre Pokémons :

-Punaise que c'est bon, fit Firsty le Tortank. Dommage que Tom soit pas là pour manger ce qu'on mange.
-Hmmm. Je doute qu'il apprécie la nourriture Pokémon, répondit Flitou le Papillusion en rigolant.
-Les goûts des humains sont assez restrictifs à ce que j'en sais, ajouta Alakazam.
-N'empêche que ça fait grave plaisir de manger tous ensemble, dit Firsty.
-Je crois pas que ça soit le paradis pour nous tous, affirma Iron l'Airmure.
Sa tête de métal se tourna vers Blacky, le Noctali de Tom. Voyant que tout le monde le regardait il eut l'air légèrement gêné et baissa les yeux.
-Qu'est-ce... Pourquoi voudriez-vous que j'aille mal ?
-Allons, dit doucement Draco, on se connaît depuis bien longtemps maintenant, on sait que t'es pas au mieux de ta forme.
-Mais je ...
-Il n'y pas que Tom qui soit séparé de sa chérie, ajouta Alakazam.
Blacky les regarda, une expression amère sur son visage.
-Oui, elle me manque, oui j'en ai marre. Mais à quoi ça sert de se lamenter ?
-C'est qui l'amoureuse de Blacky ? Demanda le petit Galekid.
-Une très belle Mentali, répondit Tygnon.
-Pourquoi il est triste notre dresseur ? Continua Galekid.
-Demande à Scarhino, fit Firsty en rigolant.
Le Scarhino Shiney mangeait sans discontinuer, et il leva sa tête et s'aperçut que tout le monde le regardait.
-Qu.. quoi ?
-Mais quel morfale ce mec, dit Firsty.
-Mais c'est tellement bon, mon cher Tom m'a mit du miel ! DU MIEL !
-Bon, le petit te posait une question Scari...
-Euh, laquelle ?
Le petit Galekid se tourna vers Scarhino :
-Pourquoi il est triste notre dresseur ?
-Bah, parchque cha copine ché...
Firsty lui donna un coup de patte et l'obligea à recracher la nourriture qu'il avait dans sa bouche.
-Gloups. C'est parce que sa petite copine est partie.
-Pourquoi ?
-Euh... parce que sa maman... enfin euh...
-Parce que sa mère est morte, fit sèchement Blacky.
-Voyons, critiqua Alakazam, ce ne sont pas des manières devant un petit !
-Tu veux lui dire quoi ? Qu'elle est partie pour un grand voyage ? Répliqua ironiquement le Noctali.
-Hep, du calme, c'est une soirée de détente, fit Flitou.
Il regarda tendrement le petit Galekid :
-La maman de Marie, la copine de Tom, s'est éteinte. Mais elle habite très loin d'ici, alors Marie est allé lui rendre hommage, une dernière fois...
-C'est très triste, dit Galekid.
-Oui, et Tom en est très affecté, ajouta Tygnon.
Il regardait son repas qu'il avait à peine entamé.
-Je suis content de ne pas m'être battu, parce que sinon j'aurais pas aimé à combattre avec des ordres d'un dresseur détruit à l'intérieur.
Alors, celui qui n'avait pas encore parlé prit la parole pour la première fois. Il était dans un coin de table, isolé du reste du groupe.
-Tu ne peux pas savoir ce que j'ai ressenti dernièrement, dit sèchement Reptincel.
-Euh...
-Ces deux Malosses... j'en aurais fait qu'une bouchée, mais... j'avais plus de force, plus rien... Ses ordres étaient mal choisis, trop lents... Alakazam toi aussi tu t'es battu dernièrement, tu n'as pas ressenti les mêmes choses ? Pareil pour Flitou et Scarhino non ?
-Peut-être, répondit vaguement Alakazam. C'est étrange mais il semblerait qu'on soit affectés directement par la mauvaise condition de notre dresseur.
-C'est impossible, expliqua Tygnon. Comment cela pourrait s'expliquer scientifiquement ? Je pense juste que son manque d'enthousiasme vous a été communicatif et que vous même avez été affectés par le départ de Marie.

Il y eut un silence...
-Marie... c'est sûr qu'elle nous manque à nous aussi, dit pensivement Firsty.
-Par contre, ce qui me manque pas, dit Alakazam en riant, ce sont bien ses cours de gym super fatiguant !
Tous reprirent en choeur :
-N'EN PARLE MEME PAS !
-Quand je pense qu'elle avait voulu me mettre à la diète pour que je sois plus rapide, dit Scarhino en frémissant.
Firsty éclata de rire :
-Je me rappelle la fois où Thomas avait du suivre le cours avec nous parce qu'ils s'étaient engueulé. Comment il avait l'air idiot avec le pantacourt moulant que Marie lui avait obligé de mettre !
Alakazam sourit.
-Oui je m'en souviens. C'était la même journée où Marie l'avait frappé avec une ceinture parce qu'il avait inondé la salle de bain.
-Je m'en rappelle ! Il courait à moitié à poil en hurlant quand la ceinture le frappait, dit Reptincel qui retrouvait peu à peu le sourire.

Ils continuèrent à énumérer les bons moments qu'ils avaient tous passé ensemble. Il parlèrent du départ un peu triste de l'Insécateur femelle et son bébé, mais Tom leur avait promis de les amener les voir.
Pendant ce temps, Tom regardait pensivement la télévision. Le match était presque terminé, plus qu'un Pokémon à battre et l'Américain Eric Douglas serait de nouveau Champion du Monde.
-Bon sang, ce type est fort, rudement fort !

Marie, ma Marie. Tu me manques. Mais je vais mieux. Tiens, je vais t'envoyer un texto, comme ça je me sentirai mieux, et toi aussi. Alors je vais mettre ça : Je t'aime beaucoup, sortons ensemble, non sans déc' je vais un peu mieux. Je t'aime. Bon, c'est nul comme texto mais … si je me mets à réfléchir à essayer de le modifier, ça sera encore pire.

-Allez, hop, j'envoie tout ça !
Il regarda son portable une dernière fois et le remit dans sa poche. Déjà un mois qu'elle était partie. Un mois qu'il avait tenu, sans devenir fou. Mais il n'était pas seul, il y avait ses Pokémons, ses amis, enfin Félix, et puis l'autre minable qui l'avait un peu secoué, mais finalement ça lui avait fait du bien.
Tom tournait sa cuillère dans sa glace. Elle avait fondue depuis le temps, mais il n'avait plus faim. Il la regarda longuement, puis se décida à l'avaler. Pascal qui voyait qu'il avait terminé lui demanda s'il voulait autre chose.
-Non merci, j'ai trop mangé, c'était super bon.
-Tu prendras pas un ptit whisky ?
-Ah non, j'ai pas envie d'être triste ET bourré.
-Je plaisante.
-Bon, je vous dois combien docteur ?
-150 euros avec la main d'oeuvre.
-Et dans la vrai vie ?
-0 euros.
-Oui, et en vrai ?
-0 euros j'ai dit !
Tom se gratta le menton.
-Bon Pascal, on va pas y passer la journée non plus.
-Tu as raison, alors range-moi ce porte-monnaie tout de suite fiston !
-Mais mince Pascal, faut que ton resto tourne.
Il lui montra du coude tous les clients regardant le match.
-Tu vois tous ces énergumènes, ce sont eux qui me rapportent, pas les ptits maigrichons dans ton genre qui viennent manger une salade une fois par siècle.
-Bon, qu'est-ce que je peux te donner en échange ?
-Juste m'écouter un peu.
-Vas-y.
Pascal s'assit à côté de son jeune ami.
-Tu vois petit, je pense que tu as pas mal déconné ces derniers temps.
-Je...
-Laisse moi finir Tom. Même si tu es blessé il faut que tu apprennes à ne pas te laisser emporter par ta tristesse, sinon c'est elle qui t'emportera. Tu crois que Luna a décidé d'avorter lorsqu'elle a perdu ton père ? Je sais c'est pas un exemple super tendre, mais voilà. Et en parlant de ta mère, tu ferais bien d'aller la voir. Tu ne l'as pas vu depuis presque un mois. Je le sais, elle m'en a parlé, pour preuve qu'elle tient à toi !
-Ca je le sais...
-Oui, et bien tu ne devrais pas te contenter d'aller la voir pour laver ton linge ou prendre ta réserve de cookies ! Parle-lui, tu verras d'une part ça fait du bien, et d'autre part, elle en connaît un rayon, elle, en tristesse.
-T'as ptêtre raison vieux...
-J'ai toujours raison.
-Bon, je vais filer, tu diras au cuisinier que la bouffe était dégueulasse.
Il avait haussé le ton histoire que le cuisinier du Gyriados l'entende depuis les cuisines.
-J't'ai entendu ! Cria-t-il depuis les cuisines. Attends, j'arrive et je vais te transformer en ragoût !
Tom prit ses affaires et tapa l'épaule de Pascal. Celui-ci l'imita mais la différence de force fit que Tom grimaça de douleur.
-Bon, faut que je file Pascalino ! J'aime pas rentrer seul le soir.
-Trouillard va.
-Sans mes Pokés, je me sens presque à poil !
-Ouais... en fait t'es quelqu'un qui peut pas vivre sans les autres !
-Est-ce un grand mal ?
-Pas forcément, surtout quand on sait que t'es un brave garçon Tom !

Tom s'en alla.



-Et alors ? Continua Blacky.
-Et alors, bah arrête ! Répliqua Alakazam. Tu vois bien que si tu restes dans ton mutisme tu vas aggraver ta condition.
-Mais punaise, laisse-moi tranquille, j'suis un solitaire !
-On est tous des solitaires ! Seulement on est un groupe, alors si tu lâches pas ce qui te pèse sur le cœur ça n'ira pas.
-Bon ... ben...t'as ptêtre raison. Mais tu veux que je fasse quoi Ala ? Que je me mettes à pleurer ?
-Non, juste que quand tu vas mal, tu le dises.
-Bon, ben je vais mal, j'en crève de ne pas l'avoir à mes côtés. J'en crève de ne pas la sentir se blottir contre moi et miauler doucement. J'en crève de ne pas sentir sa douce fourrure glisser contre ma truffe et passer devant moi. Voilà...
Alakazam lui passa une main réconfortante autour du cou.
-T'inquiète, j'ai un pressentiment.
-Lequel ?
-Que Marie restera moins de deux mois à Kanto.
-Ca fait déjà un mois...
-Oui... je sais...

Firsty, Scarhino et Tygnon regardaient la télé et se roulait par terre tellement ils rigolaient. Il s'agissait d'un sketch de Elie et Dieudonné et ils n'en pouvaient plus.
-Ah de dieu, cteu crampe.
-Hihihi, j'en peux plus.

Flitou dormait paisiblement contre Draco sur le fauteuil et Galekid se reposait également, mais par terre. Iron avait voulu s'occuper de nettoyer la vaisselle et malgré la proposition d'aides des autres il avait tenu à la faire toute seul. Il prenait chaque assiette avec précaution entre son bec et travaillait rapidement et efficacement.
Reptincel était dehors dans le jardin, assis. Il regardait le ciel noir, décoré d'étoiles. Chacune lui rappelait quelque chose, il avait l'impression d'être le spectateur de son propre cerveau qui façonnait les images de personnes en se servant des astres lumineux. Une fois il vit Marie dans une constellation, une autre rangée d'étoile lui rappela Tom. Tom... il allait mieux. Mais... Reptincel avait été choqué par l'attitude de son dresseur et les répercutions de son mal être sur ses propres Pokémons.

La porte s'ouvrit. Tom rentra, le visage rafraîchi par le vent.
-Ah, bien, c'est tout rangé. Vous avez passé une bonne soirée mes potes ?
Ils lui répondirent tous. Iron venait tout juste de finir la vaisselle.

Tom se laissa tomber nonchalamment dans son fauteuil, Noctali et Flitou lui laissant une place.
-Vous regardez Elie et Dieudonné ? Bah, je croyais avoir paumé la cassette.
-Tooortank ! Répondit le Pokémon en montrant malicieusement le derrière de la télé de sa grosse patte.
-Elle était derrière ? Mince, je suis trop nul.

Il se leva, et se dirigea vers la salle de bain. Il fit couler un bain chaud et écouta la radio. Une fois son bain terminé il grimpa dans sa mezzanine et tenta de s'endormir rapidement, laissant ses Pokémons dormir ou discuter s'ils en avaient envie.

Allongé, les bras derrières la tête, l'esprit de Tom se perdait, se tordait, allait à droite à gauche sans vraiment vouloir se concentrer sur quelque chose. Tom voulait se reposer intellectuellement et ne plus penser à rien. Se détacher de cette carapace de chair, puis laisser son esprit pour ne plus que se retrouver seul à seul avec son âme. Il ferma les yeux. Plusieurs choses apparurent devant lui, d'abord le regard démoniaque de Juimok, le serpent des glaces qu'ils avaient affronté, il y a maintenant plus d'un an. Puis il se souvint de son cousin, de ses amis. Ca y est, son cœur commençait à prendre le dessus sur son cerveau et il n'attribuait plus de réflexions à ce qu'il voyait dans ses pensées, il se laissait simplement aller à des successions d'images apportant le plaisir. Il vit ceux qu'il aimait, Mathieu, Luna, Pascal, Félix, Maxime...
-MAXIME ? Dit Tom à voix haute en rouvrant les yeux. Moi qui croyais vraiment pouvoir me reposer, voilà qu'il faut que je tombe sur lui.

Mince, je me sentais tellement bien. Pourquoi j'ai pensé à lui alors que je pensais à mes amis... Peut-être parce qu'il m'a dit des choses vraies... Peut-être que c'est en partie à cause de ce minable que j'ai réussi à ne pas trop déprimer ces temps-ci et à remonter la pente... Pfff... Bon, allez, passons.

Ses yeux étaient à nouveaux clos et de nouvelles images apparurent à son esprit. Ses amis à nouveaux, à nouveau Max, mais il ne s'en souciait plus cette fois. Alors il continua, il se rendit compte que plus il se détendait, plus les personnages à qui ils pensaient souriaient. Sans vraiment s'en rendre compte, alors que ses pensées devenaient de plus en plus positives, une image de fond vint se coller derrière tous ces gens qui souriaient. D'abord il ne comprit pas, puis la forme se fit moins flou et alors le cœur de Thomas se mit vraiment en marche. Derrière toutes ces personnes, se tenait Marie. Elle ne souriait pas, elle tenait une fleur dans la main droite et regardait Tom...
Tom qui, sans le savoir, s'était maintenant endormi...
-Marie ! Marie c'est moi, je t'aime !
-...
-Oh, je voudrais tellement que tu m'écoutes...
-...
-Mince, je dois m'être endormi...
-...
-Marie, je t'aime ! J'aimerais tellement que tu dormes aussi, de l'autre côté de la planète ! Que tu dormes et que tu me voies tel que je te vois maintenant. Mais ...
Il fit un effort pour essayer de faire fonctionner son cerveau sans se réveiller. Chez elle, il devait être 6 heures en moins, disons qu'il devait être 18 heures... Aucune chance pour qu'elle dorme... Aucune...
-Marie... même si ce n'est pas toi, je t'aime. Je veux que tu le saches. Je vais mieux et je t'aime, je t'aime, je t'aime. Même si ce que je vois devant moi n'est que le reflet de mon imagination, alors sache que je t'aime.
Tom regardait Marie, guettant une réaction, cependant elle restait là, sans bouger, sa fleur dans la main. D'ailleurs cette fleur c'était... un chrysanthème... Elle devait encore penser à sa mère...
-Je suis désolé Marie... peut-être que tu préfères rester à Kanto pour toujours... Cependant, maintenant je le sais, je t'aime et nous devons rester ensemble... Ca peut paraître égoïste et très vaniteux de ma part, mais mon amour est immense, et il me permet de savoir que le tiens l'est tout autant. Et je sais que... tu choisiras de vivre avec moi plutôt que vivre seule...
Marie lui sourit, sa fleur tomba par terre. Elle ne disait toujours rien mais sa bouche était légèrement entrouverte.
-Marie ?
-...
Tom essayait de l'écouter...
-Marie, tu dis quelque chose ?
-...è.... e.....me...
-Quoi ?
Plus il s'approchait d'elle, plus il sentait son cœur battre. Alors, espérant encore plus l'entendre il continua :
-Tu... tu m'aimes c'est ça ?
-...e... ai...
-Oui, j'en suis sûr ma chérie, je t'aime...
-Je aaiime...
La voix de Marie semblait venir de si loin. Cependant le son semblait de plus en plus fort et Tom venait de comprendre la phrase de sa chérie.
-Moi aussi je t'aime, mon ange, dit-il.
-je t'aime...
Tom souriait, elle venait de le dire clairement.
-Je t'aime ! Continua-t-elle, le visage commençant à s'éclaircir.
Une certaine brise fit voler légèrement ses cheveux qui se dénouèrent d'un coup. Tom s'approcha d'elle.
-Je t'aime !!!! Dit-elle fortement.
La brise commença à devenir plus violente et Tom s'approcha de Marie. Les cheveux émeraude de celle-ci recouvrait le visage de Tom, le vent faisait un bruit de plus en plus fort.
-JE T'AIME, continua Marie qui criait pour couvrir le vent.
-JE T'AIME AUSSI, répondit Tom, amusé par ce rêve bizarre.
Les cheveux de Marie dégageaient un agréable parfum de shampoing et Tom respirait à plein poumon. Elle lui passa une main sur le visage, il la lui tint et la regarda en souriant.
-Je t'aime...
-Moi aussi mon chéri... Tu me manques mais je t'aime.

C'était une terrible tempête qui recouvrait les deux amoureux, mais ils étaient dans les bras l'un de l'autre, tellement heureux. Puis, Marie eut un visage soucieux. Tom s'en aperçut.
-Qu'y a-t-il ?
-Déjà terminé...
-Pourquoi ?
-Désolé...
La voix de Marie se fit de plus en plus faible, puis elle disparut. Marie elle aussi s'en alla, ses traits devinrent flous puis elle disparut complètement. Tom resta seul, seul dans son rêve, puis ne pensa plus à rien...


A des milliers de kilomètres, Marie regardait le ciel, sur le bord de la rive de Bourg-Palette, où elle était arrivée depuis quelques heures. Son Dracaufeu était étendu, paisiblement sur le ventre, sa tête regardait Marie, en souriant.
-Ouah, j'ai fait un drôle de rêve !
Son Dracaufeu la fixa, intrigué.
-Y'avait une de ses tempêtes...