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World of Tem : Tome 4 : La lettre de CaliKen



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» Auteur : CaliKen - Voir le profil
» Créé le 11/08/2009 à 10:29
» Dernière mise à jour le 11/08/2009 à 10:29

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Au revoir Ptéra
Il aurait fallut bien plus qu'un bon entraînement pour battre le Ptéra de Marie. Sébastien d'Uratone s'était incliné, malgré un Cadoizo très fort, et avait donné à Marie son 6ème badge. Le septième badge avait été gagné après un âpre combat opposant Ptéra à un Limagma qui ne dura pas bien longtemps.
Le champion de Cramoisille, Auguste, tendit la main et donna son badge à Marie.

-Ton Ptéra est très fort, dit le vieil homme, et il est très bien dressé.
-Je vous remercie, répondit respectueusement Marie.
Puis elle passa l'index sur sa bouche et demanda :
-Quelle est la ville dotée d'une arène la plus proche ?
-Hmm... Jadielle n'est pas si loin que ça mais sinon je peux te conseiller de visiter Girch, une ville spécialisée dans les fouilles archéologiques, tu trouveras certainement d'autres dresseurs de Pokémons fossiles. De plus, le champion, Louis, possède tout comme toi un Ptéra.


Un combat Ptéra contre Ptéra... ça pourrait être intéressant...

Marie volait maintenant sur le dos de son Dracaufeu. Déjà 25 jours qu'elle était partit. Le paysage changea soudain, elle avait traversé une grande partie de la mer, puis une grande plaine et elle survolait désormais une région rocailleuse et désertique. Les vertes collines qu'elle avait tantôt aperçues étaient maintenant remplacées par des falaises abruptes formant un canyon de plus en plus grand, à mesure que son Dracaufeu filait dans le ciel et se rapprochait de la ville de Girch. Petit à petit apparurent ça et là quelques maisons, puis elles se firent de plus en plus nombreuses et de plus en plus proches. Marie comprit qu'elle venait d'arriver à Girch. Son Dracaufeu se posa, elle le rappela. Girch semblait être une ville banale, si ce n'est que l'horizon n'était pas visible puisque la ville était entourée d'immenses falaises. Après avoir pris un bon repas dans un snack, Marie partit à la recherche d'une arène. Elle la trouva, située en périphérie de la ville dans une immense étendue sableuse. Les marques au sol et les tentes disposées ça et là lui firent comprendre qu'elle se trouvait sur un site archéologique.
Marie entra dans l'arène où on lui dit que le champion serait de retour dans une demi-heure. Cependant on la fit entrer dans la salle suivante, supposée être le terrain de combat. En réalité, la porte qu'elle prit l'emmena dehors, et elle se rendit compte que l'arène se trouvait en plein milieu du chantier archéologique.

L'arbitre était déjà là, et accueillit Marie.
-Bonjour, je t'en prie, assieds-toi, le champion ne va pas tarder.
Marie se posa sur le sol sableux et en profita pour faire un brin de causette avec l'arbitre. Quelques minutes plus tard, celui-ci commença à scruter le ciel, et soudain, son regard s'éclaircit. Il pointa les nuages du doigt, et Marie regarda dans la direction qu'il lui montrait. Elle ne comprit pas tout de suite, mais elle aperçut au bout d'un moment une tache sombre dans le ciel. Ce point grossissait de plus en plus, et se dirigeait en fait vers Marie. Avant qu'elle ne se rende compte que ce point noir était un homme chevauchant un Ptéra, le Pokémon s'était déjà posé. Marie fut étonnée de constater qu'il n'y avait plus personne sur le dos du Pokémon. Et elle le fut encore plus lorsqu'elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna et elle vit alors un fort beau garçon qui se dirigeait vers elle.
-Je suppose que tu es mon premier adversaire de l'après-midi, demanda-t-il gentiment.
-Euh oui, enfin je pense, répondit Marie intimidée.

Il mesurait presque 1m80, ses yeux noirs et fins regardaient Marie avec une curiosité enfantine. Son visage, quoique mal rasé et recouvert d'une fine couche de sable, était beau, et la finesse de ses traits rappela immédiatement à Marie le visage de Thomas. Ses cheveux ébouriffés partaient en pic sur sa gauche et de nombreuses mèches désordonnées tombaient sur son visage. Il portait une chemise à moitié ouverte, ainsi qu'un pantalon usé et de grosses botes salies par la boue.
-Désolé de me présenter comme ça, fit il en se passant la main derrière la nuque, mais j'étais sur une découverte surprenante et je ne pouvais pas partir sans donner des conseils à mes gars !
-Tu es archéologue ? Demanda Marie.
-En effet, et champion de l'arène de Girch, par la même occasion.
Il s'approcha de Marie, toujours assise et lui tendit la main afin qu'elle se relève. Elle accepta sa main en tendant la sienne. Elle se releva, et, se trouvant trop proche de lui à son goût, recula d'un pas.

-Et toi que fais-tu là ? Tu sais que ça n'arrive pas souvent les défis à Girch ! Les gens ne s'aventurent pas là, encore moins les jolies filles.

Marie se sentit bête en s'apercevant que ses joues chauffaient. Il est vrai qu'elle n'avait pas l'habitude d'autres compliments que ceux de Tom et que justement, elle n'avait pas entendu les siens depuis maintenant plus de trois semaines.
-Et peut-on savoir quel nom est assorti à de si beaux yeux ?
-Euh Marie, je m'appelle Marie !
-Bien Marie, moi c'est Louis, ce n'est pas aussi beau mais ça se retient facilement.

-Tu disais qu'il n'y a pas souvent des défis ici, demanda Marie pour changer la conversation, tu as une explication ?
-Et bien, répondit-il peu troublé par le brusque changement de sujet, d'une part parce que la ville est difficile d'accès et d'autre part....

Il se dirigea vers l'emplacement qui lui était attribué pour le combat.
-... Je ne perd quasiment jamais mes matchs, continua-t-il avec un sourire malicieux.

Marie le regarda, lui rendant son sourire.
-Et bien, c'est intéressant. J'aime bien les défis.
Les deux opposants regardèrent l'arbitre, encore assis, qui se dépêcha de se mettre lui aussi en place.
-Ptéra, tu es prêt ? Demanda Louis.

Le Pokémon s'avança et se mit devant son dresseur, puis, il se retourna en direction de Marie.
-Tu as un avantage Marie ! Tu connais déjà mon Pokémon !
-Ce n'est pas un avantage ! Car j'ai le même Pokémon que toi ! Ptéra, Go !
Son Ptéra arriva et regarda aussitôt l'autre Ptéra ainsi que Louis. Le regard de ce dernier s'éclaircit aussitôt.
-Muncé ! Fit il, un immense sourire aux lèvres.
Le Ptéra de Marie le regarda un moment, puis ses yeux s'ouvrirent tout grand.
-Raaaaaaah ! Cria-t-il joyeusement.
-Euh.... vous vous connaissez ? Demanda Marie.
Louis la regarda attentivement :
-Où as-tu trouvé ton Ptéra ?
-Si je me souviens bien, c'était entre Céladopole et Parmanie... Je l'ai trouvé sur une route, il était blessé.
Louis s'approcha du Ptéra de Marie et lui caressa la tête. Le Pokémon se laissa faire et ferma les yeux tout en poussant un doux ronronnement.
-Alors comme ça, tu as volé si loin ?
Comme il voyait bien que Marie ne comprenait rien, il tenta de lui expliquer.
-Muncé est le premier Ptéra que j'ai réussi à déterrer ! J'avais travaillé comme un fou pour le sortir de la falaise dans laquelle il était ancré. La réanimation d'un fossile de Pokémon nécessite une qualité parfaite du fossile, je n'avais donc pas le droit de faire le moindre dégât sur celui de Muncé.
Il continuait de caresser le crâne du Ptéra, souriant légèrement :
-Autant il est presque "facile" pour un archéologue de déterrer impeccablement un Kabuto ou un Amonita, autant ranimer un Ptéra est quasi-impossible, en particulier à cause de la fragilité des ailes. D'ailleurs ça a été mon seul problème avec Muncé, en le sortant de la pierre, j'ai légèrement ripé sur son aile ce qui fait qu'il a eu plus de difficulté à voler que les autres Pokémons...
Louis regardait toujours Marie avec un regard passionné : une passion, celle de son métier.
-Il y a peu de Ptéras dans le monde. La plupart que l'on voit sont la plupart du temps des bébés éprouvettes, ou alors proviennent des rares Ptéra encore existant que l'on a croisé avec d'autres Pokémon. Alors autant dire que réanimer un vrai Ptéra c'était quelque chose de très grand... C'est un exploit que seuls les plus grands peuvent se vanter d'avoir fait... Enfin, revenons à Muncé... Les labos l'ont donc réanimé, et j'ai commencé son dressage. Vu que j'avais légèrement raté son aile, il était affaibli à son niveau et il ne pouvait voler correctement sans un dur entraînement. Mais un jour, il a déprimé beaucoup trop, et je n'ai pas fait suffisamment attention à ses maux... Alors il a décidé de partir et d'apprendre à voler correctement... Et je n'ai plus eu de nouvelle de lui... Jusqu'à aujourd'hui.
-Ouah, et bien je ne savais pas que j'avais sauvé le travail d'un artiste, dit Marie étonnée.
-Artiste est un bien grand mot, je ne suis pas un artiste, plutôt un passionné.
-Alors, voyons si un passionné peut battre une acharnée !
-Très bien, je vois que Muncé est en bonne santé, je n'hésiterai pas à frapper fort ! Ptéra ! C'est partit !
L'arbitre leva son drapeau.
-Le combat commence MAINTENANT !
-Ptéra, fonce lui dessus ! Ordonna Louis.
-Envole-toi !!!
Le Ptéra de Marie s'envola dans un nuage de poussière, bien trop rapidement pour être touché par son adversaire.
-Il est rapide... Sacré Muncé... Vas-y, poursuis le dans les cieux !
-Ptéra, contente-toi d'éviter ! Ordonna Marie.
On assista pendant une bonne minute à un balai aérien dans lequel le Ptéra de Louis tentait vainement d'attaquer celui de Marie qui réagissait au quart de tours aux ordres de sa dresseuse. Il ne se laissait même pas frôler.
-Très bien, alors on va passer à la vitesse supérieure, murmura Louis. Ptéra, utilise ton Ultrason !
Le Pokémon ralentit sa vitesse et ouvrit grand la bouche. On entendit rien au premier abord, puis soudain un son suraigu obligea Marie et l'arbitre à se protéger les oreilles avec les mains. Chose que ne pu faire le Ptéra de Marie qui, perturbé, s'écrasa sur le sol.
-Allez, maintenant Bélier !
Le Ptéra de Louis descendit en piqué vers le Ptéra de Marie et l'écrasa au sol avec une terrible attaque bélier. Lorsqu'il se renvola, le Ptéra de Marie gisait, inanimé sur le sol.
-Mince... Pauvre Muncé, j'espère que je n'y ai pas été trop fort...
Le Ptéra se releva difficilement.
-On abandonne pas, Ptéra ! A nous de lui montrer ce qu'on vaut ! Envole-toi de nouveau ! Tu peux le faire !
Le Ptéra de Marie se souvenait de ses paroles... elle les avait prononcés la première fois qu'elle l'avait vu, quand elle l'avait encouragé à voler. Maintenant il était très fort, et il pouvait battre son adversaire, même s'il avait l'air plus âgé et expérimenté. Et puis ... Il sentait que ce combat serait le dernier... Marie aussi d'ailleurs... Alors il devait lui donner le meilleur.
-Ptééééééééééééééééra ! Cria-t-il en dépliant ses ailes de roches.
Et il s'envola d'un bond.
-On va profiter de notre vitesse plus élevée !
-Mince, Ptéra, essaie de ... Hésita Louis.
-Trop tard !
Le Ptéra de Marie venait de percuter son adversaire avec un puissant bélier. Avant que celui-ci n'ait le temps de dire ouf, il venait de se prendre une Crûe-Aile, puis une Morsure. Complètement décontenancé, le Ptéra de Louis perdit de l'altitude.
-Maintenant ! Ptéra, Ultralaser !
-Non !!! Fit Louis !
L'Ultralaser traversa de part en part le Ptéra, à la grande surprise de Marie. Elle mit un temps avant de comprendre que c'était parce que Louis venait de rappeler son Pokémon que l'attaque avait porté jusqu'au sol.
-Pou...pourquoi ? Demanda Marie.
-Il aurait résisté, je pense... Mais je n'aime pas voir mes Pokémons se blesser inutilement. Tu mérites amplement ce badge.
Il le lui tendit mais elle hésita avant de le prendre.
-Je te remercie. Mais j'aurais aimé terminer ce combat.
-Oui, mais moi j'aimerais te montrer autre chose...
Il refit sortir son Ptéra de sa Pokéball.
-Viens, suis-moi !
Il monta sur son Ptéra et, légèrement intriguée, elle le suivit chevauchant également son Pokémon. Louis allait à une vitesse impressionnante, on sentait que son Ptéra avait l'habitude de le porter. Mais Marie suivait sans problèmes. Ils arrivèrent dans un énorme renfoncement du canyon, où des centaines d'hommes et de femmes étaient agenouillés par terre et d'autres assis sur des chaises de fortunes.
Le Ptéra de Louis se posa, imité par celui de Marie.

Devant la jeune fille qui regardait autour d'elle, émerveillée, Louis fit un grand arc de cercle de son bras gauche.
-Voilà ma maison ! C'est un peu grand et pas très spacieux, mais qu'en penses-tu ?
-C'est ... impressionnant.
-Tiens, voilà, il faut que je te montres sur quoi je travaillais avant que nous nous affrontions.
Ils avancèrent jusqu'à arriver près d'une grande place où plusieurs personnes s'affairaient. L'une d'elle, un type avec de longs cheveux poussiéreux, s'approcha de Louis.
-Louis, on a presque terminé ! Mais on voulait t'attendre avant de passer un dernier coup de propre.
-Ah ! J'ai bien fait de revenir alors, répondit-il en souriant. Viens Marie, n'aie pas peur, je te demande juste de marcher là où je marche.
Il la prit par la main pour qu'elle le suive.
-C'est ici.
-Je ne vois rien.
-Regarde mieux.
D'abord elle ne se rendit compte de rien. Puis petit à petit, elle s'aperçut que par certains endroits le sol était plus foncé. Son œil s'habitua à cette différence de couleur et d'un coup, elle vit un dessin sur le sol. Il représentait un immense Pokémon.
-On dirait ... un Ptéra...
-Exact, confirma Louis... Et pas n'importe lequel...
Son regard s'assombrit soudainement. Ses yeux se plissèrent...
-Les tests ADN sont formels... Il s'agit du père de Muncé.

Marie ne pu retenir un cri de stupéfaction...

Voilà maintenant trois jours que Louis l'hébergeait dans sa maison... Trois jours qu'elle avait pris l'habitude de le voir rentrer le soir, uniquement le soir car son travail lui prenait toute la journée. Il était tellement gentil, beau, doux... L'opposé du genre de brute comme Fred... Si elle n'avait pas connu Thomas, elle serait certainement sortie avec lui... Non, elle aimait Thomas depuis toujours... Elle l'aimait, l'avait aimé et l'aimerait toujours. Cependant, le fait que Marie fasse une pause dans son voyage ne lui fit pas que du bien. Son chagrin et ses souvenirs revinrent à elle à pleine vitesse... Et maintenant ... Il y avait cette nouvelle peine, celle de savoir qu'elle allait devoir se séparer de son Ptéra... Car elle le savait...
Marie passait ses journées à entraîner son Pokémon. Un soir, alors qu'il venait de se poser après moult exercices en plein vol, Marie lui prit la tête et la serra fort.
-Ptéra... Tu sais que ce fossile que Louis a déterré... c'est ton père.
-Raaa, répondit Ptéra qui le savait déjà.
-Et tu sais que... enfin ...
-Ptéra ?
Marie se mit à sangloter...
-Tu ne devais pas te rappeler de cet endroit lorsqu'on y est arrivé. Il faut dire que tu l'as quitté alors que tu étais encore enfant... Moi, je t'ai recueillis quand tu rentrais à peine dans ton adolescence et tu as grandis avec moi...
Elle se mit à sourire... mais les larmes continuaient à couler le long de ses joues et venait se poser sur le crâne du Ptéra.
-Ptéééé....., fit le Pokémon doucement...
De ses grandes ailes il entoura Marie et la serra doucement contre lui. Devant ce geste imprévu, Marie éclata en sanglots.
-Pté....Ptéra... Je ... Je sais que tu resteras ici... Parce que ta famille est ici, parce que Louis s'occupera bien mieux de toi que quiconque... Et parce que tu n'as jamais vraiment été mon Pokémon, mais plutôt celui de Louis.
-Ptéra...

Marie était à côté de Louis dans le grand Labo de Girch. Elle était dans cette ville depuis maintenant une semaine. Louis, impatient, attendait que les scientifiques reviennent.
-Calme-toi, mon vieux, fit Marie. Tu sais que rien de grave ne va se passer.
-Je sais... Mais ... mais l'erreur est présente partout.
Marie lui passa une main d'encouragement sur l'épaule.
-Tu as fait revivre un Pokémon en lui loupant légèrement l'aile, et maintenant il fait partit de l'équipe d'une fille qui a réussi à te battre. Alors comment veux-tu qu'un Pokémon que tu as déterré sans aucun problème ne réussisse pas à survivre ?
-Tu as raison mais ... Raaaaah, mince... c'est tellement exceptionnel. Lorsque j'ai déterré Muncé, je pensais que ça serait la seule et unique fois dans ma vie que je sauverai Ptéra... Mais là...
La porte devant laquelle ils attendaient s'ouvrit d'un coup, laissant passer un homme de petite taille en blouse blanche.
-Vous pouvez entrer.
Ce qu'ils virent les émerveilla. Dans la grande pièce se trouvait un immense Ptéra, environ une fois et demi plus grand que celui de Marie et une tête plus grande que celui de Louis. Il se léchait les ailes et regarda attentivement Louis et Marie. Le scientifique qui leur avait ouvert la porte les invita à le suivre. Ils arrivèrent, avec le Ptéra dans un grand parc.
-La réanimation s'est passée sans aucun problème. Il était dans un état parfait... Bravo Louis... Je vous laisse avec lui.
Il repartit dans son laboratoire.
-Et bien, fit Louis, quel froid personnage.
Il se tourna vers son nouveau Ptéra, un grand sourire aux lèvres.
-Alors, comment vas-tu ? Je suppose que les scientifiques t'ont déjà mis au goût du jour en t'expliquant par stimulation neurologique le pourquoi du comment.
-Ptéééééééé, répondit le Pokémon d'une grosse voix.
-Très bien. Moi c'est Louis, je suis ton nouveau dresseur, tu veux bien de moi ?
-Raaa ! Répondit- le Pokémon en l'ignorant.
Il fixait son regard sur le ciel, troublé par tant de changements. Le paysage verdoyant qu'il avait quitté il y a des millénaires avait bien changé...
-On dirait qu'il ne t'obéit pas trop...
-C'est toujours le cas, il leur faut un temps d'adaptation, répondit Louis. Même si les gars du labos sont supposés les acclimater au changement d'époque, le retour à la réalité est parfois très dur.
-J'ai une idée... fit Marie.
Elle sortit son Ptéra de sa Pokéball. Il la regarda, l'air intrigué, puis aperçut l'autre Ptéra. Il se dirigea vers lui, curieux. Avant même de pouvoir s'avancer, il se prit un coup de tête puissant qui le fit voler. Immédiatement il se releva, les crocs en avant, prêt à attaquer... mais il s'arrêta net. Son regard se perdit dans celui qui venait de le frapper. Les deux Ptéras se reniflèrent, puis d'un coup, le Pokémon de Marie s'avança docilement vers son père et s'assit à ses côtés. Ils ne dirent rien, mais se contentèrent de regarder le canyon et le ciel, grognant quelques fois... Louis prit la main de Marie.
-On devrait les laisser.
-Oui, je vais le laisser.

-Comment ? Tu comptes partir ce soir ? Fit Louis, incrédule. Et sans ton Pokémon ?
-Tu sais très bien pourquoi... Il sera bien plus heureux et mieux dressé avec toi...
-Peut-être, mais c'est TON Pokémon.
-Non... Il n'est à personne, si ce n'est à sa famille.
Marie regarda Louis, s'efforçant de ne pas pleurer, alors elle se mordit la lèvre supérieure, baissa la tête de manière à ce qu'on ne puisse plus voir son visage. Ils étaient à la table d'un bar, en attendant que les retrouvailles entre Muncé et son père se terminent.
-Et puis, continua-t-elle, comme le dit le proverbe, "jamais deux sans trois"... Alors tu trouveras certainement le fossile de la mère de Muncé et là... Il aura une vraie famille...

Lui... Non arrête Marie, ne commence pas à te mettre dans un état pareil. Tom et ses amis valent toutes les familles du monde, ne pleure pas maintenant...

-Peut-être que tu as raison... En tout cas, s'aura été un plaisir de t'avoir rencontrée.

Marie était maintenant devant son Ptéra. Il avait laissé son père de côté et regardait Marie tristement.
-Tu sais... commença-t-elle. J'ai quitté beaucoup de choses... Et beaucoup de choses m'ont quittée. Alors je préfère faire le premier pas, plutôt que de te voir triste et vouloir vivre avec tes parents ici...
-Ptéra...
-Ne m'arrête pas s'il te plaît... il faut que je dise tout d'une traite sinon je ne pourrais plus rien dire...
Elle respira un grand coup.
-Alors... nos chemins se séparent... J'espère que tu seras heureux mon petit Ptéra. Je t'aime... Je t'aime énormément. Tu me manqueras beaucoup.
Elle se jeta dans les ailes de son Pokémon qui la berça tendrement. Après quelques instants il la lâcha, elle le regarda, l'embrassa sur le haut de la tête et partit...

Entre les deux falaises qui entouraient la ville de Girch, le soleil se couchait maintenant... Toute la cité était baignée d'une douce lueur rose qui donnait à la scène un aspect encore plus difficile à supporter à Marie... Elle commença alors à marcher, sans regarder derrière elle. Elle quittait maintenant la ville, mais une main se posa sur son épaule.
-Marie... Il faut que je t'avoue quelque chose, fit Louis. Tu vas beaucoup me manquer...
-Je n'oublierais pas un si grand archéologue, répondit Marie en souriant.
-Merci du compliment, dit Louis avec un sourire.
Sa tête s'inclina, il regardait le sol.
-Je... je m'occuperai de ton Ptéra, de Muncé. Il est en de bonnes mains. Ne t'inquiète pas, et je trouverai bientôt sa mère.
-Je compte sur toi... Allez, je dois y aller...
-Attends Marie...
-Quoi ?
-Je...
Il leva la tête, et s'approcha d'elle.
-Je crois bien que c'est la première fois de ma vie que quelqu'un trouve plus d'importance à mes yeux que l'archéologie où les Pokémons.
-Pardon ?
-Marie... C'est difficile à dire, surtout après seulement une semaine de vie commune mais je crois que... enfin non, je suis sûr que... enfin, toujours est-il que je t'ai...
Marie lui passa un doigt sur la bouche.
-Ne t'apprête pas à dire une bêtise, Louis. Je ne pense pas que tu sais encore ce que représente ce mot et la puissance qui émane de lui lorsqu'on le prononce et qu'on le pense vraiment.
-Mais je...
-De plus, mon cœur est déjà pris, et ça c'est une chose qui ne changera jamais. Le cœur qui est ancré au mien y est encore plus solidement fixé que n'importe quel fossile.
Louis sourit.
-Alors on dira seulement que j'avais une attirance envers toi.
-On dira seulement ça.
-Au revoir Marie, dit-il en rigolant.
-Au revoir monsieur l'archéologue.
Et elle partit au loin, s'en allant doucement de Girch et laissant le vent frais lui rafraîchir la peau, et surtout, surtout, sécher ses larmes...

Ptéra, tu vas me manquer, mais je sais que tu seras heureux avec ta famille. Mon Pokémon chéri...


Elle marchait depuis maintenant une bonne demi-heure. Le canyon semblait ne pas en finir. Voyant que le ciel allait bientôt s'assombrir elle décida d'appeler Dracaufeu pour foncer rapidement vers la première ville venue. Cependant, au moment où elle sortit sa Pokéball un trait de lumière la rasa et s'écrasa sur un rocher qui éclata en milles morceaux. N'écoutant que son courage, Marie se retourna, Pokéball à la main.
-Qui... qui es-tu ?
Elle était prête à lancer son Dracaufeu contre ce mystérieux agresseur. Elle ne vit que deux yeux blancs dans l'obscurité naissante. La forme s'approcha et se fit de plus en plus distincte... Le cœur de Marie fit un énorme bond dans sa poitrine.
Un énorme bond, car, si le Ptéra qui venait de viser et rater exprès Marie avec son Ultralaser pouvait parler, il aurait dit exactement ceci :
Ma famille est peut-être là, mais j'ai pu vivre sans eux pendant tout ce temps que j'ai passé avec toi. Ma famille, Marie, c'est toi.