Dans l'esprit d'un garçon
Un puzzle... seulement deux pièces. Toutes seules, elles ne représentent que peu de choses. Une de ces pièces c'est moi, Thomas Bratin, petite crotte infime dans cet univers. Univers infime lui aussi comparé à la taille de mon amour.
Solitude, désir de ne plus respirer car chaque respiration me fait prendre conscience de cette solitude.
Chaque battement de cœur est une douleur insurmontable. J'aimerais que tout s'arrête. Non, je voudrais que tout s'accélère.
La revoir, maintenant. A quoi sert une pièce de puzzle sans l'autre ? Ce n'est pas mon âme sœur qui est partie, c'est mon âme à moi.
L'amitié, l'amour des autres, c'est ce qu'il me reste.
Félix, maman, Pascal, même ce minable de Max. Moi, il ne reste rien de moi. Je n'ai plus cette chose en moi qui me faire sourire et me rend fier lorsque je dis ou fais quelque chose.
Je n'ai plus l'impression d'exister, je me sens fantôme inexistant. Vivre avec la femme de sa vie, de ses rêves, celle pour qui l'on porte un amour infini, intemporel, vivre avec elle donc, rend fort, beaucoup plus fort, invincible même. Mais une fois séparé de cette femme, on est sans coquille, fragile, on a perdu une partie de soi et celle qui reste est à peine suffisante pour nous faire vivre. La moindre agression morale ou physique a des effets dévastateurs sur moi.
Félix....j'ai passé une bonne journée grâce à lui.
On a parlé tous les deux. Il m'a raconté sa vie, des anecdotes du temps de papa et Sylvain… on a bien déliré....Je me suis un peu vu renaître.
Au final, même si c'est assez dégueulasse à dire, les gens qui nous entourent sont de simples miroirs.
On les fréquente en partie parce qu'ils reflètent notre personnalité. On voit à travers leurs visages, leurs expressions, leurs réactions, l'impact que l'on a sur eux ainsi que sur notre environnement.
Avec Marie, c'était... différent. Ce n'était pas qu'un miroir....c'est une symbiose. C'est mon oxygène, ma raison de vivre, d'aimer. Avant.... je n'aimais pas. Les autres filles ne me disaient rien, c'était juste pour passer le temps. Alors que Marie..... Pourquoi ne pas l'avoir connue avant, pourquoi avoir perdu du temps ? Peut-être parce que nous n'étions pas prêts ? Peut-être parce que nous avions des expériences à faire, des erreurs à commettre. Mais je ne veux pas croire en ce que les gens appellent le destin, encore moins en la fatalité. Certainement que nous serons amenés à vivre certaines choses, nous étions amenés à nous rencontrer, mais c'était à nous et à nous seuls de le savoir, de saisir cette opportunité. Je pense que tout le monde passe un jour devant son âme sœur mais que certaines personnes loupent le coche, trop imbues d'elles-mêmes, trop désireuses de vouloir se masquer la vérité.
Je ne suis pas du genre à croire aux trucs paranormaux, mais je sais que mon amour dépasse toutes les lois et les normes. Et je serais bien incapable de dire pourquoi j'aime Marie. Il n'y a pas de réponse, enfin si, je l'aime parce que je l'aime. Je n'ai pas de preuve si ce n'est mon cœur. Je l'aime pour une infinité de raisons....
Je ne veux pas....je ne peux pas vivre sans elle car elle fait partie de ma vie... Non....car elle est ma vie.
Nombre de fois, je me suis disputé avec mes camarades de classes. Je suis trop jeune pour avoir une relation forte, je gâche ma vie... Et eux, que connaissent-ils de la vie ? Que savent-ils de l'amour ? Ceux qui ne savent pas rester fidèles, ceux qui ne sont pas capables d'aimer car ils ne savent pas mettre leur amour-propre au vestiaire.
Je n'ai que faire de leur avis. Je n'ai pas besoin d'eux pour gérer ma vie de toutes façons... Je m'énerve tout seul....Etre loin de Marie, ça me rend dingue. Les milliers de kilomètres qui nous séparent....les jours, les semaines que nous allons passer sans nous voir. J'ai peur de l'oublier, qu'elle m'oublie.
Alors mon regard se pose sur une de nos photos fétiche posée sur la télé du salon.
La toute première photo de nous deux au pied du Mont Kormur, à Kanto.... On sortait à peine ensemble. Pourtant.....tout est resté pareil, rien n'a changé.
Notre amour, il n'a fait que grandir....Il est comme l'univers en expansion.
Mon dieu, il est trois heures du matin. Je devrais arrêter de me torturer l'esprit. Mais je n'ai plus que ça à faire.....
Marie, tu me manques, je t'aime.
Reviens vite, s'il te plaît.