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World of Tem : Tome 4 : La lettre de CaliKen



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Informations

» Auteur : CaliKen - Voir le profil
» Créé le 11/08/2009 à 10:26
» Dernière mise à jour le 11/08/2009 à 10:26

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L'arrivée
-Mesdames, Messieurs, notre avion va maintenant atterrir, nous vous prions de bien vouloir attacher vos ceintures. Le commandant de bord ainsi que le personnel d'accompagnement espèrent que vous avez passé un agréable voyage en notre compagnie. Nous vous prions de bien vouloir vérifier que vous n'avez oublié aucune affaire personnelle lors de votre sortie de l'avion.
-Mhhh… quoi ?

Marie s'étira longuement et attacha lentement sa ceinture. Elle avait dormit pendant presque tout le voyage. Elle se sentait reposée et décontractée. Enfin, jusqu'à ce qu'elle sorte de son état encore légèrement comateux et qu'elle se réveille complètement. Jusqu'à ce que la vérité revienne en elle telle un éclat de verre qui blesserait les parois de son cœur. Elle était si mal, trop loin de l'amour de sa vie, pas encore assez près de chez elle. Lorsque l'avion atterrit elle sortit ses bagages. Pendant ce temps une nouvelle annonce se fit dans l'avion.
-Bienvenue à Néon-City, il est 08h30 du matin, la température ambiante est de 20°.
Marie sortit de l'avion par la rampe. Lorsqu'elle toucha le sol, une impression bizarre la parcourut. Elle ne se sentait pas chez elle.
Pourtant elle était venue plus d'une fois à Néon-City, la ville d'ouverture avec le monde extérieur. Cette ville avait le plus gros aéroport de tout Kanto et se trouvait non loin de Portland, plus gros port de la région, d'où elle était partie la première fois aux côtés de Tom. Pourtant tout lui semblait différent, étrangement différent. Elle posa son sac quelques instants, puis elle se dirigea vers l'immense structure métallique de l'aéroport. A l'intérieur du bâtiment elle marcha encore vers le parking des bus et prit celui qui menait à Jadielle. Il y avait facilement une heure de trajet alors elle prit le temps de regarder le paysage et de voir le relief devenir petit à petit plus important. Lorsqu'elle arriva à Jadielle, il était déjà plus de 10 heures. Elle s'installa à la terrasse d'un café près du Stade Pokémon de la grande ville. Les souvenirs revenaient tellement rapidement. Elle se revoyait dans l'arène, en train de combattre Tom lui-même en demi-finale. A l'époque ils se connaissaient depuis à peine quelques jours et ne sortaient pas ensemble. Pourtant le caractère du garçon lui avait déjà beaucoup plu. Puis, le téléphone de Marie sonna, c'était Ivette qui était sur la route de Colina vers Jadielle.
-Oui, j'arrive dans 20 minutes. A tout de suite.
-D'accord.

La conversation avait duré 10 secondes. Comme si rien ne s'était passé, comme si tout était naturel, pourtant rien ne l'était plus maintenant. Une petite voiture noire arriva devant la place centrale de Jadielle et s'arrêta. Une femme d'un âge avancé en sortit. Elle n'était pas vieille, mais on voyait bien que les événements récents avaient marqué profondément son visage. Ivette aperçu Marie et lorsqu'elles furent près l'une de l'autre, elle la serra dans ses bras. Etrangement Marie fut très froide et ne fit pas pareil, elle se contenta d'être serrée et ne prononça aucun mot.
Dans la voiture il n'y eut aucune phrase, d'échangée même pas un commentaire anodin sur le temps qu'il faisait ou sur les événements récents de la région. Mais petit à petit, des larmes apparurent devant les yeux de Marie. Des larmes inhabituelles, elles restaient devant ses yeux et semblaient ne pas vouloir couler. La cause de cette réaction était le changement de paysage. Petit à petit, celui-ci devenait de plus en plus montagneux jusqu'au moment où le visage de Colina apparut dans le paysage. Au flan d'une montagne, dans une sorte de pente douce se trouvait ce petit village. Les prairies verdoyantes, les arbres si particuliers dans cette région… Rien de tout cela n'avait changé. Et lorsque la voiture s'arrêta devant la maison de Marie, il semblait naturel que sa mère arrive pour l'accueillir. Mais personne. Marie sortit de la voiture. Elle hésita avant d'entrer dans la maison. Puis, voyant qu'Ivette ne la regardait même plus, de peur de croiser son regard et de se mettre à pleurer, Marie s'introduisit dans sa maison.
Au premier abord, rien n'avait changé, la petite maison en bois était toujours aussi mignonne, l'entrée par le salon, la salle à manger… Rien n'avait changé. Puis, Marie monta dans sa chambre. Il n'y avait plus grand-chose. Quelques posters, quelques peluches, tout était rangé et en ordre. Elle regarda son lit, il était fait. Jusqu'au bout sa mère nettoyait sa chambre, et il se pouvait même qu'Ivette le faisait lorsque la maman de Marie était trop fatiguée pour le faire. Alors, après quelques instants passés dans sa chambre, Marie redescendit et se dirigea vers celle de sa mère.
Plus rien, juste un lit, vide. Elle resta devant l'entrée, regarda rapidement puis partit aussitôt. Lorsqu'elle sortit, la moitié du village était présente devant l'entrée. Il y avait Tiff, son cousin qui était là également. Par pure coïncidence, il avait mis un bandeau sur sa tête et Marie pensa tout de suite à Tom. Le chagrin était trop grand. Alors, d'un coup, trop de choses s'enchaînèrent dans sa tête et elle bascula. Deux trois personnes l'empêchèrent de tomber à terre. On l'emmena dans la maison d'Yvette afin qu'elle puisse se reposer.

L'enterrement aura lieu demain…

Lorsqu'elle se réveilla, Marie n'avait pas reçu les bienfaits d'un sommeil réparateur. Etre dans son village ne lui apportait pas ce qu'elle croyait recevoir en arrivant ici. A l'enterrement, tout le village sans exception était présent, y comprit la famille de Marie. Il y avait Christina, la sœur de la maman de Marie. Elle avait préparé un texte spécialement pour l'enterrement. Des larmes perlaient sur ses joues. Marie n'arrivait même pas à se concentrer sur le discours, elle n'avait d'yeux que sur le cercueil qui transportait le corps de celle qui l'avait mise au monde. Lorsque tout fut terminé, que tout le monde fut parti du cimetière, Marie se retrouva seule devant la tombe.
" Ci-gît Anne Salvin, 1965-2003. "
Il n'y avait rien, aucun mot, aucune inscription. Cependant un nombre incroyable de fleurs avait été posé. Marie s'agenouilla et alors, elle joignit ses mains et, fermant les yeux, chuchota en pleurant :
-Pourquoi tu m'as laissée ? Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce que je vais devenir ? Pourquoi je n'ai pas été te voir avant. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
A ce moment même, son téléphone portable sonna deux fois, c'était un texto.
" On ne perd jamais les personnes qu'on aime, si tu veux les garder, regarde dans ton cœur, si tu veux les revoir, ferme les yeux, si tu veux leur aide, écoute ton cœur, il guidera tes pas. C'est lorsqu'on est affaibli que l'on se rend compte que la vie comporte de grandes batailles. Bats-toi Marie, bats-toi. Tu es forte, je le sais, je le sais car je t'aime.
Tom "

Le portable tomba de ses mains et se posa dans l'herbe.
-Mais … il a utilisé combien de textos pour m'envoyer ce message ? Sacré Thomas, il …

Elle se mit à pleurer encore une fois. Elle n'avait même pas la force de le critiquer gentiment comme elle le faisait d'habitude.

Puis, elle se releva.
" Bats-toi Marie, bats-toi "

Cette phrase revenait dans sa tête.


-Je vais me battre. Je vais me battre parce que je n'ai pas le choix.


La porte de la maison d'Yvette s'ouvrit si soudainement que celle-ci faillit lâcher la tasse de thé qu'elle tenait entre ses mains.
-Yvette, je prends mes affaires. Je te remercie pour tout, mais je ne tiens pas à rester ici. Tu expliqueras si tu le veux ou non au reste du village que je ne peux pas rester ici. Trop de choses me font souffrir. Ceux qui rétorqueront que je n'ai pas à laisser ma mère loin de moi, tu leur répondras que ma mère n'est pas dans un cimetière, mais dans mon cœur.
-Mais mais … où vas-tu ?
-Je vais finir ce que j'avais commencé. Il faut que je me batte.
-Je ne comprends rien…
Marie prit Yvette par les épaules et lui dit en souriant :
-Tout est flou dans ma tête, seulement, je sais que maintenant me lamenter sur mon sort ne me fera pas avancer. Je n'ai pas de temps à perdre. Je vous aime tous, mais ma vie n'est plus ici maintenant. Alors, avant de partir et de retourner en France, il faut que je redevienne la fille forte que j'étais avant.


C'est ainsi que Marie partit de Colina, son sac sur une épaule. Avant de quitter le village du regard, elle regarda une nouvelle fois son téléphone portable. Puis elle le rangea et sortit de son sac une Pokéball. Dracaufeu en sortit. Elle grimpa sur son dos.
-Allons-y, direction Argenta !

C'est ainsi que sous le soleil couchant, Marie quitta une nouvelle fois son village natal.