World of Tem : Tome 4 : La lettre de CaliKen

Lorsqu'il se réveilla Tom crut qu'il avait subi une opération au niveau de la boîte crânienne. Sa tête lui faisait affreusement mal. Il était sur le canapé, allongé. La bouteille de whisky était posée sur la table et semblait vide. A côté, couché, un verre qui n'avait pas été complètement fini et qui avait laissé s'échapper un peu du liquide alcoolisé sur la table. La main sur la nuque et grimaçant, le garçon se leva. Il rangea tout ce qu'il avait sortit et pris une douche.
Toujours un peu groggy, il alla s'asseoir sur la chaise longue de leur jardin mais s'en alla rapidement car le soleil tapait trop fort. Il se décida alors d'aller faire un petit tour. Lorsqu'il ouvrit la porte d'entrée il sentit un étrange sentiment. D'habitude il laissait toujours passer Marie devant lorsqu'ils sortaient de la maison, et là, il avait hésité avant de sortir…
Sans trop savoir où ils le mèneraient, Tom laissait ses pas le guider. Il parcourut le petit chemin qui reliait le petit pâté de maisons où était la leur à Monche-Ville. Il arriva dans une des rues principales de la ville et continua de marcher jusqu'au Gyriados, son café préféré. Là, il s'assit à sa place fétiche et se laissa tomber sur la banquette. Le patron du bar arriva, l'air inquiet.
-Qu'est-ce qui ne va pas Tom ?
-Rien Pascal, sers-moi un truc fort.
-Marie n'est pas là ? Vous vous êtes disputés ?
-Non, elle est repartie à Kanto.
-Quoi ! ! !
-Sa mère est morte…
-…

Pascal fit un signe à sa femme qui était au bar et s'assit aux côtés de Tom.
-Elle est partie afin de lui rendre un dernier hommage, je pense, fit il.
-Oui peut-être, répondit Tom vaguement.
-Elle revient quand ?
-Dans deux mois.
-Ca va être dur pour toi…
-Noooon, pas du tout, répondit Tom qui commençait à s'énerver.
-…
-Bon, je suis venu pour me soûler la gueule et l'oublier alors sers moi à boire, une tequila, le whisky ne passe plus maintenant.
-Tu es majeur après tout. Fais ce que tu veux.

Pascal ne voulut pas énerver Tom, il ne l'avait jamais vu comme ça, et même s'il lui avait mal parlé, cela n'aurait servi à rien de se disputer avec lui.

Tom sirotait maintenant depuis une bonne demi-heure son grand verre de Tequila. Soudain une voix qu'il détestait arriva à ses oreilles.
-Et bien minable, on essaie de se soûler ? Vu ta carrure, essaie le champomy, ça ira mieux.
-…

Tom ne se retourna même pas. Max s'assit cependant à ses côtés, sur la banquette près de la fenêtre.
-Ta moitié n'est pas là ?
-Ta gueule, viens pas me faire chier aujourd'hui.
-Hmmmpf…. Y a eu de la dispute dans l'air ou quoi ?
-Putain mais tu cherches quoi ducon ? Tu crois que parce que ta vie amoureuse est inexistante les autres doivent ne pas en avoir ?

Max se raidit d'un coup et prit Tom par le col.
-Je te trouve bien courageux pour me parler comme ça minable. Tu crois qu'un freluquet comme toi peut se permettre de me parler sur ce ton ?
Alors, aussi incroyable que cela puisse paraître, Tom le prit également par le col, et devant les clients incrédules du bar, c'est lui qui, d'une main, fit quitter terre à Max.
-Mais …
-Ecoute moi, maintenant connard. Je suis pas du tout d'humeur à écouter des invectives, alors tu fermes ta grande bouche ou je te bute, je te bute tu entends ?

Et d'un grand geste il lança Max à travers le restaurant. Le garçon s'écroula lourdement sur une table qu'il renversa. Furieux, Tom partit à toute vitesse en posant un billet sur la table du bar.
-Gardez la monnaie.

Il y eut un grand silence dans le restaurant, Max se releva, sans dommage.
-Marie est partie pour plusieurs mois parce que sa maman est morte, fit Pascal qui était venu aider Maxime à se relever.
-… Je crois comprendre… Sur le coup, c'est moi le minable.
Et il sortit à son tour du Gyriados.


Tom courait à travers les rues. Il heurtait les passants, il ne savait pas où aller. Il finit par trébucher en arrivant dans le parc de la ville.

Il se releva, en sanglots.
-Merde … je deviens ouf … J'ai trop bu, je vais jamais supporter ça. Je suis tout seul, j'ai besoin d'aide.
Il s'assit sur le banc et se prit la tête dans les mains.
-Tout seul …

Une main se posa sur son épaule.
-On est jamais tout seul, quand on a des amis.
-Félix ?
Le rasta s'assit sur le banc.
-Elle est partie ? Pas trop difficile ?
-J'ai pas envie de parler.
-Entendu, comme tu le souhaites. Je peux rester ?
-… Oui s'il te plaît.

Le ton de Félix était plein d'entrain. Il essayait de revigorer Tom et il savait que c'était la meilleure méthode.
-Elle revient quand ta chérie ?
-Dans trop longtemps, deux mois.
-C'est long en effet, mais je ne pense pas qu'elle restera aussi longtemps.
-Tu crois ?
-Oui parce que si ce n'est pas le cas c'est toi qui ira à sa rencontre, répondit-il en souriant.
-Bah, tu dis n'importe quoi, elle voulait être seule.
-Tu verras bien, allez viens à l'entrepôt on va discuter un peu et boire un coup.
-J'ai déjà bien trop bu.
-J'ai que du Perrier, Tom, de toute façon !

Ils partirent ainsi, Tom la tête baisse et les épaules voûtées et Félix l'entourant d'un bras amical. Il était hors de question pour Spliffman de laisser ainsi tomber le fils de celui qui resterait toujours son meilleur ami : Marc Bratin.