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World of Tem : Tome 4 : La lettre de CaliKen



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Informations

» Auteur : CaliKen - Voir le profil
» Créé le 11/08/2009 à 10:25
» Dernière mise à jour le 11/08/2009 à 10:25

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Une lettre, ce matin...
Ils se réveillèrent tous les deux ensemble. Leur regard se croisa. Ils ne se dirent rien. Ils avaient passé une soirée fantastique et une nuit tout aussi tendre et romantique. Tout en restant allongés, ils se prirent la main et se sourirent. Finalement ils se levèrent, car nous étions aujourd'hui Lundi. Marie se devait d'aller à ses derniers cours d'école. Tom se lava rapidement. Il n'avait plus de cours le Lundi, il ne travaillait plus que le Mardi, le Mercredi et le Vendredi. Il finirait ses cours fin Juin. Lorsque Tom sortit de la douche, Marie mâchait machinalement sa brioche.
-T'as été chercher le courrier, mon chéri ?
-Nan, j'y vais.

Il sortit de la maison, ouvrit la boîte aux lettres et revint avec une petite pile de courrier. Marie n'était plus dans la cuisine, il entendit du bruit dans la chambre. Elle était en train de ranger ses affaires. Tom posa toutes les lettres sur le bureau et fit un rapide bisous à Marie :
-Tu t'occupes du courrier ? Moi je vais déjeuner.
-D'accord mon doudou.

Il rentra dans la cuisine. Marie avait gentiment sorti tout ce qu'il fallait pour remplir l'estomac de son chéri qui mangeait énormément le matin. Thomas s'engloutit 8 tartines de confiture, miel, beurre, nutella (et parfois les quatre en même temps), deux mini-brioches, un croissant, un jus d'orange, un œuf et un chocolat chaud.
-Je comprend pas pourquoi je grossis pas avec tout ce que je bouffe. Je suis même tout keus.

Tom mâchait, avalait, se goinfrait. Il pouvait même mâcher la bouche ouverte puisque Marie n'était pas là pour le surveiller. C'est là qu'il comprit que quelque chose n'allait pas.
Marie, pourquoi elle n'est pas là ? C'est étrange mais …
Et soudain, le cœur de Tom se noua. Il se rendit compte que plus un seul bruit ne parvenait de la chambre et qu'il n'avait plus une seule nouvelle de sa chérie depuis plus de 10 minutes. Il s'aperçut surtout que quelque chose de terrible venait de se passer, comme si son cœur même se rendait compte que Marie avait un problème. Il courut vers la chambre.
Plongée dans l'obscurité de la pièce dont les volets n'avaient pas encore été ouverts, Marie se tenait étrangement droite. Elle était debout devant le bureau. La moitié du courrier était posée en ordre d'un côté et l'autre était encore non lue. La jeune femme tenait une lettre dans les mains. Elle ne la lisait plus mais regardait au travers, Tom s'en aperçut immédiatement. Le regard de Marie était étrange, il n'y avait rien de lisible à l'intérieur. Tom avança d'un pas, sachant que, vu la réaction de sa petite amie face à ce courrier, il valait mieux ne rien dire. Puis, il comprit tout d'un coup. Sur le bureau se trouvait l'enveloppe qui avait contenue la lettre. Et sur cette enveloppe une adresse : Colina, Kanto.
Marie s'aperçut finalement que Tom était entré dans la chambre. Son regard vitreux devint un peu plus clair mais elle ne lâcha pas la lettre. Elle ouvrit la bouche pour expliquer ce qui se passait mais à ce moment là, il n'y eut rien qui en sortit. Tétanisée, elle lâcha la lettre qui tomba doucement, en virevoltant telle une feuille morte pour finalement se poser délicatement à ses pieds.
Sans trop le vouloir, le regard de Thomas se posa sur la feuille et le mot qu'il vit lui permis de confirmer ses soupçons quant à la teneur de cette lettre. Il n'en vit qu'un seul : " Mère ".
Alors il s'approcha de Marie. Il ne la prit pas dans ses bras, il se mit simplement près d'elle, attendant une réaction de sa part. Finalement, Marie baissa la tête, elle réussit à murmurer quelque chose :
-C'est … C'est …
Puis elle se tourna d'un coup vers Thomas et se jeta dans ses bras et elle partit en sanglots.
-C'est maman …
-Je sais… se contenta de répondre Tom.

Fallait-il la laisser ? Fallait-il lui parler et la réconforter ? Non, il fallait juste lui apporter sa présence et Tom le savait. Alors il la serra dans ses bras, pas trop fort. Au bout de quelques instants, Marie lâcha Tom. Celui-ci en profita pour prendre la parole.
-Vas t'asseoir dans le canapé, je vais te servir une tisane.
-Non..non …Thomas, j'ai les cours et je…
-Marie …
Il la regarda. Elle comprit qu'il avait raison, il était hors de question d'aller en cours dans cet état. Alors, elle se dirigea vers le salon. Dans la chambre, Tom poussa un profond soupir. Il ramassa la lettre et, bien que le courrier soit destiné à Marie, il la lut. Elle avait été écrite par Madame Boiton, une dame dont Marie avait souvent parlé. Elle l'avait souvent gardée lorsqu'elle habitait encore à Colina. Et elle avait été une grande amie de la maman de Marie.

" Ma petite Marie,
J'aurais tant aimé t'écrire avant … je ne t'ai pas vu depuis deux ans, et les premiers mots que je dois t'écrire, on ne devrait jamais les prononcer. Ta maman nous a quitté hier soir. Je suis désolé, j'ai essayé de trouver toutes les phrases possibles pour le dire d'une façon moins dure, mais cela rendait la chose encore plus compliquée. Je sais que tu es une fille forte et que tu préfères que l'on te dise les choses clairement.
Toute cette lettre est un peu confuse, je suis bouleversée. Ta maman allait mal, tu le sais, elle a toujours été malade, elle avait cette maladie incurable, mais le médecin pensait qu'il lui restait beaucoup plus de temps. Cependant, depuis quelques temps déjà, elle allait moins bien. Depuis une semaine elle ne mangeait plus et elle restait dans son lit. Et puis hier, je suis allé à son chevet. Je la trouvais en meilleure forme et j'ai crû qu'elle guérissait. Mais c'était trop tard, elle m'a regardé et elle m'a dit " Dis à Marie que je l'aime ". Elle s'est éteinte à 23h00.
Voilà, je ne sais rien te dire de plus, je n'arrive pas à m'y faire, t'écrire pour te dire cela me semble tellement irréel. J'ai l'impression que tous les mots que j'emploie sont les mauvais.
Je t'aime Marie, tout le village pense à toi. Ne sachant pas si tu souhaites venir, nous avons cependant reporté la date de l'enterrement, dans le cas où tu veuilles bien.
Sois forte, ma puce. Sois très forte.

Ivette. "

Tom relut la lettre. Son cœur était pris dans un étau. Puis, il marcha rapidement vers le salon. Marie était assise, les yeux vides, le regard perdu au loin. Tom s'assit prudemment à côté d'elle.
-Je … Je me suis permis de la lire…
-Oui …
-Marie je … Je vais te chercher une tisane.

Il se leva, rageant contre lui-même de ne pas trouver les bons mots. Mais au moment où il allait sortir du salon :
-Non ! Tom … Reviens s'il te plaît.
Il s'assit à nouveau sur le fauteuil. Marie se serra contre lui de toutes ses forces comme si elle essayait de rentrer dans son ventre. Tom la prit dans ses bras.
-Je me suis toujours préparée à ce moment là. Mais, pourquoi est-ce venu si vite…
-Je n'en sais rien.
-Elle avait un cancer, je le savais, je suis partie de Colina pour ne pas être une charge de plus pour elle mais j'ai …
Il y eut un silence, puis elle reprit en sanglotant.
-J'ai… l'impression que mon départ a accéléré les choses… j'ai l'impression de lui avoir téléphoné si peu souvent…
-Non, Marie, ne mets surtout pas ça sur ton dos, tu as été présente pour elle. Ce genre de chose n'est la faute de personne.
-Je sais… Je … Je ne sais pas quoi faire Thomas …
-Pleure …

C'est ainsi que toute la matinée se passa, Marie sanglotant dans les bras de Thomas, sur ce canapé, si loin de celle qui l'avait jadis mis au monde et élevée.