Pensée d'une Poké Ball de Wombat

Longtemps, je suis restée dans une vitrine à coté de mes compagnes. Mais une à une, elles furent emportées par les dresseurs qui pénétraient dans le magasin. Chaque fois que cela se passa, nous frissonnions d'excitations souvent en vain. Mais quand un dresseur demandait l'une d'entre nous, nous prions pour que la main du gérant nous choisisse. Malheureusement pour moi, la chance ne me souriait pas. J'ai été fabriquée, il y a deux ou trois ans. Je suis une fin de série, les premières de ma série furent envoyées dans les grands centres commerciaux ou dans les écoles de dressage. Moi et une cinquantaine d'autres fûmes envoyés dans un petit village forestier.
Je me souviens quand nous arrivâmes de la réaction du responsable du magasin, il rouspéta sur son assistant qui avait passé la commande. Il nous rangea dans l'arrière boutique, quelques mois passèrent quand, enfin, nous fûmes placés dans la vitrine du magasin.
Les saisons passèrent sans que rien ne se passe, trois ans après ma livraison, je me retrouvai seule dans le magasin. Au fil du temps, je m'habituai à la vie tranquille et douce du magasin. M'habituant au visage des habitués du magasin, principalement des bûcherons achetant des potions pour leur Pokémons. Un jour, alors que le patron venait de commander des Poké Balls. Ce jour-là, un bûcheron pénétra dans le magasin, il avait un air enjoué et lança d'une voix chaude :
-Salut Pite !
- Bonjour Frank ! Comme d'hab' des potions ?
- Ouais et aussi un Poké Ball.
- Tiens ? Tu comptes capturer un Pokémon ?
- Nan ! C'est pour mon fils.
- Tu ne lui en achètes pas un ?
- C'est trop cher, bon j'te dois combien ?
- Le même prix et je te fais prix de la Poké Ball !
A ce moment là, j'étais folle d'excitation. C'était mon tour à moi. Le marchand me glissa dans un sac plastique et le tendit au bûcheron. Il sortit du magasin et de là où j'étais, écrasée entre deux supers potions, je vis le ciel pour la première fois de ma vie. Au bout d'une dizaine de minutes, il rentra dans sa modeste demeure, un petit chalet de deux étages. Je l'entendis appeler son épouse et lui demander si son bambin était déjà là. Elle lui répondit qu'il était encore en cours et qu'il ne rentrerait pas avant une demi heure. Il me sortit alors du sac et me montra à son épouse qui lui dit d'un air horrifié :
-Tu ne lui as pas acheté un Pokémon ?
-Non ! Il le captura par lui-même.
- Mais il risque de se blesser !
- Je serai là en cas de problèmes.
Elle me prit alors, et m'amena dans la cuisine où elle m'emballa dans du papier cadeau. Elle me rangea dans une armoire et la ferma à clef. Le lendemain de là où j'étais, j'entendais les bruits d'une fête d'anniversaire. Quelqu'un me sortit de l'armoire et m'amena au petit garçon que l'on fêtait ce jour là. Je sentis des petite mains arracher le papier cadeau me recouvrant.
-Un Pokémon !
Il m'ouvrit et fut assez déçu de voir que j'étais vide. Il me posa sur la table et se retourna vers ses parents.
-Mais elle vide. Il est où le Pokémon dedans?
Son père vient vers lui et lui dit simplement.
-Prends ton cadeau, on sort.
Une fois dehors, il lui expliqua le fin mot de l'histoire ce qui le motiva au plus au point. Après un quart d'heure de marche, ils arrivèrent dans la forêt. Le père ordonna à son fils de rester juste à côté de lui, juste au cas où. Soudain un Pokémon apparu devant nous, c'était un Azurill. Il était assez faible pour moi, le jeune garçon me lança sur lui. Je ressentis une incroyable sensation, je me sentais différent, enfin utile à quelque chose.