Chapitre unique.
« Trois jours...Trois jours....disais-je, impatient que ce délai se termine »
Je tournais en rond, dans ma chambre, ne sachant que faire. Je suis un petit Evoli de cinq ans, nommé Kévin, cadet d'une famille de cinq personnes. L'ainée de la famille est ma grande soeur, une Givrali de treize ans du nom de Sévy. Je présume que c'est un surnom mais c'est comme ça qu'on l'appelle. Elle est vraiment gentille, elle et mon autre soeur, une Noctali de dix ans aux anneaux bleus ayant pour nom Fanny. Ses anneaux bleus devraient être jaunes, mais c'est comme ça. Mon père est un Phyllali de trente-cinq ans et ma mère une Noctali, comme ma soeur, aux anneaux jaunes de vingt-neuf ans. Ces deux derniers étaient partis chercher mon cadeau d'anniversaire, dans trois jours tandis que mes soeurs regardaient la téloche en bas.
Quelques secondes plus tard, j'en avait marre de tourner en rond alors suis descendu les voir. Elles regardaient « Qui veut gagner des milliards? », un jeu télé animé par Jean-Roche Foucaut, un Grolem. Sévy, me voyant regarder, me dit :
« Coucou Kévin! Assieds-toi, reste pas debout! »
« D'accord mais je vais pas rester longtemps. »
Je m'assied donc à côté de ma grande soeur, tandis que l'émission continuait :
« Voici la prochaine question : Qui était le président le plus célèbre dans les années 90?
a) Jacquouille Chirac, b) Françoise Mittérande, c) Chocolat Sarkozy ou d) Christophe DeLaVache? »
« Je dirait la réponse b), Françoise Mittérande. »
« C'est votre dernier mot? »
« Oui, Jean-Roche »
« La réponse est effectivement la b)! * Son de fin de l'émission *L'émission est terminée, nous nous retrouverons demain! Je vais laisser place à « La roue de la richesse » présenté par Christophe DeLaVache! Au revoir! »
L'émission est enfin terminée et l'horloge affichait sept heures. Voilà donc trois heures que papa et maman étaient partis et depuis, plus de nouvelles. Il ne fallait pas autant de temps pour cela, tout de même...Je décidait de prendre l'air. Au moment de sortir, Sévy m'interpela :
« Ne sors pas longtemps, les nuages sont noirs, d'accord? »
« T'inquiète, je ferai attention! »
Une fois dehors, je me dirigeais vers le jardin. L'air était chaud malgré les nuages noirs et les quelques fines gouttes de pluies tapotant mon visage. J'apercevais des nids de Roucarnage et d'Etouraptor parmi les arbres. Un Taupiqueur apparaissait, puis disparaissait, et réapparaissait sans cesse. Ça me faisait toujours rire.
Soudain, un cri déchira le silence de plomb qui régnait : un Rapasdepic tentait de voler un oeuf aux Etouraptor qui ripostaient de fureur. Le vautour, plus agile et rapide qu'il n'y paraissait, passa sous le nid et le perça, brisant deux oeufs au passage.
Les Etouraptor étaient furieux. La femelle hurla de désespoir, tandis que le mâle utilisa une attaque qui fit apparaître plusieurs étoiles s'écrasant contre le vautour. Celui-ci se redressa et retransperça le nid, brisant un autre oeuf. Il n'en restait qu'un, et la femelle redoubla ses pleurs. Elle se coucha sur le dernier, et avec ses ailes, fit apparaître un ouragan qui emporta le vautour au loin.
J'étais effaré par ce spectacle. Les oiseaux hurlaient de tristesse en maudissant le Rapasdepic tandis que les oeufs brisés tombaient du nid, leur contenu ne pouvant plus jamais servir. Je reculais, encore sous le choc, lorsqu'un éclair zébrait le ciel. De toute la vitesse que me permettaient mes deux pattes, je couru jusque la maison...Je ne fut pas assez rapide. A quelques mètres de la maison, je fut soudain dans l'incapacité de bouger. Je sentit un fort courant me traverser de ma tête jusque ma queue, puis aux jambes. Je sentit que mon corps s'engourdissait, puis ma vision se brouilla et je sentit un choc derrière le crâne. J'eus a peine le temps de crier pour qu'on vienne me chercher que je me retrouvait étalé de tout mon long sur l'herbe....
Mon dernier souvenir fut une lumière blanche aveuglante, et deux formes, l'une noire et l'autre bleue, crier mon nom en courant vers moi.
J'étais réveillé, mais je n'osais pas ouvrir les yeux. Je sentait que quelqu'un me portait, et qu'on était dans une maison. Quelques secondes s'écoulèrent et j'entrouvris un oeil, voyant qui me transportais. C'était Sévy. Elle avait les yeux fermés, et me serrais dans ses pattes. Fanny, elle, était au téléphone et d'après ce que j'entendis, parlais à papa et maman. Elle racontais l'accident.
Je regardais de nouveau ma grande soeur bleue, et fut étonné de sentir que son corps était chaud, malgré qu'elle soit de type glace. Encore un truc inconnu pour moi. C'était agréable, alors je me blottit un peu plus contre elle. Sentant que je bougeais, elle ouvrit les yeux et, me voyant conscient, prononça mon nom en me serrant encore plus. Elle était vraiment protectrice, Sévy, mais cela ne me déplaisait pas. Ma tête était collée à sa poitrine droite, et bizarrement, je sentit un battement dans celle-ci. Ce battement était rapide, très rapide. Ça me rappelait les films à l'eau de rose de maman, où les hommes disaient aux femme « Mon coeur ne bat que pour toi » en mettant leurs mains sur leur poitrine, comme une déclaration d'amour. Ce battement, c'était donc le coeur? Et s'il battait vite, c'est car elle m'aimait beaucoup à ce moment là? Je ne pus m'empêcher de dire en versant une larme :
« Je t'aime beaucoup, grande soeur... »
« Moi aussi, Kévin....me répondit-elle en fermant les yeux de nouveau. »
Je remarquait que Fanny était devant moi, une larme perlant au bout de sa joue :
« Et moi aussi, p'tit frère...ajouta-elle en m'enlaçant, moi et Sévy »
On restait comme ça toute la soirée, dans un câlin collectif, lorsque papa et maman arrivèrent vers vingt-deux heures. Ils nous demandèrent d'aller dormir, sauf que j'y arrivait pas. Les évènements d'aujourd'hui étaient riches en émotions, et le sommeil n'arrive jamais dans ces moments là.
Finalement, à vingt-deux heures trente-cinq, je sentit mes paupières s'alourdir et ma tête peser sur mon cou. Puis je m'écroulais comme une masse en ronflant.
Puis, trois jours plus tard(les deux précédents mon anniversaire étant sans importance), Je me levais en courant et descendais les escaliers, manquant de me rompre deux fois le cou. Une lumière imposante illuminait la maison, elle venait du sapin(Comme à Noël!). Mais ce qui m'intéressait le plus était SOUS le sapin.
Papa et maman, Fanny et Sévy étaient en train de manger le petit-déjeuner en me disant d'ouvrir mes paquets de suite. C'est ce que je fit.
« Ce paquet est de notre part, disaient Sévy et Fanny en montrant un paquet embalé dans du papier rose.»
Je l'ouvrit prestement, et découvrit un splendide bracelet qui semblait être en argent, avec les mots « Pour Kévin »et à l'opposé du bracelet « Sévy & Fanny » écris en or.
Je versait ma larme en remerciant mes deux soeurs, en disant que je le porterais toujours, promesse que je tiendrait. Il restait deux paquet, venant de mes parents. Le premier, après avoir été longuement déchiqueté, contenait de l'argent, trente Pokés pour être précis. Le deuxième m'a bien fait rire : il contenait une combinaison en caoutchouc, pour éviter de répéter les évènements d'il y a trois jours. Je remerciais mes parents, mais je leur ai avoué une chose.
Le plus beau cadeau qu'on puisse obtenir, c'est d'être présent avec sa famille. Car c'est sacré.