Les Mangeurs d'Hommes
Homo Humani Démolosse
Comme chaque année le cirque Rodolf Gutenberg passait dans la ville de Doublonville pour deux soirées de représentations ex-tra-or-di-naire. Ce cirque se démarquait des autres car ses intervenants étaient des pokémon. Les spectacles de MACKOGNEUR jonglant avec des DONPHAN, au plus classique CAPUMAIN trapézistes, en passant par le MR MIME clown, tout était fait pour émerveiller le public. Pendant qu'on installait des grilles tout autour de la piste, le présentateur annonça :
"Mes dames et messieurs, vous allez assisté à un spectacle encore plus incroyable. Devant vos yeux ébahis, vous allez assisté à un numéro de dressage d'un pokémon d'un genre un peu spécial."
L'installation des grilles étaient achevée. On avait aménagé un canal d'acier pour que le "pokémon d'un genre un peu spécial" puisse entrer sur la piste sans qu'il puisse blesser les spectateurs.
Mais ce ne fut pas un pokémon qui entra. C'était un adolescent. Il était complètement dévêtu, sa peau était brune, à cause de la couche de crasse qui le recouvrait et du bronzage. Ses cheveux étaient emmêlés à la manière des rastas de l'Archipel Orange. Il avait de multiples cicatrises qui traversaient sa peau par endroit et une plus voyante qui séparait son front en deux.
"Mes dames et messieurs, je vous présente l'Homme-MALOSSE."
A la vue de cette cicatrice, un des spectateurs poussa un cri, non pas de malaise comme sa fille indignée par le traitement infligé à ce jeune garçon, mais plutôt un cri de stupéfaction : il avait reconnu ce jeune homme, il l'avait mis au monde.
Dans la province de Doublonville, au début de l'automne, un honnête fermier attendait impatiemment que sa femme accouche. Elle était assistée par le médecin du village, et elle mettait au monde dans la grange. C'était la nuit, le tonnerre zébrait le ciel noir de pluie. Son mari attendait impatiemment dehors que le miracle se produise. Enfin entre deux grondements du ciel, il entendit les gémissements de son nouveau né. Il se précipita à l'intérieur et se jeta sur son enfant qui n'était pas encore rincé. "C'est un garçon !" dit-il le visage lumineux en s'adressant au médecin qui était très préoccupé. En effet la femme du fermier n'avait pas l'air d'aller bien. Elle mourût dans le courant de la nuit.
Un de ses instruments qu' avait dû utiliser le médecin pour extirper l'enfant, qui ne parvenait pas à sortir, laissa au nourrisson une cicatrise qui lui traversait tout le front.
Le père ne savait comment réagir à ce double évènement. Il ne savait si il devait pleuré la mort de sa femme ou si il devait être heureux de la naissance de son fils. Le père appela donc son fils "Rask" qui dans le pays de Russo d'où il était originaire signifiait "bonheur caché dans le malheur". En tout cas il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort car moins d'une semaine plus tard il devait se rendre à la Foire de Doublonville pour vendre le fruit de ses maigres récoltes de l'année.
Le fermier et son fils qui était dans un panier en osier aux côtés de son père sur la charrette étaient tirés par un solide Galopa. Il transportait une centaine de kilos de noigrumes qu'il espérait revendre à un bon prix afin d'avoir de quoi subsister pour la prochaine année.
En chemin ils furent attaqués par une meute de MALOSSE gouvernés par un couple de DEMOLOSSE, un mal et une femelle, tous affamés. La meute commença par tuer le GALOPA qui représentait une menace pour eux. Ensuite le chef de meute se lança à toute allure sur le fermier car il venait de saisir un vieux fusil. Il fit mouche sur le puissant mâle, deux fois. Le reste de la meute se précipita sur le fermier et le déchiqueta en parti pour se venger, en parti pour se nourrir. L'un des MALOSSE mit la patte sur le bébé. Il allait abréger sa vie lorsque la MALOSSE femelle aboya et tint à propos que l'on pourrait traduire tel que cela :
- Payn, ni touche pas ! Et vous autres ne touchez pas à la nourriture tant que je ne vous en ai pas donner la permission.
- Je l'ai vu le premier il est à moi ! répondit le MALOSSE qui voulait se délecter de la chère tendre de sa proie.
- Je suis la chef de cette meute, alors c'est moi qui dirige. Tu n'oserais pas me désobéir ?
- Et que veux-tu en faire ?
- Le gardé vivant.
- Bryxor aurait été contre ! protesta le MALOSSE.
- Bryxor est mort ! aboya la MALOSSE. Tu veux prendre sa place ?
- Non. Fait ce que tu veux. A tes risques et périls. Tu sais mieux que tout le monde que les hommes abattent systématiquement notre espèce.
- Whaf !
Roxy, la chef de meute avait il y a quelques semaines fait une portée de 5 chiots. Malheureusement ils furent dévorés par un RAPASDEPIC. Les MALOSSE n'étaient pas les seuls à mourir de faim.
Le bébé se mit à pleurer. Roxy reconnu ce cri, ce n'était pas la peur, c'était celui de la faim. Avec ses crocs elle découpa un flan du GALOPA. Mais le bébé qui n'avait pas de dents ne pouvait donc pas manger ce morceau de viande. Ingénieusement, elle prit le cœur du père entre ses crocs et l'emmena jusqu'au bébé qui se trouvait dorénavant à terre. Ensuite elle pressa le cœur, et le sang, chaud et nourricier, se déversa dans la bouche de l'enfant.Après la représentation le docteur visita les cages dans l'espoir de voir Rask. Heureusement pour lui, le gérant laissant son attraction vedette à la vue de tous moyennant quelques pokedollars.
Lorsqu'il fût assez près pour lui parler, il fut accablé d'un profond chagrin. La façon dont le jeune homme était traité était tout simplement inhumaine. Derrière des barreaux, dans ses excréments et de la paille, il était montré du doigt par la foule. On se moquait de lui. On tapait contre la grille pour l'exciter. Il aboya. On se riait de lui. Et il comprenait. Ca se voyait à son visage et à leur visage. Il était effrayé et nu et il avait froid. Ses excréments étaient chauds, eux. Il s'en recouvra le corps et se mit en boule pour se réchauffer. Les moqueries de la foule redoublèrent. Rask se mit à gémir. Une voix stridente qui énerva les curieux.
Le docteur était indigné. Sa fille n'avait put regarder un tel spectacle plus longtemps. Elle s'en était allé.
Le petit grandit. Il avait pris goût au sang. Il grandit au milieu des autres chiots. Roxy lui donna tout son amour. Il était son enfant. Elle ne faisait pas de différence entre les petits MALOSSE et le petit homme. Mais cette adoption n'était pas du goût des males de la meute. C'était un homme. C'était leur prédateur en puissance. Mais Roxy le défendait gueule et crocs. Le temps passa et l'on se rendit compte qu'il était un atout de poids. A 12 ans il était plus grand, plus fort, plus rapide et plus féroce que les autres parce qu'il devait faire ses preuves. Le fait d'être différent 'handicapait son intégration.
C'était l'hiver. Roxy était trop vieille. L'hiver trop rude. Elle mourra. Il y avait une rivalité entre Rask et Payn. Payn se voyait mal dirigé par un humain. Ils se battirent donc en duel près d'un lac. C'étaient un combat ignoble. Payn avait les crocs affûtés et possédait des attaques feu mais Rask était un dur à cuire. Payn tint à distances Rask avec ses attaques LANCE-FLAMME pour le maintenir à distance et le brûler. La fourrure de Rask brûla donc. Puis Payn se jeta sur lui et de ces puissantes mâchoires broya un bras de Rask mais l'humain se servait de ce bras comme d'un appât. Alors que le Malosse s'acharnait sur son bras, il ne vit pas que l'humain avait saisi une grosse pierre. Rask lui fracassa sur le crane. Payn était étalé sur le sol. Après avoir reprit son souffle, Rask s'approcha de son adversaire pour vérifier qu'il était mort. Ce n'était pas le cas. Payn bondit sur l'humain. Ils continuèrent leurs combat sur le lac. La glace se brisa sous eux. Les attaques feu avaient fait fondre la glace. Ils tombèrent tout deux dans l'eau. Rask remonta vite sur la rive. Ensuite lorsque le MALOSSE s'approcha du bord, l'humain lui appuya sur la tête et le noya. C'en était fini de Payn. Rask lui arracha ses canines en signe de victoire. C'est à ce moment précis que des braconniers débarquèrent. Toute la meute détala sauf Rask, qui était hors d'état. Il fut pris.
Le docteur et sa fille revinrent dans la nuit. Après avoir fait son numéro de séduction, l'adolescente déroba les clefs du gardien après l'avoir assommé. Ils ouvrirent la cage du fauve.