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Souffrances et souvenirs:Spârtor. de absolex



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Informations

» Auteur : absolex - Voir le profil
» Créé le 10/03/2009 à 16:09
» Dernière mise à jour le 15/09/2010 à 18:23

» Mots-clés :   One-shot

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Chapitre Unique
Souffrance et souvenirs : Spârtor

Il agonisait lentement dans la boue, tentant désespérément de reprendre le dessus dans sa lutte pour la vie. Une légère brise ébouriffa ses poils noirs et porta plus loin ses gémissements étouffés. Il se souvint…il y avait du vent ce jour là…

Trois ans auparavant

Un jeune Malosse se glissa dans l'ombre de la nuit. Aux aguets, il huma prudemment l'air environnant. Non, pas un signe d'être vivant. Il s'approcha à pas feutrés de l'entrepôt où, il le savait, il pourrait trouver de la nourriture. Il s'approcha et se fraya une ouverture dans le mur grâce à son Lance-flammes. Il entra, toujours silencieux. Il aperçut alors, de loin, un jambon qui pendait attaché à un crochet. Perdant toute retenue, il se précipita dans sa direction et se jeta dessus. Il fut repoussé violemment d'un Lame d'air. Il fit volte-face et de tourna vers son agresseur. C'était un Insécateur, peut-être un de ces Pokémons mercenaires qui protégeaient les récoltes des fermiers en échange d 'argent. Le jeune Malosse poussa un glapissement étouffé. L'Insécateur ouvrit les hostilités avec son attaque Tranche. Malosse esquiva. Au fur et a mesure que le Pokémon insecte l'attaquait, il sentit sa peur remplacé progressivement par de la colère. Puis par de la haine. Il n'avait rien fait, ou presque à part voler un jambon qui lui servirait plus à lui qui mourrait de faim qu'aux fermiers certainement gavés et repus tous les jours. Il sombra alors totalement aux images qui lui traversaient la tête.

Tout devint rouge. Le sang se mit à couler sans trêve. Eclaboussant chaque parcelle de sol. Souillant ses magnifiques poils d'ébène. Lui formant un manteau pourpre constitué de son sang et de celui de son ennemi.

Il reprit alors ses esprits, tenant entre ses crocs maculés de sang le cadavre déchiqueté de l'Insécateur.Il recula, horrifié par ce qu'il avait fait. La tête de l'Insécateur roula au sol, ses orbites vides regardant fixement le plafond. La peur l'envahit. Puis la panique. Il s'empara du jambon si désiré et si chèrement payé puis s'enfuit aussi vite qu'il le put.


Le Démolosse qu'il était maintenant continuait lentement à dépérir. Son sang s'écoulait rapidement de l'hideuse plaie qui lui barrait la poitrine. Les roches alentours étaient éclaboussées de sang. Le sien. Peu à peu, les cieux de son esprit s'obscurcirent. Il releva légèrement la tête. Il sentit la peur prendre le dessus.

Malosse fuyait toujours, la peur au ventre, en direction du Mont Couronné où, il le savait, il trouverait un refuge sûr. Alors que le soleil déclinait, il trouva enfin ce qu'il cherchait. De une des hauteurs du Mont Couronné, un Mangriff surgit. D'une voix rauque, il lui ordonna de rester là où il était. Il s'éloigna. Malosse attendit, pendant plusieurs minutes, puis pendant plusieurs heures. Malgré le froid qui lui gelait le bout des membres, il restai en place Enfin, le Mangriff revint, accompagné d'un Seviper et de sa garde composée de 4 Grahyenas. Le Seviper s'approcha et siffla : « Qui es-tu ?
-Je suis Spârtor. Je souhaiterais faire parti de ta tribu. »
Le Seviper éclata de rire : « Je ne savais pas que nous étions si connus ! Mais la question n'est pas là. Tu es resté pendant plusieurs heures à m'attendre malgré le froid. Donc, moi , Sertor, je t'accepte dans ma tribu ! »

Le jour où il devint un Démolosse, il défia Sertor dans un combat à mort avec ,pour enjeu, la place du chef de la tribu. Démolosse était devenu fort, endurant et agile. Sertor était un redoutable adversaire mais il n'en était pas moins imbattable. Rapidement, le combat tourna en faveur de Démolosse qui trancha la gorge de Sertor d'un Tranche-nuit habilement exécuté. Il se tourna alors vers la foule : « Désormais, c'est moi votre chef. Et je me nommerais Spârtor !!! »
Toute la tribu l'acclama avec chaleur. Heureux et fier, il sourit dans un défi au temps.


Au fur et à mesure que son sang s'écoulait sur le sol, ses membres devenaient lourds. Il commença à flotter dans un monde brumeux. Devenu léthargique, il réussit quand même à maintenir le fil de sa pensée . Il aperçut quelque chose qui lui faisait penser à…Il releva la tête, pris d'espoir. Le spectre d'une magnifique Absol passa devant lui et s'éloigna, un triste sourire aux lèvres. Spârtor tenta de l'appeler faiblement : « Estella…Estella… » Elle se retourna vers lui, puis disparu, emportée par la brume. Spârtor laissa retomber sa tête. Non, ça n'avait été qu'un mirage créé par son esprit défaillant. La vraie était morte cette funèbre matinée. Une larme orpheline roula le long de sa joue, se mêlant à la pluie fine qui commençait à tomber. Il murmura faiblement une dernière fois : « Estella…je te demande pardon… »

Il l'avait vue pour la première fois près d'un ruisseau. Elle l'avait tout de suite charmé par la beauté de son pelage blanc immaculé et celle de ses magnifiques yeux pers. Elle fut rapidement séduite par le fougueux jeune chef. Spârtor la suivait des yeux à chacun de ses mouvements. Avec lui, elle était douce, attentionné. Quand il rentrait des ses raids, elle soignait ses plaies avec une tendresse à l'image de leur amour. Infini.

Spârtor s'arqua violemment. La douleur, qui l'avait quittée jusqu'à présent, le reprit, encore plus forte. Il poussa un hurlement de souffrance et de colère. Son cri résonna longuement dans la combe où étaient entassés pêle-mêle les cadavres de ses compagnons et ceux des gardes royaux. Et lui, qui n'allait pas tarder à les rejoindre, froids et inertes. La pluie, devenue battante, le martelait puissamment. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que cela arrive ? Il n'en savait rien. Un nouveau voile rouge passa devant ses yeux. Il se rattacha alors à ses souvenirs tel un naufragé agrippé à sa bouée de sauvetage.

Un jour, une embuscade avait mal tournée. Les gardes qui protégeaient ce que convoitait Spârtor se firent tuer jusqu'au denier plutôt que de se rendre. Mais un échappa au massacre. Il prévint le roi de la comté qui décida alors d'éradiquer toute cette « vermine » Une première fois, ses troupes avaient rasé le village des hors-la-loi. Ils s'étaient tous enfuis. Traqués comme des bêtes par un ennemi 10 fois plus nombreux. Jusqu'à ce que, acculés définitivement, ils ne puissent rien faire d'autre que de se défendre. Les gardes royaux les attendaient de pied ferme. Avant même d'avoir attaqué, les compagnons de Spârtor et lui-même surent qu'ils n'avaient aucune chance. Mais ils avaient quand même attaqué avec l'énergie du désespoir. Un à un, ses compagnons se firent abattre. Jusqu'à Estella qui, le flanc traversé par un Dynamopoing, mourût aux premières lueurs de l'aube. Spârtor était alors devenu fou. Il s'était battu jusqu'à ce qu'un dard de Dardagnan le contraint à s'arrêter. Il s'était écroulé et avait été laissé pour mort.

Le passé rejoignit alors le présent

La pluie s'était calmée et avait laissée la place à de la neige. Spârtor sentit sa respiration devenir plus saccadée. Peu à peu, il perdait pied. Pensant à tous les gens qu'il avait tué par sa stupidité, il se mit à pleurer. A travers le rideau de ses larmes, il contempla une dernière fois le pays qui s'étalait à ses pieds. De là où il était, tout Sinnoh était visible. Il regarda une dernière fois les feux de Rivamar, sa ville natale. Il se laissa envahir par la sombre torpeur qui engourdissaient ses membres. Et la mort arriva douce, salvatrice, libératrice. Les yeux de Spârtor devinrent vitreux. Il rendit l'âme sous le chant d'un Pijacko matinal qui célébrait les feux d'une nouvelle et douce journée de printemps.