Un départ Renversé
- Bonjour… Vous êtes ?
Une personne autre que le professeur Chen vient m'accueillir. A en croire sa blouse blanche, et sa jeune allure, je suppose que ce doit être un de ses assistants.
- Bonjour, je m'appelle Jyme, monsieur ! Je viens pour recevoir mon premier Pokémon !
- Hein ?! Mais sais-tu l'heure qu'il est ?! Il n'est même pas huit heures !
- Euh, oui, je sais, mais… [Je fis une pose, embarrassé…] Je ne me suis pas rendu compte de l'heure matinal de mon arrivé… Je suis désolé, je n'ai pas pu attendre plus longtemps !
- Ce n'est pas grave. Allez, entre.
Je le suis jusqu'à une pièce. C'est certainement le salon, si j'en crois les deux canapés face à face, séparé par une table basse.
- Attend-moi ici, je vais prévenir le professeur Chen de ta présence.
Je m'assis nerveusement sur un des canapés. Tremblant à l'idée que j'allais bientôt recevoir mon premier Pokémon, je me tourne vers la baie vitrée à ma gauche, immense, qui occupe toute la façade. J'y aperçois le soleil commençant à émettre ses premiers rayons derrière la montagne. Le ciel a un teint orangé, éclairant déjà quelques champs, qui se colorent d'un jaune pâle. Dans cette transe, un cliquetis sur ma droite attire mon attention : C'est une pendule ressemblant étrangement à un Rondoudou. Je l'observe avec amusement, suivant le décalage des aiguilles. Cependant, l'attente se fait de plus en plus lourde, et les rayons du soleil montent à vue d'œil sur l'horloge. A ma plus grande satisfaction, le professeur entre enfin, accompagné de son assistant !
- Tu es Jyme, c'est ça ?
- Euh ! Oui, professeur !
Je bondis tel un ressort sur mes deux pieds, le cœur battant la chamade !
- Bien. Si tu es déjà là, c'est que tu dois sûrement savoir quel Pokémon tu veux? Suis-moi.
Je ne réponds pas à sa question. Je viens de me rendre compte que je ne sais pas lequel prendre ! Quel idiot d'être venu si tôt !... Nous pénétrons dans la salle d'à côté : On dirait une sorte de petit laboratoire. Des machines occupent tous l'espace de deux des quatre murs, et une autre, ayant une forme cylindrique, est en plein milieu de la pièce. Deux autres assistants sont au travail, et ne semble pas me prêter attention…
- Sylvain, veux-tu aller me chercher le matériel, s'il te plaît ?
- Bien sûr, professeur !
L'assistant m'ayant ouvert la porte s'en va dans une autre pièce. De quel matériel cela puisse s'agir ? Pendant son absence, le professeur met en route la machine du milieu : trois trappes sphériques, à égale distance l'une de l'autre, s'ouvrent et laisse apparaître trois pokéballs !! J'ai l'impression qu'il y a un tremblement de terre que seul moi puisse sentir, à voir le regard du professeur, qui semble avoir remarqué mon comportement inhabituel. Il se met à rire doucement, puis me demande :
- Alors, Jyme, que choisis-tu ?
Cette question me crucifie ! Laquelle prendre ?! J'y ai passé toute la nuit, mais je n'y ai trouvé aucune réponse ! Je ressasse les principaux arguments que j'ai lu dans mon magazine « Sulfumag » (magazine officiel de la ligue indigo !) : « D'après les spécialistes, Bulbizarre est le meilleur choix à faire parce qu'il est un Pokémon assez simple à dresser… ». S'il est vraiment facile à dresser, je ne devrais pas avoir de problème d'obéissance. D'un autre côté, sera-t-il assez fort ? « Certains grands dresseurs Pokémon affirment que le Carapuce est parfait pour commencer, car il n'est pas trop difficile à dresser… Mais surtout parce qu'il est un élément de choix, une fois évolué, dans une équipe Pokémon… ». Si c'est exact, cela veut dire que c'est le meilleur choix… Mais quelque chose me dis qu'il y a anguille sous roche… « Le Salamèche est, quand à lui, difficile à dresser. Mais une fois que l'on a obtenu sa confiance, il devient un allié de poids… ». Je pense que c'est un bon choix de le prendre, mais s'il est difficile à dresser, et qu'il s'avère que je sois un médiocre dresseur…
- Jyme ? Jyme ! Tu m'entends ?
Il secoue sa main devant mes yeux.
- Oh ! Euh, oui, professeur ! Désolé ! J'étais perdu dans mes pensés !
- Est-ce que tu sais lequel prendre ?
- Mmm… Ah vrai dire, non, professeur… [Lui avoué-je en regardant le sol, déconcerté.]
- C'est bien ce que je pensais. Mais ce n'est pas la peine de faire cette tête ! Tu n'es pas le premier à venir tôt, puis de perdre tes moyens, une fois le moment du choix arrivé!
Il pose sa main droite sur mon épaule. Les deux assistants regardent vers notre direction. Ils ont l'air d'accord avec le professeur. Je me sens réconforté !
- Merci, professeur ! Je crois que j'ai fais mon choix !
- Bien ! Alors, vas-y !
- Je prends !...
Ma main droite se dirige vers la pokéball situé à ma gauche, celle de Carapuce. Mais je saisis la première sur le trajet.
- Celle-ci ! Celle de Salamèche !!
- C'est un bon choix !
Je devine que le professeur doit dire cela à chaque fois, quel que soit le choix… Mais cela est soulageant quand même !
- Fais-le sortir de sa pokéball !
- Tout de suite ! Allez, à toi !
La pokéball s'ouvre devant mes yeux émerveillés, et un petit Salamèche apparaît.
- Waouh ! Tu es magnifique !
Je tente de le prendre dans mes bras, mais il m'envoie son attaque Flammèche…
- Aie… ça brûle !
Mon visage carbonisé, je bascule par terre, puis me relève. Je remarque que les assistants ont l'air amusé par ce qu'il se passe…
- C'est une femelle. En général, elles sont moins capricieuses que les mâles, mais ont tout de même un sacré caractère !
- Une femelle, professeur ? Je n'avais pas remarqué…
En la regardant bien… Elle ressemble à tout autre Salamèche, quoiqu'un peu petite, et d'un teint plus rosé… Elle doit être jeune. D'ailleurs, sa flamme au bout de sa queue n'est pas très grande. Ses grands yeux rouges dégagent un air bizarre : J'ai l'impression qu'elle louche… Mais remarquant que je la dévisage, elle me fixe tout d'un coup du regard, chassant l'étrange impression. Elle ne semble pas avoir apprécié que je la fixe comme ça, et m'envoie une nouvelle Flammèche !
- Je crois qu'elle t'aime bien, Jyme ! [Suppose le professeur, en plaisantant]
Maintenant, ses assistants se sont retournés… Sûrement pour éviter de rire aux éclats !
- Au faite, si tu veux lui donner un surnom…
- Un surnom ? On peut ? [M'exclamé-je, surpris]
- Bien sûr ! Cela renforce les relations entre le Pokémon et son dresseur !
- Dans ce cas, je t'appellerai… Sandra ! Ça te plaît ?
Salamèche ne répond pas. Elle me dévisage, je refais la même erreur que tout à l'heure : la regarder dans les yeux! Elle réattaque...
- Haha ! Je suppose que ça veut dire Oui !
- Sûrement, professeur… Arf !
Cette fois, ils n'ont pas tenu, et laissent échapper leurs rires… Le professeur leur demande de garder le sang froid. Je fais revenir Sandra dans sa pokéball, puis l'assistant de tout à l'heure revient enfin, chargé d'objets.
- Pourquoi avez-vous mis autant de temps, Sylvain ?
- Jacky a eu un problème avec un Férosinge, qui lui a volé son carnet de note… [Déclare-t-il, légèrement essoufflé]
- Hum, je vois. Donnez-moi ça, je vous pris.
- Oui, professeur !
Sylvain lui passe le sachet contenant les objets demandés ; puis le professeur les sort tour à tour, en me les donnant :
- Tiens, Jyme, voici cinq pokéballs, une trousse de premiers soins pour Pokémons, et un pokédex, quatrième génération.
- Un pokédex, pour moi ?!
Je suis émerveillé ! Un pokédex, quel privilège !
- Oui, Jyme ! Tu as seize ans, depuis hier, non ? Tu as donc l'âge requis pour partir en voyage initiatique ! J'allais oublier, le pokédex contient toutes les dernières données sur les pokémons. Il te servira aussi de carte d'identité, alors ne le perd pas !
- Merci professeur !! Comment vous remercier ?
- En devenant un bon dresseur ! Maintenant, il est grand temps que tu y ailles ! C'est que j'ai du travail…
Ces trois assistants présents dans le labo me souhaitent bon voyage, puis le professeur me raccompagne jusqu'au palier.
- A mon tour, je te souhaite maintenant un bon voyage, Jyme! Et n'oublie pas de donner des nouvelles au moins une fois par mois !
- Oui, professeur ! Et encore merci ! Au revoir !
J'enfourche mon Vtt posé contre le mur, puis je commence à m'éloigner, dévalant la pente…
- Hep ! Pas si vite, Jyme !
Je m'arrête en pleine élan, puis je me retourne dans sa direction. Il accourt, bras levé.
- Qui-y a-t-il, professeur ?
- Donne-moi ton vélo. [Lance-t-il, les mains sur les genoux]
- Hein !? Mais pourquoi ?!
- Parce que si tu veux faire un bon voyage initiatique, il est préférable que tu le fasses à pied !
- Mais !...
- Il n'y a pas de mais ! Ne t'inquiète pas, mes assistants et moi-même en prendrons soin! Allez, Bon voyage !
Il saisie le guidon, et entraîne mon vélo vers son labo, en me saluant. Je fais de même, en m'éloignant à l'opposé.
- Au revoir, professeur !...
Un peu dépité, finalement, je pars donc à l'aventure…
Je prends un sentier longeant les quelques maisons du village ; aucune voiture ne circulent, c'est la campagne pure. Les rares habitants me voyant passer me font des signes de main que je renvoie, sans pour autant les connaître. Peut-être savent-ils que je suis un nouveau dresseur ? En général, les informations circulent vite dans un village. En tout cas, c'est le cas du mien, qui ne contient même pas une cinquantaine d'habitants.
Après avoir traversé un pont et gravit une côte, j'aperçois désormais Bourg Palette tout entier, depuis le sommet d'une colline. Le soleil est désormais entièrement à découvert : toute la vallée est ensoleillée. Je me dis alors que je vais à présent retourner chez moi, à Bordyon, montrer mon Pokémon à ma mère. Hors, quelque chose me tracasse… Réfléchissant quelques secondes, Je me souviens que je lui avais promis de ne pas revenir avant d'avoir effectué mon voyage ! Et sans vélo, j'en ai pour un sacré bout de temps… Puis je me rends compte d'une autre chose : je ne sais même pas où je dois aller pour commencer mon voyage ! Je sors ainsi mon portable de ma veste : C'est un modèle à profil simple, mais ayant pas mal de fonctionnalités. La particularité de ce model réside dans le fait de pouvoir effectuer un visionnage trois dimensions d'une carte, mise à jour chaque semaine, grâce à internet. J'utilise cette fonctionnalité, pour afficher la carte de Kanto : La ville la plus proche, Jadielle, est située à trente kilomètres…
- Si je ne traîne pas trop, d'ici deux jours, j'y suis. Quelques villages sont sur le chemin, le plus proche étant à dix kilomètres. A la fin de la matiné, il faut que je sois à Fort-sicm… [Murmuré-je]
Mais après quelques heures de marche, je me rends compte que je suis loin du compte, en lisant un panneau: « Fort-sicm, six kilomètres ».
- Hein ?! Je n'ai pas fait que quatre kilomètres en trois heures et demie ! C'est impossible ! [Crié-je, étonné]
Puis je continue, en pensant:
- Bah, J'ai dû me perdre… Faut dire que je ne suis pas malin, sur le coup. Quelle idée de passer par la montagne, au lieu de suivre le fleuve !... Moi et mes raccourcis, ça fait deux ! Enfin, maintenant que j'ai retrouvé la route principale, ça devrait aller.
Cependant, un bruit attire mon attention, chassant rapidement mes tourments : Il semble que cela provient d'un buisson, à proximité. Je prends le risque de jeter un œil : je pousse instantanément un crie horrifié ! Un Chenipan se fait dévorer par un Migalos !! Je trébuche en voulant m'écarter, puis me relève, pour fuir de cette affreuse scène le plus loin possible !
M'enfonçant je ne sais où, je finis par me perdre à nouveau, encerclé par plusieurs arbres... J'avance maintenant péniblement dans la végétation, de plus en plus dense. Une heure passée en plus, je n'arrive toujours pas à voir le bout de cette forêt, ou ne serait-ce qu'un chemin !
- S'en est trop ! J'abandonne !
Je m'écroule le long d'un arbre, puis m'assoupie. Mais à peine cela fait deux minutes que je me repose, qu'un objet me tombe sur la tête. Je regarde l'arme du délit : une baie. Elle doit probablement être tombée de l'arbre. Je la ramasse, pour la jeter le plus loin possible, et ainsi exprimer mon ras-le-bol ! J'exécute le geste comme le ferait un sportif spécialiste de la discipline (même si je doute fort que le lancé de baie existe…), tout en laissant sortir un cri de rage ! Mais il y a un problème : où est retombée la baie ? Derrière mon dos, un Roucool la dévore devant mes yeux ébahis ! Comment a-t-il fait pour me la prendre, sans que je m'en aperçoive ?
- J'ai dû la laisser tomber, juste avant le lancé… [Affirme-je, d'un air prétentieux] Mais toi, le Roucool, tu vas me le payer ! Sandra, règle lui son compte !
Sandra survie de sa pokéball, et s'apprête à utiliser sa Flammèche.
- Non !! Pas de feu, Sandra ! Tu vas provoquer un incendie !
Elle me questionne du regard, puis utilise sa Griffe sur le Roucool ! Ce dernier ne se laisse pas faire, et contre-attaque avec un Jet de Sable ! Quand nous retrouvons la vue, l'oiseau s'est volatilisé ! J'observe alors attentivement l'environnement, jetant un œil un peu partout sérieusement, et écoutant le moindre froissement de feuilles sous l'effet d'un vent léger parvenant à transpercer ce mur végétal. Un frémissement, un battement, et le Roucool surgit de l'arbre, plaquant Sandra au sol ! L'oiseau s'épanouie alors et se met à présent à brasser de l'air !
- Attention, Sandra ! Il va utiliser sa Tornade !
Plusieurs débris virevoltent dans les airs, assommant toutes créatures à proximité ! Le Roucool se fait avoir lui-même : Un bout de bois vient le frapper violemment sur la tête, le faisant tomber dans le coma, tandis que Sandra et moi jetons notre corps le long du sol, ce qui nous permet d'éviter quelques gros débris !
La tornade stoppe enfin : Peu de dégâts sur la végétation n'est à déplorer, si ce n'est quelques branches cassées. Le Roucool étant toujours évanouie, je lance une pokéball : Aussitôt enfermé que Roucool est capturé ! Et, épuisé, je me laisse attirer au sol par la gravité, m'asseyant sur les genoux posés… Je perçois un rayon de soleil éclairé ma frimousse salie, égard… Je tends ensuite ma main sur la pokéball, et l'expose à ce rayon.
- Hé hé, mon premier Pokémon capturé… Mais ce n'est pas ça qui va m'aider à sortir d'ici…
Je la range et fais revenir Sandra. Puis je réfléchie, assis les jambes croisés, le poing serré sur mon menton, le regard fixé au sol et les sourcils froncés. J'écoute à nouveau les rares frémissements des végétaux, et les piaillements des autres oiseaux à proximité. Je repense à ce qui vient de se passer, à Roucool…
- Mais, oui ! Roucool ! Il peut me guider ! Mais faut que j'attende qu'il se réveille…
Je repris la pokéball contenant mon oiseau, pour relâcher le volatile afin d'attendre son réveil. Roucool est allongé sur une mousse fraîche, où un rayon de soleil passé pour réchauffer le plumage brun foncé de l'oiseau. C'est à ce moment que je me rends compte que c'est un mâle. Un jeune mâle d'ailleurs, étant donné sa taille. Je remarque aussi une bosse sur sa tête, je pris soin de l'examiner sans le réveiller : rien de grave. J'attends donc les vingt minutes suivant, songeant à des choses futiles.
Un bruit sourd puis un mouvement de tête anodin signalent son réveil. Je le prends dans mes bras et lui dit avec gentillesse :
- Roucool, à partir de maintenant, je suis ton dresseur. Je sais que ça ne va pas être évident pour toi, mais ne t'inquiète pas, j'essayerai d'être le meilleur possible.
Je marque une courte pause afin de voir sa réaction. Il commence à roucouler doucement. Je lâche un léger sourire, puis lui demande.
- Roucool, tu dois surement connaître cette forêt ? Pourrais-tu m'aider à en sortir ?
Je me dis que c'est un peu bête de demander ça à un animal ; il ne peut pas comprendre le langage humain… Mais à ma surprise, il s'envole et commence à partir devant ! Je me lève en trombe et commence à courir après lui, esquivant les quelques arbres sur mon chemin et piétinant maladroitement quelques buissons et branches! Après un quart d'heure, c'est la libération : Une immense prairie s'étend devant moi ! Plusieurs variétés de fleurs de montagnes et de prés aiguillent ce paysage de plusieurs dizaines de couleurs! Elles donnent un aspect très apaisant, soulageant même. Un arbre à proximité semble trôner sur cette espace riche. Roucool s'en dirige même et s'y pose, commençant à se nourrir de quelques fruits perchés aux branches. Je m'avance à mon tour et arrive au pied, pour m'adosser contre le tronc en respirant calmement, les yeux fermés, ombragés irrégulièrement par le feuillage. Sandra sort sans autorisation de sa Ball, et s'expose au soleil chaud du début d'après-midi. Je l'observe, rêveur. Je suis tiré de cette vision par les picorements de Roucool, qui réveille quelques bruits intérieurs en moi. Mes deux Pokémons me fixe avec dédain, je me sens gêné et en rigole. Je prends alors mon sac et y sort un casse-croûte pour moi et quelques mets pour Pokémons, que j'essaye de répartir équitablement. Mais je suis forcé de constater qu'ils n'aiment pas ça, surtout Roucool qui retourne déguster devant le regard envieux de Sandra, des fruits juteux… De plus, Roucool semble prendre un malin plaisir à le faire... Sandra, énervé d'être nargué comme cela, tente de riposter un lançant ses flammes ! Pour éviter qu'elle brûle l'arbre, je lui balance un peu d'eau sur la tête ! Roucool s'en amuse augmentant sa colère : Elle s'en prend alors à moi, me griffant net au visage, puis part bouder en se dorant la pilule au soleil…
- C'est bien une femelle ça, jamais contente… [Pensé-je à haute voix, en pensant mes plaies]
Finissant de manger mon sandwich, je range ensuite la nourriture Pokémon restante, et prend un peu mes aises sur le gazon à la fois chaud et humide par l'ombre de l'arbre, et m'assoupie quelques instants.
A mon réveil, c'est la fin de l'après-midi. Je quitte avec peine l'arbre qui m'a servi d'abris au brulant soleil d'été. Avec peine, car mes Pokémons me suivent difficilement, errant de part et d'autres du chemin… Il m'épuise à les rappeler à l'ordre et à devoir les réprimander… Je pourrais bien les faire rentrer dans leur pokéball, mais je refuse : pour moi, ils ont le droit de profiter du beau temps et de la campagne temps que possible. Cependant, la nuit tombant rapidement et la prairie s'étendant sur des hectares de collines à la ronde, sans que l'on puisse en voir le bout, me poussent à faire une nouvelle halte.
- Je crois qu'il est temps d'établir le campement. Venez m'aider ! [M'exclamé-je en regardant Sandra et Roucool s'amuser dans les champs]
Je pose mon sac au sol et commence à y sortir du matériel pour l'installation d'une tente. Comme je le pense, je dois la monter seule ; mes Pokémons ne voulant pas me donner un coup de main…
- Tss, j'espère que ça va pas être tout les jours ainsi… [Soupiré-je en donnant un coup dans un pieu pour soutenir la tente au sol]
Une fois fini, je parviens à attirer Sandra pour qu'elle m'aide à faire un feu de camps ; je lui ais promis un meilleur repas que tout à l'heure, ce qui veut dire une part du mien… Commençant à faire griller quelques morceaux de pains, je cherche Roucool dans la pénombre : un clair de lune illumine timidement la plaine, avec de multiples ombres dansant d'un air apaisant. Un battement d'ailes suivit le déplacement d'une d'elle, et Roucool apparait avec quelques baies ! Il les dépose devant le feu et repart aussitôt ! Je lâche un large sourire à Roucool, qui revient avec d'autres trouvailles. Il en donne d'ailleurs une à Sandra, qui est assez retissante…
- Sandra, remercie Roucool, quand même! Non, devrais-je dire… Rouccy !
Rouccy s'illumine alors de recevoir un nom propre, et Sandra le remercie alors du regard pour sa baie. Heureux, je les prends tout les deux dans mes bras et les invite à manger en bonne et dû forme !
Le repas est rapide, mais nous restons un long moment à contempler la nuit étoilée : divers figures se dessinent au ciel, je m'imagine des Pokémons divers et variés, jusqu'à même rêver d'un futur combat contre l'élite des dresseurs de la région ! Cette élite dont l'on dit qu'ils ont les meilleurs Pokémons, voir même quelques rares spécimens ! C'est avec la tête pleine de ses images de légende que je m'endors à même le sol, oubliant tout… Jusqu'à même oublier d'éteindre le feu, dont quelques braises vont s'échapper mystérieusement vers un pan de la tente et l'embraser ! Je me réveille en sursaut face aux hurlements de mes Pokémons et la chaleur anormale qui parcourt mon dos ! Bondissant sur mes jambes, je tente par réflexe d'éteindre l'incendie avec de la terre et du sable ! Rouccy fait de même en battant des ailes, tendit que Sandra se roule et avale le feu, profitant de ne pas être affecté par les brûlures ! Après une lutte acharnée d'une bonne demi-heure, nous avons réussi à étoffer les flammes… Je pris mes Pokémons dans mes bras, qui étaient tout aussi épuisé que moi, les félicitant comme il se doit par quelques mots d'approbation. Nous nous endormons dans un coin d'herbe proche du sinistre, recouvert par quelques morceaux de cendres, sans nous soucier des quelques paires d'yeux des habitants inconnus de la plaine qui nous fixent.
Le matin ne tarde pas à venir, le soleil du matin tire tôt de notre sommeil, nous montrons l'étendu des dégâts… Au moins une bonne dizaine de mètre carré était parti en fumée…
- Nous ne devrions pas trainer trop longtemps ici… Dépêchons-nous, Sandra et Rouccy !
Après avoir effectué quelques rituels quotidiens, nous reprenons rapidement la route. Mais derrière moi, à peine quelques pas effectués, j'entends hurler ! Pris de panique, je regarde nerveusement derrière moi : un vieil homme avec un bouc blanc, habillé comme un fermier (chapeau de pailles, salopette, bottes en caoutchouc) se rue dans ma direction ! Je me dis alors que je suis foutu ! Mais dois-je fuir ou aborder la conversation ? Après tout, ce n'est peut-être rien de grave…
- Héééé !!! Vous, là-bas !! Attendez !! [crie-t-il à pleine voix, en s'approchant]
Arrivé en face de moi, il tente de reprendre son souffle et me pose la question fatale :
- Hé !... C'est vous qui avez mis le feu à ma prairie ?...
- Euh… Mais de quoi parlez-vous, vieil homme ? [Répondis-je, d'un air insouciant mais que mon sourire gêné trahit]
- De ça ! [S'exclama-t-il en pointant la pelouse carbonisée] Vous avez brûlé mon champ, espèce de garnement ! Je vais vous le faire payer cher moi ! Aller hop !! Au commissariat !!
Il m'attrape le bras gauche, et tente de me tirer vers sa camionnette, situé au bord de la route de campagne, à une centaine de mètre.
- Quoi ?! Mais ça va pas !?!
Je me libère de son emprise, d'un coup sec. Le vieillard contre-attaque en envoyant son Herbizarre et son Aquali !
- Si vous croyez que je vais me laissez faire !! Sandra, Rouccy, attaquez !!
Mes deux Pokémons se ruent respectivement sur le herbizarre et l'aquali ! Mais ce sont les Pokémons du vieillard qui prennent le dessus, avec un ligotage qui paralyse Rouccy et un pistolet à eau qui fait fuir Sandra derrière mes jambes !
- Tes Pokémons sont trop jeune et inexpérimenté, mon garçon ! Si tu ne tiens pas à ce qu'ils soient blessés, je te conseille de les rappeler !
- Il a raison [pensé-je], je n'ai pas le choix…
Je rappelle mes deux Pokémons dans leurs pokéballs, impuissant.
- Herbizarre, ligote-moi à présent ce gamin.
Les lianes du Pokémon herbe me sert vigoureusement et m'entrainent vers la camionnette du fermier…
A l'arrière, recouvert par une bâche soutenue par des barres de fer, je me dirige tout droit chez les flics, pour un délit involontaire et anodin… Jamais je n'aurais pensé qu'une tente brûlée accidentellement, ainsi qu'un bout de prairie, m'amène dans une telle situation ! Je regarde un peu le contenu de l'engin: il y a quelques caisses vides, d'autres remplis de légumes, de bouteilles de lait et autres produits agricoles… Si ça se trouve, il a des Ecremeuhs, ce qui expliquerait peut-être sa rage de voir un bout de pelouse en fumée… Quoique je crois qu'il n'y en a qu'à Johto… Enfin, d'un côté, je m'en fiche un peu.
Le véhicule s'arrête après un cours trajet, j'entends alors discuter, mais le bruit du vent sur la bâche m'empêche de comprendre le moindre mot. Une silhouette apparaît sur la bâche et s'avance vers l'ouverture: sûrement le vieux. D'ailleurs, sa tête finit par réapparaître…
- C'est lui, monsieur l'agent ! [Me lance-t-il en pointant son doigt comme le ferait un gamin qui dénoncerait un de ses camarades…]
- Je vois, voici donc notre pyromane !! [Affirme sérieusement un policier]
- Hein ?! Un pyromane, moi ?! J'aurai tout entendu ! [Pensé-je avec rage, préférant toutefois me taire…]
- Herbizarre, amène-le ici !
Son herbizarre qui était resté à mes côtés me dépose sèchement en dehors du véhicule et l'agent de police me met aussitôt les menottes ! Je suis vraiment mal…
- Maintenant, suis-moi au poste, mon garçon !
Je ne dis toujours rien. Je commence à ressentir des larmes me venir aux yeux…
Le commissariat, juste devant sur la gauche, est assez grand, mais ne contient aucun étage, étant étendu sur la longueur, rectangulaire, profitant de l'espace disponible autour. Il est vrai qu'il n'y a que quelques pâtés de maisons aux alentours, c'est même surprenant de trouver un commissariat ici… J'entre à l'intérieur et je suis directement amené dans un couloir contenant de multiples cellules en long ; l'agent me poussant dans le dos me jette négligemment dans une cellule vide et m'ordonne de rester tranquille, en attendant qu'on vienne me juger…
- Je suis dans de beaux draps, moi… J'espère que ça va pas être trop grave ; à la limite j'aurais p'être qu'une amende avec des travaux forcés ? Bah…
Cessant de penser à ce qui pourrait m'arriver, je m'assis sur un petit matelas suspendu par des chaînes accrochés au plafond, et me laisse bercer par le grincement régulier du balancement.
Deux heures s'écoulèrent ainsi, sans que rien ne se passe, je me demande sérieusement quand mon jugement viendra… J'ai deux Pokémons en charge, quand même, je ne veux pas qu'ils vivent emprisonnés… Tout d'un coup, à côté, j'entends un chahut :
- Bon, t'es prêt, j'espère ? Ils ne vont pas tarder à arriver…
C'est une voix masculine, de presque trente ans, je pense.
- T'es sûr ? Je ne voudrais pas rester ici…
Celle-ci est plus grave et plus âgé que la précédente.
- Et moi donc, murmuré-je doucement.
- T'inquiète, et en plus, on va leur donner une leçon !
- J'espère bien ! On ne se moque pas impunément de la Team Rocket !
Ce dernier mot me fait avaler ma salive de travers et m'étouffe me faisant repérer par les deux sbires, qui se tuent instantanément.
- Des sbires de la Team Rocket ! C'est pas bon signe, ça… [Songé-je, inquiet]
J'aurai voulu prévenir un policier, mais aucun ne se montre dans le couloir surveillé par quelques rares caméras de surveillance…
Le temps continue à s'écouler lentement, et toujours rien ne se passer ; la faim commence à me ronger, ce qui me pousse à me servir de quelque chose dans mon sac, que j'avais réussi à garder en leur affirmant et prouvant que j'étais dresseur, et que j'en avais besoin pour m'occuper de mes Pokémons. Lorsque je pioche un morceau de pain trainant encore par là, un bruit sourd retentit !
- Ça y est ! Ce sont eux ! [Crie avec joie le premier sbire de tout à l'heure]
- Ah ben, ce n'est pas trop tôt ! [Ajoute l'autre]
Le bruit s'intensifie, les murs et le plafond semblent bouger de tout part, prêt à s'effondrer !!
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ?! [M'exclamé-je, terrifié!]
Puis un énorme déchirement a lieu! De la poussière et des gravats me tombent dessus et m'aveuglent !... Quelques secondes plus tard, le plafond s'envole! Un énorme grappin provenant d'un engin volant le soulève ! Des cordes tombent maintenant au dessus des cellules !
- Ahaha !! On est libre !! [s'écrient les deux sbires!]
Chacun a saisi une corde ! D'autres prisonniers font de même ! Les policiers accourent dans le couloir et sont complètement abasourdis par ce qu'il se passe ! De mon côté, je ne sais pas quoi faire !… Saisir la corde, ou pas ?... Finalement, je la prends… Et d'un coup sec, je me fais remonter jusqu'à un dirigeable noir !
A quelques dizaine de mètre au dessus du sol, j'aperçois un projectile tomber sur le commissariat, puis un flash m'aveugle et une explosion m'assourdirent ! Quelques secondes après, tout finit par se dissiper : Je ne vois plus qu'un tas de gravats à la place du poste ! Les yeux écarquillés, la bouche bée, terrifié par cette vision, je reste scotché par cet attentat qui a été provoqué en direct sous mon regard !
Je fus arraché à ce terrible spectacle en me faisant tracter à l'intérieur du dirigeable. Celui-ci s'éloigne petit à petit vers les montagnes, si j'en crois ce que je vois à travers le hublot à côté de la trappe. Par dizaine, nous sommes entassés dans une cellule. C'est bien ma veine ! M'échapper de prison, pour m'en retrouver dans une autre… Quelques gardes Rocket sont alignés devant les barreaux, et ils n'ont pas l'air commode… Un grand homme costaud s'avance, bras croisés dans son dos : Son visage était terne, cabossé par la vieillesse et la rudesse de combats passés, chevauché par des cheveux argentés rabattu vers l'arrière, équipé d'un nez allongé et d'yeux noirs de rapace qui achève l'aspect apeurant. Je pense que c'est le chef, si j'en crois les décorations sur sa casquette plus profilé que les autres sbires, et sur son manteau d'aviateur, sous le « R » situé à gauche de sa poitrine. Il se positionne devant nous, reste silencieux, nous adressant l'un après l'autre un regard profond. C'est très intimidant…
- Libérez-moi nos deux sbires !
- Oui, chef ! [répondent deux gardes]
Aussitôt, mes deux ex-voisins de cellule sortent, et partent mettre « une tenue plus commode à leur fonction », comme l'a affirmé leur chef. Ce dernier nous dévisage et nous adresse ensuite la parole :
- Je me présente, je suis Eagle, chef des unités aérienne de la Team Rocket.
Certains compagnons de cellules s'écrient, en apprenant cela.
- J'ai une proposition à vous faire, vous, victime de la justice !
Il pointe un doigt sur nous, puis le rabaisse pour serrer son poing sur le « R »:
- Rejoignez nos rangs ! Vous n'y trouverez qu'avantage!
- Quel genre d'avantage ? [Se risque un homme frêle, immédiatement]
Eagle reprend sa position initiale, affiche un sourire et lui lance en se tenant le menton :
- Hé bien, si vous travaillez bien, vous serez gracieusement payé.
- Quel genre de travail ? [S'exclament alors plusieurs]
- Voyons, vous ne savez pas que la Team Rocket est une organisation criminelle, recherchant et volant des Pokémons rares ?! Hahaha !! [Rigole-t-il en posant un poing sur chacun de ses côtés ; c'est à glacer le sang ! Je me demande comment me sortir de là… ]
- Sérieusement, qui est intéressé ? [Reprend-t-il en croisant les bras derrière le dos et reprenant un visage des plus froid]
Un grand silence a lieu… Puis quelques voix d'approbations se lèvent.
- Et vous autres, que décidez-vous ?
Nouveau silence… Puis un homme assez massif s'avance, et rejette la proposition.
- Dans ce cas…
Eagle claque des doigts, et une trappe apparaît, laissant tomber l'individu dans le vide…
- Alors ? Il y a-t-il encore des réticents ? [Lance-t-il de son regard mesquin, avec un sourire machiavélique !]
Personne n'intervient. Qui voudrait subir le même sort que ce type ? Après quelques minutes, tout le monde s'est engagé, même moi…
Je suis alors conduit à un vestiaire, où j'y range mes affaires dans un sac noir, comme demandé. Ce sac ressemble d'ailleurs plus à ce qu'on utilise pour les poubelles, qu'un vrai sac de transport… Je me mis à exprimer mes regrets à voix basse, afin de les extérioriser :
- J'aurai dû rester dans le commissariat… Mais… Je ne serais plus vivant, à l'heure qu'il est… Bon, il faut que je me dépêche d'enfiler ça… Pas terrible, ce costume…
La tenue que l'on m'a donnée est toute noire, sauf les bottes et les gants, qui sont gris. Je porte une casquette un peu profil paysan, un tee-shirt à manche longue, avec un gros « R » rouge devant, puis un pantalon que l'on rentre dans les bottes… Et enfin, les gants. Vraiment inconfortable, tout ça...
Mon regard s'évade, assis sur le banc. Je suis à nouveau perdu dans mes pensées… Je ressasse l'avenir que je m'étais fait il y a encore quelques heures, mon voyage, des Pokémons, des badges ! Et pleins de rencontres… Je me jure de sortir le plus vite possible de ce pétrin !
- Hé ! Les nouveaux ! Suivez-moi !
Un sbire vient d'entrer dans le vestiaire. Il demande à ce que l'on prenne chacun notre sac noir, puis que l'on sorte du dirigeable, venant de s'arrêter sans que je m'en aperçoive.
Dehors, cela grouille d'agents Rocket ! Une formidable forteresse noire, cloîtrée dans la montagne, se dresse devant nous, elle ressemble d'ailleurs à un rapace… On peut y apercevoir des fortifications un peu partout, avec des sentinelles se relayant sans cesse. Des mitrailleuses et des lances-rocket sont même incrustés dans les murs! Des plates-formes sont situées au sommet, ainsi que sur la montagne, où l'on peut y voir quelques avions militaires! Je me demande même s'il n'y a pas des chars, par ironie… En marchant, je me retourne pour mieux contempler les lieux: nous sommes sur une grande piste d'atterrissage, remplie de dirigeables! Le groupe d'avance sur celle-ci, avec chacun un air intimidé, apeurés même ! Des camions de transports, escortés par des voitures armés, font des va-et-vient, avec des cages remplis de pokémons, ou des caisses de matériels. Des sbires s'entraînent avec leurs Pokémons, certains utilisent même des fouets pour les plus réticents à obéir ! Sûrement des Pokémons volés… On pénètre à présent dans la forteresse, par un tunnel situé derrière l'entrée des véhicules. Nous y avançons en file indienne, à peine éclairé part des lampes ternes, datant, à première vue, des années soixante…
Après une marche d'une dizaine de minutes, nous y sortons, débouchant dans un grand couloir circulaire. Le Sbire en tête du groupe ouvre une porte et nous entraine dans une salle d'attente.
- Attendez ici ! Vous viendrez chacun votre tour vous identifier dans la pièce d'à côté. On vous indiquera aussi dans quel repère vous serez envoyé.
Je m'assis sur une chaise spécialement aménagée, ce qui m'étonne d'ailleurs un peu, songeur… C'est donc une étape administrative qui m'attend. Je me demande s'ils vont vérifier mes affaires? La salle est rectangulaire, blanche, et nous sommes qu'une dizaine à attendre. Certains flânent par terre ou adossé contre le mur ; d'autres se rongent les doigts par anxiété ou semble totalement paniqué, du moins. Toutes les minutes, la salle se vide un peu plus, jusqu'à qu'un sbire me montre du doigt. C'est mon tour.
Je rentre dans la salle d'à côté, qui est petite, juste la place pour deux ou trois personnes, à cause d'un guichet, me séparant de mon interlocuteur.
- Votre nom, prénom, âge, profession, Pokémons, et casier judiciaire. [Me demande sans me regarder, une tête féminine]
Je mets un peu de temps à répondre, cherchant à m'inventer un nom de code, tout en sachant que je prenais un risque, s'ils adviennent à choper mon pokédex…
- Martin, Ulrich Martin. J'ai seize ans, pas de profession, et j'ai un Salamèche et un Roucool.
- Tu n'as que seize ans ? Qu'as-tu fait pour te retrouver en tôle ?
Elle me dévisage, je baisse la tête.
- J'ai… J'ai brûlé un près…
- Juste pour ça ? Es-tu récidiviste ?
- Non, madame…
Elle me coupe et me corrige avec un « Mademoiselle ».
- Bon, dans ce cas… Je t'envoie au Casino de Céladopole. Ça ne devrait pas être trop dur pour un gamin de ton âge… Maintenant, va dans cette salle.
Elle me désigne la porte à ma gauche. Je l'ouvre, un autre sbire m'attend. Il me demande dans quel repère je suis envoyé.