Chapitre Sixième: La fin de la reine d'Erpolest
Revenons à présent à Lydie. La jeune fille avait voyagé pendant tout " le jour" et elle ne s'était arrêtée que pour manger un peu de pain et boire un peu. Elle avait une petite ampoule au talon.
Mais Lydie Mc Lance ne se laissait pas abattre. L'héroïne continua son chemin, et au bout d'un voyage de plusieurs heures, elle se retrouva devant la forêt de Horst. Cette dernière semblait impénétrable. Une légère brume flottait à une trentaine de centimètres du sol.
Malgré une petite trouille en voyant la grandeur et l'ancienneté de ce bois touffu, Lydie prit son courage à deux mains et avança d'un pas timide. Puis un autre. Et un autre. Ce fut là qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Des cavaliers, et un pur-sang blanc arrivaient à toute allure. Sur le cheval de neige noble, était assise à califourchon la sorcière. Elle semblait plus cruelle que jamais. Derrière un cavalier, traînait un homme.
-Allez, chien, avance!
-Je suis un humain, et je m'appelle Norty Piecleback! Répliqua le prisonnier.
Lydie se rendit compte que l'homme traîné était le mari de la vieille dame bienveillante.
-Bla-bla! Chantonna le cavalier. Et pourquoi fouillais-tu la forêt, Norty?
-Je suis bûcheron! Je travaille ici.
-C'est ça…On te croit, petit bûcheron!
Lydie voulut sortir du fourré où elle était cachée, mais un souffle bizarre l'arrêta. Elle se rappela sa mission et donc, chercha un nouveau chemin. Elle savait que Ariseous se trouverait au cœur de la forêt, dans un ancien temple, aujourd'hui en ruines. Elle suivit un chemin escarpé, et faillit tomber dans un trou. Puis elle escalada un arbre, et se repéra dans la forêt. Malheureusement, un cavalier de la garde royale la vit.
-Dame! Ma reine, voyez! Une fille!
-Où donc? Répliqua Ural.
-Sur le chêne, non, plus à gauche.
Bien-sûr, la Reine de Foruns, l'avait déjà vue et la rattrapait à pied. Il faut savoir qu'en plus de la magie et de la force de cette maudite sorcière, elle savait courir. Elle pouvait battre n'importe quel champion de course. Donc, relativement, elle aurait dû rattraper la terrienne en un rien de temps. Mais revenons-en à Lydie, voulez-vous?
La fillette descendit aussitôt qu'elle le put du chêne, et se mit à traverser les buissons et les fourrés. C'est là qu'elle aperçut le temple, qui était formé d'une grande salle et d'un étage triangulaire. Elle poussa la porte; et la porte tomba en poussière. Mais elle sentit un halo de puissance enfermer l'endroit. Elle imaginait cette protection comme une grosse bulle transparente. Et à mesure qu'elle marchait, le temple se régénérait: les peintures et les fresques reprirent des couleurs; les dalles d'or et d'argent reprirent place et la mousse disparut et près de l'autel, était debout Ariseous.
Ce roi était blanc. Et il avait la taille d'un cheval, mais plus majestueux. Ses sabots (si s'en était vraiment) étaient luisants et jaunes tel un soleil levant. Ses yeux étaient insondables. On pourrait dire que ses yeux étaient comparables à un gouffre où les vérités apparaissaient.
Ural, arrivée à la suite de Lydie, faisait œuvrer sa magie. En vain. Découragée, elle hurla d'un hurlement sauvage. Elle ressemblait beaucoup moins à une reine. Puis elle disparut. De la magie, plus primaire.
Aragorn, qui lisait dans le laboratoire de la reine comment détruire des yeux, sentit le Dimensios Mondaës. Ural traversa la pièce, et se mit à chercher une potion. Elle jurait d'expressions qu'il ne serait pas bien de citer.
-Cet animal…et cette gosse…je vous en foutrais, moi, de la magie…Ah, enfin…Middei,Middei,MIDDEI!
Comme vous avez pu le remarquer, la sorcière avait murmuré, crié puis hurlé une formule destinée à empêcher Ariseous d'agir de son plein gré et à pleine puissance.
Rempli par une sensation encore plus étrange, Aragorn vit une épée en lame de Tolède gisant près de lui (il n'est pas nécessaire d'ajouter que cette lame n'avait pas sa place sur les dalles d'un laboratoire de magie), il la saisit, s'approcha à pas de loup de la sorcière…et en dérapant sur un fluide grisâtre ( il voulait en fait assommer Ural avec le plat), lui enfonça l'épée jusqu'à la garde. Cette dernière atteignit le cœur- j'ai bien peur de le dire- et le transperça.
La Reine des Reines, Ural fille et Recial fils et Fortimal la Terreur, ferma les yeux. Sa magie ressortit sous forme de brume noire. Puis la magie s'évapora, et il ne restait plus qu'Aragorn et la sorcière, morte et baignant dans son propre sang.
Lydie regarda longuement Ariseous. Un long silence s'installa alors. Et le Puissant dit, rompant l'espace de sa voix:
-Bienvenue à toi, Lydie Mac Lance. Tu as réussi à atteindre le cœur de cette forêt. Je t'en remercie. Car c'est ici que tout à commencé…ET QUE TOUT FINIRA!
A ces mots, un vent souffla, et derrière Ariseous et Lydie, un gouffre vertical, comme une déchirure dans une feuille, s'ouvrit. Tout se passa alors rapidement. La salle du temple s'emplit, et tout le peuple du Pays Blanc s'y tassa. Et chacun parlait. Comme s'il discutait ave la créature blanche aux côtés de la jeune fille. Puis une file se rangea. Sortit alors la vieille dame, et son mari.
-Oh, Lydie, s'enquit la vieille dame, je ne pensais pas que ta venue serait le signe de la fin du monde.
Mais malgré un léger ton de reproche, Liviana (c'était son nom) semblait heureuse.
Ensuite, Aragorn, l'épée encore dégoulinante de sang, apparut. Il se rappela les bonnes manières de duel, et nettoya son épée sur une toge en loques posée près de lui, sur l'extrémité d'un banc.
-Bienvenue à toi, Sieur Aragorn, dit Ariseous. J'ai, comme vous le voyez, mes chers enfants, quelques choses à régler. Quant à vous, vous devez revenir dans le Farimeer- le Couloir d'Entre les Mondes, en d'autres termes.
-Ariseous! S'exclama Lydie. Je ne puis vous quitter en ces temps; j'ai tant de questions à vous poser.
-Tiens! Dit Aragorn à sa suite, je dois aussi vous…
-Chaque chose en son temps, conclut Ariseous d'une voix qui fit trembler l'air environnant.
Toujours aussi déçus, les deux enfants réapparurent devant Max et la jeune fille.
-Ca va? Demanda Max. Ca ne fait pas plus de dix secondes que vous êtes partis.
-Vraiment? s'étonna Aragorn. Je crois que j'ai…enfin je…j'ai vaincu la sorcière il y a deux jours.
-YOUPI! sauta Max. La reine est morte? Vive les Erudits! Et aux barils de bière, mes amis.
Folaevia se mit à danser en chantant une chanson sans queue ni tête.
Il était très content, pour ainsi dire.
Mais passons à la suite, même si vous voulez entendre la fin du Pays Blanc. Ce que Ariseous veut, son peuple le fait.