Chapitre Troisième: Erpolest, le royaume maudit
Et les enfants la lui contèrent volontiers.
-Alors, dit Folaevia, remontons, les amis.
Et ils remontèrent à la surface.
- Folaevia…
-Non, Aragorn, je déteste ce surnom. Appelle-moi Max. Ou bien Maxim. C'est mon nom.
-Max, reprit le garçon, c'est quoi cet endroit là-bas ? On dirait une ville.
-C'est la capitale, Foruns, et là, c'est le palais d'Ural. Nous nous y dirigeons. Il nous faut aller prendre un peu de bon temps, même dans un monde vide.
Folaevia (que nous appellerons désormais Max) chemina en compagnie des deux enfants.
-Max, demanda Lydie, quelle heure est-il ?
-Peut-être deux heures…Sais pas.
-Mais alors, il nous faut rentrer ! Maman va s'inquiéter.
-Non, Lydie. Si tu pars, je ne partirai pas, c'est trop palpitant.
-Bon. Au diable les principes.
Et sur ces mots, ils arrivèrent tous à Foruns.
Il y avait un grand obélisque de marbre blanc, sur lequel étaient gravés ces mots :
La ou le ciel et la mer se confondent,
La ou s'adoussissent la houle et l'onde,
Toi, voyageur, jamais ne douteras,
De trouver ce que tu chersches la,
Car c'est ici , la FORUNS d'ERPOLEST.
Et après ce suivaient des noms :
Gargantua THE FIRST REX de ERPOLEST
Reremps
...
Jusqu'à :
Ural THE LAST REXINA de ERPOLEST
Un long espace, puis une dernière inscription :
teissi madessi , hoc, hoc
Longue vie et éternité aux rois et aux reines.
Longue vie à ERPOLEST, le grand royaume.
Shrababaa, Labadaa!
-Qu'est-ce ? demanda avidement Lydie.
-Bof, je ne sais pas lire. Ni écrire. Mais je sais que le haut et le bas de l'obélisque, c'est l'hymne ; et que la liste, c'est les noms des rois et des reines d'Erpolest.
-C'est le nom du royaume ?
-En effet.
-Eh bien, dit Lydie, nous sommes bien tombés !
-Vous n'êtes pas un peu fous, vous deux ? railla Max.
Après quelques minutes de marche silencieuse, ponctuée de « Oh ! Tu as vu ? On dirait que tout le monde est encore là ! » et de « Nous sommes à mi-chemin du palais, à présent. », ils rejoindrent enfin leur destination. Le château d'Ural était immense, avec des tours aussi pointus qu'une aiguille. Hébétés par la grandeur et le pouvoir qui émanait du château tel un halo de lumière. Solennellement, ils pénétrèrent dans le hall d'entrée. Il y avait un lustre avec des bougies aussi grandes qu'un adulte, et d'autres plus petites que votre petit doigt. Le sol en dallage de marbre noir et blanc, comme un échiquier. Un escalier aux marches d'or et à la rampe d'argent s'élevait des deux côtés pour se rejoindre au premier étage. Ils montèrent donc. Du premier étage deux escaliers montaient au second, un à gauche, l'autre à droite. En face d'eux, ils y avait une immense porte, de tous les tons de pierres précieuses. L'un des battants était ouvert. Max se glissa, suivi de Lydie de Aragorn qui fermait la marche.
Ce fut Max qui comprit en premier :
-C'est…la Salle du Trône !
Il s'avança, émerveillé.
-Regardez ! Ce sont les nobles ! La duchesse Kalendra de la Marche du Nord ! Et là, le Comte de Torrinthe ! Et sa femme ! Le chevalier de L'Arc-en-bouc ! Son écuyer ! Hips !...
Il s'était arrêté devant un homme au visage cruel, à la moustache fournie, et avec des yeux porcins.
-Qui-est-ce ? s'osa Aragorn.
-C'est le Duc de la Marche Orientale, Halos…
-Ce porc ? dit Lydie, avec un rire jaune. Comment se fait-il qu'il soit ici ? Le peuple et les nobles ne sont-ils pas morts ?
Aragorn toucha l'arrête du nez du chevalier de l'Arc-en-bouc, et il tomba en poussière.
-Ouah ! s'exclama-il, horrifié.
Mais ils continuèrent à avancer.
Tout aux fond de la salle, il y avait un trône en or en forme d'aigle. Et une femme y trônait. Belle, cruelle et bonne à la fois, intelligente. La Reine Ural de Foruns. A côté d'elle, un parchemin volait dans l'air, à un mètre du sol. Aragorn le déroula prudemment.
Le texte était écrit dans la langue d'Erpolest, mais ils pouvaient le comprendre : de la magie :
Du maléfice, la reine se repose,
De la traîtrise, elle se recompose,
De la guerre elle se remet,
Pour réunifier le palais.
Si le temps est venu,
Si le peuple ne se fait plus,
Réveille la reine,
Dans l'infini bonheur ton cœur se perdra,
Ou devient fou à penser à la peine,
Qui s'en suivra !
Si tu n'avais pas, introduit le cube
Dans sa cuve.
Zardheena le poète
Poir le compte de sa Majesté
Mais dès que Lydie eut fini de lire à haute voix pour Max, il y eut un gros bruit, et derrière eux, les nobles étaient réduits en cendres l'un après l'autre en direction de la porte. Après, juste à proximité de la reine, un poteau surgit de nulle part. Il était en pierre, et le même poème était gravé dessus. Il y avait aussi une fente cubique avec une écriture de chaque côté :
Rubis Saphir
Rubis Saphir
Comme envoûté, Aragorn se dirigea vers le poteau, sortit son cube et…Lydie l'arrêta. Il fut alors très agressif. Il attrapa le bras gauche de sa sœur avec le droit, et fit la même opération avec le droit de Lydie. Puis il tira, tira, jusqu'à ce que sa sœur s'affala par terre, hurlant et pleurant de douleur. Max intervint alors : il fondit sur Aragorn, mais ce dernier lui encocha un coup de poing phénoménal. En temps normal, il n'aurait jamais pu faire ces actes d'une barbarie extrême, mais il était ensorcelé.
Aragorn s'approcha de la colonne. Il sortit lentement le cube de pierre, qui tenait dans sa paume sans dépasser, mit la face rubis à gauche et le saphir à droite. Puis comme au ralenti, il enfonça le cube dans la fente réservée à cet effet. Lydie hurla de peur et de douleur. Max eut le souffle coupé. Aragorn retomba sur le sol, inconscient. Il y eut une secousse. Les trônes des nobles en poussière se renversèrent. La salle s'ébranla. Les dalles se fendillèrent. Erpolest était en émoi.
Et derrière les enfants et Max, la reine Ural, après un long soupir à la fois terrifiant et magnifique, se redressa sur son siège et se leva.
Elle balaya la Salle du Trône du regard, puis un sourire indescriptible se dessina sur son visage. Puis elle vit les enfants et le jeune homme.
-Qui-êtes-vous ? demanda-t-elle d'une voix impérieuse.
Aucun des enfants ne lui répondit.
-Toi, reprit Ural, tu es un de feu mon peuple ! Comment se fait-il que tu sois encore de ce monde ?
-Oh ! lui répondit Max, je vivais sous terre. Votre magie n'atteint que la surface.
-Hm, bouda la reine. Serais-ce toi qui as brisé le sortilège ?
-Non, dit Lydie, tout à coup assurée. C'est mon frère, espèce d'ensorceleuse ! Voyez, il est mort !
Elle montra Aragorn d'un geste théâtral.
-Petite sotte ! s'exclama Ural d'un ton royal, comment oses-tu t'adresser à moi de cette façon ?! Je suis la Reine d'…
-Vous ne régnez plus sur quoi que ce soit, l'interrompit Lydie, bien décidée, vous avez tué votre peuple et votre royaume n'est plus que sécheresse et mort.
Leur dispute dura encore quelques minutes, mais il serait ennuyeux (et ce serait aussi du gaspillage de papier) de vous la montrer.
Soudain, une secousse ébranla de nouveau le château et Foruns, et les pierres du plafond commencèrent à tomber comme des météorites. Max porta Aragorn entre ses bras vigoureux, tandis que Ural attrapa la main de Lydie, qui enleva le cube de son frère de la fente, et la précipita vers la porte. Mais l'escalier du hall était tombé en miettes dorées, alors la reine les entraîna vers l'escalier en colimaçon de gauche. Il montèrent les volées de marches quatre à quatre et arrivèrent au deuxième étage.
L'étage était circulaire, avec des portes en pin, sûrement des chambres. Mais Ural alla vers un mur, se raidit et leva les bras vers le ciel. Elle prononça quelques mots incompréhensibles, puis en cria d'autres, puis en hurla. Les pierres bougèrent, dévoilant une porte. Ils entrèrent.
-Ceci est mon cabinet de magie, alors préparez-vous ! . Demensios Mondaës : Foruns!