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Peu importe la distance de Pikachette



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» Auteur : Pikachette - Voir le profil
» Créé le 30/11/2008 à 13:58
» Dernière mise à jour le 30/11/2008 à 13:58

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L'Union
Dans le monde pokémon, il existait, parmi toutes les grandes villes regorgeant de technologies de pointe et de constructions mornes, un havre de paix, une oasis magnifique, un petit paradis. Bien dissimulé dans une forêt dense, ce jardin secret avait été créé par le temps. Une jolie cascade d'eau claire et pure s'achevait sur un ravissant lac si peu profond que l'on pouvait entrevoir les différentes formes des coraux colorés depuis la rive. Le lagon cristallin était bordé d'herbe douce qui dansait lentement sous la délicate brise du printemps. La belle clairière se terminait par des buissons touffus couverts de baies en tous genres et de beaux arbres aux branches remplies de fleurs aux teintes pâles. Même l'hiver, cet endroit magique était attrayant. La neige recouvrait mollement la plaine, les éclats des cristaux de glace pendants aux dernières feuilles se reflétaient dans la surface gelée de l'étang et l'on apercevait, de çà de là, de mignonnes petites pousses qui résistaient au froid hivernal. C'est en cette saison féérique que débute cette histoire.
Trottant avec prudence sur les abords du lac, une charmante Ponyta se promenait. Elle avait à peine quelques années mais semblait déjà être robuste et rapide. Arrivée à ce qui semblait être un rocher enseveli par une épaisse couche de neige, elle s'arrêta et scruta les alentours, l'oreille tendue, comme si elle attendait quelqu'un.
Un instant plus tard, un Teddiursa à l'air timide s'approcha en prenant soin de contourner l'étendue d'eau gelée pour ne pas y tomber, bien que son poids n'eut pas permis de la briser. Il alla retrouver l'autre Pokémon puis, parvenu à sa hauteur, attendit à son tour.
Il ne s'était pas écoulé une minute qu'une Céribou sortit des buissons environnants. Pas plus âgée que les deux autres, elle marchait vers eux en faisait attention à ne pas trébucher. Une fois sa destination atteinte, elle sourit et patienta elle aussi.
Un étrange bruit se fit alors entendre, le bruit d'un glaçon qui se fracasse sur le sol dur. Les trois Pokémon rassemblés près de la grosse pierre se regardèrent et virent soudain émerger du lagon un Phanpy trempé jusqu'aux os, tremblant de tous ses membres. Il nagea jusqu'à la rive, brisant un peu plus le gel accumulé à la surface de l'étang. Il rejoignit les Pokémons qui l'observaient et s'assit à côté de la Ponyta, qui avait toujours l'oreille dressée.
Soudain, une boule de neige venue de nulle part vola jusqu'à la figure du dernier arrivé qui secoua vivement la tête en essayant de savoir d'où provenait le projectile. Plus malins, les autres se protégèrent instinctivement juste à temps pour éviter d'avoir le visage mouillé par un déluge de globes froids. Une Rozbouton à l'air enjoué sortit d'une cavité formée dans un tronc d'arbre et trottina gaiement jusqu'au rocher, sourire aux lèvres. Le Teddiursa la regarda avec appréhension mais se détendit en voyant qu'elle ne transportait pas d'autres boules.
Tous maintenant avaient les yeux rivés sur la cascade dont un mince filet d'eau coulait encore. Une silhouette fantomatique se dessina derrière la glace et serpenta jusqu'à l'endroit où la chute n'était pas gelée. Une Minidraco légèrement humide apparu alors sous le regard joyeux des autres Pokémons et celle-ci se hâta de les retrouver.
Un court moment passa sans qu'il y ait un seul mouvement. Le vent souffla et fit frissonner les six Pokémons. Cette bourrasque les décida à se déplacer et ils se dirigèrent vers un coin de la clairière, abrité par des pins aux branches si serrées les unes contre les autres que le blizzard hivernal et la neige fraiche ne passaient pas à travers. La Ponyta entreprit d'allumer un feu et peu à peu, l'air ambiant se réchauffa.
Quelque chose était différent ce matin là. D'habitude, ces Pokémons étaient à peine installés qu'ils entamaient déjà une conversation animée sur tout et n'importe quoi. Cependant, une série d'évènements terribles s'étaient produits la veille et chacune de leur vie en allait être bouleversée. Eux qui étaient ensembles depuis la naissance, eux qui avaient tout vécu à six, eux qui avaient partagé tant de bons moments, eux qui ne juraient que par leur amitié indéfectible, eux qui formaient un groupe soudé et uni par les promesses de l'avenir, devaient maintenant se séparer.
Les rires du passé qui semblait pourtant si proche retentissaient dans leurs têtes comme s'ils s'y inscrivaient à jamais. Un sourire de mélancolie se dessina sur tous ces visages tristes qui jetèrent un regard furtif sur ce qui leur avait servi de chambre, de cabane dans les bois, de caverne d'Ali Baba et de terrain de jeu pendant si longtemps. Maintenant âgés de cinq ans, ces jeunes Pokémons essayaient d'accepter la dure vérité, celle des adieux, celle qui blesse et qui fait pleurer, celle qui marque à jamais.
Une larme silencieuse roula sur la joue de la Minidraco. Elle était la dernière née mais c'était elle qui était la plus sage et la plus érudite. Elle était toujours calme et gardait en toute circonstance un sang-froid que jalousaient bien souvent ses meilleurs amis. Poétesse depuis toujours, s'était elle qui avait écrit toutes les chansons de leur club, ainsi que tous les serments qu'ils avaient fait durant ces dernières années. Myu savait que leurs destins seraient amenés à changer mais elle ne s'y était jamais préparée, préférant profiter des précieux instants qu'ils passaient ensemble.
La Ponyta se leva et alla calmer les pleurs de son amie. Etant la plus âgée du groupe, elle prenait beaucoup de décisions, son caractère de feu lui permettait de se faire respecter par les incorruptibles de la bande. Elle avait un cœur en or et chaque recoin de la clairière était marqué de sa gaieté qui avait la particularité d'être très contagieuse. Fany avait fait tout son possible pour améliorer la vie de ses amis et chacun d'eux lui en était reconnaissant.
Comprenant que la cheftaine ne réussirait pas à consoler totalement Myu, le Phanpy se porta à son secours et câlina la Pokémon en détresse. Bien que très maladroit et parfois un peu lourdaud, il était surtout réputé pour sa gentillesse sans égale et son sens du devoir. Il était le plus loyal de tous et cela faisait de lui un membre tenu en très haute estime. Oui, Pipo s'était focalisé sur ses qualités et les avait améliorées pour que l'on oublie un peu ses défauts qui étaient devenus un sujet de plaisanteries et de fous rires partagés.
Touché par l'ambiance d'amour qui régnait autour de lui, le Teddiursa, rejoignit ses amis dans l'étreinte et y mit toute son amitié. Sa timidité le faisait souvent rougir de honte et les autres n'insistaient jamais pour ne pas le mettre mal à l'aise. Il leur en était reconnaissent et, en échange, il avait fait de nombreux dessins d'eux et de leur refuge secret qui s'étaient amassés un peu partout. Choupi, bien souvent surnommé Peluche par ses camarades et confrères, ne craignait plus le monde extérieur car il savait qu'ils seraient toujours là pour l'aider à affronter ses peurs.
Sentant que s'était peut-être la dernière fois qu'ils se serreraient les uns contre les autres pour montrer leur affection les uns pour les autres, la Céribou se faufila dans les pattes de Fany et transmit tout son amour pour les autres à travers une jolie berceuse qu'elle fredonna doucement. Fragile et douce de nature, elle chantait mieux que quiconque et les autres savaient que c'était parce qu'elle y mettait tout son cœur et toute son âme. C'était Cerise qui avait mit les paroles de Myu en musique et qui animait tous les soirs leurs veillées avec sa voix d'ange.
De peur d'être en reste, la Rozbouton se joignit aux autres pour le câlin général. Elle était joueuse et maligne, quand l'ambiance virait au morne, elle savait toujours comment s'y prendre pour que des sourires réapparaissent sur les visages de ses meilleurs amis. Elle n'était pas seulement celle qui les mettait de bonne humeur, c'était également une artiste hors pair. Les petites statuettes qu'elle avait confectionné et qui ornaient toujours leur repère en témoignaient. Sheli adorait plus que tout leur petite bande car elle s'y sentait à sa place, elle était persuadée que son but dans la vie était de progresser auprès d'eux.
_ Secouons-nous ! dit-elle un peu plus tard en se dégageant doucement du groupe. Nous allons chanter la Chanson de l'Union pour nous remettre d'aplomb ! Cerise, tu es prête ?
_ Oui, affirma-t-elle en faisant apparaître comme par magie une petite flute argentée. Quand tu veux !
_ Alors c'est parti !
Une mélodie très gaie s'éleva aussitôt dans les airs et tous mêlèrent leur voix à celle de Sheli qui dansait déjà.
_ Peu importe la distance, on est liés par l'Union ! Alors on entre dans la danse, comme si on rentrait à la maison ! On ne pense pas à notre chance, et on s'amuse à en perdre la raison ! On profite de notre enfance, on est les Pokés de l'Union ! Et peu importe la distance, on est à ensemble à fond !
Le chant officiel de leur petite bande leur prodiguait du courage et de la détermination. Il les unissait pour l'éternité et même après. Après s'être remis de leurs émotions, les Pokémons se rassirent et mangèrent car il était près de midi et leurs ventres criaient famine. Pendant qu'ils se restauraient, ils s'encourageaient mutuellement à ne pas perdre espoir.
_ Dès qu'on se sentira seul, on chantera ce refrain et on reprendra des forces comme ça ! décida Fany, contente de l'idée de la Rozbouton.
_ Oui ! approuvèrent en chœur tous les autres.
_ On se retrouvera ici ! renchérit Myu.
_ Et on s'amusera comme on l'a toujours fait, comme si le temps s'était arrêté pendant notre séparation ! conclu Cerise.
_ Promis ! se jurèrent-ils.
L'après-midi passa à une vitesse foudroyante. Les membres de l'Union n'avaient pas perdu une seule seconde, ils avaient joué à tous les jeux qu'ils connaissaient et avaient chanté toutes les mélodies qu'ils avaient apprises ensembles. Malheureusement, le moment de se dire au revoir était arrivé. Ils étaient prêts à se séparer, à sceller une partie de leur vie, à se souvenir toujours de cet instant mémorable où chacun d'eux s'en alla de son côté sans se retourner, en revoyant les meilleurs moments des années précédentes défiler dans leur esprit.
« A la prochaine ! On se reverra bientôt ! » avaient-ils envie de hurler, plus fort que le vent rageur qui soufflait, plus fort encore que le tonnerre dans les montagnes et leurs cœurs criaient bien plus fort que tout cela réuni. Et, malgré la peine qui les accablait, ils avancèrent en acceptant dignement leur destin, sous les rafales qui semblaient leur murmurer : peu importe la distance.