Le jour avant...
Peu à peu, je réalise. J'arrive à faire fondre en moi cette glace qui m'isole du reste du monde. Je grandis. J'apprends à ne plus voir le monde extérieur comme un ennemi. Je le laisse entrer. Faire connaissance avec moi. J'apprends à parler d'égal à égal, à ne plus être un enfant craintif ou un adulte supérieur.
Est-ce que j'en serais capable ? Est-ce que je saurais conserver cette façade adulte, moi, l'éternel enfant ? Est-ce que je saurais conjuguer mon naturel empathique et la froideur des autres ? Est-ce que je pourrais le faire ?
Est-ce que chaque matin, je me poserais cette question : J'y vais où j'y vais pas ?
Est-ce que j'aurais toujours le temps d'être moi ? Qu'est-ce que ça va changer à ma vie de me lever, d'avoir un but, de gagner de l'argent ? Est-ce que je serais plus détendu avec mes amis ? Est-ce que je vais être différent ? Est-ce que je vais me faire des amis, des ennemis ?
C'est le dernier jour de ma vie. Le dernier jour où je serais sans attache, sans travail, sans contrat avec quelqu'un pour lui assurer que je viendrais travailler en échange d'argent. Et ça me fait tout drôle. Je vais devenir quelqu'un, m'insérer dans la société. Servir à quelque chose, aider les gens.
Quitter la marge, rejoindre le terrain.
Jouer avec tout le monde.
Et peut-être même marquer un ou deux paniers.
Demain je vais signer mon premier contrat de travail.
Article ajouté le Lundi 30 Janvier 2012 à 17h03 |
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Apparemment je n'avais jamais posté ça...
... je le fais donc. Ca date du 10 décembre 2009 sur mon Facebook.
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Il ne fallait pas croire que j’étais fou ou que j’avais choisi un style de vie afin de faire mon intéressant. C’est juste que j’avais deviné avant l’âge que cette vie était complètement inintéressante si on se contentait d’en faire ce que le monde voulait qu’on en fasse. Le corps social et sa puissance ont essayé de m’écraser, je suis passé entre les murs et j’ai juste décidé de m’installer en sa marge. C’est facile, ici. On est dans ce genre de pays où il est simple de mener une vie béate, rentière, tranquille, isolée. Surtout isolée. Il n’y a nul autre endroit que la France où l’on se sente plus isolé. Tant de lieux non mentionnés sur les cartes, tant de lieux mentionnés qu’il est simple d’éviter, tant de villages inaccessibles et sans attrait où il est simple de se dissimuler.
Tout d’abord il faut savoir que j’habite à côté d’un hameau, au bout d’une de ces routes qui ne mène nulle part, en marge de ces grandes routes que tout le monde prend. J’habite entouré de champs et je suis le seul non-agriculteur. J’ai choisi la vie marginale et je m’y tiendrais jusqu’à la mort. Je me suis refusé à toute forme d’amour aussi plaisante soit-elle, je n’ai pas d’enfants ni de famille et encore moins d’amis au sens où on l’entend. Je suis juste un type dans sa maison au bout d’un chemin qui n’intéresse même pas les géologues et les géomètres, les cartographes et les spécialistes en immobilier, les boulangers et les balayeurs. Je suis juste là dans mon exil français aisé et confortable. Ne venez pas me déranger.
Jusqu’à maintenant, dans votre poursuite de la lecture vous devez vous dire « bon sang, ce que la vie de ce type est chiante ». C’est vrai qu’elle l’était. J’étais un type banal au milieu d’une vie banale. Cela n’avait rien de bien passionnant. En fait mon isolement m’avait amené à me créer un monde intérieur si fort que je n’avais pas besoin de compagnie réelle. Mon seul contact humain se résumait aux courses hebdomadaires. Cela allait changer, et pas forcément pour me plaire, au début du moins.
Je n’avais pas le souhait de posséder beaucoup, et je vivais donc dans une petite propriété à laquelle il était difficile de pardonner d’être seule au milieu des champs. D’aucuns avaient un avis sur ma maison, pensant qu’elle défigurait le paysage. Moi je trouvais qu’elle lui donnait au contraire une personnalité. Ma maison était anarchiste, au milieu du stupide champ vide et typiquement français – j’ai toujours eu tendance à penser que la France est un vide en tout, en soi y compris – elle se dressait face aux tracteurs, aux moissonneuses batteuses, aux semeuses, aux corbeaux et aux épouvantails. Face à cette armée ridicule et désorganisée, ma maison brillait d’ingéniosité et évitait les coups de lance de ces Don Quichotte de pacotille. Oui, c’est tout ce qu’ils étaient : des fous avides de géants chimériques. Pour eux, ma maison était un monstre.
Je l’avais réalisé quand j’avais vécu ce que j’avais appelé l’évènement le plus puissant et le plus intense de toute ma vie. Non, je n’avais pas acheté une voiture – appareil qui rend les jambes obsolètes - ni vécu une trépidante aventure comme on les vante à la télévision - appareil qui remplace aisément un chat - ni fait une très bonne affaire sur un site Internet avec mon ordinateur - appareil qui remplace aisément une vie - non, j’avais tout simplement été en procès avec un agriculteur qui avait embouti ma barrière avec son tracteur.
Vous allez me dire : « Je croyais que tu cherchais le moins de contact possible ! » C’est sans compter que quand j’avais tenté de m’expliquer avec le gaillard, celui-ci semblait n’avoir ni remord ni égard pour ma forteresse de solitude. Il m’avait regardé, dédaigneux, avec son air de gros agriculteur moche, pauvre, malheureux et marié à une femme aussi grosse, moche, pauvre et malheureuse que lui, les deux font la paire, et avait dit d’un air dédaigneux « Toi, de toute façon, avec ta maison, tu nous fais chier ». Vous prononcerez le tout en appuyant bien sur le « ch » de « Chier ». Comme si vous le crachiez, ce « Chier ». Il faut le vomir, il faut qu’il vienne du ventre, ce mot-là.
J’avais tout d’abord apprécié le langage fleuri de monsieur qui m’avait presque envoyé une brise de lavande au visage – j’en fais pousser sur mon terrain, c’est une fleur délicate et modeste qui rendrait un tas d’ordure noble – mais surtout je m’étais senti profondément insulté du mépris porté à ma maison. J’avais porté plainte pour destruction de biens – problème officiel – et avais lors du procès tenu à défendre la reconnaissance de l’existence de ma maison - problème officieux – qui était la seule condition pour que je ne demande pas de dommages-intérêts pécuniaires. Le type, devant ces gens trop riches et trop instruits, s’était senti bien penaud, et avait bredouillé qu’il reconnaissait l’existence de ma maison. Sur ce, j’avais quitté le tribunal devant les juristes stupéfaits. La justice française n’avait aucune emprise sur moi, j’étais bien trop simple pour leurs crétineries trop complexes pour eux-mêmes. Toute cette pédanterie n’intéressait qu’eux. Moi je voulais juste que ce type reconnaisse l’existence de ma maison devant public. C’était la pire humiliation que je puisse lui imposer et c’était fait, et ma satisfaction était telle que je réparais ma clôture en rentrant, seul, tout en écoutant l’intégrale d’ABBA à fond la caisse. ABBA devint ma musique de victoire sur le monde. « Super Trouper » était un hymne militaire magnifique. Est-ce que vous imaginez Air Force One brisant le ciel en écoutant le refrain de « Super Trouper » ? Moi, oui.
Oui parce que j’aime la musique. J’ai non seulement des tas de Compact Discs mais en plus avec Internet j’ai découvert des tas de bons titres avec les téléchargements. Je m’efforçais chaque semaine de télécharger une bonne dizaine d’albums. Comme tout n’était pas sur les plateformes légales, je m’efforçais également de télécharger illégalement. J’avais ainsi appris à découvrir de nombreux artistes uniquement par leur musique, sans forcément savoir qui ils étaient. Bien sûr, Wikipédia et ses miracles m’aidait à éclaircir certains parcours - et surtout certaines chronologies car je me plaisais à dater mes découvertes - mais j’avais avec certains artistes une relation uniquement basée sur ce que j’en écoutais. J’ignorais qui était cette Britney Spears mais j’étais à même de savoir que cette fille était à plaindre rien qu‘en écoutant ses chansons.
J’avais aussi une habitude idiote, à savoir de taper des mots au hasard sur le moteur de recherche et à télécharger les albums en question. Exercice qui m’aida à faire des découvertes amusantes, par exemple en tapant Wagon, j’avais découvert le groupe REO Speedwagon ainsi que la plus belle chanson d’amour au monde, « Can’t fight this feeling anymore ». En tapant Jones, j’avais eu la bande originale d’Indiana Jones et l’intégrale de Quincy Jones. Et que dire de ce que j’ai découvert en tapant Michael. Tout cela constituait une distraction agréable que je m’efforçais à vivre le plus discrètement possible. Je ne mettais jamais la musique trop forte. Sauf en cas de « musique de victoire ».
Il y a évidemment un hameau à côté de chez moi, hameau dans lequel je descends chaque semaine - attention c’est très précis : Chaque samedi après-midi entre douze heures et quatorze heures trente. Ah oui c’est précis. J’y vais quand il y traine le moins de monde possible et uniquement quand un certain nombre d’établissements est fermé mais pas d’autres, les meilleurs, les plus travailleurs, ceux qui réalisent chaque jour la quintessence de l’effort français le plus pur. Non je plaisante, c’est juste parce qu’ils sont grognons de travailler à une heure ou tout le monde mange, et ça les rend de mauvaise humeur et donc très peu bavards, ce qui me convenait parfaitement.
J’ai dit plus tôt que je n’avais pas d’amis dans le sens où on l’entendait. Cela signifie que j’en ai mais qui ne sont pas vraiment des amis. J’ai une amie, une exilée comme moi. Vous devez vous dire « Ah, une femme ! Enfin de l’action ! Il va forcément se la faire avant la fin du récit ! » Bah non. Enfin, y’a extrêmement peu de chances que ça arrive. Disons que c’est même plus que largement compromis. Parce que la madame, elle porte ce qu’on appelle d’un ton guilleret le voile intégral, à savoir un niqab. Un niqab noir, oui. Tout son corps sauf ses yeux sont donc couverts. Elle ne le portait pas avant mais c’était une jeune femme si discrète que personne dans le village ne se rappelle quel visage elle avait. Elle s’est mise à porter le vêtement après la mort de son mari, alors les gros abrutis qui bavaient sur elle en disant que son mari la forçait pouvaient se rhabiller - c’est amusant, je sais. On s’était mis à parler ensemble dans une situation absolument idiote. On attendait chez le poissonnier parce qu’il s’avère que j’adore le saumon et les langoustes. On attendait qu’une insupportable vieille finisse de discuter avec l’insupportable poissonnière qui était tellement insupportable que tout le monde savait pour quel parti elle votait ainsi que les gens du quartier avec qui elle faisait des polissonneries. Elle avait une sacrée gouaille. J’observais donc les fruits de mer aux côtés de Madame au Niqab, et c’est elle qui parla la première, sinon c’était pas drôle :
« Vous allez rester planté là longtemps ? »
Parce que j’étais devant elle dans la queue, et qu’un moustachu aviné était parti, fou de rage de voir les deux commères disserter sur – je cite – « L’augmentation progressive et sans égale des prix à la consommation dans le cadre respectable et honorifique de la crise sans laquelle tout cela paraîtrait parfaitement scandaleux » et qu’apparemment elle voulait que j’avance. C’est la contrainte que je lui imposais qui l’avait poussée à me parler. Incroyable. J’étais tellement inaccessible qu’il fallait que je fasse chier mon monde pour qu’on me parle. Il y aura musique de victoire en rentrant. Vous remarquerez également que je ne regarde jamais les Victoires de la Musique. Je considère qu’aucune musique n’a jamais gagné quoi que ce soit sinon le cœur des gens.
« Pardon, pardon… »
« C’est désagréable ces gens qui n’avancent pas… »
« Dites-donc, je vous demande pas comment vous mangez ! » grommelais-je.
« C’est facile, je pousse, ça rentre ! Et vous, vous faites comment ? »
« De toute façon, avec ces deux bavardes qui monopolisent le comptoir, notre poisson on l’aura demain… »
« Elles font ça tous les jours… » soupira Fantômette.
« Si vous rentrez dans mon jeu, on pourrait passer ! »
On se plaça à côté de l’insupportable vieille qui disait à la poissonnière que de toute façon ce pays partait à vau-l’eau avec tous ces étrangers, ces pédés et ces hippies, et je prononçais alors la phrase typique qui effrayait les commerçants.
« Islam radical bonjour ! »
La poissonnière et la vieille nous regardèrent, se disant « Tiens, l’exilé et l’arabe nous parlent ! ».
« C’est pour acheter du poisson ! »
Nous tendons alors nos sacs respectifs, tels des enfants le soir d’Halloween, souhaitant être servis.
Depuis cette mésaventure, la poissonnière nous sert respectivement sans sourciller quelle que soit son activité. C’est un grand, grand avantage, et le temps gagné avait été pris pour papoter un peu avec ma veuve à la burqa. Chaque semaine, je la rejoignais sur un banc au milieu de la place et nous parlions de tout et de rien. Je ne connaissais pas son nom, elle ne savait pas le mien, mais qu’importe. Et ça faisait trois ans que ça durait.
Bien sûr nous ne refaisions pas le monde mais c’était agréable pour chacun, cela comblait un peu du vide humain (français typique) qu’on ressentait forcément dans nos isolements respectifs. Sauf qu’elle avait connu le bonheur d’être avec quelqu’un, moi pas. Elle avait aimé, moi pas.
Pas encore du moins. Superbe transition, n’est-ce pas ! Car un jour j’ai reçu une lettre dans mon inusitée boîte aux lettres, m’indiquant que désormais j’avais un préposé rural au courrier. Il me servirait et servirait quelques autres pèlerins tous seuls comme moi (Et non, nous ne formons pas de congrégation ni de syndicat ni de réunion de propriétaires seuls. Le grand paradoxe eut été que nous en formions un et qu‘à ce titre nous ne soyons plus seuls). Je me disais d’abord « Chouette, des prospectus. Des économies de papier toilette et de bois de cheminée ! » mais en réalité cela allait vite devenir une nuisance terrible.
En effet, la poste avait décidé de devenir proche de ses ouailles. Alors que je m’attendais à une vulgaire distribution classique du courrier, voilà qu’un matin j’ai un jeune freluquet qui vient à MA porte, FRAPPER sur le bois avec une complaisance sans nom ! Il osait, le monstre ! Et moi de regarder ma porte, consterné par une telle inquisition. Je décidais même de ne pas ouvrir. Allez, vlan !
Le mufle cria à travers la porte.
« Monsieur Thomas ! Monsieur Thomas c’est la poste ! »
La police, damned ! Il faut que je range la Marie-Jeanne ! Que je sorte les armes ! Que j’active les pièges du jardin ! Que je prévienne les clandestins dans la cave ! … Ah non, la poste ! C’est pas mieux ! J’veux pas être dérangé moi ! Et rassurez-vous je n’ai rien de tout ce que j’ai susmentionné. Excepté un peu d’herbe, ça relaxe. Ne me regardez pas avec cet air méprisant, vous avez tous essayé un jour, et sinon vous essaierez bien à un moment dans votre vie !
Il partit finalement, dépité. J’ouvris la porte et constata les papiers sur le seuil. Je les saisis et m’amusait de voir que le papier toilette était de bonne qualité cette semaine.
Je me demandais s’il allait revenir la semaine prochaine. Parce que bon, une fois ça va, deux fois c’est du harcèlement, trois fois j’irais au tribunal. Il faut dire que j’étais certes, seul, mais que j’aimais être seul, je cultivais la solitude, ça relevait pour moi d’un processus biologique qui revenait à forger mon bien-être. Certains font du sport, moi je reste seul. D’autres vont à la bibliothèque, moi je reste seul. D’autres encore vont payer des filles dans des ruelles sombres pour prendre du bon temps, moi je dépose du pain devant ma maison pour nourrir les corbeaux qui veulent du rabe en plus des graines des champs. Chacun son racolage.
Alors un facteur personnalisé, vous comprenez bien qu’il ne pouvait rien m’arriver de pire ! Franchement, quoi de pire qu’un agresseur récurrent et obligatoire ? Surtout à la maison ! Surtout sans que je ne puisse m’enfuir ! Ce devrait être illégal, interdit, dispensable... En plus si j’appelle la police, ces abrutis sous-diplômés (Mais faut-il des diplômes pour agir au nom de la justice ?) vont se foutre de ma gueule. Et moi je serais toujours en proie à mon terrible tortionnaire. Qui par ailleurs aura une occasion de me rencontrer et de parlementer avec moi, de me voir et peut-être même de me serrer la main et de me saluer. Berk, berk, berk !
Mais il ne s’en tirera pas comme ça, je le trainerais dans ma maison, jusque dans la cave et je l’étriperais, ce cochon !
J’appris par la suite que sa visite ne serait pas hebdomadaire mais tous les trois jours. Deux fois par semaines ! Bihebdomadaire ! N’importe quoi ! Les gens ne savent plus quoi inventer pour se faire chier les uns les autres, y compris des mots hideux comme Bihebdomadaire ! Décidément…
Les autres jours, il ne chercha même pas à frapper. Tant mieux. J’étais bien tranquille pendant ce temps-là.
Mais un jour, un jour sombre marqué du sceau de l’infamie, j’avais décidé de commander des Cds par Internet. J’étais sûr que ce margoulin allait poser le paquet devant la porte et s’en aller, mais il eut la flagornerie de frapper.
« Monsieur Thomas ? Monsieur Thomas c’est encore moi, le facteur… Euh… Il faut que vous signiez un papier ! »
La peste des papiers et de leur faim des signatures. Ils me font bien chier. Je me demande qui lit les signatures. Franchement ! Ça intéresse qui ? Qui lit ma signature et dit « Génial, on n’attendait plus que ça ! »
Le postier eut alors une réponse tonitruante qui allait être - à mon propre étonnement - le début de grandes choses.
« Bon… eh bien, je vais repartir. Je vais partir avec votre colis. Je suis désolé si vous êtes un vieil homme paralysé ou blessé, ou même si vous êtes une dame en fauteuil coincée dans sa salle de bains, et encore plus si vous avez un pied dans le plancher ce qui vous empêcherait d’atteindre la porte, ou alors si votre bras est coincé dans un broyeur à ordure ou même si vous êtes en train de vomir, ou cloué au siège des toilettes avec une diarrhée monstrueuse… Ou alors une bande d’enfants sauvages vivant seuls en espérant échapper aux services sociaux, ou un groupe de grands-mères rebelles qui s’est réfugié ici après un braquage, ou alors des squatteurs qui vont sortir et m’égorger avec leurs couteaux… »
Je crois qu’il m’entendit parce que je riais vraiment fort. Beaucoup. Bien. Un bon rire satisfaisant, vivifiant, réel. Ce qu’il venait de dire m’avait tellement pris au dépourvu que j’avais trouvé cela drôle. Je décidais d’ouvrir à ce salopard pour signer son papier tout en ricanant bêtement.
« Où vous allez chercher tout ça ! Houhouhou ! »
Le postier était un jeunot, il ne devait pas être plus vieux que moi. Il se laissa aller à quelques insolences.
« Vous avez quel âge ? »
« Trente ans. » marmonnais-je, tout aussi insolent de répondre avec tant de facilité malgré mes défenses immunitaires.
« Oh… »
Retour de flammes, mon pote. A toi de me dire ton âge.
« Vous ? »
« V… Vingt-cinq »
« Ah oui effectivement. A côté de vous je suis un vieux. »
« J… Je suis vraiment, vraiment désolé quant à ce que j’ai dit… »
« Nan, faut pas, c’était marrant. Vous m’avez bien fait marrer, c‘est cool. »
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu de contact humain aussi franc et direct. Depuis ma dernière année d’université en fait. Mais lui c’était plus simple, je me sentais vainqueur par avance d’une joute qui n’en était pas une, moi combattant, lui pacifiste.
Article ajouté le Samedi 28 Janvier 2012 à 11h34 |
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Point de Manga
HUNTER X MOTHERFUCKING HUNTER


HMMMMMGHDSHSDVFDVVHJDHJFSDBFDB !!!!!!!!!!!!!
MAIS COMMENT
FAIT
CE MANGA
POUR ETRE AUSSI
BANDANT ????????????????????????????????????????????
Loin d'être retombée, l'excitation est à son comble. Togashi est un putain de maître. Déjà belle surprise : Pariston n'a pas donné ses votes à Léolio mais à Mizaistom. Pourquoi donner ses voix à Monsieur Vache ? MAIS PARDI LES ENFANTS ! Parce que comme ça, il brouille les cartes. Après l'enthousiasme soulevé par Léolio (Qui a quand même un destin de malade mental si l'on en croit cet arc) il semble que son but réel va être de se retrouver seul face à lui. Il lui semble en effet compliqué de débattre face à une Cheadle survoltée et prête à lui cracher à la gueule, ou face à un Mizaistom gentil et raisonnable. Le chapitre suivant sera donc un Pariston vs Léolio, et j'espère que mon Léolio chéri va t'y coller une branlée verbale à l'autre rat d'égout. Reste à savoir quel est le VRAI but de Pariston car comme Cheadle l'a très bien remarqué : Il ne dit jamais ce qu'il pense vraiment. Je parie qu'elle va lui en coller une avant la fin, moi.
Gin a l'air très concentré, serait-il en train de veiller sur quelqu'un ou quelque chose ? Hmmmmmmmmm...
Côté Kirua ça sent le sapin grave de chez grave, quelque chose me dit que tout ne va pas aller comme sur des roulettes... Pourvu qu'il n'arrive rien à Tsubone ! (Le gars qui est le seul à s'en inquiéter)
Pariston va t-il gagner ?
Léolio va t-il devenir président ?!
Cheadle est-elle vraiment un chien ?
Piyon va t-elle danser sur une barre de fer pour calmer le public ?
Tsubone va t-elle vivre ?
Irumi pourra t-il coucher avec son frère ? (... Oh, si, c'est plausible comme but à lui attribuer)
Gon va t-il revenir en zombie ? En Ant ? En mi-homme mi-gibbon ?!!
Kirua va t-il apprendre à aimer le nouveau look anorexique trash de Gon ?
Aruka va t-elle ENFIN mettre du mascara ? C'est insupportable cette gueule d'attardée aux yeux noirs et vides !!
TOUTES LES REPONSES
OU PAS
DANS LE PROCHAIN CHAPITRE
DE HUNTER
X
MOTHER
FUCKING
HUNTEEEEEEEEEEEEEEEEEEER !!!!


Les autres mangas ? Quels autres mangas ? OSEFGDCG !!!
ONE PIECE
Un chapitre de transition complètement gogol. FanService avec Nami à poil (j'en connais un qui va salir son écran), Luffy & co qui pêchent au fond des mers, Brook en plein trip Laboonique... Pas grand chose à en dire sinon que la transition était nécessaire de toute façon. Revoilà nos Mugis à l'air libre, dans le Nouveau Monde, et ça va CHIER DES BULLES !!!
NARUTO TAK TAK
Naruto on en arrive à un point où tous les chapitres peuvent être parodiés tellement c'est...
- Over the top
- Ridicule
- Mal écrit/torché/dessiné/agencé/mis en place
- ça se prend trop au sérieux
- ça a complètement perdu l'esprit Ninja des débuts
- Sponsorisé par Michael Bay
- Niais
On a donc d'abord Gai et Kakashi menacés par 5 BOMBES BIJUS
- Attends, Bibiche, j'utilise mon oeil magique pour les faire disparaître !!!
- Non, Kakashou, laisse-moi sacrifier ma vie pour obtenir le Pouvoir Ultime !!
On admirera d'abord le sens de la mesure de Tobi. Tobi il a deux ninjas face à lui, que fait-il ? Il conjure cinq monstres légendaires et il les fait attaquer tous en même temps. Parce que juste leur mettre un kunai dans la tête c'est pas possible quoi.
Naruto et Kyubi fusionnent pour former le Naryubi. Naryubi est plus fort qu'un Ultrazord sous EPO. Mais il a face à lui Black Zordone et ses Zords de l'enfer.
*démarrez la musique des Power Rangers*
CHAT DE FEU A DEUX QUEUES !!!
TORTANK A TROIS QUEUES !!!
CHEVAL-DAUPHIN A CINQ QUEUES !!!
LIMACE A SIX QUEUES !!!
MOUCHE A MERDE A SEPT QUEUES !!!
GO GO POWER BIJUUUUUUUS
Naruto et Bee activent alors leur MODE COMBAT. En utilisant son super Radar, Kyubi repère les BATONS DE POUVOIR que Tobi a inséré dans les Zords.
Au final Kyubi, qui met leur mère a tous les zords, doit se prendre une attaque combinée des cinq zords avant qu'ils ne forment le Mégazord...
QUE DE SUSPENSE PALPITANT !
Je sais pas si c'est moi qui suis devenu un vieux con ou quoi mais ce genre de chapitre ne m'excite pas du tout. A l'inverse j'attends avec impatience la trad anglaise du chapitre d'HXH. Non, il n'y a pas de gros monstres, pourtant c'est mille fois plus épique que cette vulgaire merde pour Kévin attardé.
Article ajouté le Mercredi 25 Janvier 2012 à 18h35 |
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L'article Naruto de Domino sur Facebook
Parce qu'il y a des fans sur Pokébip... (Dont El Clémo)
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Le Shonen Manga est un univers aux codes extrêmement rigides. Les garçons sont forcément d'une importance et d'une force conséquente, les personnages sont d'une puissance incroyable, le héros est forcément à mille lieues des autres qui sont des rats rampants mis en valeur pour mettre le héros en valeur. Les femmes sont tout juste bonnes à faire des enfants et à rester dans l'ombre des hommes Un jour, un auteur de mangas décida de populariser le mythe Ninja en créant Naruto, manga qui va non seulement reprendre les codes classiques du shônen mais en plus être empreint, peu à peu, d'un consumérisme incroyable et foutre en l'air tout ce qu'il avait de bien au départ.
Naruto se divise en deux parties, la saison 1, qui a été parfaitement scénarisée, mise en place, avec des techniques spéciales saupoudrées, une vraie "personnalisation" de l'univers Ninja. On sent presque l'odeur et le goût du sang dans ces premiers volumes. Bien qu'évidemment le premier chapitre puisse faire gamin (L'enfant rejeté par tout le monde qui a un démon en lui bla bla bla) Mais il faut admettre que le réalisme et l'absence totale de retenue ou de pudeur dans l'histoire du jeune Naruto rend l'ensemble vivant et intéressant. Le personnage est vraiment crédible dans ses actes, dans ses interactions. Et ça fait plaisir de voir des adolescents combattre avec des kunai ou des shurikens.
Côté personnages secondaires, on a le très intéressant mais vite barbant Sasuke, la très intéressante mais complètement sous-exploitée Sakura (Syndrome de l'héroïne de Shonen qui n'est là que pour faire la pom-pom girl ou pour alimenter les sites de hentai ou même pour éviter qu'on pense que les héros soient gay - on notera que le premier baiser de Naruto est cependant Sasuke et réciproquement), le très intéressant et très bien exploité Kakashi Hatake, sûrement le meilleur personnage du manga. Ces personnages instaureront dès les premiers volumes une ambiance noire, sombre, poignante, émouvante même (La fin du volume 3 c'est quand même l'un des plus grands cliffhangers de l'histoire du manga... avec peut-être le volume 18 de Hunter X Hunter mais elle va plus haut dans le macabre).
La première partie se divise en quatre Story Arcs distincts : Le départ avec la première mission surclassée, un arc particulièrement intéressant, technique, bien orchestré. L'auteur révèle un grand talent pour captiver son spectateur. Les techniques sont bien expliquées, crédibles dans un univers Ninja normal, tout fonctionne à merveille et Zabuza est ET RESTERA le meilleur adversaire de Kakashi dans le manga.
Ensuite on a le long mais passionnant Examen de Moyenne Classe qui donne lieu à des confrontations dantesques (Notamment la fabuleuse Sasuke vs Orochimaru dans la forêt) ainsi qu'à l'introduction de neuf nouveaux personnages récurrents dans le manga (Les neuf en même temps ce qui est quand même un exploit), ce qui fera naître en moi une vibrante passion dans le manga grâce au sublime personnage de Shikamaru Nara. Et donnera lieu au meilleur combat qui soit, le combat qui achève le volume 12 entre Shikamaru et Temari, tout simplement l'impensable en seulement deux chapitres de 16 pages.
Ensuite on a un conflit politico-monstro-séculaire avec l'attaque sur le village de Konoha, très très bien faite, sans aucune exagération ni fioriture.
Un "entre-arc" pour trouver le troisième Sennin Tsunade s'avèrera aussi passionnant que crédible et prenant. La fin du volume 18 et le début du volume 19 sont parmi les plus belles scènes du manga et le combat qui prend place dans le volume 19 est un des plus prenant et les plus révélateurs du caractère du personnage principal.
Enfin la dernière mission restera l'arc représentant le mieux l'évolution de la série, une pleine maturation, une véritable perfection.
Franchement, côté scénaristique, si ça n'échappe pas aux classiques Tournoi-Powerup impromptu-brun/blond aux cheveux hirsutes, c'est rondement mené. De même, tous les entrainements sont des séquences loin d'être ennuyeuses. Bien que le potentiel littéraire du manga soit moindre comparé à Hunter X Hunter, on observera certains longs dialogues absolument savoureux. En fait tout ce qui agrémente l'univers ninja est succulent. On sentait que l'auteur allait se diriger vers quelque chose de plus didactique, plus solennel, plus noir.
Eh bien la saison 2 a donné un grand tort à ces espoirs que j'avais. Et à ce que je crois voir sur les forums de fans, c'est pareil.
C'est à dire que la partie 2 commence bien - L'auteur consent à mettre en lumière le personnage de Sakura. On a une histoire de politique étrangère avec le village du sable, particulièrement bonne.
Et puis ensuite on a le désastreux arc à la poursuite de Sasuke. C'est à dire une trentaine de chapitres inutiles ou on introduit deux nouveaux personnages aussi vides que des gants de toilettes et inutiles, ou il ne se passe rien - Ah si un combat entre un Naruto dopé au démon renard et un vieux ninja fou qui.... fait n'importe quoi avec son corps... A part ça cet "arc" ne sert qu'à deux choses : montrer que dans les trois ans qui séparent la part 1 de la part 2, Naruto n'a rien appris, n'a pas grandi, n'a pas maturé d'un poil de cul, il est inutile, plat, adolescent, et plus incroyable encore, il faudra attendre le chapitre 430 et quelques pour le voir impliqué dans un combat mettant en scène cet inconnu qu'est son cerveau.
L'autre but c'est de faire apparaître Sasuke qui expose maintenant ses pectoraux d'anorexique, mais qui surtout est COOL et OVER UBER TOTAL POWERFUL. En vingt chapitres il va tuer son maître, un des membres de l'invincible pas si invincible que ça voire même nulle à chier Akatsuki et son frère. Frère dont on découvrira d'ailleurs qu'il a tué toute sa famille pour protéger son frère. Bien sur. Encore que je préfère ça à la révélation que Tobi le gogol c'est en réalité Madara Uchiwa.
FAN SERVICE !!!!! Ou comment tuer un manga bien parti ! Bordel de merde !! J'ai lu ça dans des dizaines de fanfics, dans des hypothèses de fans, dans des supputations de fans ! Tobi = Madara, Itachi qui protège son brother chéri en tuant sa famille... Mais quelle niaiserie, quelle inconsistance, quel gachis !! Tout ça parce que les gens de la Jump mangas ont pressé le citron de Kishimoto pour qu'il mette Sasuke en valeur ! (Merci l'arc inutile de retrouver Sasuke, ils ont dû penser qu'ils allaient perdre de l'audience avec ces épisodes inutiles... Ce qui n'est théoriquement pas faux mais de là à forcer l'auteur à faire des chapitres avec Sasuke ki tue tout le monde. Si encore un scénario enroberait tout ça...
Heureusement on a les combats Shikamaru vs Hidan (Précédés par la terrible mort d'Asuma Sarutobi), le combat Kakashi - Chôji - Ino contre Kakuzu (Car à l'arrivée de Naruto ça devient "Je vais te tuer en une technique" - et effectivement ô surprise c'est qu'est-ce qu'il se passe !), le terrible combat entre Jiraya et Pein qui retrouve des accents du début du manga et s'achève tragiquement, ainsi que le très bon combat entre Naruto et Pein qui retrouve des accents stratégiques du début du manga - du moins jusqu'à la transformation de Naruto en Uber Renard - mais la suite est vraiment une surprise excellente avec le revirement politico-pacifiste de Naruto.
Parce que d'année en année, le manga perd de plus en plus l'aspect ninja. Certains combats ressemblent à des combats de DBZ, des déchainements de pouvoirs sans intérêt ni but. Malgré de nouveaux personnages intéressants du côté Sasuke avec sa nouvelle "team" qui est magnifiquement exploitée et menée, on sent un gros relâchement du côté Ninja. Certains combats sont dénués de tout élément en rapport avec l'univers en question, on se demande parfois si le fanatisme de l'auteur pour DBZ ne joue pas en sa défaveur.
Bref la partie 2 diverge grandement de la première par un scénario largement moins bien mené, l'auteur part dans des directions sans interêt ou sans saveur, se conforte à la loi des audiences et des majors, c'est tout simplement honteux, heureusement que certains passages laissent encore à penser que ce manga vaut le coup d'être lus, parce que le seul chapitre 364 a bien failli me faire arrêter tellement c'était navrant.
Mais bon, c'est chapitre 445, je suis toujours là.... à suivre quoi.
EDIT : Après le chapitre 445 : J'ai quelque peu douté avec cet acte de résurrection générale - malgré Kakashi... Mais l'arc qui s'annonce avec le sommet des Kage s'annonce intéressant et très original. Néanmoins, Naruto stagne (Alors que son revirement politico-pacifiste est réel). L'élection de Danzô est un twist prévisible mais très bon, qui laisse entrevoir de grandes possibilités pour le manga.
Article ajouté le Samedi 04 Juillet 2009 à 00h58 |
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