RéGLES FANFICS ECRITURES 2
Orthographe et grammaire
Il est évident que nous ne validerons pas votre fic si elle est illisible. Avant de la proposer, vous devez donc vous relire et vous relire encore, pour corriger le maximum de fautes.
Bien sûr, si vous êtes bon(ne) en orthographe, ça n'a pas d'importance. Mais pour les mauvais, ou les adeptes du langage SMS "slt t ou tu fe koi c kan kon svoi a+ kikoolol", j'ai essayé de bricoler un guide rapide des fautes fréquentes à éviter.
Orthographe d'usage
Ex. : "tempette" au lieu de "tempête"... riez pas ça s'est vu
Utilisez le correcteur d'orthographe de Word. Si vous n'avez pas Word, utilisez OpenOffice, qui est gratuit. Même si le logiciel ne trouve pas le mot que vous cherchez, et ne vous corrige donc pas, il vous signale votre faute. N'oubliez pas de l'activer.
Conjugaison et accords
Là, c'est autre chose. Si vous écrivez "Ils sont arriver" au lieu de "Ils sont arrivés", Word ne verra rien. Pourquoi ? Parce qu'il connaît "ils", il connaît "sont", et il connaît "arriver". L'accord du participe passé, ce satané engin s'en fout royalement. Là, il faut ni plus ni moins savoir sa grammaire. Je vais quand même essayer de répertorier les principales fautes et comment les éviter.
- Pour tout ce qui fait "é" : Remplacez par un verbe du 3ème groupe.
"Vous pouvez" : "ez" car c'est "vous" qui pouvez.
"C'est pour vous montrer" : pas "ez", parce que certes il y a "vous" mais ce n'est pas "vous" qui montrez. On met "er" parce que c'est à l'infinitif : "C'est pour vous FAIRE voir".
"J'ai mangé" : "é" parce que c'est du participe passé. "J'ai vu", "J'ai pris".
- L'accord du participe passé : on va aller vite. Avec l'auxiliaire "avoir", on n'accorde jamais le participe passé. "Elles ont mangé", "é" même si c'est "elles".
Avec l'auxiliaire "être", en revanche, on accorde. "Elles se sont endormies" : "i" du participe passé, plus "e" du féminin et "s" du pluriel, car "elles" est féminin pluriel. Tout dépend du sujet. Peut-on le remplacer par "il", "elle", "ils" ou "elles" ?
Une exception (car sinon ce serait trop simple, vous connaissez la grammaire française...) : "La pomme que j'ai mangée". "ée". Pourquoi ? Tout simplement car lorsque le complément d'objet (j'ai mangé quoi ? La pomme.) est avant le sujet ou le verbe, le participe passé s'accorde. "La pomme" est féminin, donc "ée". Mais c'est moins grave si vous vous trompez là-dessus que sur un cas simple.
Les autres erreurs de conjugaison sont moins fréquentes, je vous invite donc à rouvrir vos vieux (ou moins vieux) livres de grammaire, ou la fin d'un dico.
Ah oui ! A tout hasard, aucun verbe conjugué ne se termine par "et".
Homonymes
Après la conujugaison, voici... les homonymes ! Deux mots, souvent des mots courts, qui se prononcent de la même façon mais s'écrivent un peu différemment... et qui, bien sûr, ont des sens différents. Le secret, c'est de remplacer par un autre mot et de voir si ça "colle".
- a/à : si on peut remplacer par "avait", alors pas d'accent. "Il y a" : "Il y avait", ça existe.
- ou/où : si on peut remplacer par "ou bien", alors pas d'accent.
- et/est : si on peut remplacer par "et puis", alors "et". Si on peut remplcer par "était", alors "est". En plus, la prononciation est différente. "Et" se prononce "é", "est" se prononce "è".
- sur/sûr : si on peut remplacer par "au-dessus de", alors pas d'accent. Si on peut remplacer par "certain", un accent.
- est/ai : si on peut remplacer par "était", alors "est". Si on peut remplacer par "avais" alors "ai". Quant aux divers subjonctifs tels que "aie" ou "ait", demandez-vous d'abord si c'est le verbe être ou avoir ("est" si c'est être), puis regardez dans votre dico comment conjuguer le subjonctif.
- on/ont : si on peut remplacer par "quelqu'un" ou si c'est synonyme de "nous", alors "on". Si on peut remplacer par "avaient" alors "ont".
- son/sont : s'il y a l'idée de possession ("C'est son livre" : c'est le sien), alors "son". Si on peut remplacer par "étaient", alors "sont".
- la/là : si on peut remplacer par "ici" (ou parfois "maintenant"), on met un accent. Dans "celui-là", "celle-là" et compagnie, toujours un accent.
- ta/t'as : s'il y a l'idée de possession ("C'est ta robe" : c'est la tienne), alors "ta". Si c'est "tu as" en langage parlé, alors "t'as".
Pokémon
Veillez aussi à bien orthographier les noms de Pokémon. Nous ne voulons pas voir de "Pikatchu" ni de "Ponita", et encore moins de "Raikaza". Au besoin, vérifiez leur orthographe dans le Pokédex.
La ponctuation
C'est un problème très proche de celui de l'orthographe et de la grammaire, mais nettement plus facile à résoudre.
Majuscules
Comme vous vous en doutez, on met une majuscule en début de phrase, ainsi qu'aux noms propres.
Vous devez savoir qu'un nom de Pokémon prend toujours une majuscule, que ce soit un nom d'espèce (Pikachu, Salamèche), un surnom, ou même le mot "Pokémon". Les noms de villes prennent également une majuscule (Céladopole, Mérouville), ainsi que les noms de région (Johto).
Les noms tels que Centre Pokémon, Ligue Pokémon ou Poké Ball (deux mots !) prennent également une majuscule.
Signes de ponctuation et espaces
On met un espace APRES un point, une virgule, des points de suspension (aucun espace entre les points).
On met un espace AVANT ET APRES un point d'exclamation, un point d'interrogation, un point-virgule ou deux points.
On met un espace AVANT une parenthèse ouverte et APRES une parenthèse fermée, mais AUCUN à l'intérieur : (voici un exemple) si ça ne vous paraît pas clair. Même chose pour les guillemets : "comme ceci".
On ne met AUCUN espace avec un trait d'union, comme dans "peut-être", mais on met un espace après le tiret dans un dialogue.
Lorsque plusieurs signes de ponctuation se suivent et que, par conséquent, plusieurs règles entrent en conflit, on respecte la règle du dernier signe de ponctuation (par exemple, on ne met pas d'espace entre une parenthèse fermée et un point, comme ici).
Des chiffres et des lettres
Je vous rappelle également, sur conseil de ma collègue Urd-sama, que lorsque vous mentionnez des nombres dans votre récit, vous devez en règle générale les écrire en lettres.
Exemple, vous n'écrirez pas :
"Le professeur Chen me désigna 1 table où étaient posées 3 Poké Balls"
Mais :
"Le professeur Chen me désigna une table où étaient posées trois Poké Balls"
Certes, c'est légèrement plus long (et encore !), mais c'est beaucoup plus agréable à lire. En effet, un texte est un ensemble de mots, la lecture est donc plus fluide si les nombres sont eux aussi sous forme de mots. Sinon, on obtiendrait bien vite ceci :
"Dans la chambre de mon rival il y avait 1 lit qui était défait, au milieu d'1 parquet légèrement poussiéreux se déployait 1 tapis magenta qui formait 1 tache carrée sur le sol marron. 1 horloge était accrochée au mur. Mon rival quant à lui se trouvait assis sur 1 chaise devant 1 ordinateur et regardait 1 épisode d'1 série stupide. Il jeta 1 oeil sur moi. c'était 1 garçon de mon âge aux cheveux presque blancs qui portait 1 bandeau vert. Je lui fis 1 sourire, et d'1 clic de souris il mit sa vidéo en pause, avant de m'accorder 1 regard amical de ses 2 yeux fatigués par l'écran."
Plus ce sont des petits nombres que vous écrivez en chiffres, plus l'effet sera troublant. Ici, évidemment, j'exagère l'emploi du "un", ou le chiffre 1 remplace même, au-delà du nombre, l'article indéfini lui-même, puisqu'il est parfois mis pour "une". Cet emploi excessif de "1" peut même passer pour du langage SMS. Même si ce n'est pas le cas des autres chiffres, il faut tout de même les éviter car leur emploi gêne la lecture.
Aussi simple que ça ? Non, évidemment pas. Cette règle, si elle est générale, ne doit pas être appliquée aveuglément, car elle comporte quelques exceptions.
- Les dates : Lorsque le narrateur ou un personnage donne une date, vous ne pouvez pas l'écrire en lettres, ce serait ridicule. Exemple, vous devriez écrire :
"Cela s'est passé en mille sept cent quatre vingt neuf."
Mais comme c'est ridicule, vous écrirez néanmoins :
"Cela s'est passé en 1789."
Pourquoi ? Tout simplement parce que les dates sont toujours citées en chiffres (sauf dans les papiers officiels dont le texte est issu d'une ancienne tradition, comme par exemple les actes de décès ou certains papiers de notaire, mais votre fan-fiction n'est pas un papier de notaire, donc ce n'est pas la question).
Ceci est valable pour le numéro de l'année. Pour celui du jour, c'est moins catégorique, vous pouvez l'écrire en lettres ou en chiffres, avec une petite préférence pour les chiffres, pour cause d'habitude là encore.
- Les nombres cités : Lorsqu'un personnage (ou le narrateur) lit ou cite un papier où il y a écrit (je dis bien écrit, ça ne marche pas si quelqu'un a dit) un nombre, et que ce nombre est vraisemblablement en chiffres (numéro de série d'un objet, par exemple, ou dans le contexte de Pokémon, numéro d'une espèce de Pokémon dans le Pokédex), il pourra être troublant pour le lecteur de le voir écrit en lettres dans votre histoire.
Exemple, vous n'écrirez pas :
"Mon Pokédex affichait : Tortipouss, numéro trois cent quatre vingt sept."
Mais plutôt :
"Mon Pokédex affichait : Tortipouss, numéro 387." ou même "n°387"
- Les nombres longs :
"Le compteur de pas de ma Pokémontre indiquait cent cinquante sept mille sept cent quatre ving dix neuf pas."
Dans le cas de nombres longs à écrire, le lecteur aura du mal à comprendre le nombre s'il est en lettres. Vous écrirez donc :
"Le compteur de pas de ma Pokémontre indiquait 157 799 pas."
Cet exemple n'est pas idéal étant donné que c'est aussi un chiffre cité, mais tant pis.
Attention, nombre long ne rime pas forcément avec grand nombre : vous écrirez "six milliards de millions" plutôt qu'un 6 suivi d'une quinzaine de zéros.
Dialogues
On ne met pas de majuscule aux "dit-il" et autres "s'écria-t-elle". On ne considère pas que c'est une nouvelle phrase. Lorsque la réplique d'un personnage se termine par un point, ce point doit être remplacé par une virgule si vous ajoutez "dit-il" ou un autre verbe de parole après. En revanche, si la réplique de votre personnage se termine par un autre signe de ponctuation (point d'exclamation, d'interrogation, points de suspension), vous laissez ce signe, mais vous ne mettez toujours pas de majuscule à "dit-il".
Toutes les répliques doivent commencer par des tirets, cela permet au lecteur de comprendre au premier coup d'oeil qu'on vient de passer de narration à dialogue. Il existe diverses règles concernant l'emploi des guillemets, il est possible d'en faire tout simplement abstraction.
Le découpage en chapitres
Certains auteurs écrivent leur fic en entier, puis la découpent en chapitres ensuite, au moment de la publier. D'autres prévoient à l'avance où s'arrêteront leur chapitres. Les deux solutions sont possibles, même si la première peut se révéler hasardeuse : en effet, un chapitre doit représenter une unité d'action, de façon à ne pas arrêter le lecteur au milieu d'un match Pokémon, surtout si vous ne publiez la fin du combat que la semaine suivante ! Bien évidemment, découper les chapitres par rapport aux étapes de l'intrigue implique que vos chapitres seront de longueur légèrement inégale, mais essayez de ne pas aller de trois lignes à trois pages quand même.
Une fic comporte au minimum un chapitre, c'est alors un "one-shot". Et il n'y a pas de maximum, mais une fic trop longue devient vite répétitive.
Mais attention ! Sur Pokébip, votre fanfic ne sera pas acceptée si vous la proposez avec un chapitre inachevé... vous devez d'abord finir, le chapitre, et ensuite le publier. Quelle que soit la raison pour laquelle vous ne l'avez pas encore fini.
La longueur des chapitres ? Tout dépend de vous. Il n'y a pas vraiment de limite maximum, même si des chapitres trop longs ennuient le lecteur, qui aime aussi souffler un peu (puisqu'il ne peut pas mettre de marque-page). Comme limite minimum, je dirais peut-être une page Word, mais cela dépend bien sûr de la police que vous utilisez. Bien sûr, la limite ne s'applique pas à un prologue, bien que celui-ci ne doive pas être trop court non plus.
Prologues
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un prologue ? Etymologiquement, ce serait "ce qu'on dit avant". C'est un court (voire très court) chapitre destiné à "accrocher" le lecteur, à lui donner envie de lire la suite.
Le prologue n'est pas obligé d'être en continuité chronologique avec l'histoire. Il peut se passer longtemps avant l'histoire, ou au milieu de celle-ci (un moment fort, par exemple). Il peut aussi se passer du côté des méchants.
Ensuite, l'histoire à proprement parler commence, le lecteur ne voit pas le rapport entre le prologue et le premier "vrai" chapitre, et il a envie de continuer à lire pour le savoir.
Ce qui fait la particularité du prologue, c'est qu'il va rester assez "vague", de façon à rester énigmatique jusqu'à un certain point de la fic, où le lecteur aura l'explication. Si le prologue met en scène les mêmes personnages que le premier chapitre, vous pouvez par exemple ne pas donner leurs noms dans le prologue, pour que le lecteur ne fasse le lien qu'ensuite.
Le prologue est souvent un chapitre à part (le premier) mais vous pouvez aussi le mettre dans le même chapitre que le début de l'histoire proprement dite, en mettant un trait pour séparer. Cette solution est préférable si votre prologue est très court (du type une phrase). Bien sûr, il n'y a aucune obligation de faire un prologue.
Les titres
"Les titres" au pluriel parce qu'il s'agit autant ici du titre de la fic que des titres de chapitres.
Titre de la fic
Tout d'abord, ça paraîtra évident à certains mais pas à d'autres, vous ne devez pas mettre des titres tels que "Ma première fanfic", "Ma fanfic elle est trop bien kikoolol", et encore moins "C'est ici qu'on met les fanfics ?". Pourquoi ? Là encore, originalité. N'importe quelle fic pourrait s'appeler comme ça.
Votre titre doit, bien sûr, être en rapport avec votre fic, sinon le lecteur se sentira trompé. Mais le titre doit aussi montrer que votre fic ne ressemble à aucune autre, et pour cela il ne doit ressembler à aucun autre titre. Ne recopiez surtout pas le titre d'une autre fic, car cela prêterait inévitablement à confusion.
Ah, et aussi ! Les titres les plus courts sont les meilleurs. Deux, trois mots bien choisis, valent mieux qu'une phrase à rallonge.
Et surtout, pas de titres qui dévoilent la fin...
Titres des chapitres
Si vous n'êtes pas doués pour trouver un titre, vous pouvez tout simplement appeler vos chapitres "Chapitre 1", "Chapitre 2" etc.
Sinon... les titres de chapitres doivent bien sûr être en rapport avec leur contenu, mais vous êtes nettement plus libres : dans le cas de la ressemblance avec un autre titre de chapitre, à vrai dire, il est peu probable que qui que ce soit le remarque. Il n'y a pas de "bonne" ou de "mauvaise" longueur de titre non plus.
Relecture et réécriture
Admettons que vous ayez écrit... votre premier chapitre. Vous vous sentez prêt à le proposer à la validation. Cependant, entre le moment où vous finissez d'écrire et le moment où vous mettez votre fic en ligne, il y a quelques vérifications à faire :
- Avez-vous bien choisi et respecté le temps de votre récit ?
- Avez-vous bien choisi et respecté le point de vue ?
- Avez-vous corrigé toutes les fautes d'orthographe, de grammaire, de conjugaison ?
- Toutes vos phrases sont-elles compréhensibles ?
- Etes-vous satisfait de votre style ?
- Votre chapitre est-il assez long ?
- Bref, avez-vous suivi toutes les recommandations que j'ai données dans ce guide ?
Relisez-vous pour vous assurer que tout est correct. Et si ça ne vous convient pas, réécrivez.
Vers la validation
"Comment ? On n'a pas encore fini ?" me demanderez-vous. La réponse est non... mais ne me frappez pas, on y est presque.
Pour mettre une fic sur l'Espace Membre, vous devez lui rédiger une courte description. Cela permettra au lecteur de se faire une idée de votre fic, de ce que ça va raconter.
Bien sûr, la description ne doit pas dévoiler la fin de votre histoire, ni aller trop loin dans l'intrigue (jusqu'au premier rebondissement, c'est bien). La description ne doit ni être trop courte, ni trop longue : quelques lignes.
Vous pouvez aussi ajouter un "disclaimer". Ce n'est pas une obligation, mais c'est conseillé (bien que la pratique soit plus fréquente chez nos amis anglophones).
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un disclaimer ? Le terme vient de l'anglais, il est assez difficile à traduire. Littéralement, ce serait quelque chose comme "non-revendication". Le but est en fait, en fan-fiction, de rappeler que nous écrivons en tant que fans et non en tant qu'inventeurs. Ici, vous direz donc que vous n'avez pas inventé les Pokémon. Bien sûr, c'est inutile, c'est donc une pure question de forme.
Article ajouté le Samedi 31 Juillet 2010 à 17h22 |
2 commentaires
RéGLES FANFICS ECRITURES 1
Maintenant que vous avez précisément votre idée, vous pouvez commencer à écrire. C'est loin d'être la partie la plus facile.
Je parlerai ici de tout ce que vous devez savoir avant de commencer.
Tout d'abord, vous devez savoir que tout récit se compose de passages narratifs (qui racontent ce qui se passe, ce que les personnages font), de passages descriptifs (qui expliquent à quoi les personnages et les lieux ressemblent), et de dialogue (ce que les personnages disent). Il est indispensable qu'on trouve de la narration, de la description et du dialogue dans votre récit, vous ne pouvez pas faire passer un des trois à la trappe. La narration est indispensable, sinon il n'y a pas d'histoire. Même si vous voulez donner le moins de descriptions possible, il doit y en avoir un minimum. Enfin, sans dialogue, un récit devient vite rébarbatif à lire (bien sûr, quand votre personnage est seul, vous en êtes dispensé).
La description
J'en ai déjà un peu parlé tout à l'heure quand j'ai dit que vous deviez vous représenter précisément les personnages, les Pokémon, les lieux. Pour que le lecteur "voie" la même chose que vous (ce qui doit, sauf exception, être votre objectif), vous devez tout décrire.
Bien sûr, ce n'est pas parce que j'ai dit qu'il fallait tout décrire que vous devez ajouter trop de détails inutiles (couleurs du maquillage, des coutures du jean de votre personnage, nom de chaque arbre devant lequel les personnages passent...). Tout cela ne changera pas beaucoup la représentation que les lecteurs auront de la situation.
De même, évitez de vous apesantir sur les personnages secondaires. Plus un personnage, et c'est pareil pour un objet ou un lieu, est important, plus vous devez détailler sa description. Et inversement.
La description des Pokémon est un peu délicate : vous avez le choix entre supposer que tout le monde sait à quoi ressemble, mettons, un Pikachu, et le décrire comme vous feriez pour un personnage qu'on découvre. Pour un Pokémon inventé, en revanche, vous devez absolument décrire au maximum.
Veillez aussi à respecter le point de vue (la focalisation), j'y reviendrai en détail plus tard. Ce que je veux dire, c'est que vous ne devez pas décrire ce que le narrateur ne sait pas (si vous racontez l'histoire du point de vue de votre personnage principal, il ne peut pas décrire les gens qui se trouvent derrière lui, par exemple, parce qu'il ne les voit pas).
La technique de la description à proprement parler... ce n'est pas mon point fort, alors je risque de rester assez vague sur ce sujet.
La façon dont vous décrivez dépend bien sûr de votre style. Sachez seulement que vous devez éviter tant que c'est possible d'arrêter complètement la narration pour décrire quelqu'un ou quelque chose, et vous devez aussi éviter de faire des descriptions trop longues, car cela ennuie votre lecteur qui, bien souvent, veut "de l'action !". Vous devez trouver le juste milieu entre aucune description et une description à rallonge. La description doit aussi être intégrée dans votre récit, au sens où vous devez absolument éviter de faire un chapitre du style :
"Laissez-moi vous présenter nos 460 personnages : Un tel est grand, il a les cheveux bruns coupés court, il a un jean et un t-shirt blanc, il a un Machoc et un Hariyama. Une telle est assez petite, elle est blonde, elle est habillée en rose parce que c'est sa couleur préférée, elle a un Mélo et un Toudoudou..." et allez hop, on décrit TOUS les personnages, même ceux qui n'apparaîtront que pour deux phrases et n'apporteront strictement rien à l'intrigue. Premièrement, ce genre de chose est rébarbatif, et ensuite on confond vite les personnages entre eux. Même la description doit être "vivante".
Bons et mauvais dialogues
Forme du dialogue
Par pitié, EVITEZ les dialogues de types théâtre. Un exemple :
"Pierre : C'est qui lui ?
Paul : Je sais pas.
??? : Bonjour tout le monde !"
Pourquoi il faut éviter ça ? Pour plusieurs raisons :
- d'abord, ce genre de dialogue vous incite souvent à laisser de côté la narration, c'est-à-dire que le dialogue à lui seul va raconter l'histoire. Dans l'exemple ci-dessus, par exemple, on ne comprend qu'un inconnu vient d'arriver que par le dialogue (les personnages ne savent pas qui c'est) et par le fait que l'inconnu soit désigné par "???". Aucune narration.
- de plus, même si vous insérez de la narration dans votre dialogue théâtral (ce qui est une aberration en soi, mais après tout j'ai dit moi-même qu'il fallait être original), ce mode de dialogue enlève la possibilité d'expliquer le ton des personnages, ce qui est très important.
Si on réécrit ce passage correctement, on obtient donc quelque chose comme :
"Un inconnu s'avança devant les deux garçons.
- C'est qui lui ? interrogea Pierre avec étonnement.
- Je sais pas, répondit Paul.
C'est alors que le mystérieux personnage prit la parole :
- Bonjour tout le monde, dit-il"
Vous voyez ce que je veux dire ? Avouez que ça fait moins "figé".
Contenu du dialogue
Votre dialogue doit être réaliste. C'est-à-dire que vos personnages doivent s'exprimer comme quelqu'un de même âge et de même caractère le ferait dans la réalité. Vos personnages parleront donc différemment selon que ce soient des adultes ou des enfants, selon qu'ils soient intimidés, hésitants, ou au contraire très sûrs d'eux...
Pour un enfant ou un adolescent, vous avez donc le droit (et presque l'obligation) de faire des fautes de grammaire dans ce qu'il dit : les "Je sais pas" (au lieu de "je ne sais pas"), par exemple, seront de mise.
De la même façon, vous avez, dans une certaine mesure, le droit au langage vulgaire : "Merde" et "C'est chiant" par exemple. Evitez quand même d'écrire "Putain de connard de chiottes" à chaque ligne, surtout si le personnage qui dit ça n'est pas spécialement énervé contre qui que ce soit. Ca serait exagéré, et donc pas réaliste.
]Les temps de narration
Bien souvent, on voit des fan-fics avec une phrase au passé simple, la suivante au présent, celle d'après à l'imparfait. Désolée, mais non. Il faut choisir.
Présent
"Il trébuche, et se fait mal en tombant. Il ne pense pas que ce soit grave, mais il rentre tout de même chez lui."
Voilà un exemple. Le présent de l'indicatif n'est pas aussi utilisé que le passé, mais on en trouve parfois. Ce temps peut rendre l'histoire plus "vivante" qu'au passé, mais ce n'est pas une condition non plus.
Passé
Je regroupe sous ce terme l'imparfait et le passé simple. En effet, il est impossible d'écrire un récit en utilisant seulement l'un ou seulement l'autre. Si je réécris mon exemple du dessus, cela donne ça :
"Il trébucha (passé simple), et se fit (passé simple) mal en tombant. Il ne pensait (imparfait) pas que ce fût (imparfait du subjonctif, mais on peut laisser le subj. présent "soit") grave, mais il rentra (passé simple) tout de même chez lui."
De manière générale, on utilise l'imparfait pour raconter une action longue ou pour décrire, et le passé simple pour une action courte.
L'inconvénient du passé simple est qu'il est difficile à conjuguer, mais si vous ne maîtrisez pas la conjugaison, vous n'êtes de toute façon probablement pas capables d'écrire une fanfic.
Alors, présent ou passé ? En réalité, tout dépend de ce que vous voulez raconter, de votre narrateur aussi. Si vraiment, vous ne parvenez pas à choisir, réécrivez un passage de votre fic au présent et au passé, comparez, et gardez le temps qui donne le meilleur effet. Mais choisissez bien, car vous ne devez jamais changer de temps au cours de votre fic.
Les points de vue (focalisations)
Le point de vue, c'est justement d'où votre histoire est vue, à travers quels yeux. Cela détermine les informations que vous donnerez au lecteur : si vous choisissez le point de vue d'un personnage, vous ne pourrez pas expliquer au lecteur ce que le personnage ne sait pas. je vais détailler les différents points de vue.
Point de vue interne
C'est-à-dire que vous (et le lecteur par la même occasion) voyez l'histoire à travers les yeux d'un personnage en particulier. La plupart du temps, il s'agit du personnage principal. Vous pourrez donc utiliser la première personne du singulier ("Je") ou la troisième personne du singulier ("Il" ou "Elle"), mais dans les deux cas le lecteur obtiendra les informations, les révélations, etc. EN MEME TEMPS que le personnage qui raconte.
Exemple :
"Derrière moi, un tueur fou à l'air sinistre s'avançait à pas de loup. Il voulait me surprendre et me tuer à coups de couteau, parce qu'il était déprimé."
J'ai choisi la première personne pour qu'on voie plus facilement ce qui ne vas pas. Bien sûr, ce que j'ai écrit n'est pas possible. Deux choses : premièrement, si le tueur fou est derrière le narrateur, celui-ci ne le voit pas, vous ne pouvez donc pas écrire qu'il est là. Vous ne pourrez signaler sa présence que lorsque le personnage s'en apercevra. Deuxièmement, le narrateur ne sait pas que le tueur fou est déprimé, puisqu'il n'est pas dans sa tête. Vous ne pouvez parler que des pensées du narrateur, pas de celles des autres.
Attention : cela n'implique pas que le personnage principal vous ressemble. ce n'est pas parce que vous allez écrire "je" que c'est vous qui vivez l'histoire. Il y a deux personnes : l'auteur (vous) et le narrateur (le personnage). A moins que vous ne faisiez votre autobiographie, mais ça n'a rien à faire sur un site Pokémon.
On peut aussi alterner les points de vue (interne à chaque foisà de plusieurs personnages. Cela peut être utile lorsque vous voulez raconter ce que plusieurs personnages font alors qu'ils se trouvent à des endroits complètement différents. Cependant, vous devez faire en sorte que le changement de point de vue soit visible, sans quoi le lecteur s'y perdra vite.
Point de vue externe
Là, c'est complètement le contraire. Votre narrateur est externe, il n'a rien à voir dans l'histoire. Ce n'est donc pas un personnage, ce n'est personne en particulier. Imaginez quelqu'un qui regarde la scène du dessus, sans comprendre ce qui se passe. Il décrit ce qu'il voit, mais il n'essaie pas de comprendre pourquoi un tel fait ci ou ça. Pour reprendre mon exemple du tueur fou :
"L'homme à l'air sinistre s'avançait à pas de loup vers l'autre, qui ne semblait pas se rendre compte de sa présence".
Ici, vous remarquerez qu'on ne connaît les pensées de personne. Ce point de vue peut être assez délicat à manier, parce qu'on est souvent tenté de donner des informations sur ce que pense tel ou tel personnage.
Point de vue omniscient
Le terme "omniscient" vient du latin. Un narrateur omniscient est un narrateur qui sait tout. Il peut donc connaître les pensées de plusieurs personnages qui se trouvent l'un à côté de l'autre, et donner des informations que les personnages ignorent. Bien sûr, c'est un narrateur extérieur à l'histoire, car aucun personnage ne peut tout savoir. Là encore, imaginez quelqu'un qui regarde la scène du dessus, mais cette fois-ci ce quelqu'un sera un peu comme un dieu : il regarde en sachant tout, donc il comprend et peut interpréter ce qui se passe. Cela vous permet des commentaires du type "Il avait raison" ou "Bien sûr, elle se trompait". Le narrateur omniscient sait tout ce que vous, l'auteur, vous savez : il sait potentiellement comment l'histoire va continuer et finir.
Attention : le fait que le narrateur sache tout ne signifie pas qu'il va tout dire ! Il est donc possible de conserver le suspense jusqu'à la fin, même avec un narrateur omniscient.
Quel point de vue choisir ?
Tout dépend de quelles informations vous voulez donner au lecteur, et à quel rythme. Si vous ne savez pas à l'avance, commencez sans réfléchir, et identifiez ensuite le point de vue que vous avez adopté pour vous y tenir jusqu'à la fin. Changer de type de point de vue au milieu d'une histoire est complètement illogique.
Les figures de style
Maintenant je laisse la parole à ma chère collaboratrice Urd-Sama :
Comme je l'ai promis depuis quelques temps déjà, voici une petite présentation des figures de style utilisée dans le langage écrit en français. Pourquoi une telle présentation ? Et bien en tant que responsable du comité de lecture, j'ai souvent constaté que les écrits que je lisais manquaient de figures de style, qui enrichissent considérablement les écrits, en permettant de donner d'autres sens aux mots, de modifier l'ordre des mots dans une phrases, ou de donner de grands sens cachés à ce de que l'on écrit. Ces figures sont surtout utilisées dans les descriptions, et oui, ces mêmes descriptions que l'on peut trouver très barbantes à lire sont cependant indispensable et, utilisées avec les figures de style, en deviennent plus intéressantes.
Ne voyez pas là une leçon que je vous donne, ni un mépris quelconque. Beaucoup d'entre vous sont sûrement trop jeunes pour connaître et maîtriser ces figures, car non apprises à l'école. Le but ici est surtout de vous faire connaître ces figures de style pour que vous les reconnaissiez, et c'est à force d'en voir qu'on apprend à en faire. D'ailleurs, beaucoup de ces figures sont utilisées dans le langage courant sans qu'on s'en rende compte, vous verrez, c'est très simple !
Cette petite présentation est bien entendue incomplète. Je me suis arrêtée aux figures les plus simples et les plus courantes. Vous en apprendrez (ou avez appris) certainement plus à l'école, mais il était inutile que je m'étale trop. De plus, j'ai fais pratiquement tout de tête, alors pardonnez-moi des fautes éventuelles, je n'ai pas mes anciens livres de français sous la main pour tout contrôler. Bien évidemment, si vous trouvez qu'une figure de style manque, qu'il y a trop, que vous ne comprenez pas bien, bref, toute remarque possible, écrivez-moi à urd-sama@mangaclub.ch et on pourra en discuter. Sur ce, bonne lecture ! Et un merci à Zach pour des corrections d'orthographe et l'ajout de la prétérition.
La métaphore
La figure de style la plus utilisée, et ce, même dans le langage parlé ! Tout d'abord quelques exemples :
- Il a pris ses jambes à son coup
- Une faucille d'or illumine le ciel
- Il avait un esprit brillant
En simplifié, disons que la métaphore prise au sens propre ne veut rien dire (on ne prend pas littéralement ses jambes à son coup) mais il est nécessaire de la « traduire » pour comprendre sa signification. Elle est également utilisée pour décrire un objet d'une autre façon (la faucille d'or représente la lune).
La comparaison
Comme son nom l'indique, elle sert à comparer un objet par rapport à un autre. Exemples :
- Il était chargé comme un âne
- La lune est comme une faucille d'or
- Elle zigzaguait dans l'herbe, tel un serpent effrayé
On reconnaît facilement cette figure de style par le mot de liaison (comparatif) utilisé (le plus souvent « comme », « tel », etc).
L'euphémisme
Cette figure de style est utilisée pour atténuer une expression qui risquerait de choquer.
- Il nous a quitté (pour il est mort)
- Un demandeur d'emploi (pour un chômeur)
L'hyperbole
C'est le contraire de l'euphémisme, elle accentue une expression. On parle d'exagération.
- Mourir de soif
- Briller de mille feux
- Avoir trois tonnes de boulot
Comme la métaphore, littéralement, ces expressions ne veulent rien dire. On peut donc en dire que l'hyperbole est une variante de la métaphore.
La prétérition
Cette figure de style consiste à dire qu'on ne parlera pas de quelque chose pour mieux en parler.
- Je n'ai pas besoin de vous redire l'importance de la ponctualité dans une entreprise et...
- Je ne voudrais pas que tu croies que je n'aime pas ton chapeau mais...
- Je ne citerai pas de noms, mais si Mr Dupont, pour ne pas le nommer, m'entend, qu'il sache que je dirai toute la vérité
Antithèse et oxymore
Elle regroupe dans une même phrase des termes de sens opposé.
- Dans son élan de fureur, son amour repris le dessus
- Certains aiment la nuit comme d'autres vénèrent le jour
- Cette obscure clarté
L'oxymore est simplement une antithèse mettant côte à côte les mots de sens opposé (obscure clarté).
La gradation
Elle se caractérise par une suite d'éléments, qui deviennent de plus en plus forts.
- Va, cours, vole, et venge-nous
- Il pris son couteau, le dégaina, puis trancha
Cette figure de style permet de soutenir la dernière action de la suite d'éléments, et la rend encore plus imposante et importante. Il faut cependant faire attention de ne pas trop utiliser cette figure, sous peine d'alourdir l'écrit.
La personnification
Elle donne à un objet, un sentiment, ou un animal un aspect humain.
- L'énorme machine haletait de toute part (haleter)
- L'habitude venait me prendre dans ses bras, comme un petit enfant.
On peut constater également que cette figure est une variante de la métaphore ou de la comparaison.
Hypallage
Cette figure de style permet d'attribuer des adjectifs qui ne se rapportent pas au mot directement (hum, c'est mal expliqué donc regardez les exemples)
- Le chevalier leva une main vengeresse
- Ce marchand accoudé sur son comptoir avide
Dans le premier cas, c'est le chevalier qui est vengeur mais on rapporte cet adjectif à sa main. Je pense que c'est plus clair maintenant.
Article ajouté le Samedi 31 Juillet 2010 à 17h20 |
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