Objets du désir (Texte Facebook)
Sa journée de travail avait été harassante. Il était dix-sept heures alors qu'il rentrait de son ennuyeux boulot. Sa patronne avait été hystérique et lui avait même collé un rapport aux fesses. Salope. En plus ses collègues sont des crétins.
Il arriva devant sa porte. Un sourire se dessina sur son visage.
-Bonjour chérie. Comment vas-tu ?
Très normalement, l'homme déposa un baiser sur le bois verni de la porte blindée de son appartement. Il caressa doucement la porte.
-Tu es tellement belle aujourd'hui. Tellement séduisante. A croire que tu te passes du revêtement quand je ne suis pas là. Peut-être que ce soir, je... pourrais te prendre comme tu aimes. Par derrière, avec les clés... En attendant...
Il enfonça vaillamment la clé dans la serrure. La porte eut un frisson, il faut dire qu'il s'y prenait bien, le salaud, pour la faire grimper au plafond. L"homme lui adressa un rictus.
-Tu aimes, hein ? T'adores quand je te prends comme ça hein ?
Il ouvrit la porte, enleva ses clés, ce qui fit encore frissonner la battante, passa derrière elle et la ferma.
-Et maintenant, l'apothéose...
Les clés passèrent encore dans la serrure, explorant des coins jamais explorés jusqu'alors et provoquant de nouveaux soubresauts à la porte offerte.
-Tu as aimé ? Moi aussi. C'est toujours un plaisir.
Il quitta son amante repue et alla prendre une douche.
Là encore ce fut l'orgie. Il suffisait de voir cette gourgandine de bouteille de gel douche larguer sa semence dans les mains de notre play-boy qui répandit immédiatement la substance sur son corps afin de s'en pétrir. Il fallait ensuite le voir, joyeux, recevant les écoulements de la douche, frictionnant la tringle du rideau de douche avec passion, s'appuyant de temps à autre contre la peau douce et soyeuse du carrelage aux murs.
Après cette débauche, il retrouva son amie la serviette qui se hâta de lui bécoter la peau afin d'en extraire les liquides superflus. Notre libertin en tira un farouche plaisir, non dissimulé par ailleurs.
Face au miroir, il se montra plus beau que jamais et se permit même de l'embrasser amoureusement, avec la langue s'il vous plait. Cette tendresse déposée, il se brossa les dents, émettant continuellement de petits gémissements de plaisir quand la brosse passait sur ses gencives sensibles. Il serra un peu plus le manche : L'amour c'est un échange de petites satisfactions qu'on s'apporte mutuellement, après tout.
Il fallut ensuite passer l'insolent fil dentaire, qui est bien le seul à explorer notre héros là où les autres osent à peine rêver. Grand plaisir là encore.
Il fallut ensuite passer à la cuisine. Le frigidaire eut droit à une étreinte chaleureuse qui le fit presque fondre. L'homme n'hésita pas une seconde et l'ouvrit, laissant place aux vibrations effrénées de la machine. Il y mit la main qui se couvrit d'une froide moiteur.
Il se mangea une petite moussaka en veillant bien à lécher la cuiller qui en eut pour son argent, la cochonne.
Vint ensuite le moment du living room avec un canapé toujours aussi fougueux. Presque meilleur amant que le lit. Mais il avait quand même ces rondeurs un peu embarrassantes. Notre homme est quelque peu squelettique, voyez-vous.
La télécommande de la télévision était un peu lubrique, cherchant en permanence à caresser l'homme dans tous les endroits érogènes de son corps.
-Nan, pas ce soir, télécommande. Je suis crevé.
On frappa à la porte. L'homme lâcha la télécommande, surpris. Elle tomba au sol et prévoyait déjà de porter plainte pour violences conjugales. Mais lui pourrait porter plainte pour harcèlement sexuel...
Il fallait encore administrer à la porte son traitement à la clé. La serrure en frétilla.
Derrière cette porte, un moustachu noir en tenue de policier. Domino le regarda, surpris.
-Monsieur l'agent...
-Bonjour jeune homme. On nous a appelés pour nous signaler un comportement indécent.
Domino frissonna. Sa colonne vertébrale commença à prendre feu. Sa voisine, boulangère-charcutière le jour et espionne internationale la nuit arriva en peignoir.
-C'est lui, Monsieur l'agent ! Il fait des cochonneries avec sa télécommande !
-Vraiment ?
-Mais non ! se défendit l'épicurien.
-J'ai entendu aussi !
Domino se tourna vers le vieux pervers maquillé bizarre qui promenait son Yorkshire tout en fumant son cigare à poil en peignoir dans l'immeuble.
-Mais non !
-Ah si. Même qu'il crie et que ça fait peur à Croquette ! Hein ma Croquette ?
-Wouf, Wouf !
Le policier n'en était pas à sa première enquête, loin de là. Il entra dans l'appartement et constata les multiples traces des crimes.
-Bon sang, une orgie a eu lieu ici ! Ca sent les rapports sexuels non consentants !
-C'est faux, ma maison m'aime !!
-On l'emmène ! Vous êtes en état d'arrestation pour abus de biens sociaux !
-Non ! Non pitié ! Je veux un avocat !!
-Pour mieux abuser de la cuiller qui vous aidera à le manger ? Bien sûr... Sale pervers !!
La voisine et le voisin prirent des photos qui finiraient sur Facebook. Le yorkshire aboyait tout son saoul alors que le pauvre Domino dût quitter son nid d'amour, laissant ses multiples amants seuls, livrés à eux-mêmes...
Article ajouté le Samedi 12 Septembre 2009 à 13h53 |
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