Une histoire de Lune et de Nenuphar.
Un One Shot de deux pages word, racontant la solitude d'une âme un soir de fête. Laissez des commentaires!
C'était une nuit de fête.
C'était une belle nuit, le ciel était dégagé et la lune était pleine.
C'était une belle fête, tout était parfait et elle battait son plein.
Dans la ville, les gens se promenaient et flânaient, ils regardaient et admiraient, ils riaient et dansaient, s'amusaient et s'enivraient.
Ils s'enivraient des odeurs douces ou entêtantes des fleurs dont la ville était décorée. Il y en avait de toutes sortes, des en papier et d'autres en tissus, des peintes et d'autres sculptées, et bien sûr des vraies de toutes les couleurs et de toutes les senteurs.
Ils s'enivraient de lumières, douces et entêtantes elles aussi, dont la ville s'était parée. Elle émanait de lampions et de guirlandes multicolores, d'écrans géants et de néons, des jouets phosphorescents et des maisons.
Tout ces atouts ne formaient qu'un seul bouquet, dont un feu d'artifice allait être l'apogée.
Et bien sur, il y avait l'eau. L'eau qui était partout.
L'eau qui était le thème principal de tous les spectacles de rues.
L'eau qui jaillissait en jets aménagés spécialement pour l'occasion et coloré par de puissants spots.
L'eau qui avait été mise à l'honneur dans les fontaines enjolivées pour l'occasion.
L'eau qui, ce soir, était sublimée par toutes ces fleurs et ces lumières.
En clair comme en jeu de lumière, Azuria accueillait le printemps à bras ouvert.
Et puis, il y avait cet homme.
C'était un homme très grand, dans les deux mètres. Il était vêtu d'un grand manteau d'un noir ténébreux qui ne laissait rien voir d'autre de ses vêtements, comme si l'ombre elle même le dissimulait. Il avait des cheveux violets aux reflets obscurs. Ils étaient longs, raides et fins, et tiré en une maigre queue de cheval.
Il avait des yeux d'un bleu comme les profondeurs de l'océan, mais le regard sombre.
C'était un homme aussi silencieux que la nuit au milieu de ce tourbillonnement de vie. Mais il ignorait les lumières, seule comptait la lune, la lune aussi esseulée et solitaire au milieu des étoiles que lui, ici, maintenant.
C'était un homme triste qui s'avançait au milieu de cette tornade de joie. Mais il ignorait les rires, seul comptait son cœur devenu trop lourd, il les ignorait, esseulé et solitaire au milieux des humains, ici et maintenant.
Il laissa derrière lui la ville et enfin, il atteignit son but: un petit coin tranquille sur une rive.
Un petit bout de charme supplanté par Dame Azuria dans ses plus beaux atours.
Un simple endroit, à l'ombre de cette effervescence.
En ce lieu ne poussait qu'un saule pleureur, près de l'eau. Et plus loin sur l'autre berge de la rivière, on voyait danser une multitude de lueurs, les mucioles et lumivoles qui fêtaient aussi le printemps.
L'homme au cœur en pleur s'agenouilla sous le saule, et scruta la surface de l'eau. A la lumière de la lune , il distingua ce qu'il était venu chercher.
Il sortit alors un petit pinceau d'une petite besace noire qu'on ne pouvait pas distinguer de son manteau tant qu'on ignorait qu'elle était là, et une petite bouteille d'encre noire. Après avoir trempé son outil dans le liquide, il tendit la main, choisit la plus belle et la plus grosse feuille de nénuphar, et presque en tremblant, y traça quelques signes. Puis il cueillit la feuille souillée et la laissa partir avec le courant.
Une fois qu'il eut terminé, il rangea son matériel et s'éloigna à la hâte, comme s'il avait honte d'avoir commis un acte inadmissible. Il se déplaça parmi les ombres, jusqu'à ce qu'il fut certain d'être assez loin de toute activité humaine.
A ce moment là, son manteau sembla ne devenir plus qu'une ombre qui s'étendit et l'enveloppa totalement, avant de glisser à terre et disparaître dans l'obscurité nocturne. L'homme, qui s'était replié sur lui même, comme mu par un réflexe protecteur, se déplia.
Et il n'avait plus rien d'humain à présent...
Profitant de la lumière de la lune, il s'apprêta à s'envoler pour profiter du doux vent sur sa peau lorsqu'il vit quelque chose au bord de la route.
Une petite chose blanche et tremblotante. Le petit être le regarda de ses yeux rouges suppliants. Il avait l'air gravement blessé.
Un absol.
Un absol très jeune. D'après les légendes humaines, ces pokémons là portaient malheur, et ce jeune en avait fait les frais. Visiblement, il avait reçu de violents coups sur tout le corps, et avait été abandonné sur place.
Mewtwo se baissa et ramassa la petite créature. Il était vraiment tout petit dans ses bras.
Il se téléporta, emmenant avec lui l'infortuné pokémon.
Il réapparut dans un temple en ruine. Sur le seul mur encore debout, une grande fresque était à moitié effacée par les temps, résistant vaillamment à celui qui court et bravement à celui qui tempête. Au dessus, s'élevait une inscription en alphabet antique. Les humains appelaient ces lettres étranges aux pouvoirs surnaturels des zarbis.
Il racontaient une légende des temps anciens. Une légende depuis longtemps oubliée, sur une déesse lune...
Sur la rivière, la feuille de nénuphar divagua, emportée par l'onde et le vent. A la lumière lunaire, les signes qui y étaient inscrits semblèrent luire faiblement l'espace d'une seconde. Des signes qui ressemblaient curieusement à ceux qu'on voyait dans le temple...
Mewtwo regarda le petit pokémon qui, roulé en boule, s'était à présent réfugié dans le monde des rêves. Les blessures physiques qu'il avait reçu guériraient plus vite que celles qui s'étaient gravées dans sa mémoire.
Et il prendrait soin de lui, de ce petit être qui, comme lui, avait désormais le cœur meurtri par des humains. Il le protégerait. Ils apprendraient ensemble.
Désormais, le pokémon psy n'était plus tout seul, enfermé dans sa solitude sans aucune âme pour le réchauffer.
La seule inscription qui restait de la légende sur le mur disait:
« Lorsqu'on écrit son vœu sur une feuille de nénuphar par une nuit de pleine lune, alors, il se réalise. ».
Sur la feuille, l'eau commença à effacer l'encre et les zarbis inscrits dessus disparurent, ainsi que le message qu'ils véhiculaient: « AMI ».
Article ajouté le Dimanche 06 Septembre 2009 à 16h10 |
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