Emotion
31 juillet, 2h22 du matin.
La course est effrénée. J'écris sans cesse. Uniquement là dessus. C'est rapide. Intense. Bon. Ca me rend... Heureux d'écrire ça.
C'est mon nouveau fils. Il s'appelle Etienne Smirnoff. Il a trente ans. Trente ans et son père, moi, en a 21. Je sais ce que vous pensez. Je m'en moque. Etienne est mon fils de coeur. Je l'ai adopté. Quoi que vous en disiez il est ma chair, mon sang et le fruit de mes entrailles.
Parfois il est drôle. Parfois carrément méchant. Je le traite avec soin, plus que les autres. Je veux que son histoire dure, qu'elle soit cohérente, juste, majestueuse, belle, poétique, longue.
Je veux ce qu'il y a de mieux pour lui.
Avoir un fils plus vieux que soi, c'est avant tout avoir pour enfant un homme qui pourrait être un oncle. Un enfant mature, grand, qu'on ne voit pas grandir mais qu'on aide à avancer dans la vie. Cet enfant plus vieux que soi retient notre attention car, quand les enfants grandissent si vite, on ne peut que les admirer et les voir toujours comme les bébés qu'ils sont au départ.
J'écris les chapitres de la vie d'Etienne à l'avance. Là, j'en suis au 29ème dans l'écriture.
Larmes.
Le contexte est simple : Fin de saison en 2 parties. Intensité scénaristique à son comble. Et soudain une scène anodine... Et là je fonds en même temps qu'Etienne. J'écris qu'il pleure et je pleure avec lui, à chaudes larmes. En gémissant comme un nouveau né. Trop de liens... Trop d'amour, j'ai donné à ce fils que peut-être je n'aurais jamais. Ce fils de 9 ans mon ainé... Ce fils que j'aime voir aimer, comprendre, appréhender, insulter, réprimander, batailler pour ses principes... Ce fils qui a perdu, et qui cherche à retrouver...
Le 31 juillet à 2h22 du matin, moi, Domino, car en ce bas monde et pour lui je ne suis qu'un pseudonyme, une caricature de moi-même, j'ai pleuré avec mon fils, car il venait de subir un choc terrible. Un gros choc. Et, peut-être parce que cette histoire est quelque peu... autobiographique, d'un certain point de vue... Ca évoque l'école, quoi... Eh bien j'ai ressenti sa peine. Et c'était dur.
Et pourtant, il faut avancer, il faut finir...
Parce que c'est lui
Que c'est ma mission
Et que sinon, nous ne nous séparerons jamais
Et il ne prendra jamais son envol
Je ne voudrais pas lui couper les ailes...
Domino.
Article ajouté le Jeudi 31 Juillet 2008 à 02h50 |
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