Mon avatar Cowboy-Bebopesque a fait son temps. Je voulais le remplacer depuis quelques mois déjà, mais j'y ai trop réfléchi et rien produit ; mon perfectionnisme me rend très crucial le moindre détail insignifiant comme celui-ci (vous comprenez mieux que j'en fasse un article ?).
Trois heures. Il m'aura tout compte fait trois petites heures pour trouver l'idée et la réaliser. Mon rythme de dessin est toujours aussi régulier depuis le début de l'année, mais mes pics d'énergie toujours aussi erratiques.
Je me plante très souvent au passage à la couleur. La faute à ma sale manie consistant à expérimenter et brûler les étapes au lieu de parfaire lentement une technique rôdée. Énormément de mes crayonnés finissent inachevés ou à la poubelle à cause de ça.
J'ai pris mon temps et mon courage à deux mains sur ce dessin. Pour ne pas épiloguer et involontairement attirer votre œil sur des imperfections, je mets enfin en place des résolutions vieilles de plusieurs années et il n'y a rien de plus encourageant.
Trève d'auto-analyse, envoyons le bouzin, et ce avec beaucoup trop de difficultés sur l'emploi des balises. Cadeau post-scriptum : le troisième des premiers jets de la fic en travaux.Quand il observait les Hautes Terres Sauvages, David était surtout saisi par l'infinité de ses reliefs. Ce troupeau de montagnes décapitées aux plaies de grès noir encore ruisselantes lui étaient un ravissement renouvelé à chaque bouffée d'air glacé. Elles n'avaient rien de comparable aux chaînes montagneuses de Kalos, par la hauteur ou la végétation. Elles étaient d'ailleurs à peine des montagnes, mais David, en fier Galarien, avait appris à s'en contenter.
Il n'y avait jamais vu les traces de pas laissées par un géant, comme l'imageaient les légendes trop connues. Les massifs n'avaient pas été soulevés par le terrassement des titans, pas plus que les vallées et les lochs n'esquissaient la démesure de leur trajet. David était attaché au folklore depuis toujours. Ce n'était pas un désenchanté rationnaliste, mais malgré les efforts et les dires de ses ainés, tel ne fut à aucun moment son point de vue.
Les Hautes-Terres étaient de très vieux sommets cramoisis, que l'érosion avait rattrapé avant qu'ils ne parviennent à leur pleine majesté. Un potentiel de culminance formidable totalement lessivé. Depuis l'enfance et jusqu'à sa mort, David n'avait vu et ne verrait jamais en ces géants que des morts pétrifiés, tombés en pleine course vers les cieux.
Il se leva du capot de sa voiture déjà refroidi. Le jeune homme restait impassible aux bourrasques mordantes qui lui battaient les joues, imitant en cela les Tauros et Écrémeuh hirsutes qui pâturaient aux alentours. La contemplation silencieuse qui durait depuis son arrivée lui apparut tout à coup comme un dérobement un peu facile. Le jeune homme se regarda les chaussures, et la même crampe le ressaisit immédiatement au ventre.
L'idée de se mettre en marche sans réfléchir lui vint tandis que ses bottines l'avaient déjà lancé sur le petit chemin de terre battue. Son regard restait détourné vers le paysage offert par cette crête arasée, seulement guidé par le bruit de ses semelles. Les masses convulsées des Hautes-Terres fourmillaient encore de superbe à mesure que son pas rapide dévoilait des angles de vue nouveaux. Au loin, Kickenham était à peine discernable derrière la brume. En d'autres moments, cela aurait pu lui être rassurant.
Le son creux d'un dallage lui indiqua bien vite son arrivée.
En haut de la colline, à la façon des fortins médiévaux sur les sommets alentours, un complexe de béton blanc se dressait. David en poussa la porte.
À l'accueil, le même réceptionniste, jeune homme svelte aux traits creusés, le salua du même « bonsoir ». Il passa des secondes étirées avant que David n'atteigne le comptoir.
« Je viens pour Galahad. » articula-t-il avec un rictus poli.
« Attendez là. » lui répondit le réceptionniste en glissant vers un escalier qu'il gravit quatre à quatre.
"Pour une section moins creuse." Kibouille 2022.
Article ajouté le Samedi 15 Janvier 2022 à 03h18 |
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