Souvenirs
Reah regardait à ses côtés. N’y avait-il pas quelqu’un, juste là, il y a une seconde encore ? L’immortelle jeta les yeux aux ciels, pestant encore une fois qu’on lui rendit ces minutes et ces heures volées à sa mémoire entre chaque battement de paupière. Un long soupire alors que la jeune femme étire ses bras au plus haut, fatiguée, avant de les laisser à nouveau tomber. Il n’y avait personne d’autre sur le vieux banc de bois. Il n’y avait personne d’autre dans le parc tout entier, vraiment. Seule la sorcière, la lumière faiblarde de quelques lampes à huile au bord du chemin, attaquées par des nuées de papillons de nuit, et les bruits d’une vie nocturne, au loin.
Personne ne passait par ici, à la nuit tombée. On racontait que le coin de verdure au milieu de la ville était hanté, et même les falotiers rechignaient à y travailler. Alors on proposa de doubler la paye de celles et ceux qui osaient y aller, puis de la tripler. Pendant un temps, même, on abandonna complètement l’espoir de protéger le parc des ténèbres, mais l’arrivée aux commandes d’un nouveau directeur de l’éclairage public, sous les ordres de la duchesse, força les allumeurs de réverbères à reprendre leurs postes.
Les histoires parlaient d’une silhouette blanche, vaporeuse, qui errait entre les arbres et chantait sans arrêt quelque complainte aux lunes dans une langue étrangère. Elle apparaissait à la tombée du soleil, comme le ciel se teintait d’orange et de rose, et ne disparaissait qu’au retour des premières lueurs du jour.
Reah n’y croyait pas. Les fantômes du parc savaient les efforts des vivants, et n’osaient jamais les importuner seulement par malice. Et bien qu’ils ne fussent pas les plus loquaces, aucun d’eux ne rapporta l’existence d’une telle apparition. La sorcière leur faisait confiance, bien plus qu’à ces journaux qui cherchaient par tous les moyens à vendre leurs torchons. Alors, sans crainte, elle restait assise, et profitait du silence, du vent frais et de la lumière apaisante des flammèches sous le verre.
Fatiguée, blafarde, les cernes creusées, cachées sous une couche de poudre, mais incapable de trouver le sommeil, Reah continuait d’observer les étoiles. Comment trouvaient-elles la force de briller, soir après soir, de tous leurs feux sans jamais faiblir ? La vie là-haut était-elle si passionnante ? Les questions se bousculaient dans l’esprit de la jeune femme, emmenant avec elles les vieux démons qui hantaient ses rêves autrefois, et ses nuits blanches aujourd’hui.
Pour se ressaisir et pour les chasser, elle entonna machinalement quelques vers d’une chanson qu’elle et sa sœur chantaient sans arrêt, avant. Les mots s’élevaient dans le silence, portés par la douce voix de la sorcière, tremblante d’une indicible tristesse, comme les rimes invoquaient aussi les souvenirs d’une époque bien lointaine, qu’elle se retrouvait souvent à regretter.
Et, alors que les diables s’en allaient retourner dans les recoins de son esprit, une seconde voix vint se joindre à celle de la sorcière. Une voix d’homme, forte, trahissant le grain d’une vie abîmée, mais aussi tendre et réconfortante. Une voix familière, que Reah ne reconnaissait pas mais qui dansait avec la sienne, naturellement, en un ballet enivrant.
Bientôt, une silhouette s’échappa des ténèbres pour entrer dans le territoire des réverbères. Une forme pâle, plus blanche encore que la peau cadavérique de la sorcière, s’avançait vers elle calmement.
“Et alors qu’aujourd’hui j’y pense
Mes rêves et leur absence
Quand le matin et moi nous somme levés
Pour où m’ont-ils donc quittés ?”
***
Uh, c'est pas grand chose mais c'est toute l'énergie que j'avais ce soir. Ça devra faire l'affaire. Il est l'heure de se reposer, c'était une grosse semaine et il s'agirait de pas la finir à l'envers. Si ça vous botte je vais jouer à des trucs en live demain soir, je posterais surement le lien sur mes socials (ça sera dans la langue de Jay-Z donc j'entraîne mon accent t'as vu) demain. Idéalement j'aimerais bien transformer ça au fil du temps en stream d'écriture, de world building et de game design, parce que c'est des trucs que je kiffe et que j'aimerais bien partager. Ah, ça sert à rien de tirer des plans sur la comète, on verra bien comme ça se passe demain avant tout.
Enfin, c'est tout. Prendez soin de vous, des bisous.
Article ajouté le Jeudi 30 Septembre 2021 à 22h46 |
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