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Sartori in Bourg-Trésor
de Kibouille

                   



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Intégration Volcanique #16
Chapitre précédent, de la ravissante LunElf

« Hey ! Lâche-là sale bê… »

Le cri paniqué du guide des arènes mourut au fond de sa gorge, dissous par un soudain regain lucide qui le pétrifia. Son regard aggravait encore son étreinte sur le monstre élancé face à lui, qui les pattes encastrées dans le goudron restait sur la défensive, dans l’attente des premiers états d’âme adverses pour bouger.

« Dwight, c’est… espèce de salaud… » crachota Guido en compressant une éraflure qui parcourait son bras gauche.

Le Zoroark étouffait de plus belle dans les cendres, et des tremblotements déments se saisissaient de ses membres roussis. Comment pouvait-il savoir ?
Son masque s’effritait en un crissement horrible ; être découvert par Auguste était encore rassurant, mais Guido, et Rose… désemparé, il geignait en son cœur qu’elle ne l’eut encore point dévoilé, qu’elle ne pense qu’à un rêve…

D’ordinaire stoïque et peu enclin à la parole, l’homme était devenu furieux, bouillait de mépris, de frustration. Du quadragénaire serviable et avenant, le reflux chimérique s’était extrait, comme si, à la manière du volcan, des années d’impulsivité proscrite refaisait surface dans des gargouillis terribles.
Humain, Guido l’était redevenu à l’excès. Il frappa du pied sur l’asphalte tout en laissant sa hargne exploser en des moulinets fous de ses bras meurtris. Un long soupir interrompit ses spasmes, précédant une voix grave, acariâtreté mélangée à un magma d’adrénaline.

« Ah, tu veux fuir maintenant ?! En te voyant, j'ai bien cru à un vrai pokémon, mais avec cet Arcanin qui te suis, elle dans tes sales pattes, et ce regard pitoyable, tout s’explique… oui, tout s’explique désormais ! Tout ce temps aux basques du champion, à papillonner autour de la petite secrétaire, à errer comme une bête dans ce petit logement, à tripoter comme un débile les objets trop humains pour toi, crevure ! Tu peux être fier, oui ! Trèèès fier de toi ! Tu as réussi à tous nous berner, à nous prendre pour des imbéciles durant des mois, des mois ! Et Auguste t’avait même dans ses bonnes grâces, petit salopard ! »

Le jeune imposteur eut envie de courber l’échine, s’incliner, s’étendre piteusement au sol pour fondre en larmes. D’une œillade fuyarde, il cherchait fébrilement un endroit, non pour se défaire du Guido prédateur, mais pour y pleurer. Déverser le fardeau qui brûlait ses épaules le fit décrocher des diatribes caustiques du second d’Auguste, et mut malgré lui ses pattes lentement, pour reprendre la direction de l’océan.

« Arrête-toi, ordure ! le stoppa l’homme mûr, un morceau de poteau calciné dans son poing. Tu comptes te carapater avec elle, nous voler un esquif et partir assouvir tes pulsions ! Lâche-là, sale monstre ! »

Au pas mesuré d’un prédateur, Guido arriva à hauteur du Zoroark qui timidement recouvrait de son corps son amie, feignant de la protéger en tremblant.

La main de l’homme se tendit vers son épaule, faussement conciliante, pour empoigner l’articulation fondue et la secouer violemment. Dwight se défendit du peu d’ardeur lui collant encore dans les entrailles, mais chancela quand un vicieux coup de bâton heurta sa jambe roussie, l’amenant dans la poussière avec sa protégée.

En tombant, l’illusionniste parvint à agripper la jambe de son tortionnaire dans un élan de hargne, et l’entraîna au sol dans un gémissement enragé.

Une vive douleur saisit le jeune imposteur au bassin, se loge dans l’os en explorant la chair alentours. S’appuyant difficilement sur ses bras, il constata un morceau aiguisé de roche percer sa hanche, et se loua de l’avoir reçu en lieu et place de Rose.

L’angoisse lui déchira de nouveau le cœur lorsqu’il réalisa que la jeune femme n’était plus entre ses bras, et une inquiétude encore plus forte lui vint lorsqu’il l’aperçut à genoux à quelques mètres.
Sa frêle silhouette tiubait dans les voiles de feux de l’île incendiée, tremblait à la moindre exhalaison soufrée des cendres qui frappait sa peau meurtrie.

Ses yeux s’ouvrirent, et un univers réapparut à Dwight, y trouvant malgré la fatigue, la douleur et la panique qui les cernaient un incommensurable espoir.
Dressée sur ses jambes grelottant rythmiquement sous des spasmes dolents, la jeune femme regarda sans un mot autour d’elle, perdue entre le ciel d’encre balafré de flammes et l’odeur capiteuse du béton fracturé... lorsqu’enfin elle croisa l’œil bleui du Zoroark, cet espérance qu’il avait ressenti mourut prématurément.

Le fard de la honte recouvrit la face de Dwight, se mêla aux touffes de poils noirs et à la chair à vif partiellement calcinée en une étreinte qui l’étouffait, comme s’il surgissait là de l’enfer de l’archipel, le fruit ordurier du volcan.

Il ne put pleinement appréhender la nature du regard. Etait-ce là désillusion, compassion rebutée, simple coup d’œil absent… son visage redessiné par la crainte noyait toute haine ayant pu transparaître.

« ROSE ! Ecarte-toi de ce monstre ! » lui vociféra Guido à peine debout.

Une détonation retentit une énième fois, ceinturant le volcan d’une trainée rouge sur toute sa circonférence.
« D-Dwight… murmura sans bouger la jeune femme, sortie semblait-il d’un long rêve.
- Laisse-le au sol, ne t’avise pas de le relever ! Il nous dupait depuis le début, il simulait une forme humaine ! Et maintenant son instinct de charogne veut le faire survivre : il nous tuerait pour cela ! Rose ! »

Le guide des arènes avançait malgré les secousses de la terre, tendait sa main vers la demoiselle en lui signifiant de détourner le regard du Polymorfox gisant à terre. Or Rose, écartelée entre le feu et la terreur, dardait ses yeux nus sur l’amas de fourrure sang et encre à bout de force, au souffle sans cesse plus difficile et constellé de brûlures.

« Nous… nous le savions tous les deux, Auguste et moi ! cria-t-elle comme elle le put.
- Qu’est ce que tu dis ?!
- Dwight est un pokémon, oui ! Nous… nous étions dans la confidence pour lui éviter le rejet ! Nous ignorions son but, mais s’étant trahi tout seul, nous ne pouvions douter de sa bonté et de sa sincérité à vivre parmi les humains !
- Tu ne sais pas ce que tu dis ! C’est un intrus, un parasite ! S’il tenait tant à vivre parmi les humains, pourquoi n’est-il pas resté sous sa forme et laissé apprivoiser par un dresseur ? Il te ment, il cache sa vraie nature ! Pourquoi à ton avis ?! POURQUOI ?! »

Rose eut un bref mouvement de recul, cramponna son ventre de ses doigts écorchés. Elle chercha plusieurs secondes les yeux de son ami, de cette bête souffrante paraissant sortie d’une lutte infernale, et l’incompréhension ruisselait sur son visage en autant de perles amères.
Dwight, lui, ne cherchait plus son regard, et l’air résigné ne montrait ni désespoir ni larmoiements. Il dissipait l’idée de tout coup bas, déposait au sol sa candeur comme si celle-ci était une arme. Il voulait, non, il devait être châtié.

« Ecarte-toi maintenant : je l’assomme et on s’en va en vitesse. Tu te sens capable de courir ? »

Tandis que ces mots heurtaient l’oreille de la jeune femme, Guido brandit d’un seul bras le morceau de pilonne électrique au dessus du pokémon, lequel exposa calmement la nuque. L’image apparut à son tour, frappa Rose comme une gifle.

Ses amas de pensées confondues se heurtaient, ballotées par les frissons de ses muscles et le feu sporadique de la montagne qui grillait sa rétine. Son corps se raidit entièrement dans une douleur singulière ; elle voulut fuir, se réveiller et quitter ce chaos de lave et de vacarme...

L’homme abattit froidement son arme, quand un choc le heurta à la hanche droite, faisant basculer le ciel et les ruines. Un son résonna puissamment dans son crâne, puis l’obscurité s’abattit.

Guido était étendu à terre, sa tête ramenée vers son torse par un cou disloqué. Surpris, Dwight se releva comme il put, ignorant le fragment de pierre qui se mouvait dans son bassin…

Rose ceinturait le corps inerte, le visage crispé. Couverte de suie, elle se redressa difficilement, puis d’une vigueur désemparée, tendit sa main délicate au Zoroark.

« Il ne devrait pas pouvoir nous poursuivre. C’est le moment ou jamais, suis moi ! »

Ultime Chapitre, par Flageolaid
Article ajouté le Jeudi 04 Octobre 2018 à 22h33 | |

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