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Bonjour les hirondelles, bonjour les demoiselles !
de Reshini

                   



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Une fic.
J'ai écrit un truc vite fait en 1h et quelques je dirais. Je fais jamais ça d'habitude mais j'avais une idée. C'est davantage un "exercice littéraire", même si je ne dénigre pas forcément ce que je fais.

Âpre.

- Super, me voilà à Mauville ! Je vais me rendre à la Tour Chétiflor, c'est un endroit génial apparemment !

Un nouveau gamin est en ville, je l'aperçois de ma fenêtre, stores entreouverts. On l'entendrait beugler à des lieues d'ici. Faut dire que cette ville est aussi bruyante que la pluie battante du mont Abrupt, à Sinnoh. Cette fenêtre est la seule ouverture qu'il me reste entre le monde extérieur et moi, j'espérais voir quelque chose de charmant, aujourd'hui. M ais non, et ce sera encore comme ça pour les centaines de jours à venir.

Je déteste ces mioches, ces rejetons, ces bâtards non-désirés, qui dès sortis de leurs couches, vagabondent, au grand dédain des parents, dans les villes et les régions, à pied, à vélo, en oiseau. Ils vont, ils viennent, ils se ressemblent tellement tous. Eux-mêmes ne le savent pas, ils sont les derniers au courant, ils se pensent les seuls et uniques. Comme si la profession de dresseur n'était pas déjà assez surfaite. Je déteste cette engeance. Voilà pourquoi je suis seul. Parce que je serai mort avant d'être un dresseur.

Etre dresseur est le rêve de tout à chacun, notre société entière repose entièrement sur le fait de mettre en boule des créatures vivantes. Je n'ai rien contre ça, ce n'est juste pas ma passion, pas ma vision des choses. Mais comment ne pas avoir cette vision des choses dans une société fondée sur ce principe ? Existe-t-il seulement un autre métier qui vaille le coup aujourd'hui ? Je veux devenir écrivain.

C'est l'automne en ville, je le vois depuis mes stores. Les feuilles mordorées jonchent le sol pavé des rues, les feuilles tachées de café jonchent le sol pas lavé de ma chambre. Comme des boules de fleurs séchées, le moindre coup de vent disperse tout dans la pièce. Si vous saviez comme je gâche du papier pour rien. Je n'ai qu'à être dresseur, je serai utile comme cela, n'est-il point ? Je n'ai pas besoin de ces Pokémon, ces animaux qui font le café. Si j'avais besoin d'une nouvelle cafetière, je l’achèterais. Qu'ils se le fassent pour eux, moi je n'ai pas envie de dépendre d'eux.

Mais pourquoi les gens veulent dépendre d'eux ? Je me sens seul, si vous saviez. Seul de voir la vie au-delà de ces créatures magiques, fantasques mais réelles. J'ai coupé les ponts avec ma famille, gérants d'une pension. Je suis venu dans ce trou paumé afin d'y être serein, mais ce n'est qu'un village de basse campagne, les gens sont plus sots qu'une cruche. Entre les habitants septagénaires et les mômes n'ayant même pas le quart de mon âge, je me sens pris dans un étau. Et tout me fait chier. Rien n'est inspirant. Rancoeur quand elle me tient.

Je me rappelle de ce jour où je suis resté livide face au lit vide. Vide de toute trace d'elle. Vide de toute affection. Vide. Elle est partie pour s'accomplir dans sa profession d'éleveuse, pour qui les Pokémon sont tout dans sa vie. Elle ne peut pas avoir plusieurs vies, celle avec moi était de trop. Elle ne saura jamais que j'aurais vécu mille vies pour seulement l'effleurer. Mais elle doit s'accomplir, être quelqu'un, être avec ses Pokémon, elle qui en est si dépendante, elle est partie loin de moi qui étais si dépendant d'elle. Si elle était un Pokémon, je serais devenu Maître Pokémon pour la combler. Mais elle doit s'accomplir, gravir les échelons de la réussite, comme si Maslow pouvait mieux la connaître que moi, qui l'ai toujours connue. Je m'enferme tout seul dans une boucle, j'en reviens toujours à elle de toute façon. Elle doit s'accomplir. Moi je dois remplir le creux qu'elle a laissé.

Je tourne en rond toute la journée, je suis un imposteur qui prétend écrire, c'est faux, il faut que j'arrête mon cirque. Je n'écris que pour me plaindre, j'excelle dedans. Je tourne en rond dans ma chambre, dans mes phrases, tout le jour durant, à croire que j'essaye d'imiter la Terre. Mais je ne serai jamais utile en tournant en rond, moi. Si je pouvais seulement avoir l'audace d'écrire autre chose qui ne parle pas de moi. Quelque chose de grand, quelque chose de faramineux, quelque chose qui imagine un monde sans Pokémon, sans toutes ces supercheries, sans tout cet engouement de folie, un monde où on pourrait aller dehors et s'allonger dans l'herbe et dormir. Mais comment pourrais-je inventer toutes ces nouvelles couleurs, moi dont l'âme n'est que mauve ?

Je suis fatigué, je vais sortir attraper un Pokémon.
Article ajouté le Jeudi 29 Mars 2018 à 13h00 | |

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