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Emmenez-moi au pays des merveilles
de Owl-san

                   



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Des fois ça m'arrive de faire des trucs constructifs
Sisi c'est vrai. Hier soir j'ai écrit un peu, un texte à remettre dans le contexte d'un RP bien précis. Toutefois je précise que même en dehors de ce RP, peu de choses changeraient. (Et surtout pas la superbe émotion négative que le texte véhicule, merci Jojo)

/!\ AVERTISSEMENT /!\ Le contenu peut se trouver choquant, ou du moins très noir. Si vous êtes susceptibles d'en être affectés négativement après la lecture, retenez-vous de lire ou ne vous plaignez pas par la suite. Merci. (et désolée)

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L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Tu l'entends. Ses pas. Ces pas, tu les connais, tu les reconnaîtrais entre mille. Tu les as trop entendus, tu les connais par coeur. Tu sais que c'est lui, tu le sens, c'est tout.

La clef sur la serrure, la poignée baissée et relevée, la porte poussée, un courant d'air. Un arrêt, un silence. Et puis :

«Qu'est-ce que tu fais chez moi ?», articule-t-il, froid. Il a oublié de rajouter «petit con», mais tu l'entends tout pareil, tu sais mieux que personne à quel point il le pense.

Rien que le son de sa voix dans ton dos te glace le sang, tu t'immobilises, tu te crispes. Sa voix te lacère, te transperce, telle une lance de glace. C'est idiot, car quand tu veux, tu as la même. La même. Et tu te tais, tu comptais partir de toute façon. Partir, car tu voulais l'éviter. L'éviter plus que tout. C'est pas ton jour de chance.

«Je t'ai posé une question.» Un ton un peu plus irrité. Plus pressant, plus stressant. «Réponds.» Plus strict, aussi. «Strict», pour ne pas dire «menaçant». Parce que ça ne l'est pas encore, ça pourrait être pire.

Et pourtant, un frisson zigzague déjà sur ton échine, comme un cafard, comme un mille-pattes dont tu sentirais chacun des pas. Tu déglutis. Tu n'as pas à lui répondre, tu n'as pas à lui répondre. Cet homme, il n'a plus aucune autorité sur toi, il n'a plus aucun droit de te forcer à répondre, c'est fini, c'est fini tout ça. Et tu ne bouges pas, tu lui tournes le dos — le voir ne ferait que resserrer un peu plus le dégoût autour de ta gorge, comme une ceinture, comme la corde d'un pendu.

Il bouge, il pose une affaire ou deux, et tu l'entends qui s'approche. Ça va mal aller, ça va mal aller.

«J'ai dit : réponds.» Plus froid, plus froid, toujours plus méprisant.

Tu n'as pas bougé, pas un mouvement, à peine une respiration. Maintenant il est juste derrière toi. Tu sens son aura écrasante, mais tu ne veux pas sortir la tienne comme tu le faisais. C'est fini maintenant, cet homme ne fait plus partie de ta vie.

Il crache : «Sale gosse, comment j'ai pu t'élever comme ça.» Haineux.

Haineux, autant que toi, plus, moins, tu sais pas, mais qu'est-ce qu'on s'en fiche. Tu sais juste que c'est réciproque — sûrement votre seul point commun. Et qu'est-ce que tu aimerais t'en débarrasser, qu'est-ce que tu aimerais ne plus jamais avoir à ressentir ça, ce sentiment qui pèse sur ton ventre, qui te cloue la gorge, qui te colle comme une semelle sous une chaussure. Mais forcément, quand tu vois que le monde est fait de types comme lui, pas possible. Pas possible.

Tu sursautes : il t'a touché. Il t'a agrippé l'épaule, pour que tu te retournes, pour que tu le regardes quand il parle, c'est le respect minimum, ça. C'était brusque, c'était pas contrôlé, tu t'es vivement dégagé, et tu as lancé :

«Ça te regarde pas. Je m'en vais, de toute façon.» Ta voix a tressauté, même si ça ne l'a pas empêchée d'être extrêmement sèche.

Il n'est toutefois pas de ton avis, et il te retient. Fermement. Tu maudis sa poigne si forte. Puis tu déglutis, encore, encore, ça si ça pouvait dénouer ta gorge. C'est que ça fait mal.

«Non. Tu pars pas sans que je sache ce que tu fabriquais chez moi, sale petit con.» Ça fait mal... «C'est bien toi qui t'es barré, alors tu fous plus les pieds ici, c'est tout. Je croyais que c'était clair, mais t'es encore plus abruti que ce que je pensais.»

Tu supportes. Tu ne veux plus de conflits, alors tu ne répliques pas. Tu supportes, en silence. Il renforce son emprise sur ton bras et ça fait mal. Tu connais la suite, tu la connais que trop bien. Tu veux l'éviter mais tu sais que ce sera peine perdue.

«Jean-Marie

L'entendre de sa bouche est toujours aussi désagréable, tu sens tes cheveux se hérisser sur ton crâne. C'est sa faute, sa faute, si tu détestes ton prénom, c'est parce que tu ne comptes plus les fois où il l'a prononcé comme ça, comme un reproche, comme une insulte. Il hausse le ton, il perd patience :

«Tu vas parler maintenant, sinon tu vas avoir des problèmes, fils ingrat

Trop. Trop, c'est trop, et tu exploses, tu te dégages et tu le fixes dans les yeux, tu l'assassines du regard.

«JE T'INTERDIS DE M'APPELER COMME ÇA !!!», tu hurles, la voix déformée par cette colère qui t'étrangle.

Très vite, tout se passe très vite. Tu te retiens de le frapper, et tu t'écartes, rapidement. Tu sais que ça se joue à la seconde près quand tu fais ça. Ça marche parfois, ça rate d'autres fois. Aujourd'hui ça ne marche pas. Il te suit et te tire par le col, violemment. Ça te coupe presque le souffle.

Et un claquement. Violent. Le bruit que fait une main balancée contre une joue, à une vitesse élevée et sans retenue, aucune. Ça faisait longtemps. Tu prends sur toi pour le couper avant qu'il parle, même si ça fait mal, même si toi tu as du mal. Et tu cries :

«T'as pas le droit, t'as aucun droit sur moi, encore moins celui de m'appeler ton fils, parce que t'es pas mon père ! T'es pas mon père, t'es qu'un enfoiré incapable d'écouter les autres ni de les respecter alors que toi-même tu voudrais qu'on soit tous à tes pieds mais désolé le monde ça marche pas comme ça !» Ça monte, ça monte crescendo, le volume de ta voix ne fait que monter au fur et à mesure. Maintenant que tu as explosé, ça va ne faire qu'empirer. «Tu voulais que je parle ?», réponds-tu à son regard offusqué. «Eh bah JE PARLE ! Si tu finis comme ça à chaque fois qu'on n'est pas d'accord avec toi, faut pas t'étonner que je me sois barré comme tu dis si bien et faudra pas t'étonner non plus quand ta fille se barrera et quand ta femme se b—»

Une nouvelle claque. Encore plus forte que la première.

«ÇA SUFFIT !» Il hurle encore plus fort que toi.

Vous n'irez nulle part comme ça...

«Dégage de chez moi, et si je te vois une deuxième fois ici je te jure que tu le regretteras, salaud. Toi, et ton espèce de religieux à la con, et quiconque tu veux bien aller emmerder avec tes conneries !»

Non. Non. NON. Tu voulais partir, l'écouter et apaiser le jeu, finir tranquille, mais non. Il a insulté ton père, ton vrai père, ton seul père. Tu peux pas laisser passer ça. Pas possible. Juste pas possible.

Et tu lui sautes dessus, et c'est lui qui se prend une baffe. Une, deux, trois, quatre — et il te repousse, il t'envoie valdinguer quelques mètres plus loin. Vous criez, tous les deux, en même temps ; tu n'en démords pas, lui non plus.

C'est allé trop loin, plus loin que ça n'avait jamais été, tu sais pas jusqu'où ça peut aller, tu sais pas. C'est violent, ça hurle, ça fait mal et tu réclames des excuses pendant qu'il te dit qu'il va t'envoyer voir chez les flics, ça tourne, ça tape, ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal au coeur, ça fait mal au corps, ça fait mal.

Et vous l'entendez. Son cri, qui vous stoppe net, tous les deux, haletants, à terre, abasourdis. Elle n'en revient pas. Elle est plus choquée qu'elle ne semble pouvoir l'être, qu'elle ne semble pouvoir le supporter. Ton coeur loupe un battement, l'adrénaline retombe, tu paniques. Lui aussi, on dirait. Mais il gronde, il te fusille d'un regard qui t'aurait tué des centaines de fois s'il était une arme. Il te lâche à contrecoeur, et— ... Et se précipite vers sa femme. Elle vient de tomber. Elle a perdu connaissance. Le choc. L'horreur, elle a pas pu supporter. Mais qui aurait pu supporter.

Toi, tu t'en veux plus que jamais, et pourtant tu lui en veux encore plus à lui, parce qu'il s'est pas excusé. Tu regrettes deux choses : avoir mis ta mère dans cet état, et n'avoir pas pu extirper ces foutues excuses à l'autre enflure. Maintenant, tu déguerpis. Tu te relèves, et tes nerfs crient qu'il vaudrait mieux pas, tu as pris plusieurs coups assez embêtants. Tu as du mal à respirer, à marcher, tu chancèles mais tu passes la porte sans rien dire, regardant le visage de ta mère, t'excusant mentalement à ta mère, mais pas à ton géniteur. Ton géniteur, pas ton père.



J'abuse de l'italique je crois
Article ajouté le Dimanche 08 Mars 2015 à 15h04 | |

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