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Archives de Silver Zekrom
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Godzilla (2014) - Impressions
Ndlr : J'ai écrit ces impressions hier soir entre 2h et 4h du mat', et je me suis dit que, tiens, pourquoi pas, mes amis du Bip pouvait aussi en profiter :D Je tiens à accentuer le mot "impression" ; je ne clame pas du tout vouloir en faire une critique, mais dire simplement ce que j'en ai pensé, au cas où certains hésiteraient à aller le voir !





/!\ Ce qui suit risque fort d'être vu imprégné d'un sentiment de misanthropie et de pro-Godzillisme. Je m'en excuse. A demi./!\

Je sors de la séance de Godzilla, ce soir.

Je me dois de commencer par une chose qui m'a frappé : je quittais le cinéma, encore dans l'imaginaire du film, et me retrouver en pleine ville, là, à cette échelle, entre tous ces immeubles, m'a fait si drôle que j'ai aussitôt pensé "p'tain il va arriver c'est genre tout près le moment où les immeubles tiennent encore debout et où le monde vaque à ses occupations sans faire gaffe à ce qui est aussi gros que le nez au milieu de leur figure et oh. mon. dieu."

C'est l'une des choses pour lesquelles j'apprécie les films "catastrophe". Malgré leur image collante de "gros film gros badaboum gros blaaah gros cris gros morts grosse blague" (et à très juste titre vu le nombre de comédies qu'on a pu avoir quant à ce genre), ils soulèvent, plus ou moins bien, plus ou moins tous, non pas une "petite question humaine", mais bien une putain de grosse bonne question générale, qui rappelle à chaque fois à l'humanité à quelle point elle est ce qu'elle est. Rappeler à cette espèce qu'elle n'est pas invincible, qu'il y a des forces qui la dépassent, voire que c'est elle-même qui se détruit, en plus d'atteindre sa propre planète.
Sur ce point, nombre de documentaires attirent notre attention, désirent nous sensibiliser, "en nous faisant connaître" ; en se limitant à cette optique, j'aime à voir les films catastrophe, "en nous montrant", avec la même volonté comme origine. Poussant notre espèce dans ses derniers retranchements, la catastrophe lui jette un gros seau d'eau à sa figure douillette : elle est obligée de voir concrètement la destruction de son environnement, de sa famille, ses amis, ceux qui l'entourent pour se ramener à l'essentiel, se rendre compte de ce que la vie est, a à offrir, et qu'il s'agit de profiter de l'existence, sans se morfondre continuellement parce qu'il pleut ou parce que zut, y a des bouchons, la vie est nulle.
Après, le défaut du scénario, la platitude des dialogues, l'overdose dose d'effets spéciaux et la naïveté de certaines situations entachent généralement la plupart des films du genre, dans le même coup blessant au coeur, bien des fois, ce but originel – mais bien sûr, je peux concevoir que certains réalisateurs ne fasse ça uniquement pour le spectacle ; je pense simplement qu'il s'agit de l'intérêt premier de ces films, que celui-ci soit voulu ou non.
En bonus, lors de la projection, un groupe d'abrutis, balançait des remarques à tout bout de champ, se moquant de toutes les scènes ou presque. J'y ai vu le paroxysme du moqueur décérébré (outre la débilité de certains membre de notre espèce), qui, égoïste et peu civil, méritait de se faire écrabouiller dans les règles de l'art pour m'avoir assez bousillé la découverte d'un film que j'attendais depuis six mois ; de quoi faire pencher la balance en faveur d'une catastrophe qui apprendrait à ces gens leur médiocrité.

J'admire ces films pour cette intention. Godzilla, est, dans ce sens, excellent : sans balancer mot pour mot "le nucléaire c'est mal", il rappelle tout de même "l'arrogance de l'homme à vouloir dominer la nature". Certes, certains peuvent le voir comme simple prétexte pseudo-écologique collé sur le scénario, mais j'aime à voir cela comme part essentielle du formidable phénomène qu'est ce film : puisque Godzilla est l'arme de la nature, venant défaire l'abomination engendrée par l'humain.

Car Godzilla est un film de monstre avant tout et révolutionne le genre.
C'est ce qu'il y a, à mon avis, de plus grisant dans ces films catastrophe / action / fantastique : allier le genre de la mise en scène de la destruction à la mise en scène d'un bestiau fantastique qui coupe le souffle, monument de sublime. Gareth Edwards (le réalisateur) réussit splendidement son pari de faire renaître le monstre mythique, faisant table rase sur les quelques boutades cinématographiques dont son image avait été cornée (le Godzilla de 1998 tombant à 98% dans cette catégorie), en voulant nous immerger dans une aventure "à hauteur d'homme" : nous vivons avec les personnages humains ce frisson, cette surprise, ce sentiment d'impuissance ; en privilégiant le point de vue du sol, l'impression de gigantisme et d'extraordinaire se décuple à l'écran. C'est cette perspective qui m'a fait cette impression à la sortie, à n'en point douter.
De plus, la créature est amenée devant nos petits êtres ébahis comme il convient : n'étant pas balancée dès les dix premières minutes, le réalisateur sait la faire désirer d'une main de maître... Et cette stature ! Cette allure ! Ce rugissement ! J'ai lu qu'il y avait un certain nombre de gens qui critiquaient le design dont se pare la bête ; pour ma part, un saurien de 109 mètres de haut, très massif musculairement parlant, à la mine tout à fait adorable (sisi) et à la puissance remise au niveau qu'il mérite, je ne peux que m'incliner.

Toujours poursuivant cette petite révolution : les personnages travaillés, interprétés avec brio par Byan Cranston, Juliette Binoche même et surtout Aaron Taylor-Johnson (ce dernier étant le héros humain du film), qui, contrairement à beaucoup dans les films du genre, nous les font réellement aimer. On esquive même, à mon avis, les situations naïves qui font défaut encore à bien des films. Suivre un homme aussi directement confronté aux événements, toujours avec ce point de vue humain, est absolument génial.

L'atmosphère du film, sombre, mais quelque part pure, donne une densité particulière au film, tout le long ; j'approuve Bryan Cranston qui dit dans une interview que Gareth Edwards sait faire sentir la présence du monstre sans qu'il ne soit à l'écran, l'acteur le rapprochait d'ailleurs sur ce point de Spielberg. Il faut rappeler aussi qu'Edwards est assez peu connu, et avait subit nombre de pression quand il s'était vu en charge de faire revivre Godzilla : je ne peux qu'applaudir. Il sait utiliser sagement la caméra numérique pour nous éviter l'overdose d'effets spéciaux, ce qui participe d'ailleurs à la mise en scène des combats de monstre : magistraux, avec tout ce qu'il faut pour que chaque seconde fasse vibrer. Pour en finir avec l'atmosphère, la musique épique fait désormais partie de mes favorites, la photographie en envoie tellement qu'on a de véritables plans du genre, beaux et dantesques (la séquence de HALO, bon sang de bonsoir) ; maintenant que j'y pense, j'ai particulièrement aimé le générique d'ouverture, chose assez rarement bonne pour être notée, à mon avis.

Le seul point qui reste, du coup, est le scénario : il m'a fallu à vrai dire jeter un coup d'oeilà quelques critiques pour qu'elles me fassent me rendre compte que, dans les grandes lignes, il n'apportait rien de nouveau. Mais il a bien fallu que je fasse abstraction de toute l'atmosphère englobante, des personnages approfondis et de toutes les autres qualités du film pour qu'il m'apparaisse ainsi, ça ne m'a donc pas sauté tant aux yeux que cela pendant la projection.
Il y a aussi quelques personnages qu'on aimerait voir plus à l'écran ; au-delà du trio que j'ai évoqué plus haut, j'aurais apprécié voir Elisabeth Olsen et Ken Watanabe davantage, avec plus d'importance, car leur jeu et personnages valait vraiment le coup ; mais bon, on l'aura peut-être dans la suite ! (Oui, on vous a pas dit que les blockbusters américains qui fonctionnent ont une suite de prévue ? Et puis, Godzilla, quoi : quand on en a plu du comme ça, on en reveut encore.) Dernière petite chose niveau points dommages : peut-être plus de monstre aurait été bien ? Je vois que certains font cette remarque ; pour ma part je pense qu'on a la dose minimale requise ; après, l'accent étant mis sur le pov humain et sur cette technique d'atmosphère, je pense que c'est parfait. Ah oui, y a aussi la scène la plus subtilement hypocrite du monde à la fin, puisque, tristement, ben, la morale de l'arrogance humaine est tellement pas expliquée à la population que celle-ci (contrairement à nous, bien que ce soit une morale pouvant être vue passe-partout ?) ne semble pas trop en tirer quelque chose ; ou alors c'est moi qui ne l'ait pas vu. M'enfin.

Sérieusement, il y a tellement de scènes que j'ai adoré. Mais si je devais finir sur un passage, ce serait sur les, quoi, quinze, vingt, voire trente dernières minutes ? LE héros humain d'un film de monstre dans toute sa splendeur, comme il devrait toujours agir, être. C'est compliqué de l'évoquer sans spoiler, et, ayant moi-même été très surpris par le film (il faut dire que j'étais tombé dans mon anti-spoilite aiguë dès que j'avais vu la première BA, me barricadant contre toute info supplémentaire ; alors je n'avais qu'elle en tête, et celle-ci laisse penser tout autre chose de ce qu'il se passe à l'écran), je ne peux qu'encourager, même les plus réticents du genre, à aller visionner cette merveille. Du genre de film de monstre, bien sûr... mais quelle merveille, bon sang !

PS : J'ai sans doute oublié de parler de trucs importants, de points que j'avais pensé à évoquer avant d'allumer mon ordi, ou de plein d'autres etc ; excusez aussi s'il y a des fautes, des redites, des élucubrations ou whatever : moi qui m'acharne à vouloir écrire tout ça après le visionnage, le fait est qu'il était 4h du mat pdt l'écriture, et que voilà :3
Article ajouté le Dimanche 25 Mai 2014 à 20h03 | |

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