C’est dans un mélange de soulagement et de tristesse que Shaam achève son parcours scolaire.
Ce dernier ne fut guère très long, je n’ai même pas 23 ans mais je dois dire que ces cinq années d’études supérieures ont été très intenses. J’ai appris énormément de choses, j’ai rencontré tant de gens, je me suis retrouvé dans nombre de situations nouvelles... je sens qu’en tant que personne j’ai beaucoup évolué.
Soulagement parce que bordel de merde, je n’ai plus à essayer d’apprendre cent mille formules mathématiques ultra-compliquées qui de toute manière ne me serviront à rien dans ma vie. Ras le cul de calculer la valeur terminale de la société X après avoir actualisé ses flux de trésorerie de la période de croissance stable et estimé son goodwill à partir de sa capacité bénéficiaire qu'on calcule en multipliant... STOP

Ouf.
Soulagement parce que je n’ai plus à supporter la présence de certains profs incompétents, ni de gens tellement stupides que leur perpétuelle validation de modules est un mystère qui continue à me fasciner. Soulagement aussi car c’en est fini de présenter trois exposés chaque semaine, de chercher des trucs introuvables et de constater avec impuissance que oui, Google a bien des limites.
Bref un gros soulagement qui est toutefois accompagné d’une tristesse.
Tristesse parce que je vais perdre de vue certains amis originaires de villes lointaines, d’autres venant carrément de pays étrangers. Tristesse aussi parce que les circonstances ont fait que je n’ai pas pu dire au revoir à d’autres camarades dont je n’étais pas très proche mais qui maintiennent une certaine place dans mon cœur.
Il y a également un peu de regret, provenant du sentiment de ne pas avoir suffisamment interagi avec certaines personnes, d’être passé à côté d’individus intéressants mais qui le cachaient fichtrement bien. Cela est du au fait que notre classe manquait cruellement d’harmonie, on était découpé en petites bandes bien distinctes et distantes. J’étais l’une des très rares personnes à sortir de son clan pour aller aborder d’autres cliques. Prenons un exemple de camarade intrigant mais avec qui je n’ai pas pu avoir suffisamment d’échanges : dans ma classe il y a une grande fille relativement moche qui a un caractère de cochon, elle s’emporte rapidement et peut devenir plus féroce que les plus revêches des mecs. Pourtant un jour, durant une discussion en classe avec un prof il s’est avéré qu’elle joue du piano et qu’elle compte suivre la voie de la musique. Ouah. Qui aurait cru qu’une telle harpie était capable d’une sensibilité artistique. Voilà une personne à facettes multiples, un personnage multidimensionnel comme on aime en croiser dans les romans. Elle ferait un excellent perso de Smirnoff je pense. D’ailleurs je me demande comment ça va se passer dans Le Projet Wallace, quand les élèves arriveront au bout de leur troisième année.
Maintenant qu’en est-il de l’avenir ?
Au-delà du stage de fin d’études que j’entamerai la semaine prochaine, quelle direction ma vie va-t-elle prendre ? Vais-je chômer longtemps ? Ou décrocher un job ennuyeux et qui draine mon âme ? Et si je deviens scénariste ? Ou prof vacataire ? Ou chauffeur de taxi ? Ou fameux sur internet ? Ou un tueur en série ?
Les mois prochains recèlent une infinité de possibilités, face à l’inconnu je ne peux m’empêcher d’éprouver du tracas...
Voici deux musiques qui collent parfaitement à cette ambiance de fin de parcours :
Thème de fin de Pokémon Rubis/Saphir/ÉmeraudeMagi OST 2, piste 20 (sérieux, c'est l'un des meilleurs mangas/animes du moment, une série que je recommande très vivement)
A un prochain article, dans pas très longtemps j'espère.
Article ajouté le Vendredi 28 Février 2014 à 19h29 |
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