.;:/~Kitsunes~\:;.
de Tarsaladdict

Chapitre 2: Staline and Hitler.



Le lendemain, Tars' se leva de bonne heure et partit le premier à l'école-collège-lycée. Il arriva pile pour l'heure d'ouverture aux enseignants, une pompe à vélo dans la main, se dirigeant vers le local où un colis l'attendait. Il déposa la pompe dans le placard à matériel, et déboucha le paquet. Il s'agissait d'un distributeur d'eau, avec eau fraîche et eau froide, mais aussi eau tiède s'il vous plaît ! Alors qu'il contemplait avec fierté son nouvel appareil, l'entraîneur fit une nouvelle rencontre. Il s'était retourné en entendant un étrange miaulement, et un chat noir, plutôt gros, avec le poil mi-long, passa devant lui, sautant sur le divan.

Une jeune fille arriva alors, examinant avec perplexité le local nouvellement réhabilité. Elle avait des cheveux sombres comme la nuit, des pupilles noires comme les ténèbres et, apercevant Tars', le dévisagea en mémorisant machinalement son visage. Elle devait avoir quatorze ans.

-Vous semblez perdue, mademoiselle, ici c'est un établissement scolaire renommé, pas un lotissement, dit-elle.

Tars' regarda autour de lui étonné pendant deux bonnes minutes avant de comprendre.

-Chuis un mec, corrigea-t-il très intelligemment.

Comme il était si rare que ça arrive, le visage de l'adolescente en face de lui se teinta de surprise, non, d'effarement. La bouche entrouverte, sa mâchoire inférieur glissait lentement vers le sol quand heureusement, Tars' lui posa à son tour une question.

-Dis-moi, les élèves sont sensés entrer vers sept heure et demi pour les collégiens, non ?

-Oh, je suis fille de professeur, mon père m’amène en avance, se reprit la collégienne.

-Moi c'est Tars', au fait ! se présenta le père de famille en tendant la main. Mes filles et toi êtes pareilles un peu alors, puisque je travaille ici !

-Je m'appelle Staline Redtyrant, se présenta-t-elle à son tour. Vous enseignez quelle matière ?

-Je suis entraîneur de l'équipe de football ! expliqua fièrement le jeune homme androgyne.

Staline eut du mal à en croire son ouïe, autant qu'elle eut du mal à en croire sa vue en entrant. Elle avait bien lu « Club de Football » ou quelque chose du genre en entrant, mais elle croyait que c'était une blague, une farce. Qui aurait remonté l'équipe locale ?
Devant l'air dubitatif de l'élève, l'« enseignant » répondit par un grand sourire.

-C'est pas trop ton truc, le foot, hein ?

-Pas vraiment. Je n'y vois pas trop l'intérêt, confirma Staline.

-Pour toi, ça doit être bête de courir derrière un ballon à au moins vingt-deux, devant tout le monde... Mais le football, c'est la passion, l'amitié, le jeu... Bon, à la télé, ils montrent beaucoup d'histoires de corruption ou des matchs truqués, mais le football, tu sais... C'est autant physique que psychologique et intellectuel !

-Inte... Intellectuel ..? répéta la jeune fille.

Elle avait beaucoup de mal à s'imaginer le football de cette façon.

-Tu sais, le foot, c'est de la tactique, un jeu d'échec humain ! Bon, je sais pas jouer aux échecs, mais j'espère quand même être un bon entraîneur, avoua Tars'.

-Stratégique ? Prouvez-le moi, et je serais convaincue, céda Staline.

-Attends, j'ai vu le DVD hier en faisant le ménage, tu vas voir.

Pendant tout ce temps, les quatre soeurs avaient déjeuné et s'étaient préparées. Chacune caressa Travius au passage et sortit de la maison quand il fut presque l'heure. Elles commencèrent à marcher quand Eiss se rappela d'une chose.

-Hum, les filles, est-ce qu'on a prévenu Papa pour Staline et son chat ? demanda-t-elle en ralentissant légèrement.

-... Oups ! fit April pour toute réponse.

Travius, sur le pas de la porte, se cacha les yeux avec ses pattes. Ca allait faire des étincelles !

Enfin, à l'école-collège-lycée, alors que les filles étaient sur le chemin, Tars' montrait l'enregistrement d'une rencontre lors d'un tournoi poussin au niveau mondial entre l'Italie et le Japon à Staline. Lui était passionné, elle, subjuguée. L'Italie employait une tactique sournoise pour isoler le Japonais qui avait la balle au centre du terrain et formait alors un cercle de cinq joueurs marquant les adversaires autour de la victime. Le meneur de jeu faisait alors face au Japonais qui avait la balle et la lui subtilisait avec une maîtrise parfaite. Les Japonais répliquaient avec une autre tactique qui déployait toute leur maîtrise technique à eux dans la « Supertactique des Typhons Jumeaux »: deux joueurs restaient pour supporter le gardien, le reste entourait les deux meneurs nippons. Ceux qui encerclaient tournaient autour du joueur qu'il protégeaient tout en progressant vers l'avant avec une vitesse telle qu'ils formaient de véritable tornades. L'Italie ne pouvait les empêcher de dribbler. C'était vraiment passionnant à voir.

La sonnerie retentit et Staline remercia l'entraîneur de lui avoir donné son point de vue. Elle disait qu'elle avait besoin de se documenter avant de rendre son avis sur le football et elle partit en cours.

-Au revoir M. Tars'. Viens, Hitler.

Le chat descendit de son fauteuil et suivit la jeune fille d'une démarche emplie d'une flemme noble. Tars' regarda la fin du match avant d'aller accueillir le personnel qui tracerait le terrain de football, lui-même n'ayant pas de peinture blanche sous la main. Il avait aussi commandé les cages de but, payant de sa poche tout les travaux et le matériel qu'il ne pouvait faire ou avoir lui-même. Il acheta également des bancs de bois rudimentaires mais longs. Il en disposa deux de chaque côté du terrain et enfin alla à la salle des profs se goinfrer de petits gâteaux.

En cours, Juin et Pablo avaient parlé du club de football à leurs camarades en espérant avoir assez de monde volontaire. Mai avait été trop timide pour demander et Frost trouvait déjà que Pablo et Juin suffisaient pour faire passer l'annonce. Heureusement pour Mai, qui était une classe en dessous, Starline faisait passer l'annonce dans sa propre classe. Et elle avait trouvé au moins une volontaire qui avait fait passer l'annonce à ses amis deux classes plus loin.

C'est ainsi qu'à la récréation, Tars' et ses joueurs allaient avoir une bonne surprise.