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Domino, Lovely Bitch Writer
de Domino

                   



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La minute de la critique littéraire : Jonathan Coe,
Aujourd'hui, j'ai fini un livre très bien, un livre que je me suis acheté il y a moins de trois mois (que j'ai donc fini très vite, trois mois pour un livre c'est un exploit pour moi). Il s'agit de "La vie très privée de Mr Sim" de Jonathan Coe.

Ce qui me pousse à vous en faire un commentaire poussé... Je ne sais pas trop. J'ai été très ému par ce livre, presque bouleversé par cette histoire d'homme dont la vie est totalement ratée et qui se résigne complètement à son sort sans chercher à l'améliorer. Non pas que je le rapproche de moi - j'aime ma vie ! - mais par rapport aux nombreux changements qui se sont opérés en moi en cette année 2012 (en six mois il m'est arrivé plus de choses qu'en vingt ans :p), je me suis senti avec ce roman comme revenant en arrière, à mon état d'avant. De lire ce roman, et de me dire "Dire que j'étais comme ça, je pensais comme ça, j'avais ce processus de pensée en tête..."

Synopsis : Maxwell Sim est un gros nul. Il a un boulot minable, il est séparé de sa femme, sa fille adolescente le traite avec dédain, il a une relation monacale avec son père et de surcroît il n'a aucun ami. Et ça lui va très bien comme ça, pourquoi se résigner à changer ce qui, finalement, roule très bien ? A quoi bon ? Une proposition de boulot pourrait bien changer d'avis quand il tombe amoureux du GPS de sa voiture de fonction.

... je sais. Je sais. Ca a l'air totalement naze. Mais je vous assure que c'est bien ce livre !

Déjà le héros, qui est le narrateur, s'exprime de telle façon qu'on ne peut que l'aimer un peu. Il est pathétique, mais il est attachant. On a envie de le serrer dans nos bras et de lui dire "ma pauvre biquette, va". Le héros fait également preuve d'un sublime humour britannique. Qui n'aime pas l'humour Britannique ?

Bref c'est très agréable à lire tout ça. Mieux encore, les "flashbacks" sont très bien amenés. La galerie de personnages est ultra attachante. Les sentiments du héros sont à la fois ignobles et pitoyables - il prend tout de travers, il croit qu'on le drague, qu'on lui fait des signes, il rate des occasions de coucher avec des femmes sur des excuses idiotes, il tombe amoureux de son GPS et il lui donne un nom - mais on est obligé de l'aimer, ce Maxwell. Parce que voilà, on a tous quelque chose en nous de Maxwell Sim. On est tous pitoyables, au fond, on a tous le sentiment d'être bien petit face aux autres, de ne pas tout comprendre, de ne pas tout apprécier comme les autres.

C'est CA que j'ai préféré dans ce roman.

Le héros est en décalage COMPLET avec le reste du monde. Il a des lubies absolument idiotes - il s'éprend d'un explorateur raté, il fantasme sur une mère chinoise avec sa petite fille et rêve de faire partie de leur intimité, il a une relation déplorable avec sa fille - bref il est pas dans le délire. C'est ça qu'est bon ! Ce décalage nourrit complètement le personnage. Il le construit. Peu à peu, ses puzzles internes se décomposent. Et c'est là qu'on aime bien ce livre, quand il fait ce que chaque humain fait : Décrypter les Autres en permanence. C'est beau un roman qui raconte la vie.

La meilleure scène du roman c'est quand même quand le héros se fait voler son téléphone. C'est limite s'il le donne pas au type avec la facture et le ticket de caisse. Et quand le même mec, perdu, cherche son chemin, notre gentil héros lui donne. Même qu'il essaie de taper la discute avec lui (parce qu'il a pas d'ami).

Suivie de près par l'extrêmement sérieuse discussion sur le marché de la Brosse à Dents, un régal. Et le slogan de ouf pour vendre des brosses à dents : "Nous allons jusqu'au bout". Yay !

Ce roman est giga drôle. Emouvant sur la fin, mais vraiment drôle. J'ai ri de nombreuses fois. Quand un héros de roman déclare "vouloir mettre à l'épreuve sa relation avec son GPS en désobéissant à ses ordres", pardon, mais vous ne pouvez que rire.

C'est un très beau livre. La fin est absolument magnifique, on est forcément très ému pour Maxwell et l'exploit qu'il réalise à la fin. Car ce livre, c'est aussi un roman d'un homme qui apprend à se découvrir.

Ai-je précisé que le Twist final est digne d'Inception ? Un beau Mindfuck comme je les aime ? Non ? C'est fait à présent. J'approuve à 200%.

Si vous n'avez rien à lire cet été... "La Vie très Privée de Mr Sim" se lit très vite et est un bijou romancier absolu.
Article ajouté le Lundi 18 Juin 2012 à 21h51 | |

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