Improvisation (Texte Facebook)
Faites-moi une faveur. Arrêtez de me raconter vos problèmes. J'en ai assez. Je ne suis pas votre épanchoir, votre crachoir, votre bénitier, votre confessoir, votre fausse contribution verbale à quelque quota que vous devez remplir. Il suffit. Je suis là, assis, sur ce siège, je vous regarde parler et pleurer et ça me porte au nez. Je n'en peux plus. Si j'en avais la force, la vitesse et le courage, je vous tirerais les cheveux jusqu'à vous arracher la tête. De vous entendre digresser sur votre enfant handicapé et malade, ça me file la gerbe. Cela me rapporte de l'argent mais cela me démolit la cervelle. Je sens que je vais m'envoyer le sachet de cocaïne dissout dans du lait à ce train-là. Je vous pisse à la raie, vous et vos histoires, vous et vos foutreries qui ne m'amusent plus. Et pour l'amour du ciel, pleurez abondamment et face à l'objectif de sorte que la lumière capte avec fidélité l'intensité de votre drame. Sinon, moi, on me sucre des primes.
(J-L Delarue)
Pourquoi me faites-vous la leçon ? Vous pérorez tous de votre irréprochable morale. Vous prétendez que je suis un porc, que je suis immonde, dégoûtant, que je vous fais honte. Mais vous seriez bien contents d'être à ma place. L'argent, les femmes, le statut, les entrées partout, les opportunités... Je ne manque de rien, je suis votre nouveau Bacchus en costume, et pourtant vous me méprisez, vous me crachez dessus comme si j'étais une créature monstrueuse. Ce n'est pas moi qui suis immonde c'est vous. Vous qui n'arrivez pas à regarder en face que je suis en fait la vie dont vous rêvez tous. Laissez tomber ces draps de morale dont vous vous couvrez avec tant d'empressement et regardez la vérité en face : Vous rêvez d'être moi et moi je ne rêve certainement pas d'être vous. Continuez d'avoir la vie la plus misérable possible afin que la mienne paraisse la plus fastueuse possible. Je me gausse de vos réactions face à mon style de vie, parce que tout ce que vous dites contre moi, vous aimeriez le réaliser. Je ne me vautre pas dans le sexe : Je baigne dedans. Si vous vouliez vous y vautrer, vous n'aviez qu'à réussir votre vie.
(D. Strauss Khan)
Je ne suis pas une salope. Vous ne pouvez pas dire ça. Vous ne réfléchissez pas selon des critères rationnels. Avant de me traiter de salope, regardez le monde dans lequel vivent les femmes : Enfants, nous sommes déjà asservies, condamnées à apprendre à nous vêtir et à agir comme des adultes. La poupée Barbie devient un avatar. Toute petite, nous sommes déjà des adultes, du moins dans les yeux de notre jouet. Oui, parce que nous, nos jouets ont des yeux. Des yeux humains, réalistes, qui brillent, dans lesquels nous regardons plus que dans ceux de nos mères, qu'ils soient ceux de femmes, d'hommes qui ne ressemblent jamais à notre papa ou de bébés factices dont nous faisons semblant de nous occuper pour faire comme maman et partager son calvaire. Nous jouons à passer l'aspirateur, à faire la cuisine, à la marchande, nous regardons à la télé d'autres femmes qui tournent des lettres dans un jeu de mots, d'autres femmes qui se tiennent à côté du journaliste important et qui posent des questions sans intérêt. On nous vole notre enfance pour faire de nous des créatures au service des hommes. L'homme, enfant, joue à rêver de sa vie adulte, la fille passe son enfance à prendre conscience de l'enfer qu'elle sera. Alors ne me traitez pas de salope, je suis juste votre création, je suis l'enfer auquel j'ai été entrainée toute ma jeunesse comme une bonne Barbie Soldat. Et n'oubliez pas d'acheter mes sacs P. Tasse, ils sont en solde.
(P. Hilton)
Il faut que vous sachiez une chose : Je suis un pauvre être humain au milieu d'un grand carcan de pierre, de verre et d'électricité. Les gens me pensent riche mais je n'ai que de l'argent, cela ne me serre pas dans quelque bras pour me consoler d'un gros bobo. Je suis un pauvre petit homme qui fait caca comme vous chaque matin, qui se voit nu quand il se lave, qui rote de temps en temps à table, qui trébuche et perd sa dignité de temps en temps. Il faut me comprendre. Je n'ai pas le choix : Pour garder ce qui me permet d'être mieux que vous, je dois tuer ces gens de mon pays qui veulent me renverser. Qu'ont-ils à me reprocher ? Qu'est-ce que je leur ai fait ? Rien, au contraire, j'ai nourri ces gens comme au sein. Ils sont vraiment ingrats et méchants. Je dois me défendre, vous comprenez ?
(M. Kadhafi)
Mais la vie, ça n'est pas facile. Je me lève à sept heures du matin et chérichou n'est pas là. Je caresse mon ventre et je sens bébé qui cogne. Petit monstre ! Ensuite je bois de l'eau pure dans un verre en cristal fin importé d'un pays qui se finit en Tan ou en Nie. Puis je me balade en chantonnant dans les couloirs. Et enfin tout le reste de la journée, je me prélasse car j'aime me prélasser, c'est si bon. Je ne comprends pas que les gens se plaignent, la vie est si belle. Mon chérichou fait tellement bien son travail, il y est presque 24 heures sur 24, il me voit à peine et quand il me voit il me dit qu'il m'aime, même si je doute qu'il se rappelle pourquoi il m'aime. Moi-même parfois je me demande pourquoi on s'est mariés... et ce bébé, il me l'a fait quand ? Enfin, je veux dire... Trouvez un trou dans son emploi du temps pendant lequel il aurait pu me le faire ? A moins que cet enfant ne soit de l'immaculée conception... Oui c'est la seule explication logique. Je devrais écrire une chanson à ce sujet.
(C. Bruni-Sarkozy)
Article ajouté le Lundi 18 Juillet 2011 à 22h34 |
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