Le pourquoi du comment de élémentaire mon cher Watson.
Je suis actuellement dans un état étrange. Sachez, surtout, que je n'attends plus les noms avec autant de ferveur, de folie, de "violence" qu'autrefois (aka mercredi). Je n'ai pas atteint un état de méditation tantrique, je n'ai pas découvert le nirvana, je n'ai pas d'encens dans ma chambre.
En fait il s'est avéré que jeudi soir ma meilleure amie m'a appris qu'il lui était arrivé quelque chose d'assez terrible, un membre de sa famille étant décédé. Je me suis alors senti mais très con. D'autant que ça faisait à peu près deux semaines et que je n'avais même pas pris de ses nouvelles.
Alors certes, elle-même n'avait pas appelé grand monde pour éviter de s'épancher en larmes mais moi du coup je me suis senti affreusement bête. Bête parce que ces dernières semaines, là où elle faisait des efforts insondables - et pour l'avoir vue vendredi je peux vous dire qu'elle est vraiment la personne la plus forte que je connaisse, comme je lui ai dit : "Moi à ta place je me serais exilé sur une montagne pour chialer pendant un an entier" - Là où elle en chiait, moi j'attendais une centaine de noms de Pokémon.
Allez dire à votre meilleure amie "Ah, untel est mort ? Ouais bah moi je sais toujours pas comment Futachimaru il s'appelle en français !"
J'veux dire... sur le coup ça m'a paru complètement insignifiant. Quand elle m'a dit ça au téléphone, je me suis senti très con. D'aucuns doivent se dire "mais toi, l'auteur de Smirnoff, tu dois être une perle de rhétorique pour rassurer les gens !"
Croyez-le ou pas tout ce que j'ai trouvé à lui dire c'est "Oh merde ! J'suis désolé, vraiment !"
On se sent bête dans ces cas là, vraiment. Et impuissant. On ne peut pas grand chose. Je lui ai proposé de venir la voir évidemment, le plus vite possible, le soir-même, mais elle m'a assuré que ça allait et qu'elle pourrait me voir le lendemain, que son petit-ami était avec elle.
Mais voilà. Du coup j'ai revu mes priorités. Vendredi j'ai été suivre ma formation comme un bon petiot, sans penser à ces noms qui pour le coup m'apparaissaient ridicules, mais méchamment ridicules quoi. Quand la liste d'Eternia est arrivée, je l'ai regardée avec une froideur qui m'a surpris moi-même.
"Bon, tu les as maintenant. Et puis quoi ? Rien n'a changé".
Ca sera pareil quand j'aurais les vrais. J'en serais ravi, distrait pendant cinq minutes.
Mais en fermant la DS et en regardant autour, rien n'aura changé.
Ainsi va la vie... Venez, les noms. Mais je ne vous attends plus comme un fou, juste comme un type qui attend un train. Avec impatience, mais bon, je connais l'heure d'arrivée donc finalement...
J'ai pas dit tout ça pour démoraliser tout le monde, mais juste pour montrer à quel point toute cette excitation est finalement très commerciale, très artificielle, et que, merde quoi, il y a une vie autour.
Et jusqu'à maintenant je l'avais à peine remarqué.
Je suis content de voir qu'à encore 24 ans, je gagne en maturité, j'apprends des choses, et notamment que vivre d'illusions, ça n'est pas vivre.
Excusez-moi, je dois aller écouter du Mylène Farmer.
Article ajouté le Lundi 28 Février 2011 à 03h37 |
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