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Interview d'auteur : Clafoutis


Bonjour et bienvenue pour cette seconde interview ! La scène appartient cette fois à Clafoutis, l'un de nos auteurs actifs sur le site dont la production littéraire bien fournie vous donnera matière à la lecture. N'hésitez pas à découvrir ses textes variés, tant dans le contenu que par la taille. Du one-shot à la fanfic de plusieurs dizaines de chapitres, vous en aurez pour tous les goûts !

Un grand merci aux personnes qui ont commenté l'interview précédente, celle-ci a tenté de tenir compte des remarques générales. Bonne lecture !

Regard sur les fanfics

Comment définir d'après toi une bonne fanfiction ?
Tout d'abord bonjour hein, il faut savoir rester poli ! x)
Ensuite... mmh, c’est là une question bien difficile. Sur le fond, le caractère de « bon » est subjectif après tout. Après, il y a quelques éléments qui sont plus sur la forme que sur le fond que je trouve important. Par exemple, avoir un français correct et lisible est la moindre des choses.
Cependant, si je dois vraiment répondre ‘’d’après moi’’, je dirais qu’il faut quatre choses pour que je m’intéresse sérieusement à une fiction :
— Une histoire prenante et active. Personnellement, j’ai beaucoup de mal avec les fictions qui font des énormes pavés de descriptions. Moi, j’ai besoin qu’un truc bouge, que ça ait de la vie ! Ou alors, que l’intrigue soit suffisamment… intrigante (?) pour pousser la lecture.
— Une histoire fun. Dans la même veine, j’adore l’humour et rire ne m’a jamais fait de mal !
— Une histoire logique. Attention, je parle bien sûr de logique dans la diégèse de la fiction, je ne proclame pas une logique universelle auquel chacun doit se plier. En gros, si dans une fiction l’auteur ne respecte pas ses propres règles, et le tout sans explication, c’est un big No.
— Des personnages développés. C’est un point assez difficile ça, et c’est sur quoi je travaille le plus d’ailleurs – parce que je sais que c’est difficile justement. Car les personnages sont toujours un peu clichés au début, c’est normal, c’est la première impression. Quand un personnage apparaît, on l’identifie tout de suite à un type commun. Mais ensuite, c’est là que l’auteur doit jouer. Il doit réussir à détourner le cliché, et donner une personnalité à ses personnages. Si c’est réussi, ça ne peut que garantir une bonne fiction.

Quel format entre le one-shot et la fanfic longue a ta préférence, et pourquoi ?
Euh… Joker ?
Ce sont juste deux choses différentes. Le OS est la cristallisation brève d’un thème alors qu’une fanfiction longue peut se permettre plus de longueurs. De ce fait, le OS est, je pense, plus propice à l’exutoire, lorsque l’on veut absolument dire quelque chose à un moment donné ; et la fanfic longue est plus propice pour développer son univers.
Après moi je triche un peu. Genre mes OS ressemblent de plus en plus à des petites fanfic. Genre « Le père de Noëlle » est une mini-fic à chapitre quand on y pense, il n’y a d’ailleurs pas spécialement de moral ou de thème dans l’histoire. C’est presque comme un petit film qu’on verrait à la téloche, format écrit.
Personnellement, j’adore me créer des univers, alors je dirais que je préfère la fanfic longue. Même si ça demande énormément de travail ! :-(

Y a-t-il un auteur de fanfics en particulier qui ait influencé ton travail ?
Domino m’a montré à travers la saga Smirnoff qu’il était possible de faire du gros Slice of Life, avec des personnages intéressants, dans un format de fanfiction. Bon, je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai un style similaire, mais ça m’a bien convaincu de faire mon possible pour mes propres personnage.

Regard sur tes textes

Comment présenterais-tu l'univers de tes œuvres à un lecteur qui voudrait les découvrir ?
Haha, c’est difficile à dire, j’ai des écrits complètement différents. Si je dois absolument dire quelque chose, déjà, je dirais que c’est mes œuvres se caractérisent par… leur univers. Dans le sens premier de la chose, c’est-à-dire que je m’efforce de créer un univers, un monde cohérent, dans mes fics. Je vois vraiment les fics comme un monde à part, alors, un monde qui se doit de rester logique s’il veut tenir sur ses deux pieds. Un monde qui sera le théâtre de mes personnages, que je m’efforce de traiter comme des entités vivantes. Je fais mon possible pour que les actions de mes personnages restent cohérents avec leur état / pensée. Je ne forcerais jamais une ligne de dialogue acerbe à un personnage gentil par exemple, sauf s’il y a une raison logique au changement. Bon, c’est un peu la base quand j’y pense, mais pour moi c’est vraiment important. Je veux que, même si ce sont des inventions, mes personnages gardent un champ d’action indépendant de l’auteur. Si je peux imposer des situations impossibles à mes personnages, je ne peux pas totalement contrôler leurs pensées et actions. Je pense que c’est quelque chose d’essentiel si on veut rester crédible.
Aussi, c’est un mode de pensée qui rentre en écho avec mon thème principal : « La lutte contre le destin ». Ça paraît cliché dit comme ça, mais c’est un thème qui revient assez souvent dans mes fictions. Les marionnettes qui coupent leur propre fils et qui se rebellent contre le marionnettiste. Chacun, même des ‘‘inventions’’, doit avoir la maîtrise de sa vie et ne pas être déterminé par une pseudo-volonté supérieure.
Bon, j’ai pas mal tergiversé là ! Passons, plus vivement à la deuxième chose qui définit mon univers !
Et c’est bien évidemment l’humour ! Je rajoute toujours des petites touches d’humours un peu partout. C’est un peu ma marque de fabrique, je n’aime pas que mes personnages soit trop figés dans le sérieux ; le rire est une arme magnifique. Il n’y a aucune raison de ne pas faire de blagues, même contre le grand méchant Boss de Fin ! Comme le dirait un grand philosophe de l’antiquité grecque : Why so serious ?

Quelle est ta fanfic la plus emblématique de ton travail selon toi, et pourquoi ce choix ?
Errare Humanum Est ! Un véritable concentré de toutes mes précédentes fics, où je tente de colmater toutes les brèches de mon écriture. C’est vraiment une fic que j’ai énormément bossée, surtout au niveau des personnages. Et même au niveau du scénario !
On retrouve tout ce que j’aime, de l’humour et des personnages qui évoluent dans un monde que – j’espère – crédible ! Bon, j’ai toujours des problèmes avec l’orthographe, mais chacun à son talon d’Achille, hein ?

As-tu constaté une évolution dans ton écriture au fil du temps ?
Bien sûr, ça serait horrible si j’écrivais de la même façon qu’au début ! Surtout que j’étais super naze au début en plus. Mais c’est une question assez intéressante, puisque l’évolution ne se remarque pas immédiatement. J’ai toujours l’impression d’écrire pareille, et puis, quand je regarde mes anciens écrits, je me rends compte qu’énormément de choses ont changé. J’ai constaté par exemple que chaque année j’écris différemment, mais j’ai aucune idée du pourquoi ni du comment ! Sans doute est-ce une évolution lente et naturelle… faudrait que je téléphone à Darwin pour être sûr. :/

Regard sur ton travail

Comment organises-tu généralement ton travail concernant tes fanfics ?
Avant, j’y allais au petit bonheur la chance. Disons que j’avais la trame principale, et à partir de ça, j’écrivais. Si ça peut marcher avec des OS, avec des fictions longues, c’est plus compliqué ! C’est d’ailleurs propice à des cafouillages ahurissants et à des abandons de fic.
Depuis Errare Humanum est, j’ai complètement changé de stratégie. Avant tout, je me pose au minimum une semaine pour travailler sur l’univers, les personnages, et les chapitres. Avant de commencer d’écrire, j’ai donc déjà le plan plus ou moins détaillé de la fiction, avec les actions principales qui vont suivre du début à la fin.
Bien sûr, ce plan n’est pas figé dans le marbre, je peux le modifier en cours de route si je vois qu’il n’est plus cohérent, mais si je le fais, je modifie le tout pour que justement, ça reste cohérent.
Bref, maintenant je suis un poil plus sérieux ! xD

Comment construis-tu tes personnages ?
Mmh, question assez difficile. Déjà, je leur donne une personnalité type. Puis, j’écris une fiche qui les définit globalement (leur passé, leur vie présente, leur famille) en rajoutant des petits détails ‘trivia’ (style nourriture préféré, hobby) pour leur donner un peu de consistance. Ensuite, quand je construis le fil du scénario, je rajoute tous les évènements (importants ou simplement tranche de vie) qui pourraient leur arriver, histoire de les faire agir dans le monde de la fiction. Et à partir de ses évènements, j’imagine quelles possibles évolutions de caractère – même sensible – ils pourront avoir.
Après, ça, c’est sur le papier. Dans les faits, je suis rarement à 100 % mes fiches. C’est d’ailleurs, assez impressionnant parfois. J’ai des souvenirs de personnages que je décrivais comme « glacial » qui se révélait être de joyeux lurons en vrai ! Mais c’est la magie de l’écriture je dirais, même l’auteur ne sait pas à quoi ressemblera le produit final !

Comment élabores-tu l'intrigue d'une œuvre, et quelle est la chose que tu soignes particulièrement durant cette phase de création ?
L’intrigue, hein. Déjà, j’essaie quand même de faire en sorte qu’elle soit un minimum intéressante, et pas trop obvious. D’ailleurs, je mets pas mal de leurre dans mes intrigues généralement, genre des petites énigmes très évidentes pour cacher le plus gros.
Concernant l’élaboration, je note ce que j’ai en tête, du début à la fin – ou plutôt, comme je voudrais que ça se termine – avec les évènements entre les deux. Ensuite, je relie le tout. C’est l’étape la plus longue et compliquée, car j’attache une grande importance à la logique diégétique. Il faut que ça ait un sens ; pas de « plothole » en soi. Je passe beaucoup de temps à réfléchir sur comment est-ce que les évènements doivent se dérouler pour amener logiquement un autre. Bien sûr, je ne veux pas que tout soit « forcée » non plus. Je fais mon possible pour que le hasard soit inexistant, que tout à une explication. Par exemple, s’il arrive quelque chose à un personnage, ce n’est pas par la magie de l’aléatoire, mais bien parce qu’il ne pouvait en être autrement, suite à une série de circonstances provoquées.
Parce qu’en vrai, j’assimile le hasard à une sorte d’injustice. On ne devrait pas dépendre du bon vouloir de la chance pour s’épanouir, on doit le faire par ses actions.

Regard sur autrui

Penses-tu qu'un bêta-lecteur ou une bêta-lectrice soit indispensable à un bon travail sur une fanfiction ?
Mmmh, je ne dirais pas indispensable, mais c’est une putain de grande aide, ouais. Genre vraiment. Malheureusement, je n’ai jamais vraiment eu de béta-lecteur, alors je n’ai pas grand-chose à dire sur le sujet. Du coup, si je dis que c’est indispensable à un bon travail, vu que je n’ai pas de bétâ-lecteur, c’est comme si je disais que je ne fais pas un bon travail ! xD
Y avait juste LunElf qui me corrigeait mes fautes (et c’était franchement cool), mais c’est tout.
Mais c’est vrai que j’aimerais bien avoir des avis sur mes écritures. Parfois, j’ai vraiment l’impression d’écrire à l’aveugle, dans le sens où je ne sais pas si je vais trop loin dans mes délires ou non. C’est assez difficile d’avoir, de nous même, du recul sur notre travail…

Quel est le commentaire le plus pertinent que tu aies reçu ?
Pertinent ? Je crois que c’était il y a 2 ans, à la fac, dans mon club d’écriture. Quelqu’un m’a fait remarqué que j’ai un style « déceptif », en gros, que j’aime tromper le lecteur. Et… c’est totalement vrai, je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte avant qu’on me le dise. J’aime masquer la vérité ou donner des personnalités diamétralement opposées à des personnages qui, selon leur statut, devrait avoir en avoir de plus ‘conventionnelles’ ; cette phrase est beaucoup trop longue.

Quel conseil concernant l'écriture aurais-tu aimé recevoir, et/ou plus tôt ?
« Clafoutis, arrête de foutre la merde et réfléchit mieux sur tes fics ! Si tu continues d’écrire à la va-vite sans réfléchir, tu n’iras pas bien loin ! On ne peut pas y aller au ‘‘talent’’ indéfiniment ! »
Pas sûr que je l’aurais écouté ceci-dit.

Regard sur l'avenir

Selon toi, comment pourrais-tu améliorer ton écriture à l'heure actuelle ?
Déjà, l’orthographe, haha. Ensuite, des personnages toujours plus développés, des mondes toujours plus crédibles. Sinon, je ne sais pas comment faire exactement. Peut-être qu’il faudrait que je médite dans mon coin sur le sens de l’écriture. En tout cas, j’ai confiance ; je sais qu’à force d’accumuler mes expériences de vie, je ne pourrais que me bonifier !

Aurais-tu un projet d’écriture dont tu voudrais nous parler ?
Bah, pourquoi pas ? Je suis actuellement sur un projet de roman « Révolution Limnique ». Un roman assez ambitieux dont l’objectif est de… changer le monde. Rien que ça. Ouais, je ne fais pas dans la dentelle !
Comme l’héroïne de mon roman, je trouve que notre société est vraiment… décevante. Beaucoup trop de carcans ; beaucoup s’empêchent de vivre pour se conformer à une norme ; beaucoup refoulent leurs émotions qui pourtant font leur essence. Tout ça pour garder un petit « confort » promis par la société, tandis que les Puissants, là-haut, abusent d’une foule de privilèges. Oui, peut-être que cette pensée est naïve, qu’ils manquent des éléments, mais ce n’est pas grave. La naïveté n’est pas qu’un défaut.
« Révolution Limnique » sera un roman sur le surgissement d’une volonté de vivre, sur la volonté de reprendre sa vie en main ; sur la liberté. Tout ça dans un seul but, l’objectif universel de chaque être humain : être enfin heureux.

Un dernier mot pour conclure cette interview ?
Difficile de conclure avec un seul mot ! Mais si là je devrais dire un truc, ça serait : n’abandonnez pas vos rêves.
Pourquoi je dis ça ? Laissez tonton Clafoutis vous l’expliquer. Il y a quelques jours – et c’est véridique – j’ai longuement discuté avec une pote à la fac. C’est quelqu’un qui est du style ‘‘artiste’’, qui ne vient pas d’une classe sociale particulièrement aisée, juste la ‘‘moyenne’’, et qui n’a pas non plus beaucoup de contacts dans le milieu. Et pourtant, à force, elle a réussi à se faire des places dans des expositions, à vendre pour des sommes très correctes et même à se faire inviter dans un musée célèbre.
En gros, ce que je veux dire, c’est que c’est une personne ‘‘normale’’ qui, juste en suivant ses rêves, a fini par réussir.
Souvent, quand on voit des jeunes talents à la télé, on est un peu mesquin et on se dit des trucs styles : « Bah, il avait du piston ! », « Il y eut de la chance ! », « De toute façon il était déjà riche… ».
Bref, on explique la réussite de l’autre par un élément (argent/piston/chance) qui nous manquerait à nous pour réussir. Sauf que non. C’est bien plus simple que ça, tout le monde peut réussir s’il s’en donne les moyens, j’en ai eu la preuve avec ma camarade. Même une personne « normale », qui n’a pas de piston, peut réussir s’il est vraiment sérieux et qu’il ose faire des démarches vers l’inconnu.
Donc voilà les gens, n’abandonnez pas vos rêves, et donner vous les moyens de les réaliser !
En tout cas, la discussion que j’ai eu avec elle m’a vachement motivée pour mon roman ! Allez, au revoir les gens ! :D


Interview par Soundlowan

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