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Concours de fanfics de Noël 2008 : création de Shaamekh K

La brise hivernale serpentait entre les innombrables arbres d'une forêt nordique. Sol et sapins étaient couverts d'une épaisse couche de neige ; c'était le décor habituel du nord de Sinnoh, en cette période de fin d'année. Dans cette forêt qui dominait sur la route 217, courait à perdre haleine un enfant, qui lançait par moments des jurons de frustration. Fatigué de courir, il s'arrêta pour reprendre son souffle. Peu après, il constata la galère dans laquelle il venait de s'embarquer :
- Génial ! Comment je vais faire pour rentrer chez moi, maintenant ?

Ce même jour.
Luc, âgé d'une dizaine d'années, habitait à Frimapic, un village montagnard situé à l'extrême nord de Sinnoh. En ce jour du 24 Décembre, les adultes étaient occupés à se préparer pour fêter Noël. Luc avait passé la matinée à jouer avec les enfants du village, dans la place principale du village, en face de l'arène de Gladys. L'après-midi, alors qu'il était dans sa chambre, sa mère l'appela :
- Luc ? Luc, viens voir, j'ai un service à te demander.
- Quoi, m'man ?
- Eh bien... tu veux bien apporter ces affaires à monsieur Quentin, de la part de papa ?
- Ben... pourquoi il ne les lui apporte pas lui-même ?
- Ton père est très occupé en ce moment. Et moi j'ai encore beaucoup de plats à préparer...
- Mouais...
- Allez, ne fais pas ton flemmard ! Tu m'as l'air de t'ennuyer dans ta chambre, et monsieur Quentin te remerciera bien avec des friandises !
- Hmph... D'accord...
Monsieur Quentin était un homme assez solitaire, dans la force de l'âge, qui habitait une maisonnette à l'entrée du village, loin des autres habitations. C'était un chasseur réputé ; nombre d'Ursaring et de Cerfrousses avaient fait la fatale expérience de ses aptitudes de chasse. Mais M. Quentin était aussi un homme au grand cœur, que les enfants appréciaient malgré ses traits d'apparence rude. C'était aussi une vieille connaissance du père de Luc, l'un de ses rares amis.
- Tout y est ?
- Oui, voilà. J'espère que le sac n'est pas trop lourd ?
- Non, ça va...
Le sac à dos de Luc contenait beaucoup d'affaires diverses : Des bûches, des bouquins, une mystérieuse boîte au contenu inconnu, deux ou trois Pokéball et quelques autres outils divers. Enfin, le petit brun enfila son manteau en fourrure de Cochignon et sorta de chez lui, vers la demeure de l'intéressé, dont il connaissait bien le chemin. Mais c'était sans compter une curieuse créature qui l'épiait discrètement...
Luc toqua à la porte de monsieur Quentin. Pas de réponse.
- Bizarre, il devrait être là, normalement... Oh ! Peut-être qu'il est dans sa cabane, qui sait.
Son sac à dos, chargé à bloc, pesait lourd sur son dos. Il le posa par terre, contre le mur de la maison, le temps d'aller voir la cabane derrière.
- Personne dans la cabane non plus... Mais où est-il ?
Luc remarqua que son sac n'était plus à sa place. Il écarquilla ses yeux, surpris.
- Mais... que ?! Ah ! Sale bête !!
Un farfuret sauvage avait tiré le sac - déjà ouvert, et dont une bonne partie de contenu était par terre - une dizaine de mètres plus loin. Luc, énervé, fonça en criant sur le petit voleur qui prit peur, se sentant menacé. Ce Farfuret prit ses jambes à son cou et fuit, non sans emporter le sac avec lui. Luc se lança à sa poursuite, ne prêtant guère attention au fait qu'il venait de s'engouffrer dans les arbres...

Frustré, Luc commença à grommeler tous les gros mots qu'il connaissait malgré son jeune âge. Il regarda autour de lui ; il eut beau se retourner dans tous les sens, le même décor se répétait à perte de vue : des arbres, rien que des tas d'arbres. Trop distrait à essayer de rattraper le Farfuret - ce qu'il ne parvint même pas à accomplir -, il ne s'était rendu que trop tard du fait qu'il venait de s'enfoncer assez loin dans la forêt. Il marcha quelque peu dans une direction quelconque, ne sachant distinguer le nord du sud. Totalement désorienté, il sentit son ventre se serrer ; il allait passer un sale quart d'heure à essayer de retrouver son chemin.

Alors qu'il marchait vers il ne savait où, il remarqua une petite silhouette ronde au pied d'un arbre. Il s'approcha pour voir ; c'était un Pokémon. De petite taille, mais avec une grande tête ronde, et dont sortait un long museau. Sur son dos courbé figuraient quatre cercles rougeâtres. Il se tenait debout sur ses pattes arrière, dotée chacune d'une griffe unique, tandis que ses minuscules pattes avant étaient serrées contre lui, comme pour essayer de se protéger du froid ambiant.
- Tiens... mais que fait un Héricendre dans un endroit pareil ? Bizarre...
Luc retira ses gants de laine, voulant caresser la tête du petit Pokémon de ses propres doigts. Mais le contact fit frémir le hérisson, qui embrasa son dos, faisant jaillir du feu. Luc recula, effrayé. Mais le dos du Pokémon ne fit pas long feu ; il s'éteignit peu après, comme si le Pokémon Feu n'avait pas beaucoup de force.
- Tu m'as l'air fatigué...
Le brun réessaya de toucher Héricendre, qui se laissa faire cette fois-ci.
- Ton front est brûlant aussi... tu es malade, c'est ça ?
Le Pokémon émit un petit couinement plaintif ; Luc le porta dans ses bras en continuant se caresses réconfortantes. Héricendre se laissa apprivoiser.
- T'es trop chou ! Tu sais quoi, à partir de maintenant je vais m'occuper de toi, tu seras mon premier Pokémon à moi !
Le Pokémon approuva d'un cri enthousiaste ; il se doutait qu'il n'arriverait pas à survivre tout seul dans ce milieu plutôt rude. Les deux nouveaux compagnons se lancèrent à la recherche d'une sortie ; Luc avait retrouvé un brin d'optimisme.
Bientôt, ils firent une rencontre qu'ils auraient préféré éviter : un Medhyena errant passait à côté d'eux. De nature agressive et impulsive, le chien-loup commença à grogner. Héricendre prit l'initiative de sauter des bras de Luc, et se tint en position de combat. Il essaya d'embraser ses flammes dorsales, qui jaillirent quelque peu.
- Mais, attends ! Tu n'es pas en bonne forme, c'est dangereux de se battre !
Le hérisson ignora les paroles de son récent maître. Medhyena aboya pour intimider son opposant, mais sans succès. Alors qu'il lui sautait dessus, Héricendre libéra un jet de flammes qui dissuada son adversaire d'insister davantage. Il recula en arrière, puis prit la fuite sans demander son reste. Luc jubila :
- Super, Héricendre ! Tu t'es bien défendu, je suis sûr que plus tard on gagnera des tas de matchs toi et moi !
Son enthousiasme fut bref : il se rappela aussitôt qu'avant de faire des matchs, il fallait d'abord rentrer chez lui ; son visage en prit une expression attristée.

Ils reprirent leur chemin incertain à travers la forêt enneigée. De temps à autre, Il faisait une pose en s'asseyant sur un rocher ou un tronc d'arbre abattu, pour se reposer un peu, sans pour autant se débarrasser du tracas qui le hantait.
A un moment, Luc s'aperçut que les arbres se faisaient moins denses vers un petit sentier. Les yeux bleus du petit brun s'illuminèrent d'espoir : peut-être que l'entrée de Frimapic était au bout de cette allée. Quelle ne fut sa déception quand il se retrouva seulement face au fameux Lac Savoir. Il se rappela tout de même que le lac était proche de l'entrée de son village, ce qui le motiva. Il s'assit devant la rive pour se reposer un peu, et contempla longtemps cette étendue d'eau qui était source de légendes.
- Y paraît, dit-il à son compagnon, selon les vieux du village, que ce lac est sacré et qu'il abrite l'un des 3 esprits de Sinnoh, celui du savoir, Dis, tu crois que cet esprit nous viendra en aide, grâce à sa sagesse et son savoir ?
Héricendre pencha la tête sur le côté, n'y comprenant pas grand chose aux propos de son maître.
- Moi je dis que c'est que des histoires bidon, tout ça. Bon Héricendre, on va longer la berge, on sait jamais il peut y avoir des pêcheurs...
Mais rien. Ils longèrent la rive, mais aucune silhouette humaine ne se présenta à eux.
- Ah oui... aujourd'hui c'est le réveillon, tout le monde est chez lui, personne ne part chasser ou pêcher... mince alors...
Désespoir et frustration se mélangèrent en une migraine qui commençait à l'assaillir. Il se demandait par quel miracle il allait pouvoir retrouver sa famille. D'ailleurs, les gens du village devaient être fous d'inquiétude à l'heure qu'il était, se disait-il. Surtout ses parents. Il s'interrogeait sur qui était le plus fautif dans cette histoire : sa mère qui l'avait envoyé tout seul, M. Quentin qui n'était pas chez lui, ou lui-même qui avais commis la bêtise de se perdre dans le bois. Il s'avoua dans un soupir qu'il était le plus à blâmer. A cause de lui la fête de Noël à Frimapic allait être toute gâchée. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais il ne voulait pas pleurer, du moins pas encore. Héricendre couina en se frottant la tête contre la poitrine de son jeune dresseur, en espérant le consoler.

Plus tard, le ciel prit une teinte légèrement rose, signe que le soleil n'allait pas tarder à se coucher. « Déjà... », se dit Luc. Un peu plus tard, la nuit tomba entièrement ; le teint gris du ciel s'assombrit radicalement. La forêt s'imprégna d'un nouvel élément : Ténèbres. Ce qui eut pour effet d'accentuer davantage la peur du petit brun, déjà suffisamment angoissé. Sans compter la faim qui commençait à se faire nettement ressentir. « Comment vais-je faire... comment vais-je faire... ». Les larmes coulèrent d'elles-même, signe que l'enfant avait trop de mal à supporter sa situation critique.

De soudains croassements aigus firent sursauter Luc. Il s'arrêta net, se demandant ce que pouvaient être ces cris, trop forts et effrayants pour être ceux de simples Cornèbres, même de Corboss.
- Quoi encore ? se demanda-t-il, exaspéré. Il serra davantage Héricendre contre lui, décidé à le protéger contre quoi que ce soit. Il remarqua au loin des feuillages qui s'agitaient. Bientôt, la source su cri fit son apparition : un Airmure. Ce ne fut pas le seul : deux, trois, puis toute une dizaine d'Airmures suivirent le premier, probablement le mâle dominant de cette nuée migratrice. Luc eut la réaction de s'enfuir au plus vite ; il courut, désormais poursuivi par les rapaces de fer en quête de proie, Héricendre en l'occurrence.
Alors que Luc se retournait brièvement derrière lui pour voir ce qu'il en était de ses assaillants, il trébucha lamentablement et tomba, lâchant par la même occasion Héricendre, qui tout de même atterrit sans problèmes. Les oiseaux métalliques passèrent juste au dessus de Luc, qui s'était couvert la tête de ses mains, affolé. Peu après, il releva la tête ; ses agresseurs étaient partis.
- On l'a échappé belle, Héri... Héricendre ? Héricendre !?!
Il se releva, et scruta d'un œil inquiet tout autour de lui. Aucune trace de son petit protégé. Luc tomba des nues, réalisant que l'un des Airmures n'avait pas raté sa proie, et avait continué son envol en emportant son Héricendre convoité avec eux.
- ... Oh, non... C'est encore de ma faute, ma faute...
Sa tête dans ses mains, il se mit à sangloter comme il ne l'avait jamais fait. Il venait de perdre tout ce qu'il lui restait : Héricendre. Ce Pokémon aurait fait le meilleur des cadeaux de Noël, pensait-il.

Il marchait, désormais seul, totalement déboussolé dans le noir de la nuit, priant encore pour sa survie. Bientôt il n'en pouvait plus de cet état : il cria au secours, hurla son désespoir de toutes ses forces, mais s'arrêta en se rappelant que ses cris n'allaient pas attirer l'attention d'humains à sa recherche, mais plutôt de Pokémon dangereux. D'ailleurs, il étouffa un cri de stupeur, quand il remarqua une grande silhouette sombre au loin, et fuit sans chercher à savoir ce que c'était au juste.
Plus tard, ses jambes complètement tétanisées par le froid et la fatigue, ne purent supporter davantage le poids de son corps ; il s'effondra à genoux. Il s'étala par terre, embrassant la neige glaciale, et pensa avant de s'évanouir :
« Maman, papa... désolé de vous causer tant de soucis... »

Plus tard, Héricendre, prodigieusement échappé à ses agresseurs volants, venait de retrouver la trace de Luc, inconscient. Le Pokémon s'approcha timidement de l'enfant ; il lui lécha la joue rosie par la froid. Les cercles incandescents de son dos étaient de la même couleur que celle de sa fourrure, autrement dit totalement éteintes, signe d'une fatigue extrême.
Le Pokémon se blottit aux côtés de son maître, déterminé à rester avec lui, quitte à en mourir de froid...
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