Concours de fanfics de Noël 2008 : création de Clemence797

La neige tombait, glaciale, comme toujours. Le vent soufflait, ne faisant que refroidir l'air et bouger les branches des sapins pleins de neiges, laissant tomber une pluie de flocons sur le sol, ou sur l'infortunée personne se trouvant en dessous. En ce soir de Noël, c'était un jeune garçon justement nommé Noël qui reçut les petits fragments glacés sur la tête. Derrière lui se trouvait un héricendre, que la neige de semblait pas déranger, ce qui est parfaitement logique.

A quoi bon s'appeler Noël si on ne peut même pas passer le réveillon près de sa famille ? C'était la question que Noël se posait, en ce 24 décembre ; Il se demandait comment ça aurait été si il n'était pas parti ce fameux soir, un an auparavant. Il se demandait si il s'en serait allé si son beau père s'était calmé et avait arrêter de crier, si il s'était excuser et avait embrassé son « fils » Tout aurait été tellement différent. Noël voyait clairement la scène : Toute la famille serait réunie autour de la table, ainsi que deux ou trois amis. Ils auraient discutés pendant tout le repas, puis, à minuit, il seraient allés voir devant le sapin, et y auraient trouvés quelques cadeaux. Il aurait certainement reçu un livre de conseils sur le dressage, et sa petite sœur aurait pleuré de joie en découvrant, à coté de ses souliers, un petit toudoudou qu'il lui aurait offert. Son premier pokémon ; Noël aurait voulu être là pour voir la scène. Il aurait voulu que tout soit différent. Mais non, les choses sont comme elles sont, et pas autrement. En ce moment, sa sœur doit être en train de pleurer, mais pas de joie. Elle est en train de pleurer en voyant que son beau-père ne lui a offert qu'un album pour bébé avec de grosses images de pokémons et leur nom en dessous, un cadeau vraiment inutile pour elle, qui a 11ans et sais donc lire depuis déjà plusieurs années. A cette pensée, ce fut Noël qui se mit à pleurer. Pleurer de rage en sachant que sa mère a épousé l'homme qu'il déteste le plus au monde. Pleurer devant l'injustice de la mort de son père. Pleurer devant la certitude de ne plus jamais revoir la personne qu'il aime le plus au monde, sa sœur. Pleurer devant sa vie, tout simplement.

Héricendre, quant à lui, se demandait pourquoi ils ne s'étaient pas arrêtés dans la maison avant la forêt, qui semblait si chaude, si accueillante. Il ne comprenait pas que le 24 décembre est un jour que l'on passe avec ses proches, pas avec les inconnus. Mais il voyait bien que son maître avait besoin d'oublier. Il se rendait compte qu'il était triste. Le petit pokémon accéléra un peu l'allure pour rattraper Noël et se serra affectueusement contre sa jambe. Au risque de se brûler les doigts, Noël pris héricendre dans ses bras et le serra contre lui. Il devait continuer. Malgré le désespoir qui le rongeait, il devait continuer, pour héricendre. Il n'avait pas le droit d'abandonner.
La vitalité d'héricendre redonna du courage à Noël, qui accéléra le pas. La prochaine ville ne devait plus être bien loin, et ils pourraient se reposer dans un centre pokémon. Il commençait à être fatigué, et le froid de plus en plus intense ralentissait sa marche, malgré ses efforts. Noël leva la tête pour observer les étoiles. Grâce à ses connaissances en astronomie, il s'aperçut qu'il s'était dévié de son itinéraire. Il bifurqua vers la gauche, en tenant toujours héricendre qui somnolait à présent dans ses bras. Quelques minutes plus tard. Noël aperçut une lueur, qui semblait à la fois proche et très loin. La ville…. L'objectif qu'il s'était fixés le matin même, en partant de l'hôtel ou il avait passé la nuit ave héricendre.

Mais au fond, à quoi bon continuer ? Pourquoi devait-il vivre en sachant qu'il ne reverra plus jamais ni sa mère, ni sa sœur, les deux seules personnes encore vivantes à compter pour lui ? Pourquoi continuer en sachant qu'il ne pourra plus jamais être vraiment heureux ? Pourquoi ? La seule réponse qu'il pouvait donner était : pour héricendre. Mais au fond, héricendre n'avait peut-être pas vraiment besoin de lui… Si il le relâchait, là, maintenant, le petit animal irait vers la ville et se trouverait un autre dresseur, cela ne faisait aucun doute. Noël avança encore de quelques pas, tout en ressassant ses pensées macabres.
Puis il s'arrêta. Il réveilla doucement héricendre et le posa sur le sol. Il lui fit comprendre qu'il devait aller à la ville et oublier. Il lui dit qu'il devait partir sans se retourner. Héricendre le regarda, l'air étonné. Noël le regarda, et héricendre compris que c'était un adieu. Il se retourna lentement, puis se mit en marche, de plus en plus vite, sous le regard de son ancien maître. Quand il eu presque disparu, Noël s'allongea par terre en frissonnant. Plus rien n'avait d'importance à présent. Il allait enfin revoir son père. Il ferma les yeux en pensant à celles qu'il avait aimé. Son dernier regard, sa dernière pensée….