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Le pouvoir du Wailord

- Hé non ! Racaillou ! Vous n'aviez pas le droit de précipiter mon Pokémon dans l'eau ! hurlait un petit garçon.
- Tu as voulu combattre sur la plage, l'océan comme le sable, c'est toujours la plage !
Le petit garçon rappela son Pokémon en brandissant une Sombre Ball. Le rayon sauva un Racaillou étouffant dans les flots.
- On se retrouvera Maurice ! Et tu auras moins de chance en combat ! Le petit garçon rangea sa Ball dans une poche de son large bermuda.
- Aquali, reviens ! Le rayon bleu de la Scuba Ball aspira un Aquali fier et souriant d'avoir vaincu un Racaillou très robuste.
- Tu t'es bien battu mon ami ! murmura Maurice à la Scuba Ball, avant de la raccrocher à sa ceinture.
- Mes amis, que la fête reprenne !
Les badauds qui regardaient le combat se dissipèrent, Maurice et ses amis retournèrent en direction du bungalow, l'incident était clos. La fête reprit de plus belle. C'est alors, à l'instant où Maurice ouvrait la porte du bungalow, qu'une lueur terriblement brillante se mit à envahir le ciel, et à éblouir les fêtards.

Le pouvoir de Wailord

La lumière se fit plus forte, et Maurice cligna des yeux.
Un instant, le temps sembla s'être suspendu, laissant le monde pétrifié.
Lorsqu'il les rouvrit, la lumière avait disparu, et les vacanciers, sans se soucier plus que ça de l'incident, recommencèrent à danser ou à poursuivre d'autres activités, frénétiques.
« -Tu es sûr de ne pas aller à la fête avec nous ? » demanda Georges, le plus jeune de l'équipe, dont le Pachirisu était tout simplement adorable.
Tous ses amis le regardaient d'un air inquiet.
«- Non merci, c'est gentil, fit Maurice, les yeux encore papillonnants. Je... Je me sens un peu fatigué, acheva-t-il, dans un sourire maladroit.
« -O.K, lui lança Gilbert, qui était un vrai dur couvert de tatouages, si l'envie de venir nous voir te reprends, n'hésite pas ! Allez, Tartard, viens ! »
Le Tartard en question, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à son maître, suivit le groupe de copains qui déjà disparaissait dans la nuit chaude.

Encore un peu sonné, Maurice entra dans le bungalow.
Le décor de la petite case était rassurant. Dans un coin, il y avait le bureau, jonché de papiers, sur lequel reposaient quelques pokéball ainsi que la carte du « room-service » de l'hôtel. A côté de lui, un lit moelleux semblait l'accueillir de ses draps blancs.
Maurice s'étira, tout en se dirigeant vers la petite salle de bain aux mosaïques bleues, au fond de la pièce.
Il ne ferait pas la fête, ce soir.
Dans un soupir, il posa la scuba ball qu'il tenait dans une main sur le premier meuble à sa portée, à savoir un fauteuil.
Un étrange sentiment de culpabilité pesait sur ses épaules, et il n'en connaissait pas l'origine. Ou plutôt, il la déniait.
Maurice se brossait à présent les dents avec toute la vigueur nécessaire à cette tâche, en rejetant de son esprit le douloureux souvenir du petit garçon de la plage.
Il était rongé de remords insoutenables, qui lui mordaient le cœur et le dégoûtaient de lui-même. Dans sa tête, le jeune dresseur aux yeux tristes fixait toujours sa sombre ball d'un air abattu.
Après avoir jeté un coup d'œil à son reflet dans la glace, Maurice se glissa dans son lit douillet, et éteignit sa lampe de chevet.
« Je suis répugnant, pensa-t-il. J'aurais pu laisser une chance à ce pauvre petit. Mais non, au lieu de ça, j'ai pris plaisir à l'écraser, à l'humilier, je n'ai même pas été fair-play. »
Au bout d'une heure ou deux, épuisé par toutes ces émotions, il s'endormit.

Maurice fit cette nuit-là un rêve étrange.
Un Wailord lui faisait signe de la main, puis disparaissait.
Lorsqu'il revenait, il portait sur son dos son Aquali et s'enfonçait lentement dans les flots. Et Aquali, il le sentait, suffoquait. Ce qui était absurde, puisque, comme chacun sait, Aquali est un pokémon eau. Cependant, Maurice ne s'en rendait pas compte, et il se jetait à l'eau pour sauver son ami. A ce moment apparaissait un Racaillou, qui voulait le couler, sans succès.
Enfin, Wailord s'élevait haut dans les airs, et éclatait d'une lumière éblouissante...
« Mon jeune ami, tu t'es montré d'une accablante méchanceté aujourd'hui. Sois puni »


Lorsque Maurice s'éveilla enfin, les rayons du soleil filtraient par la fenêtre en illuminant toute la chambre.
Il se sentait aussi fatigué que s'il avait disputé un match de boxe, ce qui n'avait pourtant pas été le cas.
Il faut dire que son sommeil avait été pour le moins mouvementé.
Le dresseur regarda sa pokemontre ; il n'était pas loin de dix heures.
« Déjà ! s'exclama-t-il en sautant de son lit. Moi qui devais faire un tournoi ! Mais je suis bête ! »
S'habillant à toute vitesse, Maurice ne remarqua pas que la scuba ball qu'il avait déposée la veille sur cet horrible canapé rouge avait disparu.
Pour l'instant, il était surtout préoccupé par son cauchemar et le tournoi qu'il avait manqué.
Le songe étrange qu'il avait fait la nuit passée l'avait marqué, et il était surtout troublé par la présence -pour le moins inattendue- de Wailord dans le rêve.
Car, après tout, que venait-il faire là, pour parler familièrement ?

Ce fut alors qu'il avisa la disparition de la ball, et il oublia tout le reste.
Puis, soudain, il comprit.
Ce ne pouvait être que lui.




Robert avait dix ans – que dis-je ! Dix ans et demi.
Son unique pokémon était un Racaillou, qu'il adorait, et avec qui il jouait dans le sable de longues heures, depuis qu'il était en vacances avec ses parents dans cet hôtel de bord de mer.

Hélas ! ce séjour sans tâche avait été gâté par un malheur : son pauvre pokémon, pas plus tard que la veille, avait été victime d'une odieuse tromperie.
Ce matin là, donc, Robert était triste, et son Racaillou (qui avait attrapé un rhume) aussi.
Il avait soif de vengeance, il voulait que le sinistre individu qui l'avait battu hier paie, et il méditait un complot visant la personne de cet odieux dresseur, tout en sirotant son jus d'orange.
Le petit déjeuner de l'hôtel était délicieux, et les grandes baies vitrées de la salle à manger offraient une vue imprenable sur le désert à tous les visiteurs.
Il faut dire que l'Hôtel Alorize était un vrai palace, équipé d'une grande arène, de plusieurs piscines où les pokémon pouvaient barboter ; on pouvait également y faire des promenades dans le désert.
Sans compter, bien entendu, les merveilleuses plages de sable fin...
Robert entamait sa troisième tartine de Nutella, attablé devant un robuste petit déjeuner et deux parents au regard attendri, lorsqu'il le vit entrer dans la salle.
Alors, en enfant bien élevé, il demanda à sa mère s'il pouvait aller aux toilettes.
Les honorables géniteurs de Robert étaient très chics : la maman, blonde aux yeux bleus, devait avoir dans les trente-cinq ans ; quant aux père, il était un peu plus âgé, et ses cheveux grisonnants annonçaient les prémices de la vieillesse. Tous deux étaient extrêmement bien habillés.
« Bernard, dit la mère, tu ne trouves pas que notre fils a l'air un peu triste ?
-Je ne sais pas. Oui, peut-être bien, peut-être bien... »



Il n'y avait personne aux WC, ce qui était pour le moins rassurant.
Après un rapide voyage au « petit coin », Robert se lava les mains. Il était en train de les sécher (vous savez, avec l'air chaud, ça prend toujours des heures), quand entra Maurice, l'air furibond.
Aux yeux du petit garçon, il avait un air un peu voyou assez déplaisant.
Il portait une espèce de pantalon baggy, avec un tee-shirt à l'effigie de Tyranocif.
Ses baskets à l'aspect usé étaient d'un goût douteux.
Pourtant, il devait bien admettre que Maurice était plutôt beau garçon, avec ses cheveux orange, et ses yeux verts.

De son côté, Maurice se trouvait face à un petit enfant, complètement terrorisé.
Il aurait pu résumer son style en trois mots : Petit Lord Fauntleroy.
Pourtant, il devait bien admettre que Robert était trop mignon, avec ses cheveux tout blonds, sa grande mèche qui lui barrait le visage et ses yeux bleu glacier.

« Allez, dis-moi où tu l'as mise, demanda le dresseur, décidé à garder un minimum de sang-froid. S'il te plaît, dis-le moi, je ne te ferai rien. Après tout, j'ai eu tort hier, je le reconnais. Si tu me rends mon Aquali on sera quittes. O.K ? »

Robert parut extrêmement surpris, et devint tout pâle.

« Je suis désolé, mais ce n'est pas moi qui l'ai prise. D'accord, j'étais énervé, mais jamais je n'aurais fait une chose pareille, je t'assure ! »

Maurice regarda le petit garçon droit dans les yeux ; et comprit que ce dernier disait la vérité.
Il avait toujours su reconnaître, du premier coup d'œil, la vérité du mensonge.
Il le regarda, légèrement désemparé.

«- Tu... Tu es sûr ?
- Mais oui. Pourquoi aurais-je fait une chose pareille ? Je sais que c'est une grande souffrance de perdre un pokémon.
Maurice se tut pendant quelques secondes.
- Ah bon... D'accord. Je...je te présente mes excuses pour la dernière fois. »
Il était dans ses petits souliers.
Robert se rendit alors compte que le garçon avec qui il parlait n'était pas un brute, bien au contraire.
Il esquissa un sourire.
« Je pourrais t'aider à le retrouver si tu veux. Ton pokémon.
-Avec plaisir.
-Amis ?
-Amis ! »

Et oui, ils sont devenus amis aussi vite que ça.
C'est parfois de petits différends que naissent les grandes amitiés.



Robert et Maurice se dirigeaient sous le soleil écrasant de midi vers le bungalow du dresseur, dans le but d'y trouver quelque indice.
Le petit garçon avait été autorisé à sortir seul, mais devait impérativement rentrer avant les trois heures. Il avait également confié à ses parents son cher Racaillou.
Ils passèrent devant la piscine, où barbotaient quelques enfants, en compagnie de leurs pokémons. Il y avait beaucoup de Marills, et leurs queues flottaient à la surface, telles des bouées.
Puis les deux garçons empruntèrent un chemin, dont la montée fut quelque peu éprouvante.
Haletants, ils s'arrêtèrent quelques instants au bord de la route.


« Tu penses qu'on y trouvera quelque chose ?
-Je ne sais pas. On peut toujours espérer, n'est-ce pas ?
-Oui, c'est vrai. »

Ils ne parvinrent à l'habitation qu'un quart d'heure plus tard.
Maurice mit du temps à trouver la clé. Il finit par la trouver dans la poche arrière de son affreux pantalon.

Lorsqu'il ouvrit la porte d'entrée, une éblouissante lumière envahit le ciel.
Tous les estivants interrompirent leurs activités, stupéfiés, pour regarder ce phénomène, qui ne dura pourtant que quelques secondes.
Maurice se précipita aussitôt à l'intérieur. Il n'en crut pas ses yeux.
Sur le canapé rouge, il y avait la scuba ball.
« Incroyable », ne put-il s'empêcher de murmurer.
« Qu'y a-t-il ? demanda Robert, sagement resté à l'extérieur. Tout va bien ? J'ai vu une drôle de lumière !
-Oui, oui, tout va bien. J'ai retrouvé la ball. Je suis très « tête en l'air », tu sais, j'ai dû ne pas bien chercher. Je vais vérifier si Aquali est à l'intérieur. »
Maurice était fébrile. Il tremblait lorsqu'il lança la ball.
Mais tout se passa bien. Aquali, en parfaite santé, se frotta affectueusement contre les jambes de son maître.


Maurice s'excusa auprès de Robert pour l'avoir ainsi dérangé, mais ce dernier était très heureux de la soudaine réapparition du pokémon. Ensemble, ils jouèrent tout l'après-midi, participèrent à des tournois, puis dansèrent pendant une bonne partie de la soirée.
Puis, avisant l'heure tardive, Maurice retourna dans son bungalow, non sans avoir dit au revoir à Robert et à ses parents.

Cette nuit-là, Maurice fit une nouvelle fois un étrange rêve, mais pas un cauchemar cette fois.
Un Wailord sortait des flots, baigné d'une lumière aveuglante, portant sur son dos un Aquali et un Racaillou, heureux.
« Tu t'es, je crois, racheté aujourd'hui, dit le Wailord, titanesque et majestueux à la fois.
Ce petit garçon est mon protégé, et c'est pour cela que je dois punir tous ceux qui le rendent triste. Mais à présent tu es son ami, n'est-ce pas ?
Tu méritais bien que je te rende ton Aquali. »


Le lendemain, Maurice, intrigué, demanda à Robert s'il aimait bien les Wailords.
Ce dernier releva alors la mèche de cheveux qui couvrait son front, et son ami put constater la marque en forme de goutte d'eau qui ornait son visage.
«-Oh !
-Eh oui. Je suis né avec, et j'aurai cette marque toute ma vie. Tu as découvert mon secret, n'est-ce pas ? Je commande aux Wailords.
-Comment !?
- Quand je serai adulte, je montrerai aux gens tout le pouvoir des Wailords.
-Ah bon ?
-Je leur enseignerai la paix et l'amour de la nature...
-C'est génial !!
-Et Alorize resplendira d'une lumière inégalée... Hé ho, Maurice, ça va ? Maurice ! »

Maurice s'était évanoui.


Vous avez maintenant compris pourquoi tous les ans, dans le village Alorize, la grande fête du Wailord est d'une beauté grandiose, et pourquoi les habitants préfèrent les Wailords à tout autre pokémon.

Les Wailords ont un pouvoir de paix.
Sans doute le plus puissant de tous.
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