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[Review] Pokémon le film 21: Le pouvoir est en nous !

Note: le film est maintenant disponible sur le store iTunes .


Commencement

N'y allons pas par quatre chemins: je n'ai aucune idée de comment commencer cette review. Pour un film tout genre confondu, Pokémon – Le Pouvoir est en nous atteindrait un bon score. Il a tout pour plaire, il est bon enfant, amusant et divertissant,... bref, tout ce qu'on lui demande en somme. Pour un film Pokémon cependant, j'aurais bien du mal à le classer. Il est clairement mieux que l'organisation de la honte (Diancie, Hoopa, Volcanion et j'en passe), mais certainement pas mieux que les meilleurs films comme Mewtwo, Lucario, Entei, etc. Est-il meilleur que le film 20 ? Mieux : est-il meilleur que le film 2 dont il semble s'inspirer ? “Peut-être” et “non rien à voir”. Voilà donc la valeur étalon sur laquelle je vais baser cette review.

Synopsis : Sacha continue son aventure et arrive dans la ville de Foula, connue pour être la ville protégée par le Pokémon légendaire Lugia. Il participe à un concours de capture Pokémon (comme dans Pokémon Or et Argent) et espère remporter le premier prix (un trophée). Dans le même temps, le petit frère de Risa, Rick, lui demande de capturer un Evoli pour lui. Le problème, c'est qu'elle n'y connait rien en Pokémon. Encore au même moment, Callahan, un menteur professionnel, annonce à sa nièce qu'il a attrapé un Pokémon tout aussi légendaire que Lugia et part prouver sa fausse valeur en participant au même concours de capture que Sacha. Mais puisqu'il n'a aucun Pokémon, il demande à un scientifique, Toren, de lui indiquer quel Pokémon attraper pour avoir le plus de points sans devoir se battre. Encore encore au même moment, une vielle dame, Hariette vit sa vie entourée de Pokémon qu'elle ne supporte pas et par la force des choses, elle se retrouve enfumée de Doux Parfum, ce qui les attire jusqu'à dans sa maison... pour son plus grand malheur. Et encore encore encore au même moment, la fille du maire de la ville, Margaux, se rend en cachette dans les montagnes pour apporter de la nourriture à un Pokémon mystérieux. Et tous les six finissent, par la force du destin, par former une petite équipe.


WOOOOOW ça, c'est du synopsis ! Impossible de résumer le film en une seule ligne car ici, il va falloir raconter l'histoire de 6 personnages à la fois. Et c'est ça l'originalité du film: il n'y a pas un seul héros (Sacha), mais six héros ! Et ils vont tous devoir se partager l'écran. Sur papier, le procédé s'avère intéressant. Dans la forme, le film s'impose un énorme challenge. Il va falloir diviser le temps à l'écran 6 fois et faire en sorte que les 6 personnages aient suffisamment de développement pour tenir la route et faire avancer l'histoire. Dans l'ensemble, le film s'en sort bien et certains personnages deviennent très attachants. Mais à force, le film souffre de son ambition bien trop grande: les scènes s'entrecoupent parfois trop vite et le film nous fait passer d'un personnage à l'autre sans aucune transition. Et comme il fallait s'y attendre, certains personnages se retrouvent avec moins de développement que d'autres.

La vérité si je mens

Le thème du film sera donc le mensonge. Ou pour être plus précis: le film repose sur les apparences et comment elles peuvent être trompeuses. Et pour ce faire, le film emploie la technique que j’appellerai "la technique des couches". Comme pour Photoshop, chaque couche renvoie à une idée et plus on les superpose, plus on se rend compte que les choses sont plus compliquées qu'il n'y parait.

A ce jeu, Risa est la plus impressionnante. Son apparence laisse à penser que c'est une fille fashion, superficielle et penchée pour la mode... une gyaru quoi. Mais très tôt dans le film - en fait, au début puisque le film commence avec elle - on apprend que Risa est une athlète et qu'elle a eu un accident au pied durant sa carrière, ce qui l'a poussée à arrêter de faire du sport. Sa mission confiée, elle tente par tous les moyens de trouver un Evoli. Malheureusement, sans PokéDex ou guide, elle peine à en trouver. Elle croise la route de Callahan et, étant complètement ignorant lui aussi, lui dit que Evoli est un Pokémon extrêmement rare qui vit dans les zones montagneuses. La petite miss s’exécute mais n'en trouve aucun. Des gardes de montagne la retrouveront morte de fatigue et lui apprendront qu'elle a été dupée et que les Evoli sont des Pokémon communs des plaines. Voilà comment un petit mensonge en fait voir de toutes les couleurs à une innocente. Heureusement, Risa finit par tomber sur Sacha et celui-ci accepte de l'aider à en trouver.


A deux reprises dans le film, on apprend que toute son apparence est contrefaite. La première fois, le maquillage de Risa coule et on voit bien qu'elle s'en met des tonnes. La deuxième fois, c'est après avoir capturé Evoli: les sourcils de notre miss ont disparu (!). Son maquillage a encore une fois coulé et le résultat est plutôt horrible (imaginez-la sans sourcils et ça donne à peu près le résultat). Risa s'efface pendant une petite partie du film et reprend quelque peu le devant de la scène lorsqu'elle doit ramener une torche d'un bout à l'autre de la ville. Sacha lui confie cette tâche puisque de tout le groupe, c'est elle la plus rapide. Une petite bataille contre sa peur de se blesser à nouveau et un discours sur l'importance de l'amitié plus tard, la voilà qui sprinte comme jamais - et pieds nus en plus !


Toren est quant à lui exactement ce qu'il semble être: un scientifique timide. Durant tout le film, Toren passera son temps à s'excuser, se faire pardonner, chouiner, bredouiller,... bref, c'est une victime. En tant que scientifique, Toren travaille dans un laboratoire dont le but est de trouver de nouvelles technologies capables d'améliorer la vie des humains et des Pokémon. Il restera une bonne partie du film dans l'ombre, littéralement comme au figuré. Callahan va lui demander de l'aider à trouver les Pokémon rares de la compétition et ainsi rafler le plus de points. Pendant ce temps, Toren sera dans son laboratoire et le guidera grâce à son ordinateur. Un peu plus tard, le scientifique va devoir donner une conférence publique mais dans la confusion, au lieu de placer la carte SD de la conférence dans son ordinateur, il va mettre la carte SD contenant la conversation qu'il a eu durant le tournoi avec Callahan. Bref, Toren est un tricheur et Callahan est enfin vu comme un énorme menteur. Vers la fin du film, la ville sera envahie par un gaz toxique. Mais heureusement, et surtout parce que le scénario a besoin d'avancer, Toren trouvera le courage de débarrasser la ville du gaz nocif et puis voilà.


Le personnage de Hariette est plus subtile. Elle ne ment pas tout à fait comme le reste du casting. Par contre, elle cache un passé assez intense. Dès le début du film, et ce pendant une bonne partie de celui-ci, Hariette va passer son temps à chasser les Pokémon qu'elle voit en criant qu'elle déteste les Pokémon. Les choses deviennent de pire en pire lorsqu'elle se fait aspergée d'essence de Doux Parfum en entrant dans le laboratoire de Toren. A partir de là, tous les Pokémon qu'elle croisera voudront rester avec elle, jusqu'à s’immiscer dans sa propre maison. On apprend un peu plus tard dans le film qu'elle est en fait ingénieur mécanique. Plus surprenant encore, sa peur des Pokémon vient en fait d'un épisode plutôt tragique où son Snubull s'est fait dévoré vif par les flammes durant un incendie. En gros, imaginez deux portes d'ascenseur se refermer sur quelqu'un, mais au lieu d'être de métal, elles sont de flammes. C'est la fameuse scène où l'on voit Snubull se faire manger par les flammes. Si vous doutiez que la Team OLM avait quelque chose contre les chiens, vous pouvez maintenant en être sûrs. Mais ne vous en faites pas ! Snubull doit probablement être à présent en train de jouer à la ba-balle au paradis des Pokémon, juste à côté de Luxray, Latios, Lucario et Mastouffe. Hahaha...


Et la dernière mais pas des moindres, nous avons Margaux qui réapparaîtra souvent puisqu'elle est amie avec le Pokémon star du film, Zeraora (au cas où vous en doutiez encore). Zeraora doit se cacher des humains à cause de sa rareté. En effet, il y a quelques années de cela, ce Pokémon s'était tellement fait connaitre qu'il était devenu une légende locale ainsi qu'un point d'attraction fort de la ville. De fait, beaucoup de personnes, et surtout des chasseurs, se sont mis en tête de le trouver pour le capturer. Un jour, la population en quête de Zeraora était tellement nombreuses qu'un feu de forêt s'est déclenché. Zeraora, étant ami avec les Pokémon, fit de son mieux pour tous les protéger. Malheureusement, il en ressort blessé et doit faire profil bas le temps qu'il s'en remette. Margaux étant son amie, elle essaye de prouver à la population qu'il existe bel et bien et que, contrairement à ce que son père, le père de Foula, prétend, il n'est en aucun cas une malédiction. L'on apprend donc par la suite que le père de Margaux est également un ami de Zeraora et qu'il a voulu le protéger en disant à la population qu'il était dangereux. Un mensonge pour protéger son ami en somme.

Le devant de la scène si je n'ai pas assez de screen time !


Malgré le fait que les personnages se poussent pour avoir le devant de la scène, l'histoire n'en reste pas moins cohérente et les personnages se rencontrent et s'entraident logiquement. Une des scènes les plus fortes découlent justement de cette entraide. Durant le concours de capture, Callahan croisera la route d'un Simularbre qui aura cherché des noises - sans faire exprès - à un Akwakwak. Malheureusement, cette Akwakwak est très rancunier et ne le lâchera plus, il veut à tout prix lui faire payer son affront. Pris de pitié pour le Pokémon Roche, Callahan attrape Akwakwak, ce qui permet à Simularbre de s'enfuir. Cet acte héroïque va bouleverser Simularbre et il va tout faire pour devenir son Pokémon. Malheureusement, notre faux héros ne veut pas vraiment de lui. Et à partir de là, un running gag va s'installer tout au long du film. A chaque fois que Callahan dira un mensonge, Simularbre criera "Uso !". En japonais, Simularbre s'appelle Usokki, soit Arbre menteur. Un mensonge se dit "Uso". En d'autres termes, Simularbre criera toujours au mensonge dès que son ami humain dira un mensonge. Lorsque les mensonges du charlatan seront révélés au grand jour, tout le monde l'abandonnera. Tous sauf Simularbre. Le pauvre Pokémon va tout faire pour lui expliquer qu'il est son héros, quand bien même il n'est pas parfait, et qu'il peut en devenir un vrai s'il aide la ville (au moment de la scène, le gaz nocif se repend dans la ville). Bref, c'est une scène magnifique, et je dirais même la meilleure scène du film.

A ce stade de la critique, vous vous demandez peut-être pourquoi je n'ai pas encore parlé du personnage principal, c'est-à-dire Sacha. Eh bien il y a une raison très simple: Sacha, vous pouvez l'oublier. Eh oui, dans ce film, notre jeune dresseur du Bourg-Palette, accompagné de son fidèle Pikachu... et surtout de son seul Pokémon, n'éblouira pas la scène plus de 10 minutes. Sacha se fait littéralement voler la vedette par les 5 autres personnages et pendant une bonne partie du film, on ne le verra plus. Je n'ai évidemment pas pu mesurer son temps à l'écran, mais je suis sûre qu'il passe la moitié du film à l'écran. En fait, j'irai même jusqu'à dire que si le film s'était passé sans Sacha, ça n'aura pas fait l'ombre d'une différence.


Durant la compétition, Sacha va devoir contrôler un Tyranocif enragé

De même, si vous vous attendiez à voir un film à la XYZ, avec des combats épiques et tout et tout...vous allez devoir passer votre chemin. Trois, c'est le nombre de combats qu'il y a dans ce film. Et par combat, j'entends du 1 vs 1 pendant 3 minutes. En tout et pour tout, nous avons Sacha et Pikachu niveau 100 se battant contre un Phanpy niveau 5 (oui ! On sens vraiment la différence de puissance), Sacha et Pikachu se battant contre un Tyranocif et Pikachu se battant contre Zeraora. Et c'est absolument tout ! Alors certes, les combats sont magnifiques et dynamiques, mais ce sera la seule chose en commun avec XYZ.

Et puisque nous parlons de Zeraora... Abandonnez également l'espoir de le voir à l'écran plus de 5 minutes. Car dans ce film, Zeraora ne sera qu'un figurant. Durant les 2/3 du film, il ne sera même pas présent. Il n’apparaît que vers la fin lorsqu'un nouvel incendie se déclare dans la forêt, pour protéger les Pokémon. Sacha, en grand héros qu'il est, viendra l'aider mais au final, Zeraora sera tellement furieux envers les humains que lui et Sacha (enfin, Pikachu plutôt) finiront par se battre sans qu'on ne sache trop comment. Au bout du combat de 3 minutes, Zeraora se calme et se range du côté de Sacha... sans qu'on ne sache trop pourquoi.


Niveau graphisme, il n'y a pas grand chose à redire. Les personnages sont tous très beaux et le style graphique est impeccable. Le film a été réalisé par la Team OLM – ceux qui font l'animé Pokémon – et par la Wit Studio – ceux qui sont à l'origine de The Ancient Magus Bride, Owari no seraph ou encore Attack on Titan. Cette collaboration n'a été que fructueuse, le film et les décors sont supers. Par contre, je ne peux pas en dire autant de cette 3D immonde qui s'incruste çà et là dans le film. Certains personnages, et surtout des Pokémon, seront entièrement modélisés en 3D... en 3D moche et qui s'incruste hyper mal. Et ce n'est pas moi qui le dit personnellement: toute la salle était d'accord là-dessus. La 3D s'incrustait mal au milieu des personnages en 2D. A vrai dire, au bout d'un moment, je ne regardais plus que ça.


Soleil et Lune la saison déteint sur les films

Le film se veut également très politisé: il abordera des thèmes d'actualité qui touche surtout le Japon, comme le progrès scientifique qui fait plus de tort que de bien, les politiciens qui sont prêts à mentir pour se donner bonne image, la chasse/braconnage, etc. Et c'est sans doute pour ça que le film a si bien marché: il parle aux japonais. Il dénonce précisément ce qui ne va pas dans leur société sans trop en dire. L'un des exemples les plus marquants, c'est la fameuse boule de gaz nocif. En prenant du recul, elle représentait les gaz nocifs libérés par les centrales comme quand, par exemple, il y a un tremblement de terre comme... au hasard... Fukushima.

Au bout d'un moment, et jusqu'à la fin du film, Sacha parlera d'une puissance qui allient les humains et les Pokémon, “la puissance des Pokémon”. En gros, tant que les Pokémon sont là, on peut tout réussir dans la vie. La première fois que j'ai entendu ça, je me suis juste dit “Ah, c'est Pokémon, c'est pour les enfants...mais c'est franchement niais, même pour Sacha”. Mais après la séance, on m'a informé que cette puissance faisait référence à autre chose et que le film en parlait beaucoup comme d'une espèce d'énergie au même titre que l'énergie nucléaire et que dans notre société actuelle, on cherche justement de nouvelles formes de puissance pour réaliser les rêves/ambitions humains.
Bien entendu, je doute que Sacha en parlait autrement que comme “la puissance de l'amour et de l'amitié”, mais après coup, ça m'a en effet fait réfléchir.


Le gaz nocif

Bref, à la fin de cette longue journée, les héros sauvent la ville, Toren libère le gaz purificateur, la pluie s'abat sur la ville pour éteindre l’incendie et Zeraora redevient l'ami de tout le monde. Et le monde est content. Fin.

Ah et aussi, je crois qu'à la fin, il y a un genre de Pokémon oiseau blanc, mais j'en suis plus tout à faire sûre...

Conclusion

La noteLes plusLes moins
7/10 – Les graphismes sont super cools

- Certains personnages sont très attachants. Mention spéciale à Risa qui est très drôle.

- Certains sujets abordés rendent le film plus mature.

- Les combats sont supers et les scènes d'action, tout autant.

- Cette 3D immonde et dégueu me fait presque peur pour le prochain film, qui lui sera entièrement en 3D.

- Six héros à l'écran, ça donne au final 6 personnages qui se battent pour avoir du temps à l'écran et le film n'arrive plus à suivre au bout d'un moment.

- Certains protagonistes ne sont pas très développés. Toren, je ne me souviens même plus de toi mis à part que tu chouinais tout le temps.

- Trois combats de 5 minutes au total. C'est trop peu pour du Pokémon.

- Zeraora est censé être la star du film, mais au final, ce n'est qu'un personnage secondaire.

- Lugia, qui est censé être l'autre star du film, n'est au final qu'un caméo de 15 secondes (oui), un deus ex macina qui apparaît 5 minutes avant la fin du film pour éteindre l’incendie. C'est super triste.


Alors, est-ce un bon film ? Pokémon le film 21 est sans conteste un bon film, malgré les quelques défauts qu'il a. Par contre, c'est à mon sens un film Pokémon très moyen. Pokémon est censé être un seinen/shonen, donc en d'autres termes: de l'aventure et des combats. Mais ici, le film est plus un slice of life avec des moments d'action. Il est très loin des premiers films qui incarnaient bien l'esprit Pokémon. Par contre, il est aussi très loin des catastrophes Diancie et Hoopa. Est-il meilleur que Pokémon 20 ? Là, je dirais que ça dépend de chacun, d'autant plus que Pokémon 20 est un film anniversaire. Il ne sert donc pas le même propos que son collègue du futur. Quant à Pokémon 2, ne cherchez aucun point commun avec le film. Le seul point commun entre Pokémon 2 et Pokémon 21, c'est que Lugia est dans le film. Mais ça s'arrête là.

par ptirt, le 26/10/2018 à 20:00
Animé Film animé

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