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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 09/11/2010 à 02:12
» Dernière mise à jour le 15/12/2010 à 19:18

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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(Allemand : « De Jour ». Première partie.)



Sinnoh. Verchamps. Centre pokémon, service d'aide et de repos, chambre 14.

Lundi 12 Avril. 8 heures 22minutes.



Cela faisait déjà plus de vingt minutes que la maitresse des baies était réveillée, levée et habillée, prête pour le départ en attendant la venue –somme tout imminente- de la championne de Vestigion. Sa camarade de chambre, quand à elle, enchainait les heures de sommeil sans interruption depuis hier, et elle doutait qu'elle ne se réveille avant encore quelques heures.

Elle profitait de ce bref instant de répit pour se rappeler de la perfection avec laquelle la situation tournait à son avantage : sa réputation était renforcée au-delà de tout espoir, même selon son propre point de vue ; d'avantage de gens de poids lui serviraient d'alliés potentiels, les gadgets de baie développés par la SCS ont passés leur baptême du feu sur le terrain dans les pires conditions, ses propres théories de combinaisons/concoctions de baies ont fait leurs preuves, tout en ayant récupérée les graines d'une baie légendaire (elle mit la main à sa boucle d'oreille dans laquelle se trouvaient justement ces dernières, ayant transvasé avec le somnifère, pour s'assurer qu'elle n'était pas mal attachée.) Et la manière dont elle avait jouée son rôle dépassa même le sens de perfection dans le dictionnaire ; au point que Florianne accepte de la ramener à Floraville sans attendre Cynthia, ou même qui que ce soit d'autres.

Elle fit une brève pause dans ses pensées, cherchant la faille dans cette perfection… Et l'a trouva rapidement.

Sa mauvaise expérience avec le Branette avait ouvert une faille dans sa mémoire, et le fait qu'elle puisse revenir aussi vite à Floraville ne faisait que l'aider en ce sens en retrouvant rapidement la SCS… Mais un problème de taille se posait : Lisa ; l'Ectoplasma Shiny. Florianne l'emmènerait surement avec elle et, la connaissant, la petite fille va vouloir strictement tout visiter dans sa maison… Et c'est là le problème, car n'ayant plus de constitution physique égale à celle d'un humain normal, il y'avait un risque énorme qu'elle puisse trouver ses passages secrets, et compromettre sa couverture et strictement toute sa vie en entière… Il fallait trouver un plan.


La faucheuse retourna son attention un bref moment envers l'ancienne maitresse endormie, et l'instant suivant elle avait déjà un plan pour se débarrasser de cette gêne. Pendant un bon moment. Le temps de préparer sa venue avec des repousses anti-spectraux dans les murs ; colmatant ainsi la faille avant qu'elle ne se révèle problématique tout en arguant que ce serait un système de défense naturel tout à fait logique dans le sens où elle se trouve plutôt isolée de la ville, avec un risque accru d'avoir la visite d'un de ces esprits frappeurs.


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8 heures et demie, petit déjeuner. L'infirmière arriva avec un chariot poussé par un Leveinard orné d'une coiffe d'infirmière –qui lui adressa un sourire amical- et prit directement le plateau de la veille avant de lui servir le nouveau, remplit presque à ras-bord…

Devant la tête très interloquée de la jeune femme, pour qui ce plateau s'apparentait à un « Bread and Breakfast », l'infirmière lui expliqua.


« C'est de la part du champion de la ville pour « le voyage de retour », comme il dit. Cela a beau être un centre pokémon, avec des principes et une hygiène égale à celle d'un hôpital -tout comme pour la nourriture-, mais nous n'interdisons pas nos « pensionnaires provisoires » à recevoir de la nourriture « extérieur ». »

« Mais… » Elle regardait le plateau bourré de victuaille. « Ca fait plutôt beaucoup… Non ? »

« Etant donné que la seule chose que j'ai pu vous trouver pour hier était le reste de purée avec un steack, ainsi qu'une pomme en guise de dessert, et que, d'après ce que le champion nous a dit, vous repartez dans les quelques heures qui suivent à Floraville ; vous allez avoir besoin de beaucoup de force pour le voyage qui se garantit d'être éprouvant, surtout en vol. »

« Mais si je mange tout çà… Je vais être malade durant le vol, non ? »

« Vous avez montée un Airmure lancé à pleine vitesse sans rendre le contenu de vôtre estomac, et vous êtes arrivée jusqu'à la ville sur le dos d'un Dracaufeu depuis Vestigion ; je doute que vous soyez sujet au mal de l'air. » Fit-elle en plaisantant.
« Mais ne vous forcez pas pour autant. Prenez vôtre temps pour manger calmement, et dès que vous n'avez plus faim je viendrais remballer le tout. »

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La jeune femme acquiesça et l'infirmière quitta la chambre avec le chariot. Elle s'attarda ensuite sur le contenu de son plateau… Nom d'un Snubull, sa définition du petit déjeuné et celle du champion sont vraiment deux choses totalement opposées :

Pancakes, crêpes, 3 sirops de différentes couleur –et probablement tous aussi sucrés-, une petite tasse de beurre fondu pour mettre sur les crêpes et les pancakes, 2 muffins jambon-fromage-œuf, un bol de chicoré avec deux tartines de pain beurrées aussi longues que ses avant-bras… Et comme si ça suffisait pas, il y'avait aussi une petite bouteille de jus de fruit, une petite carafe d'eau, et une salade de fruits…

… Comparé au frugal repas d'hier, qui se composait d'une petite part de purée, d'un steak aussi gros que sa pomme, et la pomme pas plus grosse que la moitié de son poing ; ce qu'elle avait en face d'elle était la définition de « buffet » dans le dictionnaire, et celle de « Régime macro-calorique » dans celui du médical… Sérieusement, c'est vraiment ce que s'enfile Lovis tous les matins ? Remarque : l'avantage c'est que tu ne peux pas mourir de faim… Le désavantage, par contre, c'est de risquer de tout régurgiter après en avoir avalé la moitié…


Aucuns risques pour elle, pensa-t-elle, la journée d'hier avait été suffisamment « éprouvante » pour que personne ne lui jette la pierre si elle venait à se remplir la panse. Seulement ça irait légèrement à l'encontre du profil psychologique qu'elle avait choisit soigneusement pour sa couverture : une maitresse des baies de même pas dix-huit ans qui mange comme quatre ? Sa réputation en prendrait un coup dans le côté du stéréotype, et de la presse people si jamais un journaliste venait à savoir cela : « Scoop dans nôtre numéro spécial reine des baies : Cynthia Luna serait-elle timide car c'est une grosse gourmande ? Parce qu'elle est parfaitement capable de rivaliser avec les plus gros mangeurs de la planète en s'enfilant l'équivalent de 3 repas en une fois ? Vous le saurez en lisant nôtre article spécial dédié page 27 ! »

Evidemment elle ne peut pas empêcher les journalistes de raconter tout et n'importe quoi, surtout en ce qui concerne la presse people -qui est aussi crédible qu'un Donphan sait voler-, mais s'il venait à publier un article avec la mention « sources certifiés », là ça devenait une autre paire de manche. Et même si le risque parait minime, la réflexivité de la loi de Murphy la rappelle strictement à l'ordre « Si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner. » Mieux vaut ne pas mettre cette loi à l'épreuve.

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Elle se rappelait la tête et l'intonation dans la voix de l'infirmière à la vue du plateau, et à celui employé lorsqu'elle prononça sa phrase concernant sa capacité à tout manger : la fréquence des voyelles baissait quand elle faisait une association avec la jeune femme et le contenu du plateau, et elle augmentait quand elle faisait l'association avec elle-même… Traduction du corps : envie et gourmandise ; elle enviait la jeune femme de ce festin, tout du moins concernant certains aliments…

Alors, réfléchit-elle : quels sont les aliments qui ont tapés dans l'œil de l'infirmière, et qu'est-ce qui est le plus rentable pour elle…


La réflexion s'arrêta au bout d'une seconde. Elle prit ensuite ses couverts et commença à attaquer dans l'ordre ce qui était le plus à même de lui fournir tous les apports essentiels : la salade de fruit et le jus de fruit pour les glucides et les vitamines, le bol de chicoré avec les tartines de pain beurrées pour les matières grasses et les sucres lent, et un muffin pour les protéines contenue dans la viande et le jaune d'œuf ; de l'eau pour faire passer le tout, et c'était bon. Dès que l'infirmière reviendra, il y'aura une forte probabilité de chance qu'elle « bave » au sens figuré sur les crêpes et les pancakes. Mais le beurre chaud va vite se refroidir, et ce sera déjà moins bon…

Non, le beurre n'est pas un problème : un p'tit coup de micro-ondes et on en reparle plus. Il est même sûr qu'elle partagerait le tout avec le Leveinard… Mais comme c'est de la part du champion, il y'a un risque qu'elle puisse dire « non » instinctivement-culturellement parlant. Mais si c'est elle qui le lui demande comme une faveur… Il y'a bien peu de chance qu'elle refuse.

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Les minutes passèrent tranquillement durant son repas jusqu'à l'heure suivante. A 9 heures l'infirmière revint pour débarrasser le plateau et réagir exactement comme elle l'avait prévu à la vue des crêpes/pancakes et des sirops. Avant même qu'elle n'ouvre la bouche, la patiente prit l'initiative.


« Jai mangée tout ce que je pouvais, mais là je me sens un peu ballonnée… » Elle se tenait le ventre pour souligner ces dires.
« Mais ce serait du gâchis de jeter tout çà… Est-ce que vous pourriez l'emporter pour le donner à quelqu'un d'autre ? »

« Vous savez… » Commençait-elle hésitante à la vue du muffin. « Les quelques autres patients ont déjà tous reçus leurs repas… »

« Et vous, vous n'avez pas encore mangée par hasard ? »

« Merci mais je suis en service, et il serait mal perçut que je pique dans l'assiette de nos pensionnaires… » Tes lèvres disent non, ton regard envieux hurle oui…

« S'il vous plait, je vous le demande comme un service. Le champion se sent reconnaissant envers moi, et ce petit déjeuner est un gage de cette reconnaissance ; si j'en laisse ne serait-ce qu'un peu, il risque d'être un peu déçu… »

« Vous ne connaissez pas le champion. Jamais il ne penserait comme çà… » Elle voyait son regard de chiot limite suppliant. « …Mais je peux toujours le mettre sous vide en vue d'une dégustation ultérieur, s'il y'a un intéressé… » Et la jeune femme lui faisait un petit sourire.

« Merci beaucoup. Et, si ce n'est pas trop vous demandez : est-ce que vous pouvez garder le secret là-dessus, juste pour être sûr ? »

« Vous vous en faites bien trop. Personne ne risque de cafeter dans le centre… »

« Mais Flo –je veux dire- la personne qui va me raccompagner est une connaissance du champion et va arriver d'ici quelques temps, et ça pourrait devenir un sujet de raillerie entre eux… »

« Je vois le genre… » Commença-t-elle sur un petit sourire en coin et en se tenant le menton, et le coude de son bras qui tenait son menton.
« Et bien je vois qu'il n'y a rien à faire. S'il n'y a que çà pour vous enlevez un souci pour le voyage, j'accepte de tenir ma langue ; a contrecœur… »


Menteuse, il n'y a même pas besoin d'être psychologue pour repérer le dernier mensonge dans sa phrase. Mais au moins comme çà il est sûr qu'il n'y aura aucune vague. Les journalistes people sont ceux qui ont le moins de scrupule à fouiller dans la vie des gens juste pour en tirer un bref instant de gloire, et sont ironiquement les plus acharnés et déterminés pour trouver ne serait-ce que l'ombre d'une info croustillante.

Le fait est que si c'est infirmière est au courant des gros détails de leur escapade, les journalistes aussi ; il faut donc marcher sur des œufs, et laisser exactement les traces qu'elle voulait laisser. Les détails, voilà ce qui peut trahir quelqu'un : les petits détails apparemment sans conséquences et aussi anodins qu'un grain de sable, jusqu'à ce que ce même grain de sable s'infiltre dans la splendide machinerie de vôtre existence et la neutralise en un instant, saccageant ainsi tous vos efforts.

Mais l'heure n'était plus aux tergiversations, étant donné que le problème lié à leur origine avait été écarté. Il faut donc réfléchir à la suite. L'infirmière récupérait son plateau, le mettant à part sur le chariot, et retourna à son travail. La laissant à nouveau seule.


Florianne vint seulement dix minutes plus tard pour l'emmener, et resta quelques minutes de plus dans la chambre pour discuter au niveau de la politesse d'usage pour s'enquérir de l'état de l'ex maitresse toujours endormie…


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9 heures 21. Elles étaient sorties du centre pokémon pour se rendre à l'arène directement ; Florianne portant le sac contenant ses affaires. Même si la ville commençait à faire preuve d'activité à cette heure, les évènements d'hier avait mit un frein à l'effervescence habituel de Vershamps. Heureusement que la pluie avait cessée, et que le ciel était presque dégagé ; une puissante mais brève perturbation qu'ils avaient dit à la météo. Mais ça fait curieux pour la majorité des gens de voir un ciel aussi calme, alors que quelques heures auparavant c'était le déluge.

L'énorme avantage était qu'il y aurait bien peu de journalistes qui auraient le « courage » de venir se pointer à l'arène pour l'interviewer elle précisément, préférant sans doute aller dans le sens de la population et reporter leurs crocs vampiriques chez les forces de police.


Florianne profita de cette marche pour lui expliquer tout ce qui s'était passé à la prison pendant qu'elle était au centre, mais la jeune femme lui omettait volontairement certaines informations. Et quand elle essayait d'en apprendre plus sur le moment où la directrice parlait d'une « aide spéciale » qui concernait la championne, cette dernière mettait fin à ce sujet de discussion en disant « Ca ne te concerne plus… Du moins pour l'instant. » Qui la laissait perplexe.

Voyant Florianne être en proie à une sorte de « doute » lors du dernier sujet abordé, la Faucheuse vit là le moment idéal pour mettre Lisa hors de course pour un petit moment.


« Est-ce que Lisa est avec toi ? »

« Hmm ? Ah oui, elle est là dans ma ball. »

« J'aurais une faveur à lui demander ; est-ce que tu peux la faire sortir s'il te plait ? »

« Bien sûr. Mettons nous juste un petit peu à l'abri des regards, si ça ne te dérange pas… »

« Bien au contraire. »

Un petit détour dans une rue tranquille à l'abri des regards, et la championne saisit sa ball pour en faire sortir la spectre dans un petit rayonnement d'énergie -cette dernière s'étirant par pur réflexe-.

~Je sais que je me répète, mais je ne m'y ferais jamais… Bonjour Luna, comment ça va ?~

« Bien, mis à part le fait que j'ai dû manger de quoi nourrir 3 personnes en guise de petit déjeuné… »

« Menteuse… » Reprit la championne. « Te connaissant, je parie que tu n'as mangée que la moitié, et que tu as refilée le reste à l'infirmière. »

« … Grillée… » Répondit-elle par un petit sourire gêné. « Mais ça faisait vraiment trop pour moi. »

« Je sais, et je l'avais dit à Lovis… M'enfin passons. Qu'est-ce que tu voulais demander à Lisa ? »

Cette dernière se tourna vers la jeune femme, justement pour souligner le fait qu'elle écoutait.

« Voilà… Ca va te paraitre incongru, voir littéralement irréaliste, surtout venant de moi… »

« Abrège s'il te plait… » Lui fit la championne légèrement exaspérée de la voir tourner autour du pot.

« Est-ce que tu pourrais rester pour veiller sur Cynthia ? »


La championne leva les sourcils de stupeur tellement haut qu'on aurait presque crû qu'ils étaient partie intégrante de son cuir chevelu, et de son côté la petite fille n'était pas si loin que çà de la tête de la championne, mais était bien plus réservée. Elle se doutait de cette réaction (même si pas aussi stéréotypé chez Florianne) et développa avant même que Flo ne dise un seul mot.


« Personne n'a rien voulu me dire de l'état de Rhélys quand j'étais dans le centre, mais je ne suis pas dupe au point de ne pas me rendre compte qu'elle est très mal –même si elle est vivante et entre de bonnes mains-. Je voudrais donc que tu veilles sur Cynthia avec la même volonté qui t'as permis d'aider Hana, et si possible lui remonter le moral dans ses rêves. Il n'y a que toi qui peut faire çà… »


Contrairement à ce qu'elle avait prévu dans le « pire des cas » (à savoir une vive réaction de la part de la championne) Celle-ci ne dit rien au contraire, et se contenta de rester pensive. La petite fille était quand à elle légèrement réservée à cette idée, ça se voyait dans la posture de ses épaules –légèrement haussées et repliées-, mais, à sa grande surprise, Florianne approuva.


« … C'est vrai que ce serait bien de ne pas la laisser seule, surtout maintenant : elle est endormie et l'une de ses pokémon est dans un état particulièrement préoccupant ; pas besoin d'être fine psychologue pour savoir que même elle pourrait en faire des cauchemars. Et si elle se réveille pendant que nous ne sommes plus là… » Elle marqua une pause sans continuation.
« Je suis sûr qu'elle comprendrait ma position et mon choix si Lovis le lui explique. Mais il n'empêche qu'elle va se sentir un peu « abandonnée », même avec ses pokémon. Je le sais parce que c'est ce que je ressentirais à sa place. »

~… Je comprends… Et je ne tiens pas non plus à ce qu'elle souffre si je peux y faire quelque chose…~

« Merci Lisa. Et ne t'inquiète pas ; je profiterais du temps pendant lequel tu ne seras pas là pour te préparer certaines spécialités de la ville fleur, ainsi que quelques baies. »

~Cela prendra combien de temps à vôtre avis ? Pour que Cynthia se réveille je veux dire…~

« Ca ne dépendra principalement que d'elle et de toi, enfin plutôt de la manière dont elle le prendra en rêve. Mais je crois avoir une idée de ce côté-là : on fait sortir Néo pour qu'il t'aide de ce côté en temps que spectre. Mais je te préviens à l'avance : il a un caractère sacrément bien trempé. » Lui répondit Flo.

~ Et bien je suppose que je ne risque pas de m'ennuyer…~ Répondit-elle en montrant qu'elle allait faire un effort.

« Je laisserais les instructions à Lovis pour cela. Au fait, lui aussi à un sacré tempérament, ne soit pas étonnée par son physique un peu… « Spécial ». » Termina-t-elle d'un sourire ironique.

~Qu'est-ce qu'il a son physique ?~

« Et bieeeen… Je ne vais pas te gâcher la surprise, vu que l'on va aller le voir de toute façon. » Lui répondit-elle d'un sourire amusé.
« Ah oui, je viens tout juste d'y pensé –quelle sotte- mais mieux vaut tard que jamais : bienvenue a Verchamps. »


La discussion ayant prit fin en ayant dit l'essentiel, la championne fit signe de son bras de la petite fille vers « l'entrée » de la rue pour lui indiquer la direction, et cette dernière marcha dans la direction indiquée –curieuse- pour arriver en plein dans l'une des rues principales de la ville… Et rester sciée.


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Verchamps. Derrière ce nom un brin simpliste se cache une ville au fort caractère. Bien qu'étant une ville potentiellement jeune, il émanait de cette dernière un côté « ancien » qui se ressentait à chaque instant, comme si les fondations étaient aussi vieilles que l'ile.

Ce n'est pas totalement faux dans le sens où certaines théories scientifiques partent du principe que ce serait dans cet endroit qu'auraient évoluées les premières espèces de l'ile, selon la théorie de la soupe biologique –le marais offrant les conditions idéales de développement-. Mais aussi dans le sens où la ville fut construite en s'intégrant au marais, respectant ce dernier tout en le soumettant comme une partie d'un tout.

Le résultat est que la ville est intégralement parcourue de plantes grimpantes et autres mousses avec lesquelles les gens et les pokémon coexistent, certaines d'entre elle servant même de corde à linge de par leurs énormes ressemblances avec des lianes.

Mais c'est surtout une ville propre : Verchamps est l'une des villes les plus propres de l'archipel. D'ailleurs il suffit juste d'ouvrir une poubelle public pour s'en rendre compte, car elles sentent la lavande et autre parfum agréables qui feraient presque penser à Floraville ; bien qu'étant artificiels, contrairement à la ville fleur naturelle. Les différentes places aussi étaient propres et dénuées de saletés ou de déchets. Même la rue dans laquelle elles se trouvaient était propre. Les plantes ne comptent pas comme saleté pour la ville, et ce sont de vrais jardiniers qui s'en occupent.

Mais encore plus important : les habitants de cette ville devaient sa propreté au champion.

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Quand un champion est choisit pour occuper ce poste, il devient certes une figure emblématique de l'ile, avec le rôle de gardien et tout le reste, mais il se fait aussi rémunéré ; Champion est un travail reconnut par les archipels.

Et c'est totalement logique : pour éviter que les traditions se perdent au profit de l'industrialisation ou de la politique, la ligue est TOTALEMENT indépendante du système principal des archipels ; même s'ils conservent des contacts étroits avec le monde de l'industrie et de la politique. L'une des raisons principales étant aussi que les champions gèrent eux-mêmes leur arène en l'aménageant comme il le souhaitait ; le meilleur exemple étant que ce fut un travail de titan pour Flo d'avoir fait passer l'arène poison de Vestigion pour une arène plante, aussi bien en terme de temps, de ressources, et bien sûr d'argent. C'est aussi d'ailleurs un peu pour cela que les champions défendent si ardemment leurs titres. Pas pour l'argent ou l'arène, mais pour se montrer justement digne de cet énorme privilège.


Malheureusement depuis l'histoire de la team Rocket, et de son Boss Giovanni -l'ancien champion de Jadielle- Le Consortium Pokémon (Le nom de l'alliance inter-archipels) a décidé de retirer un peu de cette autonomie et de ces privilèges qui ont permit à une telle organisation criminelle de sévir sans problème, mais sans pour autant pénaliser tout le monde. A la place, la ligue, la Sylphe Sarl et les rangers furent tous fusionnés en ne seule et même entité, même s'ils conservent tous leur indépendance de base. C'est un peu comme si on fusionnait un hôpital, une caserne de pompier et un commissariat en un seul et même bloc, même si cet exemple ne renvoi pas la pleine mesure d'un tel changement.

Les champions et leurs dresseurs font offices de force de frappe et de symbole de ralliement pour la population de leurs villes, là où les rangers sont les plus aptes à réagir rapidement à n'importe quel endroit dans le secteur où ils se trouvent, et où les scientifiques des différents domaines de la sylphe analysent et décortiquent la moindre information sur l'environnement général ; c'est une combinaison de capacités et de forces redoutable qui, à terme, permettra rapidement à n'importe quel champion de rapidement réagir à n'importe quelle menace représentée par une « future team ». Et ça va même plus loin en entretenant des relations étroites avec les autres services publics : la police, les pompiers, les secours, la télé/radio, ect…


Bref, en plusieurs dizaines d'années : jamais les archipels n'ont été aussi sûres et sécurisées qu'à l'heure actuelle…

… Du moins, à ce qu'on croit…


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~ C'est… Incroyable…~


Bien évidemment cette stupéfaction paraitrait bien puérile concernant une ville au 21é siècle, les services de nettoyages public ne servent pas à rien. Mais au 19é siècle par contre… Ca a de quoi surprendre de voir les quelques rues pavés, celles bétonnées et goudronnées, et les vitres des immeubles briller avec le même éclat de propreté que celui des châteaux d'autrefois.

Sachant pertinemment cela, la Championne et l'experte en baie lui emboitèrent le pas lentement.


« Impressionnant, n'est-ce pas ? Dire que cette ville est l'une des plus propres des iles, et même du monde, alors qu'elle se situe en plein terrain marécageux : plutôt incroyable, en effet. » Lui concéda Flo.

~On est… Dans un marais ?~


Elle marquait des pauses en même temps qu'elle regardait dans tous les sens, émerveillée que l'on puisse réussir à faire vivre un endroit qu'on lui a inculqué comme étant sordide et inhospitalier… C'est comme entrer dans un nouveau monde… D'ailleurs, elle lâcha une larme par pure réflexe mélancolique.


« Un problème Lisa ? »


La championne avait remarquée cette larme, curieusement avant même celle qui en était à l'origine. La petite fille remarqua que son œil s'était mit à pleurer de lui-même grâce à la jeune femme, et s'essuya lentement et « paradoxalement » avec la serviette du majordome qui ne la quittait plus.


~ Rien, ce n'est rien… C'est juste qu'il ne m'avait vraiment pas mentit, et que je n'arrive toujours pas à le réaliser… J'ai l'impression d'avoir ratée tellement de chose… mais j'ai en même temps tellement envie de me rattraper…~


La jeune femme sourit à ses propos innocents, et lui prit la main, malgré le frisson que le contact avec l'essence spectrale lui fournissait toujours, pour lui montrer d'autres lieux en même temps qu'elles reprenaient la marche.

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Les minutes défilaient d'une bien curieuse manière pendant cette marche : un coup elles paraissaient défilées à pleine vitesse quand Flo parlait d'un bâtiment en particulier, ou alors elles se mettaient à ralentir presque à l'arrêt quand la petite fille passait son regard scrutateur sur le moindre détail qui entrait dans son champ de vision.

Puis vint l'erreur fatale de la part de l'experte en baie lorsqu'elle répondit à la question de la petite fille qui indiquait une vitrine, et qu'elle lui répondit : « Ce magasin ? A l'affiche, je dirais que c'est un magasin d'instrument de musique… Oh mince… »

Evidemment la petite fille se rua à l'intérieur par pur réflexe, et Florianne fit une petite mine réprobatrice à l'experte en baie pour la boulette ; réprobation qu'elle lui répondit en posant la main sur son front, signe de honte.


« Bien joué Luna, maintenant ça va être les douze travaux d'Hercule pour l'en faire sortir… »

« Boulette… Tu peux bien pardonner cette erreur de la part d'une personne sortant de convalescence ? » Lui fit-elle implorante.

« Tiens-tiens, maintenant tu n'hésites pas à utiliser ta convalescence comme joker pour te tirer de ce mauvais pas… »

« Pleaaaase ? »Lui fit la jeune femme en la priant de ses mains.

« Haaaa, purée j'vous jure… » Soupira-t-elle. « Ok, ça va pour cette fois. Mais aide-moi à la faire sortir de là en moins de 20 minutes… »

« Euh… Mission impossible ? » Lui répondit-elle en la regardant d'un air désillusionné.

« Oui, je sais que l'incitée à sortir d'elle-même de cet endroit va être un vrai calvaire… » Elle soupira de plus belle. « Mais on va pas non plus y passer la journée. »

« J'ai une question un peu idiote… »

« Vas-y ? »

« Pourquoi ne lui achèterais-tu pas un piano ? »

La championne lui rendit un regard stupéfait à son idée, presque comique de par sa tête.

« Et ben t'as des méthodes radicales pour résoudre un problème ! Même si je dois admettre que ton idée n'est pas dénuée de sens. » Elle marqua une pause.
« Seulement je te rappelle qu'elle fait partie d'une famille de musicien extrêmement talentueux. Et même si je ne suis pas une experte dans le domaine musical, un piano à queue me semble être le minimum pour elle. Hors ça coûte très cher, et c'est surtout très gros. L'entretien non plus n'est pas à négligé…. Et même si c'est grand chez moi, je ne pense pas avoir la place pour ce genre d'instrument. »

« Je crois que tu surestimes grandement ses exigences en matière d'instrument, Flo… »

« Que veux-tu dire ? »

« Si ça fait plus de cent-ans qu'elle est restée cloitrée au vieux château, je doute fortement qu'elle tienne à avoir un instrument lui rappelant cette place ; aussi bonne fut ton intention… » Et devant le regard légèrement honteux de la jeune dresseuse qui approuvait, elle reprit.
« De plus, regarde-là : elle est curieuse et avide d'expérimenter de nouvelles choses, ce qui se comprend après plus de 100 ans de journées en boucle ; prend-lui un clavier électronique, et elle pourra expérimenter de nouvelles notes de musiques et de nouveaux sons, tout en pouvant toujours retourner sur les accords traditionnels. Il y'en a de très bien qui ne prennent que peu de place et qui se rangent très facilement, et pas forcément à des tarifs astronomique. »


La dresseuse prit en compte ses arguments d'un air songeur, et en vint rapidement à la conclusion que son idée ne comportait que des avantages dans toutes les directions… A un petit détail près.


« Luna, franchement c'est une bonne idée mais… Tu t'y connais en matière d'instrument électronique de son ? »

« Euh… En guise de matériel électronique général, oui, un peu… Mais le son en particulier… » Elle lui faisait une petite tête gênée.

« C'est aussi un peu pour cela que j'avais proposée le piano à queue, car Lisa aurait pu le choisir à la perfection. »

« Nate. » Répondit-elle comme si elle avait eue l'illumination.

« Pardon ? »

« Nate Typhon, le responsable scientifique Sarl de l'arène, c'était bien l'assistant du Capitaine Poupe à Hoenn ? »

« Oui et alors ? » Lui répondit-elle en ne voyant pas où elle voulait en venir.

« L'océanographie nécessite des compétences poussées dans le domaine du son, car l'eau ne véhicule pas les vibrations de la même manière ; étudier les chants des espèces marines demande d'avoir un minimum de connaissance en matière d'électronique sonore. » Son amie pouffa légèrement de rire.

« Tu voudrais que l'on demande à l'ancien assistant du capitaine Poupe, qui est à la fois le chef scientifique de l'arène de Verchamps, s'il voudrait bien nous donner l'appui de ses connaissances pour acheter un piano électronique ? »

« Et si la demande vient de moi et que je lui propose des baies en échange ? »

Là par contre c'était une autre histoire. La championne détourna le regard en dressant un sourcil, avant de revenir vers elle, le regard suspicieux.

« Dis-moi… T'aurais pas prévu tout cela depuis le début ? »

« Je ne savais même pas qu'il y'avait un magasin de musique à cet endroit. »

« Hmmm… Ca se tient… » Plus ou moins satisfaite de sa réponse. Puis elles entrèrent dans le magasin.

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L'endroit était tenu par un monsieur dans une tranche d'âge plutôt avancée, ce même monsieur qui tenait avec entrain la cadence de questions et de réponses que lui fournissait la petite fille littéralement fascinée par la moindre chose dans son magasin.

Ce dernier finit d'ailleurs par remarquer les nouvelles venues lorsque Flo s'annonça au bout de deux minutes. C'était mal partit pour sortir de là rapidement. Il s'approcha de ces dernières, tout en gardant une certaines proximité avec la petite fille ; au cas où, certainement, elle aurait d'autres question auxquelles il s'empresserait de répondre.


« Oui mesdemoiselles : que puis-je faire pour vous ? »

« Nous en particulier, pas grand-chose… » Admit la championne. « Mais pour la petite fille que voici, je crois que vous me paraissez tout désigné. »

« Ah, cette charmante jeune fille est avec vous ! Pardonnez-moi, je ne m'étais même pas posé la question de savoir si elle était accompagnée malgré son âge. » Flo retint un sourire sardonique à cette allocution.
« Voyez-vous : c'est si rare de nos jour de pouvoir parler avec des gens si passionnés par la musique, et surtout si jeune. Quand je sors dans la rue pour parler avec d'autres gens au sujet de ce qu'est la musique pour eux, bien souvent ils me répondent les tendances actuelles, comme le rap ou la techno aux synthétiseurs virtuels, et ne voit qu'un intérêt bien limité dans les instruments réels… » Il ne cacha pas le profond soupir qu'il lâcha devant les jeunes femmes.
« Honnêtement, depuis quelques mois, j'avais l'impression d'être tel un Rattata mort dans mon magasin ; pas même un Etourmi ne venait gazouiller à ma porte… Et là, cette charmante jeune fille entre en trombe dans mon humble établissement, parcourt les quelques rayons avec une précision égale à celle d'une note sur du papier à musique, et commence même à s'exclamer de ressemblance avec d'anciens instruments. Une telle culture pour un si jeune âge, j'ai senti faillir mon vieux cœur sous le coup. »

« C'est vrai qu'elle a une culture musicale dont bien peu de gens ne seraient capables d'égaler… » Concéda la championne.

« A qui le dites-vous. » Puis le vieil homme se fit à nouveau interpellé par la petite fille, qui n'avait même pas remarquée Luna et Flo-.

~Excusez-moi : quel est cet instrument ?~ Demandait-elle en montrant un ensemble de tambours assemblés sous une forme structurale.

« Une batterie, mademoiselle. » S'empressa-t-il de répondre. « Un instrument de percussion, composé d'un ensemble de fûts et de cymbales, pour marquer le rythme dans la plupart des genres musicaux actuels ; vous voyez ici ce qu'on appelle la grosse caisse, ici la caisse claire, les petits disques sont les cymbales… » Il ponctuait son exposé en montrant chaque détail et chaque partie avec précision et passion.

~Je n'ai jamais vu un tel instrument avant, on dirait que quelqu'un a eu l'idée de rassembler tous les fûts de percussion de l'époque en un seul ensemble… Quand a-t-il été inventé ?~

Le vieil homme ne perdit pas une seconde pour faire étalage de son savoir et de ses connaissances en la matière, beaucoup trop heureux qu'elle vienne à lui poser ces questions d'elle-même.

« Au début du 20é siècle, tout comme le style musical appelé le « Jazz » ; ces deux éléments du patrimoine musical son d'ailleurs étroitement liés, jusque dans leurs essences. »

~C'est curieux…~ Nota-t-elle en pointant deux cymbales reliées l'une à l'autre par une barre verticale.
~Comment s'appelle cette partie de la batterie ?~

« Le Charleston, qui a trouvé d'ailleurs toutes ses marques dans le jazz des années 1920. »

~Ca ressemble beaucoup à un autre instrument de musique d'ancienne culture… Le Scabellum, je crois…~


Le vieil homme écarquilla les yeux l'espace de 5 secondes, puis leva le regard au ciel en laissant des larmes commencer à courir sur ses joues.


« Merci seigneur… »

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Et de son côté Florianne esquissait un sourire amical de façade, en s'adressant à Luna sur le ton de la confidence, tout en continuant de regarder la scène…


« On va jamais s'en sortir, on va jamais s'en sortir… »

« Ou peut-être que si… »


La réponse de sa camarade la fit tourner sa tête dans sa direction, la voyant commençant à s'approcher du tenant du magasin ; ce dernier toujours aux « prises » avec la petite fille qui faisait office de puits an fond de curiosité, happant la moindre parcelle de culture et d'information musicale comme un Avaltout affamé.


« Excusez-moi, monsieur ? »

« -Les matériaux de fabrications diffèrent parfois selon les choix. Par exemple avec de la fibre de carbone mêlée à de l'érable pour la caisse claire, puis l'utilisation du plexiglas pour la grosse caisse ; ce dernier choix de fabrication a d'ailleurs été mis brièvement à la mode dans les années 70… »

« Monsieur ? »

~Je connaissais certains instrument en bois qui était taillé dans la masse de certains arbres, est-ce toujours le cas avec cet instrument ?~

« Lisa ? »

« Bien évidemment. Il s'agit d'un modèle de fabrication très haut de gamme chez certains fabriquant, ou par certains modèles de fabrication artisanale ; cela va de l'acajou jusqu'au peuplier, en passant par le bouleau et le chêne. Pendant un moment il avait été envisagé de remplacer le bois par le métal pour accroitre la puissance sonore, mais cette idée a été abandonnée au fur et à mesure que les méthodes de collages, améliorations du bois et des parties mécaniques des toms se sont actualisées… »

« … »

~ La résonnance apportée par le mélange et la diversité de la densité du bois selon le fût était quoiqu'il arrive plus rentable que de les remplacer par le même alliage ?~

« Exactement : pour une puissance acoustique équivalente, voir même supérieure dans certains cas, pour au final un coût égal, voir même inférieur.D'ailleurs la finition trouvait un rendu bien meilleur sur le bois que l'acier. Savez-vous que toutes les parties d'une batterie étaient généralement vernis et laquées de la même manière qu'un piano ? »

~ Comme un piano ?~ La petite fille avait haussé la voix de stupéfaction, et l'experte en baie se tourna vers la championne l'air dépité.

« … On n'est pas sorties… »

« Ok, c'est bon, ça suffit pour aujourd'hui… » Fit la championne légèrement excédée par la tournure des évènements.

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Elle écarta gentiment Luna de son passage, s'approcha du duo en pleine discussion enflammée, s'éclaircit la vois en raclant sa gorge –ce à quoi ils ne firent nullement attention-, prit une bonne inspiration… et :


« HEY ! »


On aurait dit un coup de feu. La manière avec laquelle la championne avait exprimée ce mot n'en était pas beaucoup éloignée d'une véritable détonation. Le vieil homme et la petite fille sursautèrent de surprise à ce bruit, et le vieil homme s'adressait finalement à elle en se tenant le cœur.


« Jeune fille, vous n'allez pas bien ? Quelle idée avez-vous de faire de telles frayeurs à un si vieux monsieur ?! Jai sentis mon cœur faillir véritablement cette fois ! »

« Excusez-moi pour l'intonation, mais je ne comptais pas passer toute la journée à attendre que vous daignez nous fournir un peu de vôtre attention. Pareil pour toi Lisa. »

~Désolée, j'ai complètement oubliée qu'on allait à l'arène… En fait, j'ai même oubliée qu'il y'avait un monde autour de moi…~ Fit-elle honteuse.

« Merci, j'avais remarquée… » Fit-elle d'un petit ton sarcastique. « Luna : vas-y. »


Cette dernière s'était bouchée les oreilles en sachant ce que Flo préparait, et elle se décida à approcher à son tour en remarquant que la détonation était passée.


« Merci, Flo… » Qui lui rendit un petit salut pour accepter les remerciements. « Euh, déjà : serait-il possible de connaitre vôtre nom, monsieur… »

« Monard, Filick Monard. Humble propriétaire du magasin dans lequel vous vous trouvez : « Le Fil Armonique ». »

« Enchantée, je me présente à mon tour : Cynthia Luna, et voici Florianne Serpin. »

« La maitresse des baies ? Voilà une bien singulière rencontre que voici… » Conclut-il d'un air plus calme.

« Vous n'avez d'ailleurs pas choisit ces mots pour rien, car j'aurais bel et bien une offre à vous faire… »

Les trois personnes retournèrent leur pleine et entière attention vers la jeune femme.

« Voilà : pourriez-vous gardez Lisa pendant quelques temps ? »

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… Blanc… Gros blanc… BIG BLANC… la surprise était totale au point qu'on aurait cru la scène être une photo. Luna voyait même la championne lui faire de tels yeux exorbités de surprise, qu'elle aurait juré que ça aurait finit comme dans les cartoons : elle sort ses yeux de ses orbites, les nettoies, et les replaces dans leurs trous-.

Il fallait rapidement développer l'idée ou ça risquait de partir dans un véritable bordel d'ici peu de temps.


« L'une de nos amies est actuellement en convalescence au centre pokémon et n'aura pas le visite de grand monde durant les prochains jours ; nous-mêmes nous repartons à Floraville aujourd'hui. Mais Lisa reste pour lui tenir compagnie. Seulement elle est dans un état qui ne suppose pas qu'elle puisse tenir la conversation avec elle, et je sais que le temps va lui paraitre long en attendant qu'elle aille mieux. Donc, si c'est possible, pourriez-vous l'accueillir chaque jour pour qu'elle ne s'ennuie pas ? »

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C'était le plan parfait : le vieux est déprimé du courant de pensée musical actuel, et la petit Lisa lui apparait comme la curiosité noble d'une époque révolue ; la petite fille s'ennuyait depuis des lustres dans son vieux château, ne jouant même plus de la musique (où en était l'intérêt sans personne pour écouter) et ce monde s'ouvrait à elle avec des trésors à la pelleteuse, et le vieux monsieur lui apparaissait de surcroit comme un érudit dans le domaine musical. Le coup du verre d'eau qui veut se vider et l'autre qui veut se remplir.

Ces deux là étaient déjà conquis par l'idée avant même de l'accepter consciemment. Il n'y avait plus que la championne à convaincre.


« Luna, tu pourrais au moins en discuter avec moi avant de faire une telle proposition. » La réprimandait-elle sérieusement en discutant à voix basse.

« Je sais, je m'en excuse… Mais réfléchit un instant à la question : ça n'est pas la combinaison idéale ? »

« Mais tu parles de confier une enfant à un homme qu'on ne connait que depuis même pas 20 minutes ! » Lui fit-elle en lui tenant le bras prestement.

« Euh… Je parle plutôt de confier une Ectoplasma à un vieil homme passionné de musique qu'on ne connait que depuis 20 minutes… »


Le contre argument avait fait mouche dans l'oreille de la championne. Celle-ci se méfiait des gens qu'elle ne connaissait pas par (mauvaise) expérience, et le vieux monsieur entrait dans cette catégorie de part le délai… M'enfin, même dans le pire des cas, si jamais le vieux monsieur se révélait être un dangereux psychopathe pédophile en série… Il risquerait d'avoir une sacrée déconvenue sur la marchandise.

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Mais ce n'est pas une raison suffisante, aux yeux de la championne, pour confier Lisa à un parfait inconnu.


« Même si elle a peu, pour ne pas dire aucune chance de risquer d'être blessée « physiquement », que pourrais-tu dire psychologiquement ? »

« Flo, au pire tu gardes sa ball avec toi, et il n'y aura aucune chance pour que quelqu'un en profite pendant qu'elle est dedans. Et puis tu peux toujours expliquer à Lovis où elle se trouverait en temps normal, vu qu'on ne la laisse pas « maintenant ». Et si jamais il trouve que le vieux monsieur est louche de réputation, lui et son équipe peuvent toujours le surveiller de près, et elle n'aura qu'à rester à l'arène et faire la liaison avec le centre. »


Ce qui est chiant avec ses idées –pensa Flo- c'est qu'elles ont la fâcheuse tendance d'être intelligentes, avantageuses, difficiles à contrer, et surtout, surtout, elles s'imposent d'elles-mêmes sans qu'elle ne les forces ; et c'est principalement ce dernier point qui est le plus chiant, car elle lui laisse le total libre-arbitre et la décision finale les concernant. Et elle céda, plus ou moins, face à la jeune femme aux cheveux mats.


« On va à l'arène pour se renseigner en premier, c'est clair ? »

« Limpide. Mais c'est à toi de lui expliquer, car elle t'écoutera mieux que moi. »

La championne acquiesça d'un petit hochement de tête pendant que la petite fille alla justement sa rencontre, surprise par leurs messes-basses.

~ Pourquoi vous chuchotiez, il y'a un problème ?~

« Juste quelques détails contradictoires à résoudre, rien de bien grave. » Puis elle se tourna vers le vieil homme.
« Je sais que la demande parait déplacée, et je trouverais normal que vous refusiez… »

« Ce serait pour moi un honneur et un privilège de pouvoir rendre son séjour le plus agréable possible, en l'attente de la guérison de vôtre amie. » La championne tiqua évidemment.

« Peut-être… Mais nous devons d'abord passer à l'arène pour mettre les dernières choses au point, si vous le voulez bien. »

« Bien sûr, je m'en voudrais de vous retenir plus longtemps. Et sachez que ma porte vous sera toujours grande ouverte ! »

« Je n'en doute pas… » Finit-elle sur un ton plus grave qu'elle n'aurait voulu laisser paraitre.


La petite fille nota ce ton avec la même perspicacité que l'autre jeune femme, et si le vieux monsieur l'a tout aussi repéré qu'elles, il n'en laissait rien transparaitre d'autre que son impatience à revoir la petite fille le plus vite possible.


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Le trio finit par sortir du magasin pour finalement reprendre la route vers l'arène, Florianne ayant la ferme intention de ne plus s'arrêter en cours de route. Mais la petite fille l'aborda presque aussitôt à la sortie de ce dernier, à peine quelques pas plus loin.


~Pourquoi tu as l'air si fâchée ?~

« Pardon, que veux-tu dire ? »

~ On aurait presque pensé que tu ne l'appréciait ouvertement pas.~ Mentit-elle poliment pour ne pas dire qu'effectivement c'était à la limite si elle ne portait pas une pancarte avec « méfiance » écrit dessus.

« … Je sais que je devrais faire quelque chose pour çà… Mais pour l'instant c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à faire confiance à quelqu'un sur à peine quelques minutes de conversation. » Admit-elle.

~ Dans ce cas, que faut-il pour gagner ta confiance ?~


La répartie sous contenue dans la question fit stopper la championne dans sa marche, pour réfléchir. Adroite la petite, il fallait le reconnaitre. Remarque ça parait logique pour une musicienne, naturellement prédisposée aux « accords »… De plus de cent-ans.
La jeune femme se retourna vers elle au bout de quelques dizaines de secondes.


« Déjà, pour moi, la confiance ça se gagne, et on ne cherche pas à la gagner en voulant la gagner. »

~ Ca n'est pas un peu contradictoire ?~

« Un vieux dicton dit ceci : « plus un individu insistera pour gagner vôtre confiance, plus il risque de la trahir. » Et je connais la véracité de ces propos par expérience. »


Variante de la loi de Murphy, appelée « Loi de la confiance », qui se complète d'ailleurs particulièrement bien avec une autre variante appelée « Loi de la trahison » qui dit ceci : « Si un individu a les moyens, l'occasion et les motifs pour trahir, il trahira. » Et la Faucheuse connaissait ce dernier bien mieux que quiconque.


~ Sauf qu'il n'a pas cherché à gagner ma confiance, mais répondre à mes questions.~

« En répondant à tes questions cela lui permet aussi de passer outre tes ressentiments à l'égard d'autrui, et donc t'inciter à lui faire confiance. J'en connais un rayon… »

~ Mais tous les gens ne sont pas comme l'ancien champion de ta ville...~ Elle marqua une pause en ayant vu Flo réagir immédiatement à ce détail.
~ Tout le monde essaiera un jour de gagner la confiance de quelqu'un d'autre, même sans le vouloir, parce qu'on ne peut pas vivre éternellement seul… J'en sais quelque chose…~ Une petite boule se noua dans la gorge de la championne.
~ Je sais bien qu'il ne faut pas faire naïvement confiance à tout le monde, mais il ne faut pas non plus réagir totalement à l'opposé en se méfiant de tout le monde ; il faut au moins accorder une chance.~

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Hector. Ce prénom s'imposa de lui-même dans ses pensées en écoutant les propos de la jeune fille. Le majordome ne s'est pas contenté de jouer uniquement les serviteurs durant ces siècles et a dû aussi jouer le rôle d'instructeur envers la petite fille. Ce qui est logique : une fille de bonne famille se doit de ne pas réagir naïvement ou de façon déplacée en réaction aux propos d'autrui, sans être sûre de la nature exacte de ses propos. Un excellent instructeur en somme. Et la petite fille n'avait pas passée ces centaines d'années à dormir non plus.


« … Je sais… Mais on va d'abord à l'arène pour confirmer que je me méfie de lui pour rien. Et s'il est digne de confiance selon Lovis, promit je t'y laisse aller sans rien dire. »

« D'ailleurs, nous voilà arrivées. » Termina l'experte en baie.


Le magasin de musique n'était pas si éloigné de l'arène en fin de compte, il était même plutôt proche. Florianne n'avait même pas repérée ce détail, pourtant gros, tellement obnubilée par ses appréhensions de trahison. Elle poussa un bref soupir de dépit contre elle-même, constatant une fois de plus que la petite fille tenait des propos plus censés qu'elle.


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« Si je comprends bien ce que tu viens de me dire : la petite fille qui t'accompagne est un pokémon spectre shiny, tu veux la laisser avec Cynthia en guise de soutien quand elle se réveillera, elle pourrait même pénétrer dans ses rêves pour l'aider de ce côté-là, et tu voudrais savoir si le propriétaire du magasin de musique situé non loin est digne de confiance, dans l'idée de l'y laisser s'y rendre entre deux sessions « d'inception [*] » ? » Il marqua une pause en voyant l'air sérieux et compréhensif de la championne.
« Mazette ! Je sais pas quoi dire !»


Le champion affichait un regard incrédule en passant de la championne à la petite fille, la partie spectre étant risible, mais le regard de Flo était tout sauf comique. Mais avant de continuer la discussion dans ce sens, Luna prit la parole.


« Où se trouvent les autres ? Aurore, Sarah, et les autres personnes ? »

« Aurore a prit les données qu'elle nous avait demandée et est repartie vers Littorella directement. » Voyant les regards surpris, il développa.
« Elle aurait vraiment voulue rester aux côtés de la maitresse, mais s'est rapidement rendu compte qu'elle ne pouvait rien y faire. Cependant elle a promit de revenir au plus vite, dès que ses obligations envers le professeur étaient achevées ou qu'elle se réveille. »

« Et les autres ? »

« Quand un pokémon est capturé par un dresseur il est transféré dans le relais du centre pokémon le plus proche, donc le Grotadmorv est dans le centre pokémon de Verchamps ; Nate et Sarah y sont en leurs qualités de chef ranger et scientifique et, avec l'appui de la ligue, vont transférés ce pokémon de la boite de Cynthia vers celle de la réserve spéciale pokémon. C'est un travail bureaucratique et technique de plutôt longue haleine, ils ont donc décidés de s'y mettre au plus vite ; je suis même étonné que vous ne les ayez pas rencontrés en chemin. Ils venaient de partir il y'a à peine quelques dizaines de minutes. »


Les deux jeunes femmes se donnèrent mutuellement un regard, avant de le reporter sur la petite fille qui fit un petit geste gêné d'excuse. Même s'il ne comprenait pas vraiment le sens de ce geste, il fit tout comme et continua.


« Et pour Brice, il est repartit pour sa « collecte » pokémon ; vu son talent ça ne devrait pas prendre longtemps. Et après il ira directement à la ligue pour parler avec Louka et le conseil 4 au sujet de nôtre… Discussion avec la directrice de police. »

« Discussion dont je ne dois rien savoir, je sais… » Fit-elle légèrement dépitée.

« Désolée fillette, mais c'est un sujet auquel tu ne peux pas toucher pour l'instant. Si tu veux vraiment savoir, alors profite bien de tes vacances et reviens-nous en pleine forme. »

« D'accord. »

« Et pour le propriétaire du magasin de musique, Filick Monard ? » Reprenait Flo.

« Fil ? Ce vieux fou ?! » Il éclata d'un rire puissant qui prit les jeunes demoiselles par défaut.
« On était tous deux dans la même école et dans la même classe pendant 3 années de suite, et cet hurluberlu est la définition de moulin à parole dans le dictionnaire ! Si vous avez le malheur de lui poser une question sur un sujet qu'il maitrise, vous n'êtes pas sûr de pouvoir vous échappez ! Même nôtre professeur de musique était collé à son siège quand il partait dans une discussion avec lui ! » Il ria de plus belle en comprenant que Flo s'était méfiée de lui, comme à son habitude.
« Cet homme est à la musique ce qu'est le professeur Sorbier aux pokémon : AUCUNE CHANCE qu'il soit dangereux, à part pour ta santé nerveuse si tu tiens pas la cadence ! »

« Pourtant j'ai abordé le sujet de l'arène avec lui et il n'a pas dit qu'il te connaissait. » le champion éclata de rire de plus belle.

« T'as discutée musique avec lui ? »

« Euh, oui ? » Répondit-elle en ne voyant pas vraiment où il voulait en venir.

« Alors y'a pas à être étonnée ! La troisième guerre mondiale éclaterait juste devant sa porte qu'il ne s'en rendrait même pas compte ! »


Il ria de plus belle à la méfiance de la championne, la tournant en dérision sans totalement le vouloir, et elle savait -une fois de plus- qu'elle s'était méfiée de la mauvaise personne ; c'est à croire que l'univers complotait contre elle pour la tourner en ridicule.


« Bien, ça me rassure… » Finit-elle par dire vaincue, et surtout lasse de ce petit jeu de confiance qui lui mettait les nerfs à rude épreuve.
« Lisa : tu pourra y aller quand tu voudras. »

~ Merci !~ Répondit-elle toute contente via un grand sourire.

« Mais si jamais il y'a un problème… »

« Je t'avertirais avant même que je sois au courant du problème en question. » Lui répondit-il directement.


Sa réponse satisfit son homologue championne, qui poussa toutefois un soupir las. Elle laissa les dernières instructions au champion concernant Néo, embrassa la petite fille en la laissant aux bons soins de l'arène, puis les deux jeunes femmes sortirent de cette dernière. Flo sortit son Dracaufeu hors de sa ball et s'envolèrent en direction de la ville Fleur sous un ciel bleu, mais dont un gros nuage gris obstruait les rayons du soleil.


[A suivre.]