Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

La Faucheuse. de T-Tylon



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 06/11/2010 à 01:57
» Dernière mise à jour le 01/12/2010 à 13:10

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Rétribution.


Sinnoh. Verchamps. Centre pokémon, service d'aide et de repos, chambre 14.

Dimanche 11 Avril. 21 heures 42 minutes.



Calme, c'était le mot qui lui venait à l'esprit pour qualifier l'endroit où elle se trouvait ; le calme d'une chambre de repos dans un centre pokémon, quand elle s'y réveilla finalement après quelques heures de sommeil.

Mais ce n'était pas un véritable sommeil provoqué par la fatigue couplée au stress des derniers évènements vécus, non, c'était un sommeil provoqué par un somnifère concentré qu'elle avait avalé quand elle était sur le Torterra, sans que Lovis et les autres ne l'aient vus faire. Ce même somnifère était caché dans l'une de ses boucles d'oreille, parmi les autres substances qui s'y trouvaient, et elle le prit au moment où elle put en avoir l'occasion ; en s'étant renfrognée sur elle-même quand Lovis lui fit sa petite diatribe.

Elle savait que Flo ne prendrait pas le risque de laisser s'échapper le Grotadmorv, et utiliserait une des balls de Cynthia pour le capturer et écarter ainsi tout danger. Sans aucune objection de la part de la ranger vu la situation. Et en plus son rôle était totalement finit : plus de baies, plus de soin, elle avait livrée Rhélys exactement comme il le fallait, et était escortée par le champion et les ronces d'ébènes. Elle avait jouée sa scène à la perfection, et le coup de l'évanouissement apportait la touche finale au tableau. C'était parfait.


Elle tourna la tête sur le côté pour analyser son environnement, et trouver à sa droite l'ex maitresse dormant dans un autre lit, complètement épuisée. Ses espèces de décorations dans les cheveux avaient été retirées, puis placées à côté d'elle sur une petite table, et ses vêtements –tout comme les siens- avaient été remplacés par des vêtements de prêt très sobres pour remplacer les leurs recouverts de boue.


Sinon, à part çà, la pièce était vide et plongée dans le noir, juste faiblement éclairée par les lumières de la ville qui s'infiltraient difficilement via la fenêtre au travers de la pluie.

----

Voyant qu'il n'y avait rien de plus à analyser, et que les effets de son somnifères –couplé à ses méthodes consciente- s'étaient dissipés, elle releva lentement la couette qui le recouvrait de sa texture douce et consistante et se mit debout sur ses pieds.

Comprenant parfaitement que l'ex maitresse ne se réveillera pas de sitôt, elle l'approcha quand même pour s'en assurer à 100%. Elle arriva à côté de celle-ci, tâta de son pouls en prenant sa main, écoutait sa respiration, et poussait l'analyse de plus en plus loin au fur et à mesure que le risque de la voir se réveiller subitement s'amenuisait de plus en plus ; finissant par ouvrir la pupille de ses yeux pour s'assurer qu'elle dormait bien profondément.


Une fois cela confirmer par ses MOR (mouvement oculaire rapide) la Faucheuse put ensuite se mettre juste à côté de la porte d'entrée, et commencer des exercices d'étirement visant à la réveiller, musculairement parlant, tout en surveillant l'éventuelle venue d'une personne. Bras, jambes, tête, elle passait tout en revue, car son somnifère avait le mauvais effet secondaire de gêner les signaux nerveux liant son cerveau à ses muscles.

----

La SCS avait été recréée avec les données de base de Corteswain, et la quasi-totalité des données optimisées avaient été perdues dans l'opération. Ce qui faisait qu'il lui fallait se mettre à jour après des centaines de simulations, et qu'elles prenaient un temps fou. Les problèmes à court terme étant qu'elle ne fournissait pas du matériel « parfait » (son somnifère en était la preuve) et nombre de ses gadgets sont des prototypes ou des première versions de ce qu'elle pouvait vraiment faire.

Il n'y avait que son prototype d'arme de tir Mk1 « Astartes » qui fut créer sur les données originelles de la SCS complète, la seule autre chose sauvée en même temps que les données de bases en guise de maquette et d'aide mémoire. Le gouvernement de Sento devait forcément vouloir une preuve tangible du bien fondé de son investissement et ce fusil devait en apporter la preuve pour Corentin, un peu comme un benchmark pour calculer la puissance d'un PC.

Mais si tout le matériel qu'elle avait jusqu'à maintenant –qui était le summum de la technologie- n'était que des prototypes bâclés… Alors dès que la SCS sera complètement achevée : Elle sera invincible.

Elle chassa cette conclusion de ses pensées : Personne n'est invincible, et c'est quand on se croit invulnérable que l'on est le plus. De toute façon elle n'était pas intéressée par l'invincibilité ; à quoi cela servait ? De toute manière elle mourra un jour ou l'autre, et ses gadgets n'y pourront rien…


Une fois ses étirements terminés, Luna passa sa main sur une fine plaque métallique à côté de la porte, et cette dernière s'ouvrit en coulissant dans un petit « pshhhit » sonore qui ne réveilla pas l'ex maitresse, et la referma derrière elle.


----------


La lumière des couloirs aveugla temporairement la jeune femme, mais ses yeux s'y habituèrent très vite et elle put continuer sa route (après avoir mémoriser le numéro de la chambre) sans rencontrer personne. Jusqu'à ce qu'au bout de dix minutes à « errer » dans les couloirs (elle était aussi tombée sur un plan qu'elle avait parfaitement mémorisé) elle ne trouve finalement une infirmière.

Cette dernière la remarqua, et se dirigea immédiatement dans sa direction.


« Pardonnez-moi mademoiselle, vous êtes perdue ? »

« Pas vraiment… Enfin si, dans le sens où je ne vois pas vraiment où je suis… »

« Vous êtes au centre pokémon de Verchamps et, vu les vêtements de prêt que vous portez, vous devez être une patiente chez nous qui doit être arrivée récemment. Quelle est le numéro de vôtre chambre ? » Demandait l'infirmière en voyant la jeune femme complètement perdue.

« 14... »


L'infirmière pianota légèrement sur la petite holo fiche qui sortait de son gantelet de travail, consultant sommairement les données en mémoire via la recherche, et fit une petite mine surprise en constatant a qui avait été attribuée la chambre en question. Puis elle se tourna à nouveau vers la jeune femme.


« Est-ce que vous avez faim ? Le repas a déjà été servit depuis quelques temps, mais on peut vous trouver quelque chose dans la cantine. »

« Non merci… Je voudrais juste savoir comment vont les personnes de la maison du fana de tesson… »

« Et bien, je ne peux pas vous répondre, mademoiselle, ce sont des données classées… » Commença-t-elle par dire gênée.
« Mais je peux vous dire qu'ils sont tous actuellement à l'hôpital de la ville. »

« Et… Comment vont les pokémons de Cynt- je veux dire, ceux de ma voisine de chambre ? »

« Là aussi c'est classé privé… Je suis désolée… »


Devant le regard abattu de la jeune femme, l'infirmière tenta à nouveau de lui proposer de se restaurer… Mais elle refusa à nouveau en demandant si elle pouvait la raccompagner jusqu'à sa chambre. L'infirmière accepta bien entendu, et elle commença à prendre la direction de la chambre en question… Mais au bout de seulement quelques pas, le ventre de la jeune femme se mit à gargouiller dans un son qui résonna sans problème dans les couloirs vide.

----

Gênée par cet aveu de son corps, qui n'avait pas le même point de vue qu'elle sur la question, elle se renfrogna légèrement sur elle-même, devant le regard à la fois dépité et amusé de l'infirmière qui réagit en conséquence.


« Y'en a un qui est plus honnête que vous ici. Vous êtes sûre de ne pas vouloir quelque chose ? » Commença-t-elle sur une fine note d'humour.

« …N… Non… »Mais son ventre gargouilla de plus belle, faisant soupirer l'infirmière.

« Vous avez été amenée ici sous le motif de surmenage il n'y a même pas quelques heures, et vous continuez de vous surmenez en vous levant et en vous interdisant de manger. Venez, je vous emmène à la cafèt', ou vous allez encore tomber dans les pommes. » Finit-elle en prenant la marche dans l'autre sens, incitant la patiente à la suivre.

« … D'accord… » Finit-elle par dire d'un air vaincu. « … Mais est-ce que je pourrais savoir où se trouve les autres personnes qui m'accompagnaient ? »

« Vous voulez dire celles qui vous ont portée ici ? » Corrigea-t-elle. « Elles sont au poste de Police de la ville. La championne d'arène de Vestigion voulait rester avec vous, mais nôtre champion lui a fait remarquer qu'elle serait bien plus utile là bas, et nous aussi en lui assurant que vous étiez entre de bonnes mains. »

« Ah… »

« Elle a laissée son numéro pour qu'on la recontacte dès que vous serez réveillée, voulez-vous qu'on l'appelle pour lui dire que vous allez bien ? »

« Oui, s'il vous plait… je ne tiens pas à l'inquiéter d'avantage. »

« C'est entendu, mais seulement après que je me sois assurée que vous ayez mangée. »

« D'accord… »


--------------------


Pendant ce temps, dans le centre de police pokémon de Verchamps, c'était un véritable petit défilé de célébrité qui parcourait les bureaux des flics de la ville : l'assistante du professeur Sorbier et dresseuse d'élite « Aurore les ronces d'ébène », les champions des villes de Vestigion et d'Unionpolis en la présence de Florianne et Kiméra, le champion de la ville en personne accompagné par la chef des ranger et le chef scientifique de la Sylphe, ainsi que le dresseur inconnu, assit sur une chaise en retrait, qui avait apporté l'aide inestimable dans la résolution de ce conflit en arrêtant le présumé saboteur ; Ce dernier portant toujours la cagoule de sa tenue de pluie sur lui.

Les gendarmes n'en revenaient pas vraiment, ça changeait radicalement d'il y'a quelques années. Avant les champions s'occupaient chacun de leur propre ville, et on ne voyait que très rarement les champions d'autres ville faire un saut autrement que pour quelques évènements triviaux sans la moindre gravité.

Depuis que Louka est devenu maitre de l'ile, il a, avec l'appui des autres maitres des archipels, réussit à faire passer une réforme concernant ce point faible dans la structure de sécurité globale. Désormais les champions d'autres villes accouraient porter assistance dès qu'une autre ville était en crise, si eux-mêmes n'étaient pas en crise, mais pas de manière anarchique : seules les villes les plus proches ou à même de fournir toute l'aide nécessaire pouvaient se déplacer ; il était inutile de demander une assistance de toute urgence à Rivamar de la part de Joliberges.

Aussi ce n'était pas vraiment le fait de voir plusieurs champions au même endroit qui impressionnait la majorité des policiers, mais plutôt le fait qu'ils se soient déplacés aussi vite. Ils avaient réagit au quart de tour à la demande d'aide de Verchamps (tout du moins Kiméra, Florianne étant déjà là) alors qu'il y'avait quelques années il ne se serait même pas déplacés avant plusieurs jours.

D'ailleurs le champion local prit la parole.

----

« Et Tanguy ? J'ai entendu dire qu'il nous apportait aussi son aide, où en est-il ? »

« L'éléctro-boy patiente at the Hôtel de Tadelle, la station Balnéaire. Je lui ai dit que je serais la first arrivée, et qu'il devait stay en attente à l'hôtel pour prévenir de tout danger au cas où il arriverait de weird things. »

« J'ai un peu de mal avec l'accent. » Commença-t-il. « Mais si je comprends bien : Tanguy est à l'hôtel de Tadelle, et il reste en réserve au cas où il y'aurait un nouveau problème en approche, c'est çà ? »

« Exactly ! Et Sorry pour l'accent, je vais tentéer de parler plus claire. » Répondit la championne d'Unionpolis.
« L'avertissement de Cynthia nous être parvenus comme quoi il y avoir risque d'infiltration de Team, comme Galaxie, et risque que ce soit une decoy pour nous atteindre à d'autres endroits si nous bougions. Tanguy gère l'extrême East de l'ile, et moi je suis au middle ; c'était donc moi who was toute désignée pour partir, car Pierrick pouvait rejoindre ma ville plus rapidement que Mélina vers celle de Tanguy. »

« Je comprends. Merci pour ton soutien Kiméra, et désolé pour la pluie ! » Fit-il d'un rire.


En effet. Car la championne, d'habitude toujours habillée pour les concours et les spectacles dans une robe extravagante -avec une coupe de cheveux ne l'étant pas moins- était désormais en tenue pour lutter contre la pluie et le froid, et laissait sa longue chevelure améthyste tomber derrière elle.


« Oh, 'at was nothin'. » Fit-elle d'un petit air faussement gêné. Mais voyant que son interlocuteur était largué à sa réponse, elle se corrigea.
« Je voulais dire, ce n'est rien. »

« Ah… Ben tant mieux alors. » Fit-il avec l'air du gars qui a enfin comprit. « Faudra vraiment que j'apprenne l'anglais un jour, parce que sinon on va pas être sortit de l'auberge. »

« Je pourrais te donner des leçons. » Reprit-elle d'un air amusé.

« Désolée de vous interrompre, mais il faudrait mieux remettre cette conversation à plus tard, ne croyez vous pas ? » Intervint Aurore.

« Oh sorr- pardon, c'est vrai. Et il faudrait informer Tanguy de l'évolution de la situation. »

« Mes collègues s'en charge. » Répondit le scientifique. « Et les rangers coordonnent leurs efforts avec vos dresseurs, et leurs pokémon spectres, pour maintenir ceux du marais dans un état calme. »

« Parfait. » Répondit le champion. « Alors maintenant, il serait peut-être finalement temps que je puisse avoir une petite discussion avec nôtre bien aimé saboteur ? » Fit-il en craquant ses doigts.

« D'ailleurs, voilà le directeur. » Fit le scientifique.

----

La porte menant aux principaux bureaux du poste s'ouvrit lentement, quand un homme –de carrure imposante- poussa sans effort les deux portes composant l'accès. Il forma ensuite une sorte « d'arche » avec son bras tenant une porte, pendant que lui-même empêchait l'autre de se refermer avec son propre corps, telle une sentinelle, pour laisser passer une femme en tenue haut-tailleur strict, devant laquelle tous les policiers se mirent au garde à vous et mains derrière le dos.


« Merci Anatole. » Dit-elle d'un ton strict entre le remerciement et l'ordre.

« Bien madame. » Répondit le géant, qui était aussi le vice directeur.


La directrice marcha quelques pas de plus en direction des « invités », d'une démarche strict et professionnelle, avant de s'arrêter juste pile à 3 mètres d'eux.

De taille moyenne et portant un tailleur strict très sobre, il émanait pourtant de cette femme un charisme certains dès le premier regard. Malgré les rides, qui semblait indiquer un âge avancé, le visage de cette femme était figé dans une expression sévère qui imposait l'ordre juste à sa vue. Ses cheveux mi-courts au bol étaient d'un châtain blond terni par l'âge, et ses yeux de pierre verts trahissaient un caractère trempé fort d'une expérience de plusieurs dizaines d'années.

Celle-ci reprit la parole pour s'adresser à ses collègues employés, toujours au garde à vous.


« Merci. »


Sans crier, sans élever la voix, elle formula ce simple mot qui tonna comme un coup de canon silencieux. Les policiers obéirent instantanément, et cessèrent leur salut pour se remettre au travail. Puis elle s'approcha du champion local, qui lui fit un sourire amical.


« Bonsoir, Anaïs. »

« Bonsoir, Lovis. » Lui rendit-elle de cet air toujours sévère.
« Tu m'excuseras, mais la paperasse est toujours longue, quoi qu'on y fasse. »Puis elle se tourna vers les autres invités.
« Bonsoirs messieurs-dames. Je me présente : Anaïs Torrent, directrice des forces de police de Verchamps. »

« Torrent ? » Répéta Aurore surprise. « Lovis, est-ce que c'est-«

« Ma belle sœur. Et la femme de mon frère. » Répondit-il d'un ton neutre.

« Veuve serait un terme plus approprié. » Corrigea cette dernière de son air toujours sévère.

« Oh, je suis désolée… »

« N'en parlons plus. » Reprit la directrice. « Lovis tu es là pour nôtre invité, n'est-ce pas ? »

« C'est une question piège ? » Répondit-il d'un ton amusé.

« Oui. » Qu'elle brisa en une seconde.


Il n'y avait pas à la connaitre depuis des années pour savoir que cette femme a le don et l'expérience pour briser quelqu'un. Elle restait strict et de marbre, jusque dans sa façon de respirer, et son sérieux ne pouvait pas être prit par défaut ou mal interprété. Quand elle parlait, on l'écoutait, et quand elle posait une question, on n'y répondait : c'était aussi simple que cela. Puis elle reprit.


« Je ne peux décemment pas te laisser t'entretenir avec un « suspect ». » Finit-elle par dire.

« Suspect ? Coupable tu veux dire ! Nate m'a affirmé que vous gardez le responsable du sabotage des aéroglisseurs ! »

« Non, nous gardons la personne « suspectée » d'être le saboteur. Sans preuve concrète, je ne suis autorisée à le garder en garde à vue que 72 heures. »

« Tu plai-«


Il s'arrêta dans sa phrase en voyant le regard toujours sévère de la directrice. Non elle ne plaisantait pas, et il n'y avait pas moyen de ne pas le remarquer.

----

« Sauf vôtre respect, directrice, je peux vous affirmer que le saboteur est bien le gars que vous avez dans vôtre coffre. »


Le dresseur inconnu avait prit la parole depuis sa chaise, et se leva de cette dernière pour rejoindre le petit cercle de célébrité d'une démarche calme et posée. La directrice le reprenant d'un ton sévère.


« Mais en avez-vous la preuve ? »

« Allons, directrice, si vous n'aviez pas vous-même un fort soupçon à son sujet, il ne serait même pas derrière les barreaux ; vous ne m'auriez même pas laissé entrer en plus. »

« Mais son apparence ne constitue pas un motif suffisant aux yeux de la loi. Alors je vais me répéter : avez-vous des preuves ? »

« Evidemment. Mais je ne vous la refilerais qu'après avoir l'occasion de pouvoir discuter avec lui. C'est donnant-donnant ma chère. »


La manière dont cet inconnu s'adressait à la directrice avait de quoi surprendre les policiers alentours, et même le champion. Il parlait d'une manière si familière que ça en devenait irrespectueux, et était d'une suffisance qui pouvait en irriter plus d'un. Mais la directrice restait de marbre face à son caractère, et ne laissait rien paraitre de son visage sévère.

Puis Aurore prit la parole pour s'adresser à l'inconnu.


« Et tu comptes t'entretenir avec nôtre invité en gardant toujours cette capuche ? Ou as-tu véritablement froid aux oreilles pour la garder ainsi à l'intérieur ? »


Expérience avec la team galaxie oblige, elle s'était retrouvée douée pour envoyer balader les gens et les contrer à leur propre jeu. Sa petite pique toucha le dresseur inconnu, mais ne fit pas mouche, quand ce dernier se retourna vers elle, un franc sourire apparaissant de la partie inférieure de son visage qui n'était pas cachée par les ombres.


« Ta langue est toujours aussi piquante que les ronces à ce que je vois. »


Vu le ton sur lequel il lui répondait, ils devaient se connaitre. Mais la jeune femme en imper rose ne reconnaissait toujours pas son interlocuteur. Alors ce dernier retira sa capuche pour montrer son visage : le visage d'un jeune homme approchant la majorité, les yeux gris-marrons, les cheveux blancs ornées d'un large bandana vert, possédant un large motif de demi-lune inversé au milieu.

Son interlocutrice finit par sourire à son tour, agréablement surprise de le reconnaitre enfin.


« Brice ! Ca alors, mais qu'est-ce que tu fais là ? »

« Moi aussi je suis content de te revoir. » Répondit-il d'un air faussement blessé par le manque de politesse de la jeune femme.

« Tu sais très bien ce que je veux dire, arrête de faire le malin ! Barry va sauter au plafond quand il va apprendre que tu es là ! »

« J'y compte bien ! Même si je n'étais pas à l'origine là pour çà, ni pour faire face à une telle situation et capturer un criminel ! » Dit-il en se mettant à rire.

« Excuse-moi Aurore, mais tu peux nous présenter ? » Fit Florianne.

« Ah oui, c'est vrai que vous ne devez pas le connaitre. Mais c'est pourtant l'une des personnalités les plus importantes d'Hoenn. »

« Ah oui, flatte-moi, j'adore quand mon égo prend de l'ampleur. » Se prit-il à nouveau à plaisanter.

« Ce garnement ? » Demanda le champion d'un air surpris par le sérieux des propos d'Aurore.

« C'est Brice, Brice Régalia : Le fils de Norman, le champion d'arène de Clémenti-ville, et le dernier vainqueur de la ligue d'Hoenn ; prétendant au rang de maitre. »


Silence dans le poste de police, tous les employés à proximité s'étaient arrêtés quand Aurore finit la présentation « sommaire » du dresseur inconnu. Ce dernier corrigea un détail à l'attention de ses interlocuteurs surpris.


« Prétendant car je n'ai pas accepté de devenir maitre, même si j'ai battu Marc. Parce que la gérance de toute une ile… Pouah ! Merci, mais non merci ! » Fit-il d'un air dégouté à cette idée, avant de reprendre d'un ton plus sérieux.
« Mais officiellement… Si jamais il devait arriver quelque chose au maitre actuel, et qu'il n'y a pas d'autres dresseurs qui conteste le titre en battant Marc entre-temps : je peux être appelé à prendre ces fonctions automatiquement. » Puis il reprit d'un ton amusé.
« Mais bon : qu'est-ce que pourrait bien arriver à Marc ?! » Fit-il en rigolant d'un ton ironique.

----

Voilà donc le dresseur dont ils avaient entendus parler, celui d'Hoenn qui a mit fin aux doubles agissements des teams Aqua et Magma avec l'aide de la fille du professeur Seko, Flora. Si Aurore ne le connaissait pas personnellement, jamais ils n'auraient pu soupçonner sa véritable identité derrière ce caractère suffisant.


« Parfait ! Maintenant que vous savez qui je suis, on pourrait peut-être passer à la suite ? » Fit-il en se frottant les mains.

« J'aimerais d'abord savoir ce que tu fais là –ici à Sinnoh- avant tout autre chose, Brice. » Répondit la jeune fille.

« S'il n'y a que ça pour te faire plaisir. Le prof Seko a entendu parler d'un possible lien entre deux espèces de pokémon -respectivement natives d'Hoenn et de Sinnoh- qui auraient un lien direct entre elles… Bon, j'ai pas tout saisit, mais il m'a demandé d'essayer de lui trouver les pokémon en question, en commençant par Sinnoh. Et je suis arrivé il y'a quelques heures via le port, quand c'était déjà la fête chez vous. » Il marqua une pause.
« D'ailleurs, si vous me permettez l'expression, vous avec une curieuse façon de recevoir les gens ! A peine on débarque à Sinnoh qu'il faut s'attendre à une invasion de pokémon complètements déjantés ! »

« Oh si seulement ça ne pouvait pas aller plus loin que çà… » Reprit-elle.

« Pardon ? »

« Rien qui ne soit productif à t'apprendre pour l'instant, Brice. Mais revenons à nos moutons. » Fit-elle en se tournant vers la directrice.
« Pourrait-on au moins voir le suspect, sans lui parler ? Vous avez parlée d'apparence tout à l'heure, et on ne la connait pas. »

La directrice tourna son attention vers le jeune homme qui affichait toujours ce sourire suffisant, et poussa un bref soupir avant de s'adresser directement à lui.

« M'assurez-vous que vous ayez en vôtre possession des preuves indubitables de sa culpabilité ? » Et ce dernier lui répondit un petit air amusé.

« Aussi indubitable qu'il est possible pour une preuve de l'être. Sinon, vous pensez bien que je n'aurais jamais fait une telle proposition. »

La réponse semblait satisfaire la directrice, même si elle n'en laissait rien paraitre.

« Très bien, suivez-moi. »Finit-elle par dire en prenant les devants.

« Chouette ! »Répondit le jeune homme en arborant un sourire plus franc que tout à l'heure : un sourire de vrai gamin.


Le vice directeur ouvra à nouveau les portes pour la directrice, qui incita le groupe à la suivre. Le jeune homme emboita le pas juste derrière la directrice, suivit par le reste du groupe. Direction : les cellules.


------------


La marche dura quelques minutes au travers de deux barrages de sécurités, qui nécessitaient le passe de la directrice pour continuer. Florianne et les autres se mirent à s'interroger sur le sens de « garde-à-vue » pour la directrice, car c'était presque aussi sûr qu'une vraie prison. Du moins ça leur en donnait l'impression.

Cette dernière remarqua leur étonnement, et commença à les rassurer.


« C'est bel et bien la garde à vue et non ce n'est pas une prison. »

« Vous m'excuserez si je ne vous prends pas au mot ? Après tout, je n'ai jamais vu une prison en vrai ; même si j'ai contribué à les remplir il y'a quelques temps. » Plaisanta le jeune homme.

« Une vraie prison possède plus d'une dizaine de barrage de sécurité, et une hiérarchie de passe nettement plus sophistiquée et complexe que la nôtre ; il faudrait une véritable armée de crocheteur/hackeurs professionnels pour passer celle de l'ile 11 qui se situe à Kanto. La « Tour », comme on l'appelle.»

« Vous l'avez visitée ? » Demanda le jeune homme nullement impressionné, mais fasciné par l'histoire de la directrice.

« Oui. » Répondait-elle sèchement. « Mon nom avait été retenu pour la candidature au poste de directrice du complexe, et j'ai donc eu l'occasion de le visiter comme tel. »

« Je vais paraitre con en disant cela : pourquoi ne pas avoir acceptée ? »


Pour toute réponse la directrice leva la main gauche sur le côté en écartant les doigts, montrant ainsi le fin anneau d'or lui servant d'alliance. Un court mais pesant silence envahit les lieux, seulement brisé par celui des talons marchant sur le sol, et le jeune homme reprit d'un petit rire forcé.


« Vous avez vraiment le chic pour casser le trip' des gens ! »

« Et encore, petit, là elle est d'excellente humeur. » Reprit Lovis à son attention.


Le jeune homme prit en note la remarque, et un fin sourire se redessina sur ses lèvres. Il se dirigea ensuite vers la directrice, et s'adressa à elle d'un petit air malicieux.


« Dîtes, si c'est possible, est-ce que ça vous dérangerait de faire un petit numéro à nôtre « suspect » ? »

« De quel genre ? » Se retourna-t-elle vers lui, en usant d'un ton entre la légère curiosité et l'agacement.

« Et bien voilà… »

----

Le jeune homme s'approcha d'elle, en tendant ses mains vers son oreille pour lui murmurer des propos qu'ils voulaient définitivement qu'ils soient inaudibles pour le reste du groupe, ces derniers faisant une petite mine frustrée en le voyant agir de la sorte. A la fin de cette petite « messe-basse », la directrice s'arrêta, leva son bras pour dévoiler sa propre pokémontre, et ordonna que leur soit apportés les effets du suspect à sa cellule, devant les regards étonnés du reste du groupe et celui carrément hébété du champion… Non, il avait rêvé, c'est pas possible… Il aurait juré avoir vu la directrice sourire.


Quand les effets en question furent amenés à cette dernière, Brice en profita pour mettre ses gants de dresseurs et prendre les effets du suspect pour les mettre dans les poches de son manteau. A nouveau devant des regards encore plus étonnés qu'il y'avait quelques minutes. Mais ils ne dirent rien du tout en voyant le petit sourire complice qu'il jetait à la directrice, lui indiquant qu'il était prêt, et ils reprirent la route.

Quelques minutes plus tard, la directrice s'arrêta devant une cellule aux fins barreaux –tous en diagonale- pour indiquer que c'était ici que ce trouvait le suspect dans l'affaire du sabotage. Elle incita les membres du groupe de venir la rejoindre d'un simple geste de la tête, ces derniers vinrent répondre à son invitation… Et faire une splendide tête hébétée devant les barreaux de la cellule.

Puis Brice reprit à leur attention, avec un sourire plus franc encore.


« Je crois que vous savez désormais pourquoi la directrice a gentiment acceptée de vouloir le mettre au frais… »


L'apparence du suspect en elle-même n'avait rien d'inhabituelle : ses vêtements étaient normaux, des pieds à la tête, et sa tête ne leur disait rien du tout. Mais ce qui attira immanquablement l'attention du groupe était sa coiffure, une coiffure qu'ils ne pourraient jamais oublier : une coiffure coupe au bol d'un vert douteux.

--------

Ce dernier était allongé sur le lit de sa cellule, et il se leva instantanément lorsqu'il sut que des gens s'étaient arrêtés devant sa cage. Il reconnu sans peine la directrice, même certaines autres personnes appartenant au groupe, et commença à crier à leur encontre.


« J'exige un avocat ! De quel droit vous me retenez prisonnier, je n'ai rien fait ! » Commença-t-il en tenant les barreaux de sa cage.

« Ben voyons… » Murmura dans un sifflement Florianne entre ses dents à la vue de cette coupe au bol.

« Vous êtes suspecté d'être à l'origine d'un acte de sabotage sur du matériel d'ordre privé appartenant à la ligue, dans le cadre d'une opération de déstabilisation à grande échelle provoquant une dangereuse atteinte à la sécurité de cette ville. » Répéta la directrice d'un ton neutre et sévère à l'attention du détenu pour la seconde fois.

« C'est de la diffamation ! Des pokémon fous furieux ont envahit la ville, et provoqué des dégâts monstres sur nombre de structure, et vous me mettez ça sur le dos ! Vous cherchez un parfait bouc émissaire pour cacher vôtre incompétence à ne pas avoir su faire correctement face à cette situation ! »

« Dans ce cas vous n'avez qu'à nous fournir un alibi pendant l'heure où le sabotage à eu lieu et vous pourrez rentrer chez vous. »

« HA la bonne blague ! Ce sabotage devait avoir lieu alors que toute la ville était plongée dans le chaos ; comment voulez-vous que je puisse fournir un alibi quand la moindre personne autour de vous cherche à se cacher et à se préoccuper de sa propre sécurité ?! »


Il avait préparé ses réponses, c'était évident, mais le plus rageant était qu'elles étaient plus que suffisante pour le disculper. En effet, qui pourrait témoigner d'avoir vu précisément quelqu'un à un endroit donné au milieu d'un tel chaos ? A part Brice, et sa prétendue preuve, il n'y avait personne.

D'ailleurs ce dernier s'avança en direction de la cellule d'un air… Compatissant ?!


« Veuillez nous excuser pour ce traitement, somme tout insultant. Nous sommes parfaitement au fait que cela peut paraitre rude de nôtre part de vous retenir ainsi contre vôtre gré… Mais vous devez comprendre que les gens dehors sont en colère depuis que la rumeur d'un saboteur à l'origine de ce regrettable incident s'est ébruitée… »

« Et je joue le rôle du lapin que vous sortirez de vôtre chapeau magique, devant tout le monde, pour dire : « TADAAA, on a capturé le saboteur, regardez-le, c'est la preuve qu'on sert à quelque chose ! » ?! »


C'était dérangeant, pas la réplique du suspect mais l'attitude de Brice : celle de l'homme qui s'écrase devant autrui en lui donnant raison pour ne pas subir de représailles ; l'attitude des lâches bureaucrates… Mais ça ne lui ressemblait absolument pas. Alors ils prirent leur mal en patience, le laissant continuer.


« Non, ce n'est pas cela… Enfin pas vraiment… » Lui concéda-t-il sur cet air limite lamentable.

« JE L'SAVAIS ! » Commença-t-il à hurler. « Vous allez me faire passer pour le dindon de la farce ! »

« Veuillez reprendre vôtre calme, monsieur, ou je devrais m'assurer que l'on ne le fasse pour vous. » Répondit la directrice d'un ton encore plus sec et cassant qu'à son habitude.

« Ca ne se passera pas comme çà, croyez-moi ! Vous ne pourrez pas me garder indéfiniment ici. Et dès que je sortirais, j'irais hurler quelles méthodes méprisables utilisent les soi-disant « gardiens de la paix » de Verchamps ! »


Florianne et Lovis voulurent tous deux manifester le fond de leurs pensées à ce salopard, qui se foutaient de leurs têtes d'une manière qui les excédait plus que tout, mais ils furent instinctivement retenus par Nate et Aurore qui leur faisaient comprendre qu'il ne fallait pas interférer. Puis Brice continua.


« Mais vous devez aussi comprendre que vôtre tenue n'arrange pas les choses… » Fit-il d'un air plus compatissant à l'égard du suspect.

« Comment ça, qu'est ce qu'elle a ma tenue ? » Demanda l'intéressé d'un air vraiment surpris.

« Je me suis mal exprimé, pardonnez mon manque de clarté… Je voulais dire : vôtre coupe de cheveux n'arrange rien à l'histoire. »

« Vous m'avez placé en cellules pour ma coupe de cheveux ?! Mais on nage en plein délire ! » Commença-t-il à rire d'un fort rire jaune.

Et le groupe de crisser des dents. Mais enfin c'est incompréhensible ; que cherche Brice à la fin ?

« Je sais que cela parait ridicule, même totalement risible au point qu'on devrait plutôt en rire comme d'une mauvaise farce… Mais vous devez comprendre que l'on fait cela pour vôtre sécurité. »


Les regards de tout le monde se tournèrent vers le jeune homme –à part la directrice- : le regard hébété de surprise et d'incompréhension totale. Mais qu'est-ce que ça voulait dire, c'est de la folie ou quoi ?!

Mais le jeune homme ne prêta pas la moindre attention à ses camarades, du moins pas visiblement, pour développer sa justification au suspect, qui n'y croyait pas plus que les autres.


« Vôtre coupe de cheveux et la couleur de ces derniers font preuve d'une éclatante ressemblance avec celle des anciens membre de l'organisation de la Team Galaxie. »

« Et alors ?! J'ai choisit d'avoir cette coupe au bol de la même manière que j'ai choisit de porter un slip noir, ça ne prouve rien ! Et ma couleur de cheveux est naturelle ! »

Florianne retint un pouffement de mépris à l'égard du suspect ; cette couleur de cheveux est aussi naturelle que peut l'être un Marill au milieu d'une horde de Pikachu.

« Je vous crois en j'en conviens… Mais pensez-vous que les gens qui vous attendent dehors s'arrêteront à cela ? »

« Comment çà ? »faisait-il intrigué.

« Vous n'êtes peut-être pas au courant, mais la ville de Verchamps fut le théâtre d'un évènement sans précédant durant la période de sévices de la team galaxie. » Reprit la directrice. « A cette époque, il fut avéré qu'un membre de cette organisation s'était infiltré dans la ville, équipé de la bombe responsable de l'énorme explosion du lac courage. »

----

Episode au combien traumatisant de l'histoire pour tous les personnes présentes, tout en sachant où avait mené cette folie destructrice, et cela ne faisait que croitre la colère qu'ils ressentaient à l'égard du suspect ; ce dernier qui nota ce détail sans peine, sans savoir que c'était pour la plus grande joie du jeune homme.


« Et ce que vous devez comprendre, c'est que les gens de Verchamps furent de ceux qui développèrent la plus grande aversion à l'égard de la team galaxie, et donc tout ce qui avait un lien avec eux, y comprit leur code vestimentaire. » Il marqua une pause en regardant l'air perplexe du suspect, satisfait.
« Pour vous donnez un exemple plus concret : quand la seconde guerre mondiale s'est terminée, il se souleva dans la population un vent de haine à l'égard du nazisme, y comprit tout ce qui s'y rapportait de près ou de loin, et, dans leur ignorance, des gens saccagèrent des tombes bouddhiques et profanèrent des cimetières tibétains en masse, car ceux-ci étaient ornés du symbole de la croix gammée dessus… Mais ce symbole s'appelle en vérité la Svatiska, et est l'un des plus vieux symboles au monde utilisé dans nombre de culture orientale. » Acheva-t-il d'un air triste à l'élocution de cette sombre époque.

« Ce qu'il tente de vous expliquer, c'est que dès que les gens vont vous voir sortir du poste : ils vont se ruer sur vous, dans un élan de rage et de force aveugles qui ne vous laissera pas indemne, même si vous êtes innocent. » Conclut la directrice d'un air cassant.


Là par contre le suspect commença à perdre de ses couleurs en comprenant ce qu'elle voulait dire, et le groupe de siffler silencieusement d'admiration à la manœuvre du jeune homme ; d'autant plus qu'il n'avait pas finit, et qu'il ne venait vraiment tout juste de commencer.


« C'est exactement cela, à mon plus grand regret… » Reprit le jeune homme. « Nous voudrions vous garder plus longtemps, le temps que ça se tasse, nous vous aurions fournit tout le nécessaire pour que vôtre séjour soit le plus agréable possible… Mais vous devez comprendre que la loi nous interdit de vous garder à vue plus de 72 heures, et tôt ou tard nous serons forcés de vous relâcher ; Et 3 jours, c'est un délai bien trop court pour que les gens oublient un tel évènement… »

« Mais qu'est-ce qui va se passer ? Qu'est-ce que vous allez faire pour cela ? » Commençait à paniquer le suspect, la tactique faisant ses preuves.

« En premier lieu il faut vous calmer, et ne surtout pas céder à la panique. On va vous aider à sortir d'ici sans que personne ne vous voit. Et, au bout de trois jours, nous fourniront un leurre à la population que nous escorteront vers Féli-Cité, au QG général de police de Sinnoh, en gage de bonne foi pour la population. Un leurre dont on sait qu'ils ne se rueront pas aveuglément dessus, alors que, pendant ce temps, vous serez déjà loin dans la direction opposée ; un transport vous amènera jusqu'à Voilaroc. »


Comme pour démontrer sa bonne foi, la directrice passa son badge dans la fente de la cellule et ouvrit les barreaux de cette dernière pour libérer le suspect, à la stupéfaction du groupe. Brice incita l'homme à sortir de sa cellule en lui indiquant « fictivement » la direction dans laquelle il devait aller pour être en « sécurité », et ce dernier sortit plus… « Désolé » qu'auparavant en s'adressant eu jeune homme.


« Merci… Je n'avais pas vraiment comprit que vous faisiez ça pour m'aider… Je suis désolé pour ce que j'ai dit plus tôt. C'est dur pour vous de devoir gérer une population en colère juste après avoir fait face à un tel chaos… »

« Mais je vous comprends, et c'est tout naturel… » Lui répondit-il en lui indiquant la direction de son bras, devant le reste du groupe figé entre la stupeur et l'incompréhension. Puis Brice reprit à nouveaux.
« Ah oui, au fait, j'ai pris la liberté de récupérer vos effets personnels dans la mesure où vous devriez partir en toute discrétion ; inutile de prendre le risque que quelqu'un puisse vous repérer à l'accueil. »

« Ah, merci beaucoup. »

« Je vous en prie. » Alors que l'homme suspect se tourna vers le jeune homme quand celui-ci fouillait ses poches, et en fit sortir les différents effets de l'homme au fur et à mesure.
« Vôtre portefeuille ; à part l'argent, nous fûmes forcés de devoir passer le reste du contenu en revu, ce qui explique qu'il soit vide. Mais ne vous inquiétez pas j'ai le reste sur moi. »

« Je comprend. »

« Alors, voici vos clés… » Dit-il au fur et à mesure qu'il tendait chaque élément à l'homme qui les prenait en main.
« Vôtre carde d'identité, vôtre passeport, votre pokémontre ; ne soyez pas surpris si elle ne marche pas, nous l'avons éteinte pour ne pas gaspiller la batterie… Aussi vôtre carte de sécurité sociale, vôtre paquet de cigarette, des chewing-gums, vôtre briquet, et vôtre petit cutter ;désolé pour la salissure, je n'ai pas eu l'occasion de le nettoyer… » Dit-il désolé, alors que l'homme prit le dernier objet d'un air soulagé.

« Ah merci, je croyais l'avoir perdu en tomb… »


L'homme ne finit pas sa phrase que le dernier mot mourut dans sa gorge, tandis que le jeune homme changeait tout à coup de ton en arborant un sourire sadiquement malicieux à l'égard de l'homme. Puis il reprit à l'attention de la directrice.


« Vous l'avez, directrice ? » Et cette dernière de lui répondre d'un air sévère, mais satisfait.

« Je l'ai. » En montrant sa pokémontre et les caméras surveillant les cellules et le couloir.


Un haussement de sourcil général parcourut l'assemblée en ayant vu la manœuvre aboutir sur le « coupable », ne se rendant compte qu'en même temps que lui qu'il s'était fait piégé en beauté.

Puis le jeune homme reporta son attention vers le coupable qui avait perdu toutes ses couleurs.


« Je n'ai qu'une question. » Commença-t-il de ce ton malicieux jubilatoire.
« Est-ce que j'étais mieux sans… » Il prit sa capuche de sa main valide pour la rabattre sur sa tête.
« … Ou avec la capuche ? »


L'homme fit une tête entre la froide colère et la surprise en constatant qu'il n'avait pas reconnut celui qui l'avait amené au poste, et ce contenta de lâcher un « Merde… » Avant que la directrice ne l'incite vivement à reprendre sa place en cellule, avec l'appui de Lovis. Puis Brice retira à nouveau sa capuche pour faire face au coupable de son air victorieux.


« C'est con la technologie… » Commença-t-il en jonglant avec le cutter laser de l'homme. « Ca à beau couper net des gros câble d'alimentation d'aéroglisseur sans effort et sans laisser de trace, mais il ne protège pas des giclées de liquide de refroidissement quand on n'en vient malencontreusement à couper accidentellement ces dernier avec… »


------------


Quelques minutes plus tard, dans le bureau de la directrice.


« Petit, tu m'as impressionné ! » Commença le champion en tapant d'un coup franc dans le dos du jeune homme, le faisant vaciller sous l'impact.
« J'était franchement sceptique au début, même plus que sceptique ! Mais force m'est d'admettre que je me faisais du mouron pour rien : t'as assuré jusqu'au bout ! Je ne doute vraiment plus un seul instant que tu ais pu battre Marc avec de telles aptitudes de bluff ! »

« Et ben merci beaucoup ! » Fit-il en reprenant son équilibre. « Mais je le dois à nôtre bien aimée directrice, qui a eu l'extrême bonté de m'accorder cette faveur. »

« Qui consistait en quoi d'ailleurs, exactement ? » Demanda Aurore.

« Qu'il voulait depuis tout petit pouvoir un jour faire le coup du « bon flic et du méchant flic. » » Répondit la directrice depuis une petite table plus loin sur laquelle elle préparait du café.
« Seulement il voulait faire dans l'original, et remixer le bon et le méchant en « le misérable et la dame de fer ». Il m'a dévoilé son plan dans le creux de l'oreille et l'idée m'a séduite, je dois l'admettre. »Termina-t-elle en s'asseyant dans le fauteuil de son bureau, et en prenant une gorgée d'un excellent café noir.

« L'idée t'a séduite ? » Répéta Lovis qui n'en croyait pas ses oreilles. « Je n'aurais jamais cru t'entendre dire cela en ce qui concerne le boulot ! »

« Mais ça peut s'expliquer simplement, Lovis. » Reprit la directrice.
« De part le chaos ambiant, les arguments de nôtre suspect étaient suffisamment convainquant pour que je ne puisse l'inculper pour des motifs précis sans preuve. Nôtre cher ami, que voilà, m'a ensuite fait remarquer qu'il serait aisé à nôtre coupable de faire passer même une preuve solide pour du vent ; principalement à cause du véritable sentiment de la population à l'égard de nos efforts pour maintenir l'ordre. »

« Je lui ai donc proposé un plan dans lequel elle pouvait obtenir des aveux directs de nôtre ami, avec un minimum de risque vu que je lui fournissais le cutter –la preuve- quoiqu'il arrive. »

« Mais en quoi ce cutter est une preuve ? »

« Ben déjà y'a les traces du liquide de refroidissement dessus, et de l'autre il y'a ses empreintes. »

« Il ne portait pas de gants ?! » Fit Nate très surpris d'en déduire çà.

« Si et non. » Lui répondit le jeune homme en souriant.
« Comme je l'ai dit, les liquides de refroidissement : ça salit un max ! Et nôtre cher ami a du surestimer les facultés du petit cutter, en pensant que sa petit manip' passerait ni vue connue comme un lettre à la poste. Mais le pépin fut que ça a dû gicler sur ses gants, et les a rendus si glissant qu'il ne pouvait plus rien tenir avec. Son cutter à dû lui échapper des mains, il a retiré ses gants couverts de produit et inutilisables pour le récupérer, pensant sa basse besogne achevée sans risque dans le chaos, et ne pensant pas laisser son précieux cutter recouvert de produit sur les lieux de son forfait…Manque de pot pour lui quand il commença à s'échapper en direction du quai : c'était pile à ce moment là que je débarquais avec ma team. »

« Mais comment pouvais tu savoir qu'il pouvait être coupable du sabotage ? Tu ne devais même pas être au courant qu'il y'en ait un ?! » Reprit la ranger.

« J'arrive dans une ville balayée par une tempête, parcourue par des vagues de pokémon sauvages complètement déchainés, des dresseurs/ rangers/ policiers qui font tout pour maintenir l'ordre et aider la population, et je tombe directement sur quelqu'un qui, en me voyant, à le réflexe de fuir le plus vite possible dans la direction opposée… Je sais pas pour vous, mais dans mon ile on appelle cela un comportement « suspect ». » Termina-t-il d'un grand sourire ; sourire qui disparut à nouveau quand Lovis lui refournit une autre de ses tapes dans le dos.

« HAHA, t'es arrivé au bon moment p'tit gars ! Et t'as même réussi à ne pas te faire reconnaitre de lui dans ton numéro de tout à l'heure : chapeau bas fiston ! »

« Peut-être qu'on pourrait effectivement en tirer un futur bon maitre… » Taquina Aurore.

« Oh pitié… » Gémit-il l'air blasé. « C'était ce que mon père m'avait dit, que Marc m'avait dit, que même Pierre m'avait dit, que mon épicier m'avait dit… En fait : tout le monde me l'a sortit au moins une fois dans ma vie ! »

Quelques rires s'élevèrent pour répandre la bonne humeur, et la directrice enchaina.

« Maintenant, il va falloir attendre que la tempête se calme pour pouvoir remettre nôtre saboteur entre les mains plus compétentes des services inter-archipels. » Fit-elle d'un air calme en buvant son café.

« Vous ne le gardez pas ici ? » Reprit la ranger surprise.

« Même si je n'ai pas encore reçu l'ordre, je sais que c'est ce que mes supérieurs vont me demander lorsqu'ils auront pris note de mon rapport sur le saboteur. Nôtre « ami » est bien trop suspect pour ne pas avoir de lien avec la team galaxie et ces derniers font toujours partie de nos plus grosses préoccupations au niveau de la sécurité intérieur, même depuis leur dissolution officielle. Le bureau fédéral d'investigation va se charger de lui bien mieux que nous pour lui soutirer des informations. »

« Ca risque d'être un coup dans l'eau. » Reprit le scientifique. « Il pourrait très bien n'être qu'un ancien sbire aigri qui chercherai à se venger de la ligue pour avoir mit fin aux exactions de la team Galaxie, et qui ne posséderait aucune information utiles sur ses éventuels collaborateurs, ça s'est déjà vu. »

« Peut-être… » Admit la directrice. « Mais le timing est bien trop parfait pour que ce ne soit que l'œuvre d'un sbire agissant pour son compte ; si le chaos des pokémon sauvages s'explique clairement par la présence de vôtre Grotadmorv, il n'explique en rien le comportement de ceux du parc safaris. Mon hypothèse est qu'il a dû déclencher un appareil qu'il a caché dans le parc, et qui reprenait le même système que celui énoncé dans le rapport de Johto à Acajou : à savoir un dérivé de la machine qui émettait des ondes qui rendait fou les pokémon pour les forcer à évoluer, et qu'il l'a déclenché au moment où les pokémon sauvages accoururent dans la ville ; profitant d'un superbe effet de couvert. »

« Mais ça impliquerait qu'il y'est un lien direct entre lui et le Grotadmorv, hors Cynthia a écartée cette théorie. » Reprit Florianne.

« Disons plutôt qu'il attendait qu'une bonne occasion se présente, et que ce Shiny la lui a offerte sur un plateau. »

« Je veux bien admettre que c'est une possibilité. » Concéda Nate en rehaussant ses lunettes. « Mais je ne vois pas la finalité derrière tout çà : quel est l'intérêt de provoquer un chaos dans le parc safaris et de saboter nos aéroglisseurs ? »

« Je n'en sais rien. » Admit la directrice. « Cependant je sais –d'après les rapports- que les membres de cette organisation se laissaient capturer sans résistance quand ils avaient parfaitement remplis leurs rôles. Si celui-ci a tenté de fuir le jeune homme ici présent, c'est qu'il n'avait pas achevé sa mission. Et vu que les aéroglisseurs constituent l'un des moyen de transport les plus efficaces de la ville pour agir rapidement dans les marais, j'en déduis qu'il devait sans doute s'attarder à saboter tous nos moyens de transport privés ; cela comprend nos hélicoptères, nos drones, et même nôtre Wailisseur. »

« Wailisseur ? » Demanda le jeune homme intrigué.

« Il s'agit d'un énorme aéroglisseur, baptisé ainsi à cause de sa ressemblance avec le pokémon. C'est aussi le plus gros véhicule de la ville, et l'un des plus gros de l'ile. Il se trouve être aussi sous nôtre très haute vigilance, car il peut acheminer rapidement plus d'une centaine de personne et plusieurs tonnes de matériel depuis la ville jusqu'à la base du Mont Couronné ou jusqu'à la station balnéaire de Tadelle en quelques heures seulement. »

« Je pense plutôt qu'ils chercheraient à le piquer vôtre truc. » Répliqua Brice.

« Et c'est bien là le problème mon, cher Brice. » Admit la directrice en l'appelant par son nom, ce qui fit sourire l'intéressé.
« Le Wailisseur n'est pas comme une moissonneuse-batteuse ; Il faut véritablement toute une équipe de spécialiste pour le piloter, presque égale à celle d'un navire comme un petit paquebot. Ce qui me fait penser qu'il ne doit pas être seul, mais que ses complices ont dû prendre le large en abandonnant la partie, voyant que la mission a échouée à partir du moment où il s'est fait capturé. »

« Intéressantes déductions… » Complimenta légèrement le scientifique. « Mais, comme vous l'avez fait signaler, il faudra attendre l'expertise du bureau fédéral pour s'assurer de connaitre la vérité cachée derrière tout çà. »

« J'en suis bien consciente. » Termina-t-elle en buvant la dernière gorgée de son café.

--------

Soudain la pokémontre de la championne des plantes émit une petite sonnerie, signalant qu'elle recevait un appel. Elle sortit un long et fin petit câble de la pokémontre, relié à une oreillette qu'elle plaça dans son oreille, et accepta l'appel en commençant la conversation.

Une minute plus tard cette dernière s'excusa promptement à l'assemblée, avant de prendre la porte pour sortir à toute vitesse, suivit par le Champion de la ville quelques secondes plus tard, laissant le reste des personnes entre elles.


« Je crois que Luna s'est réveillée. » Devina Aurore d'un soupir. « Je suppose qu'il n'y a plus grand-chose à rajouter, et il se fait tard, je pense que l'on va vous laissez. »

« Restez encore un peu, s'il vous plait. Il est de choses que je voudrais aborder avec vous à ce sujet, et peut-être même plus encore. » Contra la directrice.
« Etant donné que Lovis et Mlle Serpin sont partis à la va-vite, vous pourrez lui répétez ce que je vais aborder avec vous Mr Typhon, Mlle Albarn ; vous aussi pourriez nous fournir un appui non-négligeable, Mlle Aurore et Mr Régalia. »

« Pitié, pour l'amour de Dieu : appelez-moi Brice ! J'ai l'impression de prendre 40 ans en me faisant appeler « Monsieur »… »

« Nous aussi, si ça ne vous fait rien… » Surenchérit Aurore.

« Très bien. » Accepta-t-elle. « Alors, écoutez bien… »


---------------


Florianne avait littéralement courut dans les couloirs du poste de police, bousculant les employés sur sa route en s'excusant, pour sortir le plus vite possible du bâtiment. Elle avait été si rapide qu'elle se trouvait déjà dehors sous la pluie, ne mettant même pas sa capuche.

Elle continuait encore de courir pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'une puissante voix lui parvienne à ses oreilles –malgré le pluie- pour l'inciter de s'arrêter.

Elle s'arrêta, haletante, pour voir Lovis la rejoindre avec quelques difficultés pour la rattrapée, dans le même état de fatigue qu'elle.


« Ha… Ha… Bordel, je suis trop vieux pour ces conneries… » S'essoufla le champion de la ville.

« Qu'est-ce que tu veux Lovis ? » Reprit-elle d'un air pressé.

« On peut savoir où tu vas ? »

« Ca parait évident, je vais au centre pokémon ! »

« Et pour faire quoi ? »

« Qu'est-ce que c'est que cette questions absurde ?! Je vais voir Luna et Cynthia ! » Commença-t-elle a crier pour couvrir la pluie.

« A cette heure ? »

« Qu'est-ce que tu cherches à faire, Lovis ?! Va droit au but et ne tourne pas autour du pot ! »

« Tu ne devrais pas les laissées se reposer plutôt ? Et revenir demain en t'ayant toi-même reposée ? »

« Non, pas avant de m'être assurée de mes yeux qu'elles vont bien ! »

« Ce n'est pas comme si leurs vies étaient en danger, tu sais, elles sont dans un centre pokémon ! »

« T'y était pas, et tu n'as pas vu tout ce qu'elle a endurée ! »

« Je sais bien, et c'est pour cela que je suis toujours étonné ! » La reprit-il. « Elle nous a tout expliquée une fois qu'elle nous a rejoint, et j'ai franchement eu beaucoup de mal à admettre que c'est à cette gamine que vous devez la vie. »

« Tu ne devrais pas te fier aux apparences ! » Dit-elle sur un ton de donneur de leçon.

« Toi non plus ! » Contra-t-il sur ce même ton. «M'enfin c'est une gamine ! Et vous l'emmenez dans des situations pas possibles dont elle n'a pas l'habitude ! C'est à la fois la décision la plus absurde qui soit et ironiquement la plus géniale, car sans elle vous seriez probablement dans un état catastrophique ! Mais tu n'as pas l'air de te rendre compte à quel point ça se révèle être un véritable fardeau pour elle ! »

« Tu ne la connais pas comme moi, elle est bien plus forte que tu ne le crois ! »

« Mais tu t'es jamais dit qu'elle maintenait cette force pour ne pas justement être un fardeau ? »

----

Le contre faisait mouche, la championne ne trouvant pas de quoi répliquer… Surtout qu'elle savait qu'il avait raison ; Depuis ces dernières heures, la jeune femme s'était surpassée dans bien des domaines, ayant même prit des décisions particulièrement difficiles qui mettait leurs vies et la sienne en jeu…

Certes il fallait reconnaitre qu'elle était forte, qu'elles l'avaient prise avec elle justement grâce à ce potentiel caché, avec ses connaissances et ses ressources sur les baies. Mais si elle regardait dans l'autre sens, elles s'étaient comportées avec Luna de la même manière que les gens se comportaient avec les champions et l'ex maitresse : elle se montrait forte pour répondre justement à cette demande, pour ne pas décevoir, mais au fond ça lui mettait une pression d'enfer qui la rongeait à petit feu… Et voilà ce qui arrive quand on pousse le bouchon trop loin.

Ce n'était pas entièrement de leurs fautes, les emmerdes imprévues qui leur tombaient sur la tête à la pelle n'étaient pas là pour aider, mais il y'avait une part de responsabilité… Et un fort besoin de remise en question. Car elles avaient choisit d'emmener l'experte en baies avec elles en pensant être parfaitement aptes à assurer sa sécurité, et bien peu de personnes auraient put dire le contraire, mais il fallait aussi reconnaitre que c'était paradoxalement elle qui les avait sortit de bien des ennuis.

Voyant la championne réfléchir à ce point, Lovis reprit.


« Tu as raison quand tu dis que je ne la connais pas comme toi tu la connais, mais ça n'empêche pas qu'elle reste humaine comme toi, avec ses forces et faiblesses ! » Commença-t-il.
« Je ne connais pas l'exactitude de vôtre relation, mais il me parait évident que tu lui apparais comme la grande sœur qui veille sur elle ! »


Flo tiqua à la déduction de Lovis, et ce dernier sut instantanément qu'il avait visé juste. L'âge ne l'avait pas rendu gâteux, et son expérience encore moins. Il développa son raisonnement à la jeune femme brune.


« Il faut savoir qu'elle n'est pas comme toi ou Cynthia, ou même Louka, c'est une jeune fille qui te considère comme un membre de sa famille devant laquelle elle doit tout faire pour éviter d'être un poids au maximum, de peur de décevoir. Te connaissant, je suis sûr que c'est une partie de sa personnalité que tu n'aimes pas et que tu tentes de renier à la moindre occasion en pensant que tu agis pour la bonne cause. Mais c'est faux! » Tonna-t-il sur la fin.
« Cette jeune fille a fait face à des choses bien trop traumatisante pour elle, et la seule chose qui la faisait ironiquement tenir était toi ! Quand on a une grande sœur ou un grand frère qui nous apparait comme quelqu'un de fort, on l'admire et on veut tout faire pour éviter de lui faire honte ou de le décevoir ; et c'est pareil pour le grand frère envers le petit, même si on ne s'en rend pas compte ! Ayant eu un frère, je sais de quoi je parle. » Termina-t-il sur une note plus solennelle.

« Mais je n'ai jamais voulu la pousser à bout pour çà, c'était même totalement le contraire de ce que je voulais ! »

« Mais le résultat est là, Flo ! » Répliqua-t-il sèchement. « D'un côté elle se sait pertinemment moins forte que toi ou Cynthia, et elle doit te le dire à la moindre occasion. Mais toi tu la pousse dans le sens opposé, et elle se force à réagir en conséquence. Tu sais qu'elle fut sa principale préoccupation alors qu'elle nous narrait vôtre mésaventure ? »

Devant le regard neutre de son interlocutrice, il reprit.

« C'était de penser qu'en vous laissant derrière elle vous abandonnait ! » Et il ne s'arrêta pas devant le regard choqué de la championne.
« Elle n'avait plus la moindre baie de soin, plus le moindre antidote, plus la force d'utiliser le capstick –pour la seconde fois seulement si elle l'avait eu- pas le moindre pokémon, et a montée un Airmure lancé à pleine vitesse pour la première fois de toute sa vie ! Et ça a probablement sauvé la vie de la dragonne de Cynthia ! Seulement elle savait Cynthia dans un état de choc terrible, toi et Sarah n'étant pas au mieux de vôtre forme non plus, et elle s'est forcée à subtiliser la pokéball de sa Carchacrok ; est-ce que tu sais le nombre de gens qui auraient payés une fortune pour avoir ne serait-ce l'occasion de toucher cette ball ?! »

Il marqua une pause dans ce monologue en arrivant à la conclusion.

« Vous lui mettez une pression équivalente à celle d'une montagne sur la tête avec un effet de Damoclès ! Aucun être humain ne peut supporter un tel poids indéfiniment, surtout pas une gamine qui n'a même pas 20 ans ! Flo, on parle d'une jeune femme qui a déjà fort à faire à supporter le poids d'être l'instigatrice de l'ère des baies, et d'être la plus jeune de ce cercle privé qu'est la profession de maitre des baies -rares de surcroit-. Tu as beau être une championne qui a aussi vécue bien des choses… Mais tu n'étais jamais totalement seule. »

Il marqua une pause à l'évocation pleine de sous-entendus la concernant, cette dernière lui faisant signe de continuer malgré tout avec une tête réservée.

« Encore une fois je souligne que je ne la connais pas. Mais je n'ai pas besoin de la connaitre depuis des années pour déduire qu'elle est le genre de personne peureuse et renfermée sur elle-même qui n'entretient pas beaucoup de contact avec le monde extérieur. Elle doit avoir passée une bonne partie de sa vie seule et recluse sur elle-même, jusqu'à sa rencontre avec toi. Et là tu lui es apparut comme la chose à ne jamais perdre, peu importe le coût, et voilà où ça l'amène ! »

Silence sous la pluie. A part cette dernière, rien ne venait interrompre la pseudo-diatribe du champion.

« Flo, je ne cherche pas à te critiquer… Mais depuis que tu connais cette fille, ton comportement à bien changer. Ce n'est pas un mal, je te l'accorde, mais ce n'est pas non plus un bien… » Il marqua une pause pour choisir ses prochains mots.
« Il est sûr qu'elle a jouée un grand rôle aujourd'hui, c'est indubitable, mais ça la poussée dans ses derniers retranchements… Il faut que vous marquiez une pause durant vôtre « chasse au mystère » pour vous remettre les idées en place. Vous ne pourrez pas toujours comptez sur la chance pour vous sortir de ce genre de merde. Oui j'ai bien dit chance, parce que ce n'est que grâce à la chance qu'elle ait pu vous trouver EXACTEMENT la baie qu'il vous fallait pour vous sortir de la merde dans laquelle vous étiez empêtrée ! »

Devant le silence de la championne, qui lui valait signe d'affirmation, il termina.

« Vous devez la laisser souffler et se reposer, pour vôtre bien à tous. Parce que la prochaine fois, vous pourriez très bien ne pas avoir la même chance insolente de tomber sur une aide « mystique » pour vous sauver la mise. Car elle pourrait craquer complètement, et ne pas s'en remettre. »


-------------


Il avait totalement raison, de A à Z. Luna en avait fait trop, bien trop, beaucoup trop même. Et elle s'était littéralement transcendée pour leur sauver la mise –comme il le soulignait- mais elle craquait psychologiquement parlant.

Elle leur disait qu'elle se sentait faible en comparaison d'elle et de Cynthia, elle les avertissait qu'elle ne pouvait pas tenir cette cadence. Mais elle n'acceptait pas ce fait, le reniant farouchement, et lui imposait donc paradoxalement une pression de plus en plus forte à laquelle elle ne pouvait pas se soustraire.

Elle ne voulait pas la voir se morfondre et être triste, et réagissait parfois puérilement dans le sens opposé en pensant que ça pouvait marcher… Mais c'était faux. Alors que de son côté Luna lui apparaissait comme bien plus posée et réaliste, mais surtout bien plus calme. Car même si elle trouvait qu'elle se torpillait beaucoup trop à ses yeux, elle voyait et trouvait toujours les bons mots pour les sortir de la déprime… Et ça avait quelque chose de frustrant de la voir réussir là où elle-même échouait… Alors qu'elle se rendait compte que si elle pensait comme çà, alors Luna le pouvait tout autant dans l'autre sens.

--------

Ce n'est pas en reniant leur nature qu'on apprend à connaitre les gens, mais en la comprenant. Quand on cherche à connaitre quelqu'un, on ne doit pas voir en lui ce que l'on veut voir au détriment de tout le reste, on doit chercher à le connaitre dans son intégralité: ce qu'on aime chez lui comme on déteste, ce qu'il aime comme il n'aime pas.

Et c'est là la grosse différence qui existe entre elle et Luna, et la raison pourquoi elle l'admire sans vouloir le lui dire: Luna a regardée et acceptée Flo telle qu'elle était, sa peur des spectres tout comme son appréhension des gens ; tandis que de son côté la championne a vue le caractère limite auto-destructeur de la jeune fille, et s'est empressée de vouloir y remédier en le reniant sans chercher à le comprendre.


Elle comprenait finalement où se trouvait son erreur : en reniant une partie d'elle cela revient à renier une forme de sa personnalité qu'elle n'aime pas, qu'elle ne reconnait pas, parce que pour elle, elle ne lui apparait pas comme ça. Mais en ne voulant pas la reconnaitre telle qu'elle était cela revenait à la reniée en entière, et donc ne pas la reconnaitre…

Elle n'a pas voulue la reconnaitre comme la jeune femme l'avait reconnue, et cela l'avait poussée aux pires extrémités. Elle payait désormais le prix de cet égoïsme déraisonné à sa place…

----

Cette révélation la blessa profondément. Malgré la présence du champion, elle ne put s'empêcher de baisser la tête de honte, et de laisser quelques larmes se mêler à la pluie.

Le champion remarqua qu'elle avait réussie à la raisonner un tant soit peu, et s'afféra à la consoler.


« Mon arène possède l'équivalent de plusieurs chambres pour permettre à plusieurs invités partenaires d'être reçus durant leur séjour parmi nous. Je vais demander à ce que l'on vous en prépare quelques unes, le temps que ça se tasse et que Cynthia se réveille. Mais il faut que tu la laisse se reposer au centre, juste pour cette nuit, d'accord ? »

La championne ne prononça pas le moindre mot, silencieuse en réfléchissant aux paroles de Lovis. Puis elle parvint à formuler une phrase.

« … S'il te plait… Lovis… Je veux aller la voir… Juste pour quelques minutes… »


Comprenant parfaitement que ça ne servirait à rien de lui faire changer d'avis, il accepta sa demande, et l'accompagna jusqu'au centre pokémon au travers de la pluie.

----

Une fois à l'intérieur du centre, ils furent tous deux conduis jusqu'à la chambre de la jeune femme partageant l'espace avec l'ex maitresse –après que Lovis se soit annoncé- et y pénétrèrent pour trouver l'ancienne maitresse toujours endormie, et la jeune femme aux baies encore éveillée.

Cette dernière les reconnus aisément (vu que la chambre était presque plongée dans le noir) et voulue se levée pour venir à leur encontre, mais elle fut stoppée par le champion avant même d'avoir tentée de se lever.

Elle se réinstalla dans son lit et Florianne vint se placée à côté d'elle, pendant que le champion attendait à l'entrée de la porte.


« … Comment ça va ? » Lui demanda-t-elle avec une question éminemment idiote pour engager la conversation.

« …Et toi ? Même si c'est moi qui suis dans le lit, tu parais plus pâle que moi… »

« Je ne suis pas encore aller manger, c'est normal. »

« … Si j'avais su, je t'aurais gardée un peu de ce que m'a trouvée l'infirmière… » Lui fit-elle en indiquant un plateau repas sur la petite table à côté d'elle.


La championne esquissa un fin sourire dépité en constatant l'état du plateau : nickel chrome ; il ne restait même pas des miettes, signe qu'elle devait littéralement mourir de faim.

Ce détail alla déclencher un bref flash-back dans les souvenir de la jeune femme et lui rappeler à quel point la journée avait été éprouvante pour elle, soulignant encore d'avantage les propos de Lovis.

Elle émit un profond soupir de dépit qui n'échappa pas à la jeune femme, encore une fois dans un centre hospitalier en moins de 2 jours. Et cela lui fit instantanément penser que la semaine ne faisait que commencer, et, qu'à ce rythme, la maitresse des baies allait vraiment la lâcher… Hors elle avait des gens qui l'attendaient chez elle : une famille ; même si ce n'était qu'une adoption, et qu'elle ne pouvait pas la lui retirer après tout çà…

Il fallait mettre un frein à cette frénésie.

----

« Luna… » Commença-t-elle sur un ton solennelle. « Dès demain, quand tu iras mieux : je te ramène à Floraville. »

« Pourquoi ? »

Elle lui faisait des yeux consternés, pas de frustration ou de colère, mais de peur à l'idée qu'elle ait fait quelque chose de mal au point que cela puisse la contrarier d'une quelconque manière. Alors la championne s'afféra à rectifier le tir.

« Parce que je suis une cloche… » Finit-elle par dire dans une vaine tentative de détendre l'atmosphère.
« Moi et Cynthia pensions que t'emmener avec nous te donnerait l'occasion de te sortir tes problèmes de la tête, mais ça n'a fait que les aggraver depuis le début… On pensait qu'on serait à même de pouvoir te protéger en même temps, de te faire te sentir importante et utile dans l'équipe, mais au final on te doit tout, jusqu'à nos vie et celles de nos pokémon… » Elle marqua une pause avec une certaine boule dans la gorge.
« On s'est comportées avec toi exactement comme les personnes qui nous admirent, sans se rendre compte à quel point c'était dur pour toi… La vérité était que je ne voulais pas reconnaitre que tu es faible, parce que pour moi tu ne l'apparais pas comme çà : tu sauves des gens, tu émets des avis constructifs et précieux, tu nous sorts même de la déprime quand on finit nous-mêmes par craquer… Mais de nôtre côté on ne fait rien pour te rendre la pareille, à part t'enfoncer d'avantage… »

Elle marqua une pause dans son monologue, laissant l'experte des baies perplexes à ses révélations.

« Tu n'es pas comme nous, Luna, tu n'es pas une dresseuse habituée à faire face au combat, à gérer la pression de la foule, à agir à la fois comme gardienne culturelle des traditions, de l'ordre, et de symbole vivant de l'ile au visage des archipels ; déjà que tu as suffisamment à faire avec l'ère des baies… »

Elle marqua une nouvelle pause. La prochaine phrase qu'elle s'apprêtait à lui sortir lui comprimait la trachée comme un étau, incapable de pleinement accepter le fait qu'elle allait articuler ces mots.

« … Tu es faible, Luna… » Elle avait lâchée ces mots comme si elle avait avalée du verre pilé.
« Pas en terme d'intelligence, de capacité, de talent ou de potentiel, il est évident que tout cela tu l'as mieux que personne… Mais pas en terme psychologique : tu n'as pas la volonté de pouvoir faire face à ce genre de situation ; moi non plus d'ailleurs, contrairement à ce que je croyais, mais toi dix fois moins que quiconque d'autre… Et il a fallut que je te vois faire face à des gens sur le point de mourir pour m'en rendre compte… »

« Mais… Mais tu ne pouvais pas savoir que la situation pouvait dégénérer à ce point… Tu n'y es pour rien… »

« Mais c'est moi qui t'ai forcée à venir, alors que j'aurais simplement pu te laisser chez moi, avec les enfants et Vistelle, et mes dresseurs à qui ça ne dérangeaient pas de servir de chauffeur pour vous amener à l'hôpital… »

« Mais si je n'avais pas été là, vous seriez peut-être… »

« Pas forcément… » Répliqua Florianne. « Si tu n'avais pas eue ces baies de soins/antipoison, nous aurions suivit le plan de base : attendre les renforts sans nous exposer. »

« Mais le marais serait- »

« Je sais. » L'interrompit-elle. « Et c'est pour çà que je te confirme que l'on te doit tout… Mais aussi courageuse que tu puisses vraiment l'être, tu ne peux pas faire continuellement face à ce genre de chose, et je ne veux pas t'y entrainée de force… Je n'ai pas voulu accepter le fait que tu te débrouilles mieux seule avec tes repousses, et que tu faisais des choses à la limite de l'irraisonnable quand tu te sens obligée d'agir pour le bien de quelqu'un d'autre… »

« Mais, tout ce que je voulais… C'était de ne pas te décevoir… » Finit-elle sur un petit sanglot.

« … Je sais… » Reprit-elle sur le même ton. « … Et c'est pour cela que j'ai merdée… Tu n'as rien à me prouver, à tenter de faire pour que je reconnaisse ta valeur, ni aux yeux des autres… Tu as juste à être toi-même et à ce que je t'accepte comme telle… »

« … Mais… Tu m'avais promis que tu ne me laisserais rentrer à Floraville que dès que les pokémon des enfants iront bien… »

« Parce que je ne voulais pas que tu t'inquiètes, mais j'ai encore mal réagit à la situation… Il n'y a aucune chance que les habitants de Floraville puissent t'en vouloir d'une quelconque manière, ils seront juste soulagés et content de voir l'un de vous rentrer en bonne santé… »

« Mais… Et Cynthia… Et Rhélys… »

« Et le reste du monde ? » Répliqua-t-elle ironiquement sur un ton qui ne l'était absolument pas.
« Luna, tu ne peux pas te mettre tout sur le dos, parce que c'est exactement le genre de chose dont je ne me remettrais pas… Tu as sauvé la vie de tout le monde, mais maintenant tu ne peux plus rien faire. Il faut que tu l'acceptes… »

----

La jeune femme ne prononçait plus un seul mot. Elle céda juste aux exigences de Florianne qui l'incitait à se reposer, et qu'elle la raccompagnerait à la ville Fleur dès le lendemain. N'attendant pas le réveil de Cynthia. Cela lui faisait vraiment mal de devoir ironiquement la forcée à obéir de la sorte. Mais elle savait qu'il était parfois de choses qu'on ne veut pas faire mais qui sont nécessaires pour le bien des autres.

Le champion attira l'attention de Florianne en tapotant sa montre, et cette dernière nota le sous-entendu. Elle se tourna à nouveau vers la maitresse des baies et s'adressa une dernière fois à elle.


« Tâche juste de faire une nuit complète pour être en forme demain, on partira tôt. Je t'expliquerais ce qui s'est passé au poste pendant que tu étais ici et, si ça ne te dérange pas, je resterais quelques jours chez toi pour ne pas te laisser seule. Ca me fera des vacances à moi aussi. Je m'arrangerais avec la ligue de ce côté-là… »


Luna haussa les sourcils de surprise en même temps que Lovis, lui aussi surpris par l'idée de Florianne, mais ce dernier esquissa un fin sourire de satisfaction en remarquant que la championne avait prit en compte ses remarques et qu'elle comptait vraiment faire des efforts pour se rattraper.

De son côté, même si Florianne ne l'apprendrait jamais, la jeune experte en baie était en train de réfléchir ardemment à cette proposition, et à la considérée dans tous les sens, dans toutes les situations, pour en déterminer le meilleur à en tirer.
Cela ne lui prit qu'une fraction de seconde, mais elle attendit délibérément plusieurs dizaines d'entre-elles pour rester dans le couvert de cette atmosphère.


« … D'accord… Mais ne compte pas sur moi pour te laisser le canapé… »

La réponse fit légèrement rire la championne, qui passa sa main sur sa tête pour lui frotter les cheveux.

« Je crois que j'y survivrais… » Puis elle repartit à l'entrée de la porte.
« Bonne nuit Luna… » Et le champion la referma.


Un seul mot apparut dans la tête de la jeune femme aux cheveux d'un noir aussi mat que celui de la pénombre de la chambre dans laquelle elle se trouvait :

Parfait.


[A suivre… 42 pages Word, mais vous y trompez pas : c'est les espaces qui font tout. Si je les collais tous ensemble, ça ne ferait même pas trente.

PS : il y'a des passages qui doivent vous paraitre inexplicables, et c'est le but, ne soyez pas étonnés ; un magicien ne révèle jamais le secret de ses tours ;)

Quand au passage de Kiméra, j'espère avoir usé de mots suffisamment simples –dans un contexte l'étant tout autant- pour être comprit aisément, même par des anglophobes (Vu que je suis moi-même une merde en anglais, je sais de quoi je parle XD).]