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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 15/07/2010 à 23:45
» Dernière mise à jour le 06/07/2011 à 16:34

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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Deceiver.
(Première partie)

Sinnoh. Quartier ouest de Féli-cité. Immeuble 31, siège du cabinet Curtis. Dernier étage.

1er Avril 2010. 11 heures 18 minutes…



Profitant d'un verre de vin millésimé, confortablement installé dans son siège de directeur ; Olivier Curtis regardait avec satisfaction la ville qui s'étendait devant lui au travers de la verrière qu'il avait lui-même dessinée, dévoilant une vue imprenable sur la ville de Féli-cité.

Il avait conçu le dernier étage sur le principe des tournesols (qu'il devait justement à son frère et à sa passion de la nature pour cela), qui s'orientent toujours de façon à capter le soleil ; à la différence que depuis sa position il avait toujours le soleil de dos. Donnant ainsi une très forte impression à ses clients les plus «persuasifs».

L'étage tout entier pivotait sur lui-même autour de la seule «pièce fixe» de cette œuvre : l'ascenseur. Ce dernier fut conçus de manière la plus sphérique possible, si bien qu'à part pour un habitué, il était difficile de savoir «où» se trouvait la porte à quel moment de la journée…

Il finit son verre religieusement, avant de sortir d'un de ses tiroirs habilement encastrés dans son bureau (dont il avait aussi tracé les lignes) une petite boite en bois sculptée, d'où s'échappaient les délicieux effluves d'un arôme exquis : celui d'une demi-douzaine de cigare d'Autéquia, la ville cendre d'Hoenn.

Il en choisit un au hasard, et lentement en humait l'essence dont il se délectait aussi sûrement qu'avec son vin, avant de sortir son coupe-cigare Insécateur, et de l'allumer de son briquet en inox. Sobre comme il l'aimait.

Il tira longuement et pensivement sur son cigare, se laissant emporter par le plaisir procuré par ce dernier. Puis expira un véritable nuage de fumée dans un souffle long et silencieux…

«Dieu bénisse Autéquia. Je sens d'ici l'odeur de la cendre se répandre dans mon nez, et la chaleur du volcan Vermilava m'envahir… C'est indubitablement un vrai délice…»

Il se remémorait certains passages de sa carrière : le tram Lance, les routes de Rivamar, les années où il enseigna à l'école d'architecture… La maison de la petite demoiselle baie à Floraville.

Tirant une fois de plus une énorme bouffée, Il repartit dans son exploration des lointaines terres d'Hoenn par le biais de son havane, tout en regardant pensivement la ville de Féli-cité…

…Sans se douter que ce serait la dernière fois.

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Pendant ce temps, à quelques centaines de mètre de là, sur le toit d'un des immeubles donnant le meilleur angle de vue sur celui de la Cible ; la faucheuse réévaluait pour la énième fois la situation.

Elle avait laissée deux jours au commanditaire pour prendre sa décision finale, étant donné la relative proximité de Féli-Cité et les quelques informations qu'elle avait déjà sur Olivier Curtis de la part de son frère lors de son passage à Floraville, il ne lui en fallait pas plus ; elle ne pouvait pas tomber sur une meilleure source de renseignement.

D'après le commanditaire, Mr. Curtis aurait reçu l'offre d'un énorme contrat sur la construction d'une voie ferroviaire reliant les différentes îles composant l'Archipel pokémon, le genre de contrat qui ferait littéralement transcender sa carrière, et parallèlement couler celle de beaucoup d'autres…

Motif réel : Jalousie.

Mais le plus compliqué dans le contrat, c'est la condition : Faire passer la mort d'un architecte si célèbre pour un suicide, quand on sait à quel point sa passion pour la vie et la manière dont il peut la structurer sous la forme de ses plans est aussi intrinsèquement liée à lui que les battements de son cœur… C'à relève de l'impossible.


= Mais s'il y'a une chose que je ne concèderais jamais à qui que ce soit dans cet univers, c'est bel et bien de prononcer le mot : «Impossible». Rien n'est impossible. Selon la situation, elle se révèle telle qu'elle est par rapport aux conditions dans le temps et l'espace avant que ces même conditions ne change à nouveau pour permettre à la situation de «débloquer».

Par exemple : certains catholiques extrémistes (doux euphémisme de chercher à catégoriser différents «niveau de raisonnement» quand on parle de religion) arguaient que «Si dieu avait voulu que l'homme vole, il lui aurait donné des ailes». On voit le résultat aujourd'hui : Le Vatican ne se prive pas d'avoir sa propre compagnie aérienne privée. On en voit même certains qui hurle que l'homme n'a jamais posé le pied sur la Lune ; ces mêmes hypocrites qui ne se privent pas d'utiliser un GPS dans leur auto ou de regarder la coupe du monde sur leur écran plasma relié à une parabole satellite…

Ce qui a «l'air visiblement impossible» est tout ce que nos sens nous relaient comme infos et que nôtre cerveau traite en fonction de nos connaissances, instinctives ou conscientes. Essayez donc d'expliquer à un aveugle qu'il est impossible que le mélange Jaune + Bleu = Rouge.

Plus concrètement, c'est parfois les personnes qui ont «l'air» les moins disposées à se suicider qui sont en fait les plus à même de passer à l'acte. Et le terme «suicide» est assez vague (sauf en ce qui me concerne) vu que l'on peut le retrouver sous différentes conditions : suicide collectif, suicide financier, suicide d'image, suicide salarial, etc. Mettre fin à son «existence» pouvant se rapporter au même niveau que de mettre fin à sa vie.

Mais pour mon affaire, ce «suicide» se devait d'être extrêmement convaincant. Il devait être Parfait du début à la fin… Et j'avais déjà un plan.=

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Ayant fini les derniers repérages sur cet immeuble, elle repartit par l'escalier de secours pour arriver rapidement dans la ruelle en contrebas, là où elle avait laissée le petit van loué avec une immatriculation bidon. Elle monta dans ce dernier, rentra la clé dans le contact, démarra le véhicule, et alla le garer dans une place «pile comme il faut» sur le trottoir de la plus grande avenue de Féli-Cité qui offrait le meilleur angle de vue sur l'Immeuble Curtis, à exactement 915 mètres de ce dernier.


Une fois parfaitement installée, elle revérifia tout ce qu'elle avait apportée avec elle : déguisement de traiteur, casquette, nœud pour cheveux, son pokématos «modifié», masque facial en polymorphine*, et ce qu'elle avait de plus important : une petite bourse contenant une baie Kiwan, et une valise dans laquelle se trouvait ce qui serait la pierre angulaire de son plan, Le prototype d'arme de tir SCS modèle «Astartes». Unique au monde. Ainsi qu'une panoplie de balle de tout calibre.

Cette arme est, dans tous les sens du terme, l'arme parfaite du tueur à gage. Et si elle n'avait pas été engagée pour tuer celui qui l'avait créée, alors l'arme en question serait le standard des forces armées du pays qui aurait acquit les plans SCS. Ce même pays qui serait partis avec un tel avantage technologique par rapport aux autres, que s'il se décidait à conquérir le monde alors rien ne l'arrêterait…

Ce «prototype», dont elle s'était tellement servis et qu'elle ne le considérait plus comme tel (juste de nom), est basé sur celui des légos. C'est-à-dire qu'il peut prendre le modèle de toutes les armes de sa catégorie faites par la main de l'homme ; Il peut passer du simple pistolet de calibre 9 mm super commun, au sniper PGM Hécate II de calibre 12,7 mm, tout en faisant des combinaisons «contre-nature» entre elles.(Bien sûr pas instantanément, mais tout de même très rapidement entre les mains d'un expert, ou d'une experte.) Cette fois-ci elle choisit le 9 millimètres avec une lunette de zoom X3, ainsi que d'augmenter la longueur du canon de 8 centimètres pour améliorer la précision, Le canon et le zoom étant indissociables de l'arme en question.

= Clairement ce qu'il me faut cette fois-ci. Voyons voir… Réglage de l'obturateur/canon pour le format 9 millimètre effectué. Retrait des «rivures» intégrées au canon afin de réduire la vélocité du projectile. Balle de 9 millimètre catégorie courte standard, modèle de détonation standard basé sur la percussion. Chargement du programme de calcul balistique du pokématos effectué, et synchronisation du zoom électronique avec le programme de calcul balistique achevé. De ce côté-là je n'avais pas de soucis à me faire. Il n'y avait donc plus qu'à attendre.=

Elle regarda encore son arme, à qui elle devait bien plus de chose qu'elle ne le reconnaitrait, et profita de cette pause pour se replonger dans le passé, à l'époque où elle mit la main sur la SCS juste après d'avoir tué celui qui l'avait conçue…


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Hoenn. A 200 mètres au nord-ouest de Rosyère, Route 103. Petite villa de Corteswain Sucinahcem.

3 Septembre 2007. 03 heures 29 minutes.


= A l'époque je n'avais que 14 ans, mais ma carrière était déjà lancée. Certes pas autant «qu'aujourd'hui» mais j'attirais quand même les gros poissons. Sauf que cette fois, ce fut une baleine qui se présenté le 4 Juillet 2007…

Cible : Corteswain Sucinahcem. Âge : 38 ans. Taille : 1 mètre 61. Poids : 44 kilos. Professions : Ingénieur/scientifique de génie ayant actuellement un contrat de développement «technologique» avec l'île de Sento [@].

Prime de contrat : 15 millions de pokédollars.

Conditions d'élimination : Libre.

Le nombre de Zéros derrière le chiffre aurait provoqué le tournis chez n'importe quel être humain lambda, perdant instantanément son temps à imaginer toutes les possibilités qui s'offraient à lui avec une telle somme… Mais pour moi c'était différent. Je n'éprouvais pas de «surprise» à la vue de ce que je considère comme des données, mais j'en tirais les conclusions qui allaient avec.

15.000.000 de pokédollars. Sachant qu'à l'époque je n'étais pas aussi «réputée» qu'aujourd'hui et n'avais surtout pas le même salaire. (Principalement à cause de ma dernière close sur le secret professionnel) Pour qu'on finisse par faire appel à moi, c'est que le gibier devait être coriace. Et évidemment il le fut.

Mes commanditaires s'empressèrent de m'expliquer les raisons (toutes les raisons) pour lesquels ils voulaient sa peau et «finir» par faire appel à moi. Le «pourquoi sa mort» relevait au fait qu'il avait refusé de travailler pour le compte de mes commanditaires qui, ayant juste vu des échantillons de son travail, craignaient de voir sont potentiel entre les mains d'autres personnes. Et le «pourquoi faire appel à moi» me donna à la fois la réponse à cette question et à l'énormité de la somme : 12 des meilleurs tueurs à gages de l'histoire furent engagés sur sa tête… Et je suis la 13éme.

Il est inutile de préciser ce qui se passe quand un tueur à gage rate son contrat.

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J'avais laissée une semaine à mes commanditaires pour «réfléchir» à la proposition, et, comme d'habitude, j'en avais profitée pour faire les repérages sur la cible…

Quand je vis ce que le bonhomme me réservait, trois mots se gravèrent immédiatement dans ma tête : Putain de merde. C'à n'était vraiment pas une métaphore, même si la semaine passée j'avais acceptée le contrat…

Trente dresseurs militaires qui patrouillaient dans une zone d'un périmètre de cent mètres autour de la villa, et grâce à mes connaissances en baie je pus me faire un camouflage olfactif qui me protégea de l'odorat surdéveloppé des pokémons canin et félin composants les équipe des patrouilles, et me permit de trouver dis autres embusqués dans les bois alentours jouant le rôle d'éclaireur.

Les patrouilles étaient composées de trois membres qui actualisaient leurs infos toutes les deux minutes, et les éclaireurs toute les dix minutes. Pour le peu qu'il était possible de récupérer comme renseignement, toutes les équipes pokémon des patrouilles sont complémentaires et donc parfaitement équilibrées ; ayant repéré des Grahyenas, des Arcanins, des Persians et des Delcattys comme «troupe radar de base». Mais j'avais aussi trouvée d'autres pokémons bien plus «attentifs» encore que ces derniers en la présence de Nosferaltos et de Taupiqueurs. (Ce dernier sortit de nulle part à quelques mètres de ma position, mais il se tournait rapidement et machinalement la «tête» de gauche à droite avant de replonger dans le sol. Le comportement typique de la sentinelle.)

Les dresseurs militaires n'étaient pas non plus en reste : Tazers, P90, magnums et couteaux de combat ; on pouvait même y voir des grenades fumigènes et flashbang avec la fonction «ultra-zoom» de mon pokématos (je l'avais déjà à l'époque) et je ne fus pas étonnée en voyant l'un des éclaireurs porter un M21 modifié avec un silencieux…

Et pour couronner le tout, y'avait des caméras, équipées de détecteurs sismiques, sonores et même thermique, camouflées un peu partout autour, sur et dans la baraque.

Autrement dit une véritable place forte. Dans laquelle il fallait entrer et sortir sans se faire repérer…=

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=Mais avant d'en arriver là, il fallait commencer par le commencement. L'information étant le nerf de la guerre, je dus payer une véritable petite fortune (la moitié de ce que j'avais à l'époque : trois millions de pokédollars.) afin d'acquérir les plans de la Villa les plus récents qui soient.

La villa faisait : 150 mètres carré pour le premier étage et 220 mètres carré pour le rez-de-chaussée. Mais le plus intéressant restait la cave : 120 mètres carré occupés par un laboratoire et un stand de test comme dans un vrai centre de recherche technologique. Le nec plus ultra de l'époque (et encore actuellement, selon le modèle civil.)

Ca peut paraitre dépassé, mais qui dit labo et stand de test dit machine du genre PC ultra puissant qui surchauffe. Et qui dit villa possédant des installations ultra high-tech dit aussi système de fermeture hermétique (du genre Bunker), qui dit donc forcément conduits d'aération pour refroidir et apporter l'oxygène nécessaire au bon fonctionnement des machine et à la survie des personnes qui bossent dessus. Et qui dit justement conduits d'aération dit accès extérieur truffé de gardes derrière la villa, en amont de la colline dans laquelle étaient construites les fondations.

Le problème était que comme dans tout bon bunker il y'a un système de sécurité qui ferme tous les accès menant au complexe si jamais y'a un problème, y compris les conduits d'aérations. L'apport en oxygène étant assuré par des réservoirs de plusieurs milliers de litres qui permettaient de tenir virtuellement plusieurs années.

L'autre hic était que ce même système de sécurité se trouvait être implanté dans les dit conduits d'aération sous la forme de détecteur de pression. (En traduit, cela voulait dire qu'il était impossible de toucher le «sol», les «murs» ou le «plafond» du réseau de conduits sans que l'alarme s'enclenche.) De plus ils s'étaient débrouillés pour que les conduits soient suffisamment étroits pour qu'aucun adulte Humain ne puisse avoir l'espace nécessaire pour entrer…

C'était par contre pile poil la largeur pour une enfant de 14 ans.

La bonne nouvelle, c'était que comme l'idée des capteurs de pressions et la tailles des conduits laissaient à penser qu'aucun adulte humain ne pourrait pénétrer en ces lieux, il n'avaient justement pas pu mettre de système de détection laser pour renforcer le tout. (Logique, les conduits étant trop petits et les capteurs de pressions prenant toute la place.) De là je pouvais commencer à m'imaginer un plan.

Malheureusement, après toutes mes recherches, déductions, conclusions et théorie d'approche, je ne voyais pas trente-six solutions pour rentrer dans cette place forte : Il me fallait un système capable de me permettre de traverser ce réseau sans le toucher. Le genre de gadget qui me coûta le reste de mon argent…Ca passe ou ça casse.

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J'avais confectionnée une «grenade» dont la charge était en fait remplit d'un super concentré de baie Tomato Shiny, de Papaya et de Figuy ; la première attirant irrésistiblement tous les pokémons (sauvages comme dressés) et les deux autres étant réputées pour rendre complètement fou celui qui en inhalait l'essence acide et épicée.

Je l'ai lancée en plein milieu du périmètre de sécurité quand les caméras et les patrouilles ne voyaient rien (l'angle mort d'une seconde) Elle «explosa» dans un nuage brumeux et coloré, et c'était partis pour le bon vieux trio : sexe, drogue & Rock'n Roll.

Mon domaine de prédilection est les baies, mais je n'y connais presque rien en sexualité pokémon. Aussi, je fus un brin perplexe de voir que parmi le chaos qu'avais engendrée ma petit décoction, entre les différents pokémons sauvages et dressés qui se battaient entre eux autour de la zone d'impact, un Arcanin pouvait se faire sauter par un Delcatty…Une infos comme une autre.

Pendant que c'était le bordel devant la villa (au sens littéral) la situation n'en était pas moins chaotique à proximité de la bouche d'aération. Les pokémons hors de leurs balls s'étaient rués vers le centre du conflit à cause de leur odorat (retourner la propre force de son adversaire contre lui, une des meilleures tactiques qui soit.) et les militaires furent obligés de faire appel à leurs autres pokémons pour les calmer. Mais eux aussi succombèrent à l'appel irrésistible de la baie Tomato. Les dresseurs pouvaient toujours tenter de rappeler leurs pokémons dans leurs balls, le problème étant que s'ils ramenaient leurs pokémon dans leurs balls, alors les pokémon sauvages fous furieux sauvages ne feraient qu'une bouchée d'eux.


Résumons la situation : Leurs facultés naturelles se retournaient contre eux. Le principe même de leurs défenses(les pokémon) se retournait contre eux. Leur nombre en lui-même se retournait contre eux. (Bagarre générale devant tout le système de caméras, prévu à la base pour traquer le pet d'une souris, qui se retrouve à filmer une véritable tempête.) Conclusion : Les défenseurs se retrouvant à assiéger involontairement leur propre forteresse.

Tout çà grâce à trois baies et une enfant de 14 ans (pas comme les autres).

Mais laissons de côté la petite fête improvisée pour en revenir à mon «infiltration». L'entrée de la bouche d'aération était sécurisée via un système informatique de reconnaissance digitale et rétinienne, mais j'avais un «crack» informatique prêt pour çà… Qui ne me servit à rien, la première phase du plan étant allée bien au-delà de mes prédictions : Un Triopikeur sortit de terre et défonça la grille de la bouche d'aération qui lui bloquait le passage pour se rendre vers la fiesta, et les militaires étaient trop occupés avec leurs pokémons pour faire attention à ce petit (mais néanmoins important) détail.

Il fallait que j'en profite et que je fasse vite, chaque seconde comptait.

Une fois dans les prémisses du réseau de conduit, je sortis ce qui me coûta le reste de mon argent : le système «anti-gravité» n'étant rien de plus que quatre supraconducteurs, sous forme de petite plaque que je plaçais à mes extrémités.

Normalement, il faut plusieurs mois d'entrainement intensif pour maitriser pleinement le concept «d'anti-gravité», mais je ne possédais pas les problèmes tels que «les troubles de la concentrations» ou «l'hésitation de l'incertitude», j'étais… Je suis une machine ; capable d'apprendre en observant, en mémorisant, en déduisant, en imaginant, en réfléchissant, et ce que je voyais une seule fois était suffisant pour que j'en capte de la forme jusqu'à l'essence et le ressorte la minute suivante à la perfection.

Je n'existe pas, je suis juste un assemblage de différents composants, tels que les cellules ou le carbone, qui interagit avec l'univers tel qu'il est… Ni plus, ni moins.

Pour en revenir à mon exploration des conduits, je n'eu aucune peine à me diriger et finalement «tomber» (au sens propre du terme, mais néanmoins silencieusement) sur l'objet de ma visite : Corteswain Sucinahcem, en train de bosser d'arrache pied devant ses ordinateurs, à tel point qu'il ne semblait même plus être au courant qu'il y'avait une réalité autour de lui.=

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«3 heures 35 minutes»


= Même à l'époque, ma voix en faisait trembler plus d'un, parce que je suis l'incarnation de tout ce qu'ils redoutent. Pourtant, Corteswain ne me prêta aucune attention. Il fut le seul et unique être humain à ne jamais avoir ressentit la peur en ma présence. Mais je sus par la suite pourquoi : il était déjà mort.=


«Bientôt Joëlle…Oui….Bientôt…Nous serons ensemble pour toujours…Je te le promets…»

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= Joëlle était le nom de l'infirmière qu'il «fréquentait». Ayant épluché sa vie en détail de ce que l'on a pu m'en fournir : Brillant étudiant, il avait sauté trois classes et obtint son bac à 13 ans, il intégra l'université prestigieuse d'Atalanopolis à l'âge de 14 ans et fini diplômé et major de sa promo à 17, avant d'entamer des études supérieures en mathématique/ingénierie/physique/électronique et chimie durant lesquelles ils donnaient des cours tout en continuant d'étudier pendant treize autres longues années, avant de finalement quitter cette dernière pour travailler sur un projet «top secret» dont il était l'inventeur.

Il était taciturne, génial, mais asocial et solitaire. Le peu de gens qu'il fréquentait étant généralement ceux qui pouvaient prétendre à le connaitre : c'est-à-dire personne… A part Joëlle.

Je m'étais faite passer pour une photographe pokémon novice, en panne d'inspiration et à bout du rouleau de ne pas avoir pu prendre de bonne photo de pokémon…Donc au pire, je me suis dit «je passe au centre pokémon, on sait jamais.» Et ça a marché, pour me «remonter le moral» elle m'avait déballée son histoire.

De ce que j'ai pu glaner d'elle ; ils se sont rencontrés à cette même université d'Atalanopolis durant ses études supérieures. Malgré son travail, cette femme n'avait clairement pas le potentiel cognitif d'une palourde, et le fait qu'elle ait put entamée une «relation» avec lui tend à prouver ce fait.

Lors de leur première rencontre, elle savait qu'il était totalement différent des autres. Malgré le fait que ce soit une école prestigieuse, il y'avait toujours des gosses de riches avec la mentalité d'un gamin de 14 ans (je ne me sentis pas concernée par ses propos) qui s'en prenaient à ceux qu'ils considéraient comme «inférieurs à eux de part leur sang» (comprenez par là : tous les gamins ayant 200 de QI mais qui n'ont pas de parents célèbres.) et Corentin, comme elle l'avait appelé, en faisait partie.

Là où on pouvait tomber sur des rats-de-bibliothèques qui subissaient la tyrannie sans broncher, ou les pathétiques petits gros qui piquent leurs crises dès qu'on les embête, Corentin se contentait de répliquer par la logique la plus implacable que l'oreille humaine puisse comprendre. Il subissait des lancés d'objets divers et variés sans broncher, comme une cible en carton dans les stands de tir de foire. Et quand ces même idiots taguaient l'écran de son PC avec de la peinture, il se contentait de sortir le produit qui pourrait l'en débarrasser ; et pour finir, quand ces même abrutis voyaient leur (faible) patience les quitter pour en venir à le menacer et l'insulter, il répliquait en quantifiant le moindre de leurs mots, le moindre de leurs gestes. (Exactement comme moi-même si je ne le révélais jamais). Ce qui avait pour effet de faire littéralement exploser de colère ses interlocuteurs, qui ne se privaient pas de le rouer de coup…Mais il s'en foutait.

Elle se préparait à intervenir, outrée que personne ne réagisse à cette scène plus que scandaleuse, quand finalement le chef de la petite bande de richard (Hector Versant qu'elle le dénomma, sans cacher le dégoût qu'il lui inspirait encore) menaça Corentin de lui déboiter l'épaule, mais ce fut la suite qui fut vraiment choquante et intéressante :

Pour toute réponse, Corentin saisit son bras gauche avec sa main droite, et se déboita lui-même l'épaule. Sans un cri, sans une grimace, sans peur ni regret… Sans rien ressentir. Devant toute la cours de l'école, complètement stupéfaite et figée par ce geste.

C'est là que Joëlle intervint…

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Le plus calmement du monde, elle s'approcha de Corentin, lui saisit l'épaule, et d'un geste sec, expert, mais doux, la lui remise. Avant de se retourner, toujours dans cette même démarche calme mais déterminée, vers le dénommé Hector, et le gratifier de la claque la plus monumentale qu'il ait jamais reçue de toute sa vie.


«Toi qui parle de pureté de sang. Sache qu'en temps que future infirmière ; je vomirais le jour où je trouverais une poche sanguine à ton nom en sachant qu'elle devrait être injectée à quelqu'un.»


Cela avait fait son petit effet, et pas que dans l'histoire, les quelques personnes dans le centre pokémon s'étaient rassemblées pour écouter son histoire.

Par la suite, ces mêmes abrutis finirent par réagir comme tous les macaques de leur espèce. Malgré le fait qu'elle soit une femme, seule (leur notion d'honneur étant ironiquement la même que la mienne à ce moment là) elle avait des notions de Jiu-jitsu d'une 2é dan couplées avec ses connaissances sur le corps humain en temps qu'étudiante dans ce domaine, au grand damne d'Hector et de ses comparses qui se retrouvèrent, là encore littéralement, la tête dans le cul.

Une fois les richards complètements discrédités, elle se retourna vers Corentin pour s'enquérir de son état. Ce dernier n'avais jamais reçu la moindre compassion de la part de n'importe qui, et en analysa difficilement la nature désintéressée qui entrait en totale contradiction avec les idées qu'il s'était fait concernant l'égoïsme et l'égocentrisme de l'homme. Ce qui fit éclater de rire Joëlle, plongeant le petit génie dans un désarroi des plus complets, ne sachant clairement pas comment réagir.

Il reprit néanmoins ses esprits assez vite pour l'interroger sur son acte : «Pourquoi m'aider ? Pourquoi aider quelqu'un qui ne pourra jamais te le rendre ? Qui n'a aucun intérêt aux yeux du monde ? Qui, s'il se faisait écraser le lendemain, ne manquerait à personne ? Dont la carcasse servirait à peine de nourriture à la nature avant de redevenir poussière? »

Ce à quoi elle lui répondit qu'elle voyait de l'hypocrisie tous les jours, les pires raisonnements de l'humanité continuellement mis sur un piédestal grâce à la couardise et la cupidité maladive de l'homme, l'exemple le plus flagrant du moment étant ces [censuré] agissant comme bon leur semble dans une école dont la réputation devrait justement démontrer le contraire. Et qu'au bout du compte, peu importe sous quel angle on voit la chose, il était bien plus proche de l'idéal humain que n'importe qui d'autre à 100 kilomètres à la ronde. Et que, surtout, il avait faux sur le second et quatrième point : le quatrième parce que s'il venait à mourir, elle le regretterait ; et le second parce que, pour elle, le simple fait qu'il existe est la meilleure chose qu'il puisse jamais lui rendre…

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Et ça chialait dans le centre pokémon ; Les quelques pokémon hors de leurs balls versaient de chaudes larmes tout comme leurs dresseurs, et les quelques rares personnes qui n'étaient pas là pour çà étaient dans le même état. Pour ma part, j'en avais profitée pour manger une baie Ceriz, voyant la «séquence émotion» arriver avec la même discrétion que l'Iceberg qui fit couler le Titanic ; la baie Ceriz dont le goût était si épicé que consommée nature elle faisait immédiatement réagir les glandes lacrymale, mes faux sanglot étant facilement crédibles et surtout se noyant au milieu des autres…Je ne «savais» pas pleurer.

Elle reprit le fil lorsque tout le monde semblait s'être calmé (y comprit moi, qui devait attendre que les effets de la baie se dissipent.)

A partir de ce jour, ils se virent très souvent. Lui développant un nouvel intérêt soudain pour l'espèce humaine grâce à elle (il était franc, pile ce qu'elle cherchait) et elle qui voyait en lui un génie dont le réalisme et l'intelligence pourrait redonner un coup de boost à l'humanité toute entière. D'autant plus qu'elle rajouta qu'il était aussi génial pendant les cours qu'en dehors…

Sous-entendu : avec toutes ces années de professorat, le petit génie savait manipuler sa règle à 360° pour aborder le problème mathématique corporel sous tous les angles… Je crois d'ailleurs avoir été la seule à comprendre le sous-entendu de la phrase, les autres étant captivés par le récit, telle la mouche sur le miel.

Mais depuis qu'il avait quitté l'université, juste un peu après qu'elle ait finie ses études d'infirmière, son attitude avait changée : Il avait commencé à fréquenter un peu de monde (ce même monde qui avait composé la grande majorité des infos récoltées sur lui) mais d'un coup ne voyait plus personne. Il ne sortait plus de sa petite maison de Poivressel pendant des mois, et pendant un moment on le crû même mort.

Elle se dirigea donc chez lui pour voir de quoi il en retournait, et constata à son arrivée que la maison était à vendre. Corentin finalisait l'affaire quand Joëlle arriva pour savoir ce qui se passait, et il lui expliqua :=


«J'ai reçus une demi-douzaine d'offre de la part de différents centres de recherches concernant des projets en technologie informatique et électronique, et j'ai pas arrêté de bosser pendant des mois afin de les honorer… Joëlle, maintenant j'ai gagné assez d'argent pour pouvoir m'installer à Rosyère !»


= La belle histoire de romance Idyllique à l'eau de rose… Le genre d'histoire qui se finit mal et en apothéose, à laquelle je savais être celle qui y mettrait le point final ; en sachant à quel point j'avais raison.

Le fait est, qu'ensuite, Corentin s'est vite aperçus que Joëlle méritait nettement mieux qu'être «simple» infirmière dans un centre pokémon (même si elle lui affirmait le contraire.) Il lui disait qu'avec sa logique et son cœur, c'est un hôpital entier qu'elle devrait diriger pour le plus grand bonheur de tous. (Elle expliqua qu'à ce moment là elle n'en crut pas ses oreilles)

Il n'y avait pas à tergiverser, elle avait raison concernant tous les points négatifs de l'homme qu'on pouvait rencontrer quotidiennement. Mais de son côté, s'il y'avait une chose qu'il a bien apprise à l'université, c'est que si y'a du noir alors il y'a du blanc. Et dans cet océan noir d'hypocrisie, elle pouvait représentée l'espoir blanc qui le ferait reculer. C'est dans cette optique qu'il refusa l'offre d'Hoenn pour accepter celle de Sento. Selon lui, une nouvelle île pour un nouveau départ. Il ne quitta que très rarement sa villa depuis…=

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=Elle avait fait couler une petite larme. Corentin ne lui rendait plus visite que les jours de fêtes, trop concerné par son travail, et elle se rendait facilement compte dans quel état de fatigue cela le poussait, et à quel point cela la faisait souffrir. Elle tenta en vain de lui faire parvenir des cookies quelle confectionnait elle-même, mais sa garde rapprochée arguait que c'était impossible de les lui fournir, à cause du problème de sécurité que ça représentait. Elle rajouta que, selon eux, il y'avait déjà eu plus d'une dizaine de tentatives d'assassinats sur sa personne (confirmant ce que je savais déjà) et qu'elle n'y croyait pas : pourquoi le tuer ?

En tout cas cela me permit d'écarter d'entrée le plan de l'empoisonnement, une écharde en moins sous le pied.=

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=Je me retrouvais derrière lui, caché par sa silhouette enfoncée dans son fauteuil qu'il ne devait quitter que rarement, et je fis ce qui représentait une première pour moi : je ne tentais rien pour ne pas me faire remarquer en faisant passer ma main devant ses yeux plusieurs fois de suite… Toujours sans qu'il ne daigne m'accorder attention. Je saurais ressentir la frustration et la vexation, que je les aurais ressenties à pleine puissance à ce moment là…Heureusement pour moi que ce n'était pas le cas.

L'information est le nerf de la guerre. Si je tombe sur un type comme çà je pourrais à nouveau en tomber sur un autre. Pour ce que ça devait encore être la seconde guerre mondiale dehors, j'en profitais pour étudier ma cible dans son «environnement naturel».

Une console de plusieurs dizaines d'écrans qui partaient de la hauteur du clavier jusqu'au plafond, d'ailleurs le clavier en lui-même faisait plusieurs centaines de touches dans une forme de demi-lune. Sur les quelques «bribes d'espaces» on pouvait apercevoir plusieurs tasses de café vide et d'autres encore remplies, ainsi que quelques tubes de médicament complètement vide qui trainaient par terre… J'en ramassais un pour en déterminer le contenu :«Codéine.» Un anti douleur proche de la morphine. Cela plus le mélange café et la quantité de candela déversée dans ses yeux par le biais de ses écrans, la conclusion logique évidente serait qu'il était partit pour se suicider…

C'est à ce moment là que je réalisais pour la première fois l'énormité de cette conclusion : ma cible, mon contrat qui s'exécute tout seul ?

Au final ce n'était pas important. Je repartis donc dans mes investigations. Finalement je me décidais à voir ce qui l'obnubilait tant sur ces écrans au point qu'il en ignore mon existence…Là encore, trois mots se matérialisèrent dans mon esprit : Bordel de Dieu.

Devant moi (ou plutôt devant lui) défilaient des centaines de données et d'équations d'une incroyable complexité.

De part le fait que j'étais plus vraiment «scolarisée», tout ce que je sais je l'ai appris par moi-même. Et grâce à ma mémoire photographique, il suffisait que je survole un livre ou un article une fois pour le consulter n'importe quand de tête. Mais là… J'étais complètement larguée. Les fenêtres s'ouvraient et se fermaient à une vitesse vertigineuse. Les doigts du véritable prodige dansaient dans un ballet d'une incroyable vélocité sans fin sur son énorme clavier aux allures d'orgue. Mais le plus impressionnant, c'était que tout cela se passait en temps réel. Des mathématiques, théorèmes et lois de la physique/ingénierie, jusque dans l'électronique/informatique les plus avancés qui existent ; Les calculs se suivant, se faisant, se démontrant, se contredisant dans une véritable tempête virtuelle. Au centre de tout ceci : un seul homme…

Il devait posséder un Q.I de plus de 300… Pour le peu que j'arrivais à suivre dans ce tsunami mathématique, c'est qu'il est question de quantifier le raisonnement humain sous le principe de la schématisation, et d'appliquer ce même raisonnement à un système de «matérialisation» ? Plus précisément, créer un principe mathématique/mécanique qui serait à même «d'imaginer» selon le raisonnement humain et de fournir une création en fonction de ce qu'on lui demande par rapport à la possibilité de création universelle et du principe d'échange équivalent matériel.

En simplifié pour le commun des mortels : je lui fournis du blé, de la pâte, du chocolat, du lait et des noisettes, je lui demande donc avec ça de me faire une barre céréalière au chocolat sans qu'il ne «sache» ce que c'est de mémoire, et ce programme me le fait de A à Z sans aucune erreur.

C'est pas 300 de Q.I qu'il a, mais 500… Son cerveau doit être activé à 100% pour cogiter comme çà…

C'est à ce moment là que je remarquais une petite armoire à pharmacie entre-ouverte en me retournant. Je m'approchais de cette dernière et l'ouvrit pour déterminer ce qu'elle contenait…Je compris ensuite comment il pouvait faire tout çà.

Aspirine, Vicodin, Morphine… Il y'avait de quoi tenir un siège en antidouleur, malgré le fait que je déterminais que la moitié devait être passée dans son organisme. C'est d'ailleurs surprenant qu'il soit toujours en vie, mais ça n'est pas le plus important…

Le plus important, c'est que cela faisait depuis 8 minutes que je le regardais faire, et je ne le vis pas une seule fois prendre une pause pour vérifier s'il avait tort quelque part ou simplement vérifier ses données. (Tandis qu'en haut ça devait toujours être la croix et la bannière. Je n'en savais rien, car, comme un bunker, les murs sont d'une parfaite insonorisation.) J'en arrivais donc à une conclusion surprenante…

[Tou bi kontinuèdeuh…]