La Faucheuse. de T-Tylon

Johto. Quartier nord-ouest de Doublonville, à proximité de la tour Radio et de la gare du train Magnet.


"Avenue du point du jour", Immeuble 267, 11éme étage.

28 mars 2010. 19 heures et 56 minutes…


La nuit était déjà tombée depuis presque une heure quand Alyas Machfield, actionnaire et expert comptable de la Sylph sarl, décida de se promener sur la terrasse de son Duplex. Il marcha vers le rebord de sa terrasse sur laquelle reposait quelques petits plant de baie Orans & Sitrus parmi les meilleurs de la région (l'un de ses péchés mignons) et en cueillit une de ces dernières pour croquer dans sa peau, en appréciant la scène qu'il aimait le plus à cette époque de l'année : Voir les lumières de Doublonville s'éclairer de milles-feux avec la tour Radio perçant le ciel de sa pointe métallique, donnant ainsi l'illusion qu'elle transperçait la lune…

Il sentit, au contact de ses dents, la texture de la baie Sitrus rappelant vaguement celle de l'orange, mais lorsque sa chair pris contact avec sa langue, il reconnut instantanément le goût dont il raffolait : le zeste libérant des bribes d'amertume sur lesquelles vinrent s'ajouter la douce odeur épicée libérée par le sectionnement de la peau, laissant son fin odorat apprécier les prémisses de ce qu'il savait allait être un délice... La chair sèche fondant sous sa langue, suintant le jus sucré et acide qui lui apportait le même réconfort qu'un grand crû issu des cépages de son père. Fils de sommelier au sens olfactif développé et au palais prononcé, une des rares choses que son père lui ait léguées. Et dont il reconnaissait encore aujourd'hui la valeur de ce "don".

Mais à tout bien réfléchir, cette baie là eut un goût un poil différent des autres...Il le savait, son palais ne pouvait le tromper.

Il croqua à nouveau, afin d'identifier «l'ombre» qui lui ternissait l'image de ce si beau tableau. Il croqua, sentit, palpa de sa langue, respirant l'air par la bouche comme s'il respirait avec une paille, tout en respirant lentement par le nez. Il continua ainsi plusieurs fois, jusqu'à finir la baie entière... Mais rien. Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur cette sensation inhabituelle qu'il avait ressentit dans cette baie Sitrus. Fils de sommelier, mais pas que. S'il avait autre chose en commun avec son père, c'était cet irrésistible besoin de perfection, que dès que quelque chose n'allait pas, il FALLAIT savoir pourquoi et mettre le doigt dessus.

C'était comme çà qu'il avait réussi dans le milieu : pendant ces dernières années il avait littéralement percé dans la hiérarchie depuis la découverte d'irrégularité bancaire dans les comptes de la firme, au profit de ce qui fut autrefois la Team Rocket. Après la raclée monumentale qu'ils se sont prise par un jeune dresseur, dont le nom lui échappait entièrement, il en profita pour fouiner dans ce foutoir monumental que fut les rapports sur la prise de la Sylph Sarl de Safrania, et du comment cette organisation criminelle put être au courant pour le prototype de la Master Ball et ait pu prendre les lieux si facilement. Ce fut ardu, car la Team Rocket en avait profité pour modifier toute trace de ses passages dans les bases de données. Mais heureusement pour lui, le gamin qui les avait battu s'en était pris à eux à peine quelques heures après que ces dernier aient investis les locaux, les ayant tout simplement emmerdés royalement durant leur besogne. Ainsi paniqués, ils ne purent que "tenter" d'effacer les fichiers sensibles à leur cause.

Et quelques dizaines de jours plus tard, et de beaucoup de patience et de détermination, il découvrit que le Vice-directeur était impliqué dans l'affaire. Ce dernier se servait du système économique de l'agence pour faire passer des conversations et des données sensibles à la Team Rocket, alors qu'il recevait lui même ses «règlements» via le système de transfert de données privé et crypté de la firme. Assez ironique et plutôt malin. Dommage qu'Alyas Machfield et surtout ce dresseur leurs soient tombés entre les pattes. Et maintenant, c'était une baie qui lui procurait la même sensation qu'il n'avait ressentie depuis des années. Un changement d'échelle radical, pour peu qu'on y soit pas habitué...

Il recommença une demi-dizaine de fois avec d'autres baies Sitrus et Orans, et il reconnaissait cette «ombre» dans toutes celles qu'il avait mangé. Sans pouvoir mettre le doigt dessus (ou dans cette situation la langue).

Soudain, le monde autour de lui commençait à lui paraitre flou. Les sons étaient ralentis et les lumières presque trop fortes pour ses yeux dont les paupières se recroquevillaient afin de soulager ses rétines. Il commença à être pris de vertiges, et eu le bon réflexe de s'éloigner de sa rambarde vers l'intérieur de son appartement...

Dans une démarche n'ayant rien à envier au plus gros ivrogne de la terre qui se serait enfilé un rail de coke aussi énorme que la queue d'un Rattatac, il chancela, l'air bâtant, marchant, ou plutôt se déplaçant comme il le pouvait... Et soudain tout devint noir, et il s'effondra.

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«Réveilles-toi.»

Comme s'il s'agissait d'une formule magique, l'expert comptable se réveilla, l'air légèrement groggy, debout, au bord de sa terrasse.

«20 heures 56 minutes.»

Le son était plus clair et net, mais la désagréable sensation de flou le hantait toujours. Pourtant ce n'était pas ça qui mobilisa ses neurones avec une rare intensité... C'était la voix qui lui annonçait qu'il avait "dormi" une heure, et qui se situait dans son dos. Ce n'était cependant pas le fait d'avoir appris combien de temps il avait "dormi", mais la voix qu'il l'en avait informé... Une voix à en faire pâlir la mort.

«Qui...Êtes-vous...?» furent les seuls mots qui sortirent de sa bouche apeurée par cette présence...

Et ses derniers mots...

Eusse-t-il finit sa phrase, que la mortelle voix gagna par la même son qualificatif dans le cerveau de l'homme, lorsque celui-ci fut précipité dans le vide.

La dernière chose qu'il vit avant que son crâne ne cède sous la résistance du béton, ce fut la silhouette qui l'avait amené à sa perte. A l'approche de sa mort, le cerveau humain s'active au delà des limites normales, permettant à Alyas Machfield de contempler l'instigateur de sa perte ; perché sur le bord de son balcon et éclairé par la lune au dessus de lui, laissant l'image maléfique et magnifique d'une énorme auréole derrière cette ombre...

Aux cheveux longs d'un noir profond, à la silhouette tout aussi encagoulée par la nuit. Tel l'ange de la mort. Alyas vit pourtant quelque chose de plus terrifiant que sa propre fin dans sa chute : des yeux dont le blanc était comparable à la clarté de la lune, des iris d'un rouge infini rougeoyant tels deux soleils dans le regard de cette silhouette, et dont le centre était d'un noir si abyssal dont même le néant ne pouvait que cauchemarder, contrasté par l'éclat de la lune à son zénith...

Une dernière vue et pensée sur ce tableau que représentait sa vie. Sa vie qui allait finir cette nuit. Une nuit, comme il n'en verra plus jamais. Sur ce tableau que représentait sa mort...

Celui d'une silhouette qui fut l'ombre sur son tableau. Dont il ne vît plus que les lèvres articuler un mot :

«Vingt-et-une heure»

CRAAACK

Comme réglé sur du papier à musique, la vie d'Alyas Machfield s'acheva sur la dalle froide et dure du béton de l'avenue du point du jour... Baignant dans son sang, reflétant son "ombre"...


L'ombre de la Faucheuse.


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[NDLA/PS : ceci est ma toute première fic de pokémon sur pokébip (en fait, tout première fic tout court ^^. J'ai fait une parodie non finie sur Warhammer 40.000 dans le forum de Dawn of War 2 (que je compte bien continuer) mais ça ne compte pas «vraiment» en temps que fic. J'espère donc qu'elle vous plaira. D'autant que je me permets de dédicacer ce premier chapitre à Imhotep43 : éminent ficceur et poète de talent, donc le génie et la grâce divine eurent finalement raison de mes doutes et tergiversations au point que j'eusse cédé à la tentation de me mettre à écrire moi-même.

Même si cette dernière ne vous plairai pas, que vous ne découvrirez pas l'intrigue tout de suite (en fait je crois qu'on compte tous la dessus, moi compris.) que mon orthographe et ma culture ne sont guère élevée, ainsi que ma grammaire, mon vocabulaire et autre (non je ne fait pas dans l'auto-dérision, je suis juste réaliste.) Un sentiment ardent brûle en moi de quand même vous raconter cette histoire. Et j'espère vraiment qu'elle vous transportera dans cet univers qu'est pokémon, sous un angle que vous n'auriez jamais «osé» voir avant]