Spoiler :
Chapitre 1 : Promesse de vengeance
« Les pauvres … Ils étaient si jeunes. Ils n’avaient même pas trente ans. »
Qu’elle se taise, cette femme d’un âge trop avancé. Il ne voulait plus entendre, il ne voulait plus avoir affaire à cette phrase qui se répétait sans cesse depuis plus d’une heure. Il serrait les poings, le visage nullement baissé, toujours droit et fier, ses yeux dorés fixant ardemment les deux cercueils devant lui. Ses cheveux verts lui tombaient sur le front, la pluie étant la raison d’une telle coiffure.
« Et leur enfant ! Il n’a aucune autre famille à part eux. Le maire du village a envisagé de l’emmener à l’orphelinat, nulle famille n’a la possibilité de s’occuper d’un enfant en plus, surtout de son âge. Déjà que le village va très mal ces derniers temps. »
En quoi est-ce que cela l’intéressait ? Quel intérêt portait-il à ces personnes ? Aucun. Leurs paroles rentraient dans une oreille pour sortir par l’autre. Il voulait être tranquille … et seul … Il n’avait pas besoin d’eux. Il voyait maintenant les deux cercueils qui étaient soulevés avant d’être enfouis sous terre, une unique pierre tombale étant utilisée pour le couple disparu beaucoup trop tôt.
Un éboulement, une avalanche, un effondrement, un glissement, on pouvait appeler de différentes façons un seul et même évènement. Lorsque le terrain venait s’effondrer sur le corps innocent d’une personne, cela emmenait souvent à une seule et même conclusion : la mort. La mort de ses parents … qui grimpaient sur le mont Elyeus pour récupérer simplement quelques herbes et autres éléments naturels comestibles.
La mort … Pour lui, âgé simplement de huit ans, il n’y avait jamais réellement réfléchi avant aujourd’hui. Avant qu’un homme qu’il connaissait comme le maire lui avait annoncé la triste nouvelle. Il avait pris l’habitude de patienter calmement à la maison, attendant que ses parents reviennent. Ils n’avaient pas les moyens de l’envoyer à l’école, cela lui semblait logique. S’ils n’avaient pas les moyens d’acheter de la nourriture, pourquoi en auraient-ils pour l’école ? Mais il ne se plaignait pas … Il n’avait pas à se plaindre. C’était une vie agréable et calme qu’il avait eu … jusqu’à aujourd’hui.
Jusqu’à ce jour maudit … Ses yeux se relevèrent pour se poser sur l’immense mont qui se dressait au loin par rapport au village. Le mont Elyeus … C’était lui qui avait emporté à jamais ses parents. Il haïssait ce mont … Mais pas uniquement lui. Pourquoi haïr quelque chose qui ne vit pas ? Non … L’être qu’il détestait le plus au monde à ce jour était celui qui trônait au sommet d’Elyeus : Rayquaza.
Il ne le connaissait pas, il ne l’avait jamais vu, seulement décrit d’après les légendes du village. Le pokémon des cieux avait créé cette montagne en des temps immémoriaux et s’était installé à son sommet, observant de loin tous les pokémons et les humains qui tentaient de l’atteindre. L’atteindre ? C’est bien ce qu’il comptait faire … même si on ne comptait plus le nombre de morts causées par cette montagne.
« Allons … Raikoso. Il est temps de partir. Tu pourras leur rendre visite quand tu le voudras. J’ai prévenu le directeur de l’orphelinat à ce sujet, comme je le fais pour chaque enfant dont les parents sont morts par la montagne. » dit un homme d’une soixante d’années à l’embonpoint bien présent. Le jeune garçon hocha la tête avec lenteur avant de l’accompagner, jetant un dernier regard à la tombe de ses deux parents.
« Voilà l’orphelinat où dorénavant, tu logeras. Tu apprendras les bases de l’écriture, de la lecture voir d’autres matières suivant tes capacités. Ce n’est pas grand-chose mais nous n’avons guère les moyens de pouvoir faire plus. J’espère que tu plairas et que tu sauras tirer un trait sur cet évènement bien triste. »
Bien entendu. Cela ne se voyait-il pas sur son visage ? Comme il ne donnait aucune réponse au maire, celui-ci se gratta le sommet du crâne, un peu gêné devant une telle absence de réaction de la part du jeune garçon. Dès que celui-ci fut parti, le directeur était là, lui demandant s’il voulait rentrer se présenter aux autres enfants. Sans réponse, il hocha simplement la tête d’un air négatif. Il ne comptait pas rester ici de toute façon. L’orphelinat était comme le village : Austère et dénué de vie. Il n’avait rien pour lui … Rien du tout. Il n’y avait que quelques petits grillages de fer mais ils ne faisaient même pas cinquante centimètres de hauteur. Et que dire du bâtiment en lui-même ? Ah … Rien du tout. Il s’en fichait, il n’y accordait aucune importance.
« Et bien … Raikoso, si tu veux bien me suivre, je vais te montrer la chambre où tu vas dormir. Il y a des règles à suivre et … Est-ce que tu m’écoutes ? Ah … Bon … Tu veux sûrement regarder une dernière fois au-dehors de l’orphelinat. Malgré les paroles de ce bon vieux maire, je ne peux pas te laisser voir tes parents quand tu le désires. Imagine donc que je laisse les enfants se balader hors de l’orphelinat ? Cela serait complètement stupide. Est-ce que tu me comprends ? Raikoso ? Raikoso ? »
Il n’y avait rien à retirer de lui, ce n’était pas visible ? Ses yeux émeraude se posèrent sur le directeur, puis à nouveau devant lui sans prendre la parole. Il vit du coin de l’œil le vieil homme qui remettait correctement ses lunettes. Celui-ci lui dit qu’exceptionnellement, pour aujourd’hui, il pouvait rester dehors mais que d’ici une quinzaine de minutes, il reviendrait le chercher et lui présenter les lieux.
… … … Ce fut la dernière fois qu’il vit le directeur en plusieurs années. Dès que celui-ci était reparti à l’intérieur du bâtiment, il avait enjambé le grillage de métal, s’écorchant la jambe droite, son pantalon se déchirant à cause de la grille. Comme si une petite blessure de ce genre pouvait lui faire quelque chose ? Ce n’était rien … Rien du tout … Sans même prêter attention aux personnes qui se retournaient en le voyant courir, il se dirigeait vers le mont … Le mont Elyeus … Celui qui avait mis un terme à ses instants de bonheur.
Voilà … Le voilà … Ce mont … Ce mont infranchissable … dont nul n’avait réussi à atteindre le sommet. Il se trouvait au milieu d’un sentier fait de terre, tracé par les humains. Tout autour de lui, de la verdure était présente mais ce n’était pas ça qui l’intéressait. Il en avait rien à faire de cette chose … Ce n’était pas le plus important. Sa tête se leva en direction du ciel. Le sommet n’était pas visible mais pourtant, pour la première fois depuis la mort de ses parents, il prit la parole, une voix sombre sortant de ses lèvres :
« Rayquaza … Je te tuerai. »
Après ses paroles, il fit quelques pas, lentement, suivant le sentier de terre. Ça ne servait à rien de dériver du chemin original … pour l’instant. Qu’importe le temps que cela prendrait, il accomplirait la mission qu’il s’était lancé … Celle de mettre à mal le pokémon des cieux.
« Les pauvres … Ils étaient si jeunes. Ils n’avaient même pas trente ans. »
Qu’elle se taise, cette femme d’un âge trop avancé. Il ne voulait plus entendre, il ne voulait plus avoir affaire à cette phrase qui se répétait sans cesse depuis plus d’une heure. Il serrait les poings, le visage nullement baissé, toujours droit et fier, ses yeux dorés fixant ardemment les deux cercueils devant lui. Ses cheveux verts lui tombaient sur le front, la pluie étant la raison d’une telle coiffure.
« Et leur enfant ! Il n’a aucune autre famille à part eux. Le maire du village a envisagé de l’emmener à l’orphelinat, nulle famille n’a la possibilité de s’occuper d’un enfant en plus, surtout de son âge. Déjà que le village va très mal ces derniers temps. »
En quoi est-ce que cela l’intéressait ? Quel intérêt portait-il à ces personnes ? Aucun. Leurs paroles rentraient dans une oreille pour sortir par l’autre. Il voulait être tranquille … et seul … Il n’avait pas besoin d’eux. Il voyait maintenant les deux cercueils qui étaient soulevés avant d’être enfouis sous terre, une unique pierre tombale étant utilisée pour le couple disparu beaucoup trop tôt.
Un éboulement, une avalanche, un effondrement, un glissement, on pouvait appeler de différentes façons un seul et même évènement. Lorsque le terrain venait s’effondrer sur le corps innocent d’une personne, cela emmenait souvent à une seule et même conclusion : la mort. La mort de ses parents … qui grimpaient sur le mont Elyeus pour récupérer simplement quelques herbes et autres éléments naturels comestibles.
La mort … Pour lui, âgé simplement de huit ans, il n’y avait jamais réellement réfléchi avant aujourd’hui. Avant qu’un homme qu’il connaissait comme le maire lui avait annoncé la triste nouvelle. Il avait pris l’habitude de patienter calmement à la maison, attendant que ses parents reviennent. Ils n’avaient pas les moyens de l’envoyer à l’école, cela lui semblait logique. S’ils n’avaient pas les moyens d’acheter de la nourriture, pourquoi en auraient-ils pour l’école ? Mais il ne se plaignait pas … Il n’avait pas à se plaindre. C’était une vie agréable et calme qu’il avait eu … jusqu’à aujourd’hui.
Jusqu’à ce jour maudit … Ses yeux se relevèrent pour se poser sur l’immense mont qui se dressait au loin par rapport au village. Le mont Elyeus … C’était lui qui avait emporté à jamais ses parents. Il haïssait ce mont … Mais pas uniquement lui. Pourquoi haïr quelque chose qui ne vit pas ? Non … L’être qu’il détestait le plus au monde à ce jour était celui qui trônait au sommet d’Elyeus : Rayquaza.
Il ne le connaissait pas, il ne l’avait jamais vu, seulement décrit d’après les légendes du village. Le pokémon des cieux avait créé cette montagne en des temps immémoriaux et s’était installé à son sommet, observant de loin tous les pokémons et les humains qui tentaient de l’atteindre. L’atteindre ? C’est bien ce qu’il comptait faire … même si on ne comptait plus le nombre de morts causées par cette montagne.
« Allons … Raikoso. Il est temps de partir. Tu pourras leur rendre visite quand tu le voudras. J’ai prévenu le directeur de l’orphelinat à ce sujet, comme je le fais pour chaque enfant dont les parents sont morts par la montagne. » dit un homme d’une soixante d’années à l’embonpoint bien présent. Le jeune garçon hocha la tête avec lenteur avant de l’accompagner, jetant un dernier regard à la tombe de ses deux parents.
« Voilà l’orphelinat où dorénavant, tu logeras. Tu apprendras les bases de l’écriture, de la lecture voir d’autres matières suivant tes capacités. Ce n’est pas grand-chose mais nous n’avons guère les moyens de pouvoir faire plus. J’espère que tu plairas et que tu sauras tirer un trait sur cet évènement bien triste. »
Bien entendu. Cela ne se voyait-il pas sur son visage ? Comme il ne donnait aucune réponse au maire, celui-ci se gratta le sommet du crâne, un peu gêné devant une telle absence de réaction de la part du jeune garçon. Dès que celui-ci fut parti, le directeur était là, lui demandant s’il voulait rentrer se présenter aux autres enfants. Sans réponse, il hocha simplement la tête d’un air négatif. Il ne comptait pas rester ici de toute façon. L’orphelinat était comme le village : Austère et dénué de vie. Il n’avait rien pour lui … Rien du tout. Il n’y avait que quelques petits grillages de fer mais ils ne faisaient même pas cinquante centimètres de hauteur. Et que dire du bâtiment en lui-même ? Ah … Rien du tout. Il s’en fichait, il n’y accordait aucune importance.
« Et bien … Raikoso, si tu veux bien me suivre, je vais te montrer la chambre où tu vas dormir. Il y a des règles à suivre et … Est-ce que tu m’écoutes ? Ah … Bon … Tu veux sûrement regarder une dernière fois au-dehors de l’orphelinat. Malgré les paroles de ce bon vieux maire, je ne peux pas te laisser voir tes parents quand tu le désires. Imagine donc que je laisse les enfants se balader hors de l’orphelinat ? Cela serait complètement stupide. Est-ce que tu me comprends ? Raikoso ? Raikoso ? »
Il n’y avait rien à retirer de lui, ce n’était pas visible ? Ses yeux émeraude se posèrent sur le directeur, puis à nouveau devant lui sans prendre la parole. Il vit du coin de l’œil le vieil homme qui remettait correctement ses lunettes. Celui-ci lui dit qu’exceptionnellement, pour aujourd’hui, il pouvait rester dehors mais que d’ici une quinzaine de minutes, il reviendrait le chercher et lui présenter les lieux.
… … … Ce fut la dernière fois qu’il vit le directeur en plusieurs années. Dès que celui-ci était reparti à l’intérieur du bâtiment, il avait enjambé le grillage de métal, s’écorchant la jambe droite, son pantalon se déchirant à cause de la grille. Comme si une petite blessure de ce genre pouvait lui faire quelque chose ? Ce n’était rien … Rien du tout … Sans même prêter attention aux personnes qui se retournaient en le voyant courir, il se dirigeait vers le mont … Le mont Elyeus … Celui qui avait mis un terme à ses instants de bonheur.
Voilà … Le voilà … Ce mont … Ce mont infranchissable … dont nul n’avait réussi à atteindre le sommet. Il se trouvait au milieu d’un sentier fait de terre, tracé par les humains. Tout autour de lui, de la verdure était présente mais ce n’était pas ça qui l’intéressait. Il en avait rien à faire de cette chose … Ce n’était pas le plus important. Sa tête se leva en direction du ciel. Le sommet n’était pas visible mais pourtant, pour la première fois depuis la mort de ses parents, il prit la parole, une voix sombre sortant de ses lèvres :
« Rayquaza … Je te tuerai. »
Après ses paroles, il fit quelques pas, lentement, suivant le sentier de terre. Ça ne servait à rien de dériver du chemin original … pour l’instant. Qu’importe le temps que cela prendrait, il accomplirait la mission qu’il s’était lancé … Celle de mettre à mal le pokémon des cieux.