Notre terre, belle et resplendissante par sa verdure fraîche et ses eaux pures, change progressivement de visage : ses veines couleurs d‘eau sont souillées par la bêtise Humaine, ses intestins bouillants de lave sont progressivement refroidit, son esprit souillé par la pensée censée être «intelligente». Le gouvernement Terrestre ronge, détruit, et salit petit à petit la terre de mes ancêtres. Nous nous révoltons, sans grand effet. Les Hommes ne doivent pas nous voire. Nous sommes les esprits de la Terre, son âme. Sans nous, vous serez peut être déjà mort. Qui sommes nous? Que faisons nous ici? Comment? Pourquoi? Nous ne pouvons pas vous le révéler. Notre avenir et le votre tient dans notre secret. Mais hélas, notre ordre fut un jour découvert par une jeune fille; Gwen, remplie de haine elle décida de nous trahir en nous dénonçant aux forces de la vie. Sa sentence fut irrévocable. Voici son histoire…
La pluie assommait les jeunes pousses de bambou, pliées et bientôt rompues, sans pouvoir se défendre. Une silhouette élancée se baladait rapidement entre les plantes destinées à une mort certaines, frôlant presque la surface d’un bassin débordant de vie : des poissons multicolores, vifs, éclairs d’or dans une eau noire et souillée. La patte presque plongée dans le bassin, les anneaux de la créature vibrait, lumineux, tels des néons d’un vert émeraude, visibles de très loin.
- « Ombre! Arrête, tu vas encore te retrouver à l’eau! Grouille! Je vais pas t’attendre comme ca sous la flotte! »
Cette voix peu gracieuse, c’était Gwen. Ses cheveux colorés d’un mauve douteux collaient sur son visage anguleux, la colère se lisait sur ses yeux d’un vert profond. Son pull de laine, unique vêtement, pendait tristement sur ses jambes luisantes de pluie.
- « T’as pas l’air malin comme ça. Viens je vais te sécher… Et arrête de ronger ce foutu tapis! »
Ombre n’avait pas peur de sa maitresse, la bravant souvent, mais il ne peut oublier les moments de tendresse, d’amour, qu’il partage souvent avec elle. Il s’ébroua rapidement, avant d’entrer dans la chambre de la jeune fille, en trottant joyeusement. La fenêtre grande ouverte laissait voir le jardin, mais aussi une grande usine, qui crachait son vomit noir et infecte sur la nature qui tentait de l’entourer.
- « Il faut fermer la fenêtre, ils vont finir par foutre leurs déchets dans mon lit. Tu peux t’en charger Ombre? »
Le Noctali se dépêcha de refermer la vitre, désireux de montrer son obéissance à sa maitresse, d’un petit coup de patte. Quand il regarda de nouveau Gwen, elle avait retiré son pull, et avait déjà enfilé une robe de nuit qui enrobait son corps gelé. Elle désigna son pull, posé sur le sol, et demanda à Ombre :
- « Couche toi la dessus, et évite d’en mettre partout, je vais chercher une serviette, je reviens vite. »
Le Pokémon ne broncha pas pendant la courte absence de Gwen, préférant lécher ses griffes visiblement aiguisées. La pendule ronde laissait le temps couler très lentement, en prenant le soin de bouger uniquement quand Ombre ne la regardait pas. Enfin, Gwen était la, sur le pas de la porte, une serviette chaude dans une main, un flacon de parfum dans l’autre.
- « Maintenant à nous 2 mon gros, tu as pas intérêt à bouger si tu veux pas du parfum sur la truffe. Compris? »
Ombre hocha distraitement la tête, il n’aimait vraiment pas ce parfum. Gwen avait étendu la grande serviette au dessus du Noctali, et la laissa tomber sur lui, laissant dépasser la truffe humide de ce dernier. Elle déposa un baiser sur ce petit nez ainsi offert, ce qui fit frissonner Ombre.
Après plusieurs minutes de séchage intensif, le jeune Noctali ressemblait à une grosse boule de poils floconneuse verte et noire. Gwen riait, lui semblait gêné.
- « Tire pas cette tête Ombre, fallait pas faire l’andouille dehors. J’dois encore te peigner maintenant, attends moi ici. »
La encore, il se retrouvait seul. Une figurine de Brasegali attirait son attention depuis de longues minutes, ses yeux d’or étaient attirés par l’oiseau de combat. En quelques secondes le crime était accomplit : Ombre avait sauté sur l’armoire qui abritait la figurine, et lui donna un grand coup de dent. Selon lui, un autre Pokémon n’avait rien à faire dans sa demeure. Ses crocs se plantaient dans la tête du pauvre volatile, et en quelques secondes le plastique se sépara en deux. Des bruits de pas se faisaient entendre, il descendit rapidement, la crinière du Brasegali dépassait de sa bouche quand Gwen entra.
- « Tu peux pas rester 5 minutes sans faire de conneries toi?! Lâche ça !! »
Trop tard, le jouet avait déjà rendu l’âme. La jeune dresseuse brossait son Noctali rapidement, en fusillant du regard ce dernier. Ombre commençait à ressembler à quelque chose de potable, ses anneaux parfaitement visible désormais scintillaient dans la pénombre de la chambre. Le flacon de parfum trônait fièrement sur le lit, ses courbes décoraient le verre rouge, une odeur sucrée s’en échappait, elle plaisait beaucoup à Gwen, mais pas à Ombre. Elle lui donnait la nausée, mais il voulait bien faire le sacrifice pour sa maitresse.