Queen of Hearts
Aaaah, Pokébip. Ce cher monde paisible et verdoyant où les habitants sont tous très chaleureux et heureux... Cette utopie où la guerre est inexistante et où les rires et les cris de joie s'entendent à des lieues... Ce paradis sur terre où retentissent les bruitages des enfants de la grande Ecole Nationale de Création Ultime de Longues Énigmes, où retentit le ban-gun de Walker, où retentissent les cuisines du restaurant Pokémon, où retentit la sonnerie de l'Université de Stratégie Pokémon, où retentit le bruit du grand Cinéma de diffusion d'épisodes, où retentit le bruit des oeufs qui éclosent dans l'Usine GPX+, où retentissent Rattata, Rattatac et Ratentif en ratant le rotor rare raté de Rita la tarée tâtant avec art, rite et rythme la rate de Rata son raton laveur....
C'est donc un monde très joyeux où vie rime avec harmonie, tout le monde vaque à ses occupations, le gouvernement gouverne à coup d'éclairs et de ban-gun, les ministres ministrent à grands coups de cartons jaunes et de verrous, les plus grands écrivains rédigent des bibles entières, le comité de lecture les lit, tandis que le peuple vit au jour le jour des journées mémorables. C'est donc une journée on ne peut plus banale (comme les autres d'ailleurs) qui commence partout dans le monde de Pokébip. Mais mettons plutôt le cap vers Pokébip Island, une île gigantesque consacrée uniquement aux jeux et autres concours. Une île superbe que bon nombre d'habitants ne sont jamais allé visiter, que d'autres détestent et méprisent, et que tous les autres adorent.
Car sur Pokébip Island, la vie est un peu différente. On y connait des figures emblématiques qu'on ne voit nulle part ailleurs, comme la belle Natsu dans sa robe rose, qui passe ses journées à gambader dans les fleurs et caresser les lapins, espionnée toute la journée par Kev, le beau gosse saxophoniste, qui ne rêve que d'elle car c'est l'amour de sa vie...
On trouve également entre autres le cabinet du Docteur Snap, médecin spécialisé dans tout ce qui nécéssite un scalpel, et donc le laboratoire secret souterrain est inconnu de tous, les inséparables Vivi et Dimo, qui sont les meilleurs copains du monde, et notre chère doyenne, Dragibus, qui, comme tous les jours, qui...?
...Qui ne fait pas comme d'habitude...
Sur l'île, les maisons sont rassemblées et forment en leur centre une grande place qu'on a appelé ...la Place. Et au centre de cette Place se trouve un grand obélisque en pierre taillée qu'on a appelé...le Monolithe.
Et nous, habitants, on est tous surpris et consternés, on se retourne pour voir Dragibus s'agenouiller devant le Monolithe, se prosterner, se prendre les mains et fermer les yeux dans un silence solennel...Que fait-elle ?
"Je prie. Et ca vous regarde pas.", répondit-elle, en repartant vers sa vieille maison de vieilles boites de conserve et de canettes de bière. Sans dire un mot. Le silence. L'incompréhension.
Je regarde alors l'inscription gravée en bas du Monolithe.
"Merci 1442"
Après quelques secondes de réflexion, j'en ai déduit, avec mes amis de l'île, qu'il s'agissait d'une année, et que cette année avait quelque chose d'important à voir avec son passé...
Ni une ni deux, on passe à l'action ! Je m'auto-désigne Désignateur de tâches et envoie par le biais d'un portail électrostationnaire constant à l'énergie fluviale une équipe au Mont Couronné avec pour mission de capturer Dialga, le maître du Temps !
Quinze minutes ont passé, puis je vois Kev, Vivi et Nastu sortir du portail, victorieux. Ils me disent alors d'une voix fière "Mission accomplie !" tout en me tendant une Love Ball...
"L...L...Love...Non, j'y arrive pas...Poké Ball ! GoOOoOo !!"
Nous vîmes alors toute l'immensité de Dialga sortir sur la Place, détruisant ainsi la maison de Tyriak et une partie du Monolithe. Dragibus, ayant observé la scène depuis sa fenêtre, sort, scandalisée, et nous demande clairement ce qu'on est en train de foutre comme bordel.
"Dragibus", dis-je, "on a décidé d'aller dans le passé voir ton histoire avec ce Monolithe..."
C'est dans un silence agonisant et sous les yeux humides criant "NOOON !" de Dragibus que je me retourne vers Dialga.
"Dialga, ô Maitre du Temps ! Envoie-nous tous en 1442 grâce à tes pouvoirs !!"
...Je me suis réveillé en sursaut par la suite d'un seau d'eau qu'on m'a balancé dans la tronche. Je me lève et je constate que je suis sur un terrain boueux, au beau milieu d'un petit village moyenâgeux sur une place pavée de vieilles pierres avec une énorme statue de Mew en plein milieu de la place.
Je regarde autour de moi et je vois Kev allongé sur le sol. Je le réveille tout en voyant au loin Tyriak, accroché à un pilori ! Hum, apparemment, Dialga n'a envoyé que nous trois dans le passé...Nous décidons alors de voler à son secours.
- "Détachez-le ! Détachez-le !", criai-je.
- "Fi ! Encore des vandales, vêtus de manière étrange ! Qu'on les enferme dans les cachots !"
- "Non ! Ecoutez, nous venons de Pokébip Island, du futur, nous cherchons des infos sur le Monolithe !", cria Kev au chevalier en armure qui détenait Tyriak.
- "Holà ! Je n'entends nenni de ces bredouillements de truie !", répondit-il, et sa fierté de chevalier retentit dans sa voix.
- "Je sais que ca peut paraître bizarre, mais nous venons du futur, et nous voulons...en savoir plus sur la statue, là-bas", répondis-je, et toute la détresse du monde retentit dans ma voix.
- "Ah, diantre ! Par la malpeste ! J'eus cru que vous fissiez partie de ces rebelles sans vergogne qui hantent nos saintes terres !"
- "Alors y avait vraiment des gars qui parlent au passé simple...", dit Kev.
- "Vous pouvez détacher notre copain ?", demandai-je.
- "Oui, certes. Pour trouver les réponses à vostre quête, dirigez-vous vers le château de Sa Majesté la grande Dragilia Ière. Que la force soit avec vous !"
- "Merci beaucoup."
Dragilia ? Se pourrait-il qu'il y ait un rapport avec notre Dragibus ? Tant de questions qui restent sans réponse alors que nous dirigeons vers le superbe et imposant château au loin. Nous traversons alors une petite clairière donnant sur une immense plaine entourée de montagnes assez escarpées. Derrière nous, on voit encore le clocher du petit village qu'on vient de quitter. Devant nous se dessine la silhouette d'un énorme château-fort.
Après une assez longue marche, nous arrivons au bord des douves du château, devant le pont-levis, où nous nous faisons interpeller par un garde à l'entrée.
- "Halte ! Qui va là ?"
- "Nous désirons voir la reine Dragilia, c'est de la plus haute importance", criai-je.
- "On voudrait parler de la statue..."
A peine Tyriak finit sa phrase que le garde réagit au mot "statue" et nous baisse le pont-levis, nous permettant ainsi d'entrer dans la cour du château. Nous avançons dans l'incompréhension.
Le château. Un splendide monument chargé d'histoire et de victoires. On y est restés un petit moment car nous y avons vu les ancêtres de nos amis de Pokébip Island ! Ainsi, on a pu apercevoir Décirella et Vivianna, des courtisanes, Dimoleste, Sassepanne Rudeault, deux chevaliers, le sorcier Thoranius en haut de son donjon d'où jaillissent des éclairs magiques, et sur la corniche supérieure, Marcheur et sa banapulte. Et même nos ancêtres, Julius Snapus, Kévigne de l'Ombre et Tire-Yack ! Je peux vous dire que ça fait un choc.
Nous arrivons alors dans la grande et superbe salle du trône, et que voyons-nous ? Aucune différence, c'est bien elle ! Je me dirige alors vers Dragibus, que nous reconnaissons, qui n'a pas changé, en criant "Dragibus ! Enfin te voilà !!"
La reine rougit et devient gênée en nous rappelant à l'ordre, et en insistant sur le fait qu'elle s'appelle Dragilia. Elle demande à tous ses valets dans la salle, toutes ses courtisanes, tout le monde sauf nous, quoi, de sortir de la salle. Et tout le monde sort, tel est l'ordre de Sa Majesté.
La reine se lève alors, dans sa magnifique robe en soie, et se dirige vers nous, toujours aussi gênée, et même angoissée...
- "Jouvenceau, je ne sais par quel moyen vous connaissez mon véritable nom. Aussi, j'aimerais savoir ce pourquoi vous vouliez vous entretenir avec moi."
- "Votre Majesté, nous savons que vous êtes une patriarche et que votre espérance de vie dépasse très largement le millénaire. Nous le savons parce que nous venons du futur, de l'an 2011, et que vous y êtes encore."
- "Co...comment ? Mais c'est impossible, enfin.", répondit-elle, étonnée.
- "Je vous assure, Majesté, c'est la pure vérité. Et nous aurions une question à vous poser."
- "Continuez."
- "Voilà...Quel est le rapport entre vous et la statue de Mew, au village ?"
- "Bien, je..."
Elle allait nous livrer ce secret ! Elle était à deux doigts ! Si seulement elle ne s'était pas fait assommer par cette grosse pierre, lancée par le chevalier en armure sombre et rouillée qui vient de faire son entrée dans la pièce, son épée à la main.
- "Aha ! Je suis Lancelaqua, le chevalier le plus courageux du monde ! Et je suis venu prestement pour enlever la reine et l'emmener avec moi sur mon noble destrier !", dit Lancelaqua, d'un geste de la tête refaisant son brushing parfait.
- "Jamais vous ne prendrez la reine !!", cria Kev, faisant preuve d'un courage exemplaire.
- "Quoi ? Tu oses provoquer le grand Lancelaqua, vil mécréant ? Viens-y donc, sacripant, je t'attends !"
- "Euh....les gars, faudrait qu'on se casse !!", rétorqua Kev, faisant preuve d'une lâcheté incroyable.
- "Snap ! Prenez mon épée !", me dit Dragilia, dans les vapes. Je saisis alors l'arme royale inscrustée de diamants, et me poste entre Lancelaqua et mes amis, autour de la reine.
- "Les gars, barrez-vous ! Je vais essayer de gagner du temps !", dis-je sur un coup de tête...
Me voilà ainsi, avec une épée de vingt kilos dans les mains, dans la salle du trône d'un énorme château, face à un chevalier de deux mètres, dans une armure imposante et ténébreuse, alors que derrière moi, il n'y a déja plus personne, Kev et Tyriak se sont déja enfuis avec la reine Dragilia....
J'ai connu mieux comme situation, moi.
Ainsi commence...LE DUEL !!
Esquivant les coups surpuissants du chevalier, jouant ma vie à chaque instant, je parviens à survivre sur le fil du rasoir, trainant lamentablement mon épée, jusqu'à ce que le destin me sourie enfin.
Une des fenêtres de la salle s'était brisée, et dans le combat, je me suis jeté dans ce coin de la salle. Puis j'ai vu que sous la fenêtre était posée une charrette remplie de paille. Mon sang n'a fait qu'un tour. D'un coup d'un seul, je me suis jeté dans le vide, évitant de justesse l'épée que Lancelaqua m'a lancé à la tête, pour atterrir douloureusement quelques mètres plus bas, dans une explosion de paille.
Pendant ce temps, les autres traversaient les couloirs et la Cour du château et constataient tristement que le terrible chevalier obscur avait fait le ménage...Des corps sans vie partout, du sang ruisselant sur les murs et les dalles...Il faut fuir d'ici au plus vite ! Kev et Tyriak décidèrent d'emmener Dragilia au village voisin pour se mettre à l'abri.
Je me relève de la charrette, de la paille partout, quand j'entends du haut du château un "Tu ne perds rien pour attendre, saligaud !!" tonitruant. C'est donc pour ca que j'ai décidé de rejoindre à toute vitesse la reine et mes deux confrères que je vois détaler sur la plaine.
Une véritable course-poursuite s'ensuit alors, entre nous, les gentils, et lui, le méchant, sur son beau cheval blanc nous rattrapant au galop alors que nous approchons du portail du village...
La porte s'ouvre au moment où Lancelaqua nous rattrape.
"Si je ne puis enlever Dragilia, personne ne le pourra !!", crie-t-il en empalant la pauvre reine Dragilia sur sa majestueuse épée...
Tout le monde est scandalisé, tous les villageois viennent d'assister à la mort de leur souveraine...Le chevalier lance alors un rire démoniaque synonyme de "Je vais tous vous occire, bande de chiens galeux et puants atteints de choléra !!"
Et soudain, dans un halo de lumière, l'épée dans le corps de la reine sort du corps et se soulève dans les airs, avant de transpercer avec force l'armure du chevalier en plein dans la poitrine. Lancelaqua s'effondre alors de son cheval dans une mare de sang et un cri horrible tandis que son cheval s'enfuit au galop vers la forêt.
Tandis que nous essayons tant bien que mal d'oublier la tragédie de Dragilia et de comprendre ce qui s'est passé, un des villageois de la place s'écrie "Hé ! Regardez ! La statue ! Elle a...Elle a disparu !!"
Nous nous dirigeons alors vers le centre du village, où, effectivement, la statue de Mew avait disparu. On n'a même pas eu le temps de penser à quoi que ce soit qu'une grande sphère lumineuse apparait dans les airs.
D'abord aveuglante, la lumière s'affaiblit peu à peu, et on discerne petit à petit une silhouette à quatre pattes, deux oreilles en pointe et une longue queue. C'est Mew ! Mew, le Pokémon en personne ! Puis dans un silence solennel, Mew envoie dans la direction de Dragilia un grand rayon lumineux qui a pour effet de guérir sa grosse entaille dans le ventre, et de la ressusciter !! Tout le monde est éberlué. Des gens s'évanouissent. Quelques petites secondes de silence avant que tout le monde devienne heureux à nouveau, saluant la reine et lui souhaitant une longue et heureuse vie...
Je me retourne et constate que la statue de Mew est de retour à sa place, plus scintillante que jamais...et je vois que Dragilia...enfin, Dragibus, la regarde aussi avec des grands yeux humides et une petite larme sur le coin de l'oeil.
"Je te fais le serment, Mew, de prier pour toi chaque année pour tout ce que tu as fait aujourd'hui
et les autres années !"
C'est ainsi que Dialga est revenu sur la plaine, et nous a transportés, Kev, Tyriak et moi, vers le présent de l'année 2011...15 minutes après notre départ, en fait. C'est émus et renversés par les évènements qu'on a raconté notre histoire à tous les habitants de l'île, qui nous avaient rejoints sur la Place. Jusqu'à ce que Dragibus revienne nous voir pour nous demander ce qu'on avait trouvé dans le passé...
Que fut sa surprise lorsque tous les habitants, nous trois en tête, avons couru vers notre bonne vieille mamie Dragi pour lui faire un énorme câlin !! Et quel câlin ! Le plus gros calin de sa vie, même si elle n'a pas très bien compris pourquoi, elle le sait au fond d'elle.
Rendez-vous compte, on a bien failli la perdre ce jour-là de 1442 !
Un calin parfait, un calin....royal.
Et ce soir-là, c'était la fête sur Pokébip Island. La joie et le bonheur étaient au rendez-vous. Et dans le ciel apparaissait une trainée rose...