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The Forgiving God de Kazuuya



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Informations

» Auteur : Kazuuya - Voir le profil
» Créé le 06/10/2015 à 16:32
» Dernière mise à jour le 14/10/2015 à 16:01

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Suspense

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02 : I am the one who knocks... or not
"Je n'ai pas peur du danger, je suis le danger."
(Walter White, Breaking Bad)



- Lalala...

- Mais sérieux, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?! grommela Irina.

Dunning haussa les sourcils, faisant semblant de ne pas comprendre où sa "femme" voulait en venir. La blonde se contenta de secouer la tête, agaçée par le comportement stupide que son collègue prenait un malin plaisir à adopter. A croire que ça lui plaisait, d'embêter des gens pour le fun.

- Et on va où, exactement ? A peine trois heures qu'on est arrivés et monsieur a déjà des plans.

- J'suis prévoyant, tous les génies le sont !

Irina afficha une moue dubitative mais ne dit rien, fatiguée de parlementer avec l'imbécile heureux qui l'accompagnait. Elle aussi, ça l'intriguait, de découvrir les éventuels secrets de l'hôtel. Autrement, elle n'aurait pas perdu de temps à travailler avec Dunning. Il était bien trop énervant à son goût. Certainement capable de faire enrager le plus zen des prieurs bouddhistes. Sous-estimer la capacité de ce type à faire chier son monde était la pire erreur que pouvait commettre l'espèce humaine.

La blonde sortit son Tarinor, qui gigotait joyeusement autour de sa dresseuse.

- Et v'là qu'on sort Mister Boussole...

Mister Boussole. Le surnom prétendument affectueux que Dunning avait trouvé au Pokémon rocheux d'Irina. Ce petit nom la faisait sourire à chaque fois, bien qu'elle-même avait déjà donné un surnom à son Pokémon. Il avait pour nom Pierre. Pas très original compte tenu du type de Tarinor, mais bon... ça lui plaisait bien comme ça. Elle l'avait nommé en référence à son dresseur célèbre préféré, le maître Pierre Rochard de Hoenn.

- Tu m'as pas répondu, Dunning.

- Quoi ?

- Je t'ai demandé où on allait.

- Oh. Voir mon contact.

Son contact... Irina se demandait bien quel genre de personne cela pouvait être, mais ne prit pas la peine de le demander : elle le découvrirait sous peu. Elle s'imagina tour à tour un intello friand de maths, un vigile costaud, une femme extrêmement flippante... mais aucune de toutes ces choses ne convenait à la réalité. Ils avaient rejoint le bureau du gestionnaire financier de l'hôtel. Ou plutôt de la gestionnaire. Naomi Travis, assise derrière son bureau, dévisagea la blonde.

- J'parie que c'est une de tes conquêtes féminines... chuchota Irina à son ami.

Effectivement, Naomi était plutôt agréable à regarder. Des cheveux noirs, assez courts, encadraient son visage fin. Ses yeux noisettes luisaient d'un éclat malicieux et son sourire éclatant complétait le tableau.

- J'avoue, Votre Honneur. J'ai passé une nuit avec elle une fois, et on est devenus bons amis.

- Tu m'en diras tant...

- Oh ça suffit les messes basses, messieurs dames. Tu veux quoi, Dunny ?

- Dunning, corrigea celui-ci, peu habitué aux surnoms affectueux en tout genre.

Il lui expliqua ensuite le pourquoi du comment, arrachant de temps à autre des haussements de sourcils ou des sourires en coin à Naomi.

- Te parler du patron ? Ecoute, il est vachement secret ce mec.

- Son nom, ce que tu sais que lui, ça fera l'affaire.

Irina se contentait d'observer l'échange entre ces deux-là, notant bien ce qu'elle entendait dans un coin de sa tête. Elle observait le bureau de Naomi, une pièce presque aussi grande que sa suite, recouverte de tableaux et équipée d'une fenêtre. Une cage dans lequel un Pijako somnolait trônait non loin des étagères à livres.

- Son nom, c'est Malcolm Elias. Il traîne pas trop souvent dans l'hôtel, je trouve. Et puis c'est pas lui qui gère l'administration.

- Bah c'est qui, alors ? s'étonna Dunning.

- Son adjointe. Helen Wendell. Une chic femme, honnête et tout le tralala.

L'homme acquiesça et prit Irina par le bras, l'entraînant à sa suite hors du bureau, non sans adresser un au revoir à son ex petite-amie d'un soir.


* * *


Irina se dirigeait vers le bar de l'hôtel, ayant besoin d'un remontant. C'était ça, de supporter Dunning plus d'une heure par semaine. Un vrai calvaire. Elle poussa la porte et s'installa au comptoir, ou se trouvait déjà quelqu'un. Le barman lui servit ce qu'elle demanda, une Piña Colada bien fraîche. Elle adorait les cocktails et était connue pour sa descente d'alcool spectaculaire. Enfin, sa réputation ne dépassait pas les portes de Volucité.

Elle décida d'engager la conversation avec le type assis à côté d'elle. Des cheveux bruns clairs tirant vers le blond, des yeux orangés, il était habillé d'un costume gris. Les yeux rivés sur sa boisson, il ne prêtait pas attention à ses alentours.

"Mais c'est un beau gosse, en plus. Yay !"

- Bonjour, je m'appelle Irina Dunning. Et vous ?

Elle prenait difficilement l'habitude d'utiliser le nom de son ami, mais c'était pour la couverture, alors elle le faisait quand même. Le jeune homme se tourna vers elle, un sourire timide aux lèvres. Ses yeux d'une teinte orangée étaient cernés, probablement à cause d'un manque de sommeil.

- Je... je suis William Lysander. Enchanté.

- Vous faites quoi dans la vie ?

William se gratta la tête, l'air peu enthousiasmé par la situation. D'une timidité effarante avec les inconnus, il était pourtant déconseillé dans sa profession d'avoir un tel caractère...

- Professeur de chimie. En lycée.

- Ah ! J'adorais la chimie, mais mes notes étaient dé-sas-treuses ! Dites, vous vous sentez bien ?

Voyant le visage rouge du brun, elle commença à s'inquiéter, mais se rassura bien vite en comprenant que William était simplement très réservé. Elle n'insista pas plus et quitta quelques minutes plus tard le bar, son Tarinor sur les talons.

- Tu sais quoi, Pierre ?

- Tariii ?

- On devrait aller se promener un peu dans l'hôtel, ça nous changera les idées.

Le Pokémon rocheux poussa un petit cri en signe d'approbation et suivit sa maîtresse, trop heureux de pouvoir se dégourdir les pattes.


* * *


- Putain, c'est super grand ici !

Dunning arpentait son propre couloir depuis un bon quart d'heure, essuyant des échecs cuisants quant à ses tentatives de sociabilisation. C'était peut-être un peu trop difficile pour un type comme lui, voilà tout. Il était plutôt méchant et désagréable avec les gens, ça paraîssait normal de s'enfuir en le voyant.

- Eh, mais c'est...

Il reconnut, montant l'escalier venant du deuxième, le père de la fillette, qu'il avait croisé quelques heures plus tôt. Il s'empressa d'aller le voir.

- Hey !

Le blond s'étonna de voir de nouveau cet excentrique devant lui, mais décida de se montrer magnanime. Il le salua donc.

- Désolé de vous avoir importuné tout à l'heure, mais j'aime beaucoup sympathiser avec mes voisins provisoires ! C'est comme ça que j'ai rencontré trois de mes ex...

- Oh, eh bien... ravi de vous rencontrer. Nigel Kenyon, je suis médecin...

- Médecin... j'avais envie de devenir docteur à une époque. Mes notes en maths m'en ont dissuadé vite fait. J'ai passé un exam littéraire. Oh et, je suis Dunning, de la 313.

Nigel hocha la tête, un peu perdu dans tout ce que lui racontait le brun, mais ne l'interrompit pas.

- Je pense que... je vais y aller, ma fille m'attend depuis tout à l'heure et je ne veux pas qu'elle s'inquiète.

- Bah, elle a pas de maman, cette petite ? s'étonna Dunning.

Au vu du regard noir que lui lançait le père, la question n'avait pas lieu d'être. Nigel disparut dans la chambre 314, laissant un Dunning songeur au milieu du couloir.


* * *


Le bureau de la co-gérante Helen Wendell était une pièce magnifique. Les tapis ornés de motifs représentants des Pokémon Poison - le type qu'elle appréciait le plus - étaient d'une beauté sensationnelle. Le paysage des vieux quartiers de Volucité que l'on pouvait admirer de la fenêtre était impressionnant, tout autant que le lustre immense qui trônait au plafond, en plein centre de la pièce. Le bureau en acajou était un meuble magnifique, tellement ciré que l'on pouvait presque se voir dedans. Dessus étaient éparpillées bon nombre de lettres et d'autres papiers en tout genre.

Helen Wendell était assise sur son fauteuil, ses cheveux roux, d'un roux presque rouge descendant jusqu'au milieu de son dos. Son regard bleu nuit était tourné vers son Coatox, qui somnolait sur le canapé. La sonnerie stridente du téléphone tira la presque trentenaire de ses rêveries. Elle s'empressa de répondre.

- Oui ? Oh, c'est toi Malcolm. Oui, oui. Je te dis que ça va, je vais bien. Tu passes bientôt ? Ah, bon. C'est plus tôt que d'habitude. Non, bien sûr que non. On se voit bientôt alors. Pardon ? ...entendu. Si tu y tiens tant que ça, je ne vois pas de raison de refuser.

Elle raccrocha le combiné et se tourna vers la fenêtre, songeuse. Décidément, elle s'ennuyait ferme au travail, ces derniers temps.