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Version Or [SUMMER WARS] de Mkat



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» Auteur : Mkat - Voir le profil
» Créé le 15/01/2015 à 19:06
» Dernière mise à jour le 16/01/2015 à 20:13

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La championne des crevettes
Doublonville. Un ilot de modernité au milieu des petites villes à deux doigts de mériter le qualificatif de « village » comme Mauville ou Ecorcia.

Les cinquante dernières années, elle avait accueillit les jeunes fuyant la campagne et le travail des champs pour devenir cette capitale de région.

Certes, de mauvaises langues prétendront que ce n'était rien par rapport à Safrania ou Volucité, mais pour Mimiko ça ressemblait un peu au paradis.

Elle était la première à admirer le charme des petites villes qui avaient gardées leur histoire, mais rien ne remplaçait une grande allée remplie de magasin.

Même le Centre Pokémon avait des airs de palace. Les chambres pour dresseurs étaient à couper le souffle, pièce individuelle avec un matelas de plus de 5 cm, pas de capsules douches, mais un vrai rotenburo au carrelage rutilant. Le mess qui d'habitude ressemblait à une cafétéria de lycée était un vrai restaurant avec un menu à plusieurs choix, des télés un peu partout, réseau wifi gratuit et des banquettes confortable. Et cela ne concernait que la partie réservée aux humains : l'autre était carrément un hôpital pour pokémon, et vu le trafic et le nombre de pokémon que contenait cette ville, ça n'avait rien d'étonnant.

Un ballet presque incessant d'infirmières et de leveinards s'agitaient dans les couloirs et le comptoir d'accueil était tenu par pas moins de 4 personnes qui faisaient aussi office de standardiste en répondant aux téléphones.

Miaouss dont la queue s'était coincée dans une porte (« venir pour faire une radio »), kaiminus intoxiqué au liquide vaisselle (« le faire vomir d'urgence »), mystherbe tombé dans une évacuation d'eau (« appelez les pompiers ») et invasion de nosféraptis dans un grenier (« appelez un spécialiste des nuisibles »)... Mimiko avait ouvert de grands yeux étonnés alors qu'elle attendait qu'une des quatre personnes accepte de s'occuper d'elle et de ses six pokémons.

Au lieu de cela, on lui avait donné un numéro de bureau et une heure de rendez-vous.

Elle patienta en faisant le tour de cet incroyable complexe, mais elle n'en était pas moins pressée de pouvoir parler à une infirmière qui lui accorderait toute son attention.

La jeune femme avait reçu hier un message de Mme Eusine, la femme qu'elle devait interroger pour le professeur Orme, lui indiquant qu'elles se rencontreraient à Doublonville, à une date et un lieu dont elle lui fournirait les coordonnées via le Centre Pokémon.

Voilà qui était très mystérieux.

La porte du bureau s'ouvrit enfin, laissant sortir un dresseur, et une jeune femme aux yeux doux et aux longues boucles blondes attachées en deux couette lui fit signe d'entrer.

Mimiko suivit l'infirmière jusqu'à une grande table d'auscultation. Cette dernière lui demanda sa carte de dresseur :

-Je vais regarder votre dossier.

-Ah ? J'ai un dossier ?

-Oui, le personnel des autres centres y inscrivent toutes les opérations ou les traitements concernant vos pokémons. Lorsque les dresseurs viennent à Doublonville, nous en profitons pour un check-up détaillé, répondit la jeune femme en tapotant sur son ordinateur. Ah, vous voilà. Mimiko Laroche. 6 pokémons. C'est la première fois que vous passez dans ce centre.

-Oui...

-Puis-je avoir vos pokéballs s'il vous plait ?

Mimiko les plaça dans les emplacements prévus.

-Ce n'est pas trop difficile de s'occuper de 6 pokémons en même temps ?

-Of... La plupart du temps je m'en sors... Quand ils ne se disputent pas.

La jeune femme hocha la tête en hum-ant, ce qui eut le don de mettre Mimiko sur la défensive. Ca lui rappelait son psychologue. Les questions de cette femme n'étaient pas aussi anodines qu'elles semblaient l'être.

*Elle est en train de juger mes capacités d'éleveuse...*

Quelque part Mimiko comprenait : les infirmières devaient profiter de ces « check-up » pour s'assurer que les pokémons n'étaient pas martyrisés et que les dresseurs n'étaient pas des fou-furieux, mais c'était quand même désagréable de se sentir jauger.

-Ils n'ont pas les même besoins ou priorités, continua Mimiko sur un ton beaucoup plus professionnel et froid, alors c'est gérable.

-Oui, c'est vrai que vous avez une équipe variée. Bon, le premier est un feurisson...

Elle sortit feurisson de sa pokéball et se mit à le peser, à le mesurer, à lui ouvrir la bouche, les oreilles, les yeux, et à regarder ses coussinets. Mimiko compatit pour le pokémon feu qui se laissait faire d'un air blasé. Surement devait-il y être habitué puisqu'il venait d'un laboratoire pokémon.

Puis, sans prévenir et sans que Mimiko se soit rendu compte qu'elle aussi avait fait l'objet d'une observation, elle lui prit le coude et abaissa la manche de son pull, découvrant sa très récente cicatrice de brûlure.

-Hé ?!?

-Bien, vous avez été marquée.

-Marquée ?

-Oui, c'est le terme qu'on utilise. Tout dresseur de pokémon feu doit s'attendre à se faire bruler au moins une fois par son pokémon... Même si c'est involontaire, c'est en fait un acte d'affection et d'acceptation.

-...Affection et acceptation ? Bégaya Mimiko en regardant l'infirmière puis son pokémon. Ça fait un mal de chien !

-C'est un peu comme s'il avait marqué son territoire. Mais ça a l'air de s'être bien guéri.

-Mouais... Merci Hien... Marmonna la brune en arrangeant sa manche correctement.

Le pokémon la regarda sans bien comprendre.

-En tout cas ce pokémon est en excellente santé. Il est plus petit que la moyenne, mais il a une bonne silhouette. Il doit être très rapide.

-Oui, plutôt, approuva Mimiko alors que le feurisson rejoignait sa pokéball.

Et l'infirmière passa à Windy.

Evidemment, ce fut loin d'être aussi facile qu'avec un feurisson né en élevage. La roucool n'apprécia pas des masses de se faire tripoter et perdit plein de plume en essayant de se débattre vainement avec l'infirmière chevronnée.

Néanmoins, la blonde s'était fait surprendre.

-C'est rare des roucools aussi énergiques... Fit la femme une fois qu'elle eut ramené l'oiseau dans sa pokéball.

-Elle a son petit caractère, approuva Mimiko en se retenant de sourire alors que l'infirmière se recoiffait.

Avec Maximus elle quitta la table pour le laisser sortir et ce ne fut que pour constater ce que Mimiko savait déjà. Il était vieux, il avait besoin de repos et d'amour.

Shampoo fut moins difficile que Windy, aimant être admirée, mais quand elle se retrouva avec des électrodes dans la toison, elle commença à faire la mine.

L'examen de Majo Rika fut très rapide, il n'y avait pas grand-chose à regarder chez un magicarpe et finalement, l'infirmière fit sortir Kit de sa pokéball.

Le petit renard fila aussitôt de ses mains pour grimper sur Mimiko et tenter d'entrer se cacher dans son pull. Une fois installé sous le tissu, il grogna de mécontentement.

-Eh bien alors ? S'étonna l'infirmière.

-Désolé, il est un peu pot de colle, gémit Mimiko en tentant de faire sortir le petit de sa cachette.

-Il a l'air très jeune. A peine sevré, constata la femme.

-Sans doute, je l'ai trouvé au Bois des Chênes.

-Vraiment ? Je n'ai jamais entendu dire qu'il y avait des évolis dans cette forêt... A moins qu'un dresseur ait eu la "glorieuse" idée d'y abandonner son pokémon... De toute façon, s'il est entré dans votre pokéball, c'est que cet évoli n'appartenait à personne.

Mimiko lui tendit la boule de poil qu'elle avait réussi à dégager de sous son pull, mais l'infirmière retira vivement sa main avec un petit cri.

Kit venait de la mordre.

Mimiko l'éloigna d'elle, consternée, et regarda la femme sortir de son bureau de quoi se faire un bandage.

-Désolé... Je ne sais pas pourquoi il est comme ça...

-Ce n'est rien. C'est juste qu'il connait l'attaque morsure... De naissance apparemment. Et il n'est pas encore habitué aux humains... A part vous évidemment. En tout cas, même s'il connait déjà une attaque, il est trop tôt pour l'exposer à des combats. Les bébés pokémons grandissent vite. Dans trois ou quatre mois il aura presque atteint sa taille d'adulte, alors vous pourrez commencer à l'entrainer.

Brandissant la pokéball de l'évoli, elle y fit rentrer Kit.

-Oui bien sûr. Il est tellement petit de toute façon que je ne me voyais pas l'envoyer au combat...

-Je vais garder vos pokémons pour les soigner, expliqua l'infirmière en prenant le plateau et en le faisait passer par une trappe derrière elle.

-Il y a autre chose dont je voudrais vous parler... Commença Mimiko. J'attends un courrier de Mme Eusine. Elle m'a dit qu'on me le donnerait au Centre Pokémon.

La blonde se frappa le front en l'entendant :

-Mais oui, les places ! J'allais oublier !

Ouvrant un tiroir elle en sortit deux tickets qu'elle lui tendit.

-Voilà ce que vous deviez recevoir.

Surprise, Mimiko détailla les deux petits coupons. C'était des entrées pour un défilé de mode ayant lieu au Grand Hotel dans une semaine. L'infirmière la regarda d'un air envieux.

-C'est l'évènement de la saison, fit-elle. Certains des mannequins présents sont d'excellents dresseurs pokémon... Et pleins de gens riches et célèbres seront présent.

-Il n'y avait aucun message avec ces billets ? S'enquit Mimiko qui ne comprenait pas pourquoi Mme Eusine l'avait gratifiée de ces places.

-Non. Mais il est évident que la personne qui vous a envoyé ça désire que vous vous y rendiez.

Si c'était le seul moyen de rencontrer cette personne... Mimiko poussa un soupir et tourna les tickets.

Elle poussa alors un hoquet d'angoisse.

Sur le dos des tickets, il y avait écrit en gros et souligné :

Tenue de soirée exigée

***
Mimiko eut vite fait d'atterrir sur un banc d'une grande place. Toutes les robes qu'elle avait pût voir étaient beaucoup trop chère pour son budget serré.

Le moindre carré de tissu coûtait les yeux de la tête !

Découragée elle tourna le carton d'invitation au défilé dans ses mains. Qu'allait-elle faire si on ne la laissait pas rentrer ?

-Aaah j'en ai marre de galérer pour tout ! Gémit-elle en se frottant les cheveux d'agacement.

C'est alors qu'un machin rose lui sauta sur le visage.

Surprise, Mimiko se leva et tenta de retirer la chose de sa tête, mais celle-ci s'y agrippait de toutes ses forces. Finalement, elle décrocha la chose avec un bruit de ventouse et contempla le pokémon en forme d'étoile qui lui fit un sourire avant de s'échapper de ses mains pour sauter par terre.

Si elle ne se trompait pas, c'était un melo.

-AAAAH DESOLLEEE !!! Fit une voix féminine et Mimiko leva les yeux sur la jeune fille qui courrait vers elle accompagnée de deux autres mini machins roses.

C'était une blonde coiffée d'un bob, les yeux cachés derrière une paire de lunettes aux verres roses et habillée d'un long anorak beige. Les deux pokémons qui l'accompagnaient étaient un toudoudou et un ptiravi.

-Je ne sais pas ce qui lui a pris, il s'est brutalement enfuit, continua la blonde en s'inclinant à plusieurs reprises.

-C'est rien, il y a eu plus de peur que de mal ! La rassura la brune. Et puis en tant que dresseuse je commence à être habituée à me prendre des machins en pleine figure !

La jeune fille cessa ses courbettes et la fixa avec intérêt :

-Vous venez défier Blanche ?

-Hein ? Qui donc ?

-Blanche, la championne de l'arène de Doublonville.

-Ah non, j'ai déjà fait un match d'arène, mais ça ne m'intéresse pas plus que ça...

A cette nouvelle la blonde se rapprocha un peu plus d'elle.

-Vous n'avez qu'un seul badge ?

-Euuuh... Oui ? Répondit Mimiko car la jeune fille avait l'air de penser que c'était une bonne chose.

-En ce cas, puis-je vous inviter à boire un thé ? J'aurais une requête ...

Si Mimiko fut étonnée d'une telle demande, elle suivit néanmoins la jeune fille. Après tout, celle-ci l'INVITAIT. On ne crachait pas sur un thé gratuit.

A la terrasse d'un salon de thé, elles et les minis pokémons roses attablés autour de leurs parts de gâteau respectifs, la jeune fille se présenta d'une manière un peu bizarre.

-Je suis... Hum... Fit-elle en se rapprochant de Mimiko pour lui chuchoter : Chidori...

-Et moi Mimiko, répondit simplement la brune, ne comprenant pas pourquoi la personne devant elle faisait tant de manière sur son identité.

La Chidori sembla elle aussi surprise de sa réaction mais se détendit :

-Bon, bien, je voulais vous parler de ma grande sœur : Blanche.

Elle tendit le doigt vers un panneau publicitaire où l'on voyait une jeune femme d'environ 25 ans aux courts cheveux roses et aux yeux étincelants de défi, qui faisait le signe de la victoire.

-C'est la championne de l'arène de Doublonville depuis qu'elle a 10 ans et aussi une grande star de Pokéathlon, commença Chidori avec une voix morne. Il faut dire que notre père était champion avant, mais il est mort dans un accident de voiture avec notre mère. J'avais 3 ans à l'époque, je ne me souviens pas vraiment. Je sais juste que c'est Blanche qui a dû s'occuper de moi et de toutes les autres affaires de Papa. Ça n'a pas dû être facile, et je pense que je n'ai pas été toujours très arrangeante...

-Les petites sœurs sont toutes comme ça, répondit Mimiko qui ne voyait pas où elle voulait en venir. Etre grande sœur, c'est toujours dur...

En regardant Chidori, elle ne pouvait s'empêcher de penser à sa propre petite sœur, Umiko, qu'elle avait laissé en France.

-Je ne sais pas si c'est à cause de moi... Je veux dire... Quand j'étais petite, je l'enviais. Elle était si douée pour le dressage et puis elle a toujours été très forte en sport. Je l'embêtais souvent, au point où... On s'est bien disputée. Elle ne veut presque plus me parler. Le problème c'est que j'ai entendu des rumeurs sur elle et que je suis venu ici pour les vérifier. Et tout est vrai. Quasiment plus aucun dresseur n'arrive à la battre. Il parait que depuis deux ans, on ne voit plus un seul badge plaine à la Ligue Indigo ! C'est horrible à dire, mais elle ne supporte tellement pas la défaite qu'elle triche et qu'elle déshonore par là sa place de champion !

-Comment peut-elle tricher ? S'étonna Mimiko en finissant sa tarte au citron meringuée.

-Les champions possèdent plusieurs équipes de pokémons différentes. Une doit correspondre au niveau de son arène. Doublonville est une arène de troisième niveau, elle devrait normalement utiliser des pokémons de niveau inférieur à 20 et ce, tant que le dresseur qui l'affronte n'a pas huit badges. S'il a huit badges, alors elle peut utiliser son équipe personnelle.

-Et elle ne fait pas ça.

-Non, quand les dresseurs qui viennent à elle ont plus d'un badge, elle utilise systématiquement son équipe personnelle. Autant dire que les pauvres dresseurs qui l'affrontent se font laminer !

-Mais il n'y a pas des gens censé contrôler les matchs d'arènes ? Ils ne sont pas enregistrés normalement ?

-Si, mais comme elle utilise exactement les mêmes pokémon de niveau 20 et de niveau 50 et que les matchs sont pour ainsi dire « éclair », il est difficile de voir la différence sur une vidéo. Elle n'est pas bête.

-Eh bien dans ce cas là... Qu'est ce que tu veux que j'y fasse ?

-Je pourrais lui pardonner d'être une tête brûlée, mais pas de trahir les enseignements de nos parents. Je crois qu'elle a oublié comment aimer ses pokémons, et la joie de faire un beau combat avec un adversaire à sa hauteur. Elle ne pense qu'à la victoire. J'ai essayé de la faire revenir à la raison, mais elle refuse de m'écouter. Je crois même qu'elle me déteste...

-Je ne pense pas. Pas si elle t'a élevé depuis que tu as 3 ans. Je le sais, car moi aussi j'ai une petite sœur qui est très différente de moi. Je l'ai souvent jalousée pour d'énormes raisons. Parce que tout était simple pour elle, parce qu'elle était plus jolie et plus forte à l'école que moi, que tout le monde l'aimait... *Et surtout maman...*. Mais si ce que tu dis est vrai, elle aussi devait me jalouser pour d'autres raisons car elle m'enquiquinait souvent étant petite. En tout cas, même si quand elle est entrée dans l'adolescence on s'est beaucoup éloignée, je ne l'ai jamais détestée.

-Alors... Tu penses que Blanche est... jalouse de moi ?

-Je ne sais pas en quoi, mais c'est possible.

-Si c'est le cas, alors, raison de plus pour te le demander...

-Me demander quoi ?

-S'il te plait, bats Blanche !

***
L'écremeuh s'élança pour retomber lourdement sur le crocrodil. Celui-ci poussa un gémissement, souffrant visiblement plus qu'il n'aurait dû être le cas.

Chriss enrageait trop pour y voir quoique ce soit, mais Harry plissa les yeux en regardant alternativement l'attaque, puis la championne, Blanche, qui se tenait de l'autre côté du terrain, un air d'ennui rempli de morgue sur son visage.

Elle eut un bref sourire mauvais quand Crocrodil perdit connaissance et que la vache rose se relevait lourdement.

-J'ai gagné, tu as perdu. Reviens me voir dans dix milles ans, peut-être qu'alors tu pourras ne serait-ce qu'effleurer Ecremeuh.

Goliath pris l'épaule de Chriss pour le retenir car on sentait que ce dernier mourrait d'envie de sauter sur la jeune femme pour l'étrangler. Malheureusement, contrairement à cette dernière, Chriss n'était pas particulièrement sportif, ni solide.

-N'essaie même pas, elle va te massacrer, lui marmonna Harry tandis que Maisy toisait Blanche.

-Ouais, laissons cette grognasse, sa grosse vache lui convient très bien !

Tous tirèrent Chriss hors de l'arène, en partie pour échapper au courroux de la championne qui n'avait pas bien pris l'insulte.

Heureusement Blanche fut elle aussi retenue par deux filles qui l'entrainèrent ailleurs. L'une d'entre elle, portant le nom de Bridget, lui apporta une tasse de thé avant de lui masser les épaules.

-Blanche, tu ne devrais pas t'énerver pour si peu.

-Tu as entendu cette poufiasse ? Elle m'a traitée de grosse vache !

-Tu as battu son ami, laisse la dire. Pour moi tu n'as rien d'une vache.

Elle entoura le cou de la jeune femme devant elle et posa ses lèvres sur sa tempe. La douce présence de Bridget la calmant toujours, la championne grommela pour la forme.

-Bridge', tu laisses toujours tout passer tu sais. C'est agaçant. Tu devrais me défendre, moi, ta petite amie.

-Il faut bien que l'une d'entre nous soit un peu raisonnable, répliqua Bridget en se relevant. Au fait... Ta petite sœur est en ville.

Blanche faillit s'étouffer dans le thé qu'elle avait enfin décidé de boire.

-Quoi ?! Chidori est là ? Qu'est-ce qu'elle me prépare encore celle-là ?

-Elle est passée très tôt à l'arène... Elle voulait te voir. Elle était très inquiète pour toi et...

- Arrêtes ! On sait très bien ce qu'elle veut ! Je veux pas la voir et je veux pas que tu lui parles ! La prochaine fois jette là dehors !

-Mais c'est ta sœur !

-Je m'en fous ! Cria Blanche en se levant et en marchant à grand pas vers l'entrée avant de se retourner, furieuse : Au fait Bridge ', la prochaine fois arrange toi pour ne pas me présenter des tocards. C'est une honte que tu ais perdu face à ce type.

***
Mimiko se présenta dans l'après-midi à l'arène de Doublonville. Extérieurement elle ressemblait à un grand dôme, tout ce qu'il y avait de plus normal, mais à l'intérieur, c'était tout autre chose.

Mimiko venait d'entrer dans la maison de Barbie.

-Qu'est ce qu'ils ont dans cette famille avec le rose ? Se demanda-t-elle.

Bon, tout n'était pas rose, des espaces semblaient être séparés par des murs tapissés de carreau vert et des rideaux violets recouvraient en partie les parois. Mais le pire, c'était peut-être ces nappes orange qui recouvraient les tables. C'était comme se retrouver au festival du mauvais gout. A part ça, l'ensemble ressemblait à une espèce de club où se réunissent les gens pour faire des comptes rendus de lectures, de la broderie ou du scrapbooking. L'impression était renforcée par le fait qu'elle ne voyait et n'entendait que des femmes.

L'une d'elle se porta jusqu'à elle. A peine plus âgée, elle portait des boucles châtaines qui tombaient sur ses épaules et une robe rose – comme de juste- à large ceinture. Ses yeux étaient très doux, ce qui donnait envie de lui faire aussitôt des confidences. Ce qui mit Mimiko sur ses gardes.

C'était ce genre de personne, à qui on donnait le bon dieu sans confession, qui pouvait se montrer les plus impitoyables.

-Bonjour, je m'appelle Bridget (même son nom faisait peur !), tu es là pour affronter le défi de l'arène ?

-Oui.

Elle se retint de lui demander s'il n'y avait pas effectivement des cours de broderies pour qu'elle lui pose une telle question.

-Très bien, que je t'explique les règles : avant d'affronter Blanche tu devras vaincre 4 de ses supporters. A la suite de quoi, tu pourras affronter la championne pour gagner le badge Plaine. La spécialité de cette arène est que nous utilisons toutes des types normaux.

-OK.

Le type normal... Ce ne serait pas tout à fait simple. Le mieux aurait été d'avoir un pokémon maitrisant une attaque de type combat, mais elle n'en avait aucun. Et en excluant Maximus, Majo Rika et Kit, ça ne lui laissait que 3 pokémons capable de se battre. Feu, vol et électrique.

En suivant Bridget vers son premier combat elle se demanda vraiment si elle avait bien fait de se mettre dans une galère pareille.

Chidori lui avait assurée que ne possédant qu'un badge, Blanche ne se méfierait pas et se battrait contre elle à « la loyal ».

Mais c'était moins pour ça que pour l'argent qu'elle pourrait gagner que la brune s'était engagée dans l'entreprise.

Et bien oui, elle avait une robe de soirée à se payer !

Sa première adversaire fut une fillette surexcitée qui ne tarda pas à déchanter quand Windy envoya son fouinette au tapis en deux tours. Mais il fallait dire que l'adorable fouine n'aurait pas cassé trois pattes à un canard.

En vint une autre, qui se montra un peu plus à la hauteur. La roucool s'occupa aussi de son compte, bénéficiant de son avantage de voler dans les airs.

Puis la gamine, a présent agacée, envoya A NOUVEAU un fouinette.

-Tu en as combien encore des comme ça ? S'exaspéra Mimiko.

-C'est le dernier ! Ils sont si mignons !

Oui, mais bon, au point de les attraper à la chaine ?

Mimiko rappela Windy qui commençait à fatiguer et envoya Shampoo. Elle tenta d'affaiblir le pokémon normal à coup d'éclair et de flash, mais celui-ci se révéla plus résistant et plus rapide. Plus entrainé et surement plus fort.

Finalement Mimiko rappela aussi la wattouat, sur le point d'être mise K.O, et envoya feurisson.

Hien termina le combat avec brio, lui permettant de remporter la première manche.

La deuxième dresseuse était une belle femme bien habillée, au brushing parfait et aux ongles manucurés. Elle envoya contre elle deux miaouss bien entrainés. Le premier chat fut vaincu par Hien, elle lança Shampoo pour le deuxième, mais dû à nouveau la rappeler pour laisser à Windy le soin de finir le combat.
Elle soigna ses pokémons avant de passer à la troisième dresseuse.

Celle-ci était une lycéenne et n'avait qu'un snubull. Le petit chien rose résista cependant magistralement aux attaques de Windy et elle finit par appeler Hien à la rescousse.

Ses pokémons n'avaient jamais eu à se battre autant de fois à la suite. Il ne restait qu'un combat avant de pouvoir affronter la championne, mais Bridget vint la voir et l'encouragea à revenir demain.

Mimiko ne put qu'approuver, même Windy qui détestait qu'on la voit en position de faiblesse tenait difficilement sur ses pattes.

A la sortie de l'arène, Chidori sortit brusquement d'un buisson tout en gardant son bob bien fermement ancré sur sa tête :

-Alors ? Demanda-t-elle avec un ton de conspiratrice.

-Il me reste encore un dresseur à battre avant de pouvoir approcher Blanche.

-Hum... Il s'agit sûrement de Bridget. Méfies toi, malgré son air angélique, c'est une bonne dresseuse... Et une bonne personne aussi.

-Tu la connais bien ?

-Oui, ça fait longtemps qu'elle fréquente l'arène. Elle est... Disons qu'elle a toujours été très proche de ma sœur. Et elle m'a souvent gardé quand Blanche partait à telle ou telle compétition...

Mimiko hocha machinalement de la tête. Tout cela commençait à être drôlement compliqué pour une robe de soirée.

**
Le lendemain elle revint à l'arène. Ses pokémons avaient bien dormis. Pas elle. Se rendre dans une arène au pied levé ce n'était pas comme réfléchir pendant toute une soirée sur son prochain match, et forcement, angoisser comme pas permis.

Fatiguée, stressée, elle accueillit encore moins bien la vision de la maison de Barbie et suivit Bridget dans une pièce annexe, un terrain situé dans une espèce de salon.

-Je préfère être tranquille quand je me bats, annonça t'elle en se servant une tasse de thé avant de la lui proposer : un darjeeling ?

De la théine ? Dans son état ? Et puis quoi encore !

-Non, arriva-t-elle à grommeler avant de se rappeler les bonnes manières : merci.

-Tant pis.

Bridget prit une gorgée avant de reposer la tasse.

-Pour ce dernier match de qualification, ce sera un « un contre un ». Pas de limite de temps jusqu'à KO ou abandon. Allons-y.

Mimiko hocha nerveusement la tête même si elle n'aimait pas ne devoir compter que sur un pokémon.

-Ruri, en avant ! Annonça Bridget en sortant la pokéball qu'elle portait en médaillon.

Celle-ci grossi et du rayon rouge qui en jaillit apparut une rondoudou.

-Windy, je compte sur toi !

La roucool voleta au-dessus du terrain.

-Boul'Armure !

-Vive attaque !

La rondoudou se recroquevilla sur lui-même et alors que Windy s'apprêtait à le toucher, il roula sur le côté pour l'éviter.

Mimiko fut surprise de cette feinte. Elle avait pourtant pensé que le pokémon devait être lent.

-Roulade !

-Envole-toi hors de portée !

Windy prit un peu de hauteur, du moins autant que le plafond le lui permettait et la rondoudou transformée en roue passa sous elle sans la toucher.

-Tornade !

Battant des ailes, l'oiseau créa une rafale qui obligea son adversaire à arrêter ses mouvements.

-Ecras'face ! Ordonna Bridget en reprenant sa tasse de thé.

Mimiko haussa un sourcil. Comment voulait-elle que son pokémon touche Windy quand celle-ci se trouvait aussi haut ?

Cela ne sembla pas gêner des masses la rondoudou qui aspira de l'air et se mit à gonfler comme un ballon de baudruche. Il s'éleva doucement dans les airs sous les regards indignés de Mimiko et Windy.

-Peu importe, tornade !

La bourrasque envoya la rondoudou droit dans le mur, mais plutôt que de s'y écraser, il dirigea ses pattes en avant et s'en servit d'appui pour rebondir et foncer sur Windy. Le pokemon normal donna deux gifles à l'oiseau qui ne s'y attendait absolument pas.

-Bien ! L'encouragea Bridget, très calme. Maintenant entrave !

-Ah non, pas ça ! Windy vive attaque !

La roucool fonça immédiatement sur la rondoudou, la percutant sauvagement.

-Boule armure !

La violence du choc envoya rondoudou rebondir sur les différentes parois de la pièce comme une boule de flipper. Windy avait bien du mal à l'éviter et finalement, la chose rose lui fonça dessus, les entrainant toutes deux s'écraser par terre.

Mimiko réalisa alors que la pièce était spécifiquement arrangée pour que rondoudou puisse utiliser les parois à son avantage. Les murs étaient matelassés de gros capitons roses, de sorte qu'elle ne se faisait aucun mal en tombant dessus. Le sol par contre était en lino ignifugé, comme dans toutes les arènes, et Windy accusa le choc, secouant férocement de la tête pour reprendre ses esprits. La rondoudou s'était déjà dégagée, roulant sur elle-même et s'élança dans une nouvelle roulade.

-Windy, vite ! Envole-toi !

Sans même regarder ce que faisait son adversaire, Windy répondit à l'urgence du ton de sa maitresse et décolla.

-Bon réflex, approuva Bridget alors que Ruri manquait une nouvelle fois sa cible. Mais ce n'est pas terminé : entrave !

Cette fois-ci la roucool ne pût y échapper et un halo bleu l'illumina tandis que la petite boule rose la privait de sa vive attaque.

-Raah non... Grommela Mimiko.

-Ta roucool et toi fonctionnaient bien, mais tu te rends bien compte qu'elle est plus abimée que ma Ruri... Tu devrais abandonner.

-Je ne peux pas, répondit aussitôt Mimiko.

Bridget releva la tête de sa tasse de thé, étonnée :

-Pourquoi ? Parce que tu veux absolument le badge plaine ? Tu auras l'occasion de récupérer d'autres badges sans que cela n'empêche ta qualification au tournoi de la Ligue Indigo...

-Je ne m'intéresse pas à la Ligue Indigo. Il y a quelqu'un qui veut que je batte Blanche, et comme ça m'arrange aussi, je ne vais pas abandonner !

*Chidori...* Songea aussitôt Bridget, interdite.

Elle fit alors plus attention à la dresseuse et à son pokémon, mais elle avait beau la regarder, elle ne comprenait pas pourquoi Chidori l'avait choisi pour vaincre sa sœur. Elle était beaucoup trop faible pour ça !

-Très bien, continuons alors.

La rondoudou se regonfla pour rejoindre les airs et Mimiko pût constater que quel que soit le mouvement de Windy, qu'elle charge, jette du vent, cela ne faisait pas grand-chose à part lui renvoyer le rondoudou dans la figure.

La jeune femme regarda avec agacement la boule rose rebondir dans tous les sens. Le terrain lui était vraiment trop désavantageux... Ou plutôt il était extrêmement avantageux à Bridget. Il faudrait pouvoir le modifier pour inverser la tendance.

Regardant autour d'elle, son regard se posa sur les panneaux du plafond. Ils ne semblaient pas si solides que ça...

-Windy... Crée une grande tornade ! La plus grande possible !

La roucool ne vit pas trop où elle voulait en venir mais battant des ailes de toutes ses forces restantes, elle concentra l'air sur le sol, créant peu à peu un tourbillon. La rondoudou fut entraînée, mais cela ne semblait pas l'inquiéter.

Finalement le vent se mit à souffler dans toute la salle, Bridget dû retenir les volants de sa robe qui tentaient de se relever, éprouvant aussi quelques difficultés à voir ce qui se passait sur le terrain.

Mimiko n'éprouvait quant à elle pas le moindre tourment. Le vent ne la frappait pas, c'était plus comme s'il l'entourait de façon protectrice, presque douce et joyeuse.

Elle songea alors à quel point elle aimerait que le combat s'achève.

Windy sentit une nouvelle force l'envahir. La roucool se demanda un instant si elle n'était pas en train d'évoluer, mais ce n'était pas ça. Ses mouvements d'ailes se firent plus rapides et le mouvement d'air dans la salle augmenta au point de se transformer en véritable tempête... Non, un mini cyclone était en train de se former au milieu du terrain !

Bridget cria car le vent menaçait de l'emporter elle aussi et elle s'accrocha de toutes ses forces à la poignée de la porte.

Elle aperçut les chaises, les tables et son service de porcelaine préférée s'envoler et se fracasser contre les murs, et au milieu de tout ça, elle se rendit compte que la dresseuse, Mimiko, se tenait tranquillement debout sans sembler sentir quoique ce soit. C'était à peine si ses boucles noires se soulevaient.

Elle avait le regard lointain, comme perdu dans le vague.

*Mais comment.... Comment fait-elle ça ? Qui est-elle ???*

Finalement le cyclone s'éleva et dans un grand craquement, le plafond partit en miette. Les débris furent entrainés dans le tourbillon, ainsi que la pauvre rondoudou qui fut frappé par des morceaux de diverses choses.

Finalement le cyclone frappa la baie vitrée à l'étage et la perça, s'échappant à l'air libre en éjectant tout ce qu'elle contenait sur plusieurs kilomètres.

**
Dorothy Catalonia observa le cyclone s'élever du dôme de l'arène avec un sourire satisfait. Elle se tenait sur le toit terrasse du Grand Hotel, ses jumelles de théâtre dans une main, caressant sa granbull de l'autre.

-Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda son chauffeur et majordome d'un ton effrayé.

-Le résultat de la folie des Hommes, répondit la femme sur un ton détendu en faisant tourner ses jumelles. Dans leur recherche de pouvoir, d'argent ou d'un statut divin, les êtres humains sont capables des choses les plus étonnantes ... Et les plus sinistre...

Mew qui se tenait derrière le majordome et Dorothy, flottant au-dessus d'arbustes ornementaux regarda lui aussi le cyclone. Il était cependant impossible de savoir ce que la gerbille rose en pensait.

-Mew ?

Il se téléporta quand Dorothy et son majordome tournèrent la tête dans sa direction, persuadés d'avoir entendu un bruit.

**
Le vent se calma dans l'arène et Mimiko fronça les sourcils. Devant Bridget qui s'était laissée glisser à terre, elle s'obligea à ne rien montrer du trouble qui l'envahissait et le seul signe de son angoisse fut ses poings qui tremblaient bien malgré elle.

-Bien, tu as gagné... Soupira Bridget. Je n'ai jamais vu un roucool créer une telle tempête.

-Désolé... Maugréa Mimiko.

-De quoi ?

-Pour les dégâts... Je ne pensais pas que... Et pour ton pokémon...

La jeune femme aux cheveux chatains sourit et se releva :

-Ne t'en fait pas. Ruri va revenir.

Effectivement, un gros ballon rose entra par le toit éventré et la rondoudou se laissa tomber avec soulagement sur le sol. Bridget vint prendre le pokémon blessé dans ses bras et Mimiko rappela Windy dans sa pokéball.

-Bien. Tu peux désormais affronter Blanche... Mais je te préviens : je ne pense pas que tu sois assez forte pour la battre. Il faudra plus qu'un peu de vent pour ça.

-Mais tu vas quand même me laisser l'affronter.

-C'est les règles... Et je veux laisser une chance à Chidori.

Mimiko baissa le regard ; elle n'avait pourtant pas parlé de Chidori...

-Je connais l'histoire des deux sœurs. Elles sont le jour et la nuit, mais elles ne peuvent compter que sur elles... Je ne sais pas si tu fais bien de t'immiscer entre elles.

-La situation ne m'est pas inconnue. Ma sœur et moi sommes comme ça, on a grandi en devenant complémentaire.

Bridget hocha de la tête, avant de serrer Ruri contre elle.

-Blanche a perdu ses parents jeunes, elle n'a pas eu d'autre choix que de devenir forte. Mentalement et physiquement. C'est une vraie sportive et une battante, mais elle manque de fantaisie et de sensibilité... Petite, Chidori était souvent dans son ombre et elle s'est comme emparée de tout ce que Blanche était dépourvue pour s'affirmer. C'est une bonne petite, et elle aime sa sœur, mais... Blanche n'a pas compris, elle a pris ça comme un défi.... Comme une insulte.

-Et chacune s'envie... Et ne se comprend pas.

-Oui, tu as bien cerné le problème. Mais le comprendre ne suffit pas. Je sais tout ça, mais quoique je tente pour les rabibocher, rien ne marche.

-Tu es peut être trop concernée pour pouvoir faire quoi que ce soit, répliqua Mimiko.

-Peut être...

La porte coincée par de nombreux débris s'ouvrit alors et quatre filles s'effondrèrent par terre les unes sur les autres.

Celle qui était tombée sur toutes les autres, la fana des fouinettes releva la tête :

-Tout va bien Bridge' ? Le toit s'est cassé !

-Oui, tout va bien. Le combat a juste été quelque peu... agité.

Toutes les personnes présentes balayèrent la pièce en désordre, jonchée ici et là de bouts de murs et de poutres en pensant « qu'un peu agité » était vraiment en dessous de la réalité.

-C'est pas moi qui fait le ménage, prévint d'un air blasé la canon aux faux ongles décorés.

***
<Arisa : crevée> dit : Comment ça « bizarre » ?

<Miko : *malaise*> dit : Bizarre, c'est tout. Il y a quelque chose qui cloche chez moi. Ca me fait peur.

<Arisa : crevée> dit : T'es allé consulter un médecin ?

<Miko : *malaise*> dit : Je doute qu'un médecin puisse quoique ce soit pour moi à ce sujet...

<Miko : *malaise*> dit : BONJOUR MONSIEUR LE MEDECIN JE CROIS QUE JE PROVOQUE DES TORNADES

<Arisa : crevée> dit : Oh écoute, on en sait rien, c'est peut être une maladie locale. Genre pokerus.

<Miko : *malaise*> dit : ...Peut être. Mais la fille que j'ai affrontée semblait réellement étonnée... Et... Bon, tu aurais dû voir la façon dont elle m'a regardé.

<Arisa : crevée>dit : Comment ?

<Miko : *malaise*> dit : Je lui faisais peur.

<Arisa : crevée> dit : C'est peut être contagieux ?

<Miko : *malaise*>dit : J'aimerais être aussi terre à terre que toi.

<Arisa : crevée> dit : Ecoutes, te prends pas la tête inutilement, surtout que tu n'es sure de rien et que c'est arrivé qu'une seule fois.

<Miko : *malaise*> dit : Pas sure...

<Arisa : crevée> dit : Comment ça ?

Miko : *malaise*> dit : Par deux fois j'ai déjà eu cette drôle d'impression. Comme si je perdais le contrôle de mon corps. Et j'entends ce fichu son de clochette.

Arisa : crevée> dit : Une clochette ?

Miko : *malaise*>dit : Oui, ça a l'air d'être dans ma tête.

Arisa :crevée> dit : C'est peut être une maladie neurologique alors. Je demanderais à Naru si ça lui dis quelque chose.

Miko :*malaise*> dit : C'est pas parce que Naru est en première année de médecine qu'elle connait toute les maladies existante.

Arisa : crevée>dit : Oui mais elle a la doc a porté de main. Bon la pause midi est bientôt terminée, faut que je retrouve l'amphi où j'ai cours, je te laisse. Bonne nuit.

<Miko : *malaise*> dit : Merci, bonne après-midi.

Eteignant l'ordinateur Mimiko ne se sentit pas plus rasséréné qu'en commençant la discussion. Elle caressa machinalement la tête qu'Hien avait posée sur ses cuisses tout en fixant la rue éclairée par une baie vitrée.

Il n'y avait pas que Bridget qui avait peur d'elle, Mimiko ressentait elle aussi ce sentiment.

Il ne lui était pourtant jamais rien arrivé de pareil en France.

-Je ne sais pas quoi faire... Je ne sais même pas à qui m'adresser à ce sujet...

Hien lui poussa la main de son museau et elle baissa la tête dans sa direction, croisant ses magnifiques yeux grenat pleins de confiance. Se laissant glisser de la chaise de bureau, elle enserra le cou de la grande fouine et enfouit son visage dans son pelage rêche, contre son corps toujours plus chaud que la normale.

-Oh Hien... On dirait que les choses ne peuvent jamais être simples avec moi...

***
Bridget observait les rayons de la lune pénétrer à travers le plafond effondré, baignant les débris d'une lumière bleutée.

Elle fit quelque pas pour ramasser une de ses tasses, en partie ébréchée et amputée de son anse et la contempla en silence.

Qui pouvait bien donc être cette femme ? A première vue, elle semblait n'être qu'une dresseuse débutante et son roucool n'avait rien de particulier, mais... Fermant les yeux, elle se força à revoir leur combat. En imaginant que son roucool avait quelque chose de spécial, cela n'expliquait pas pourquoi la jeune femme avait semblée épargnée par la violence du vent. Il y avait autre chose... Ses yeux...

Un bruit derrière elle lui fit perdre le court de sa réflexion. Se retournant elle aperçut Blanche qui venait de marcher sur un morceau de porcelaine :

-Mais... Mais qu'est ce qui s'est passé ici ? Ma précieuse arène... !

-Le combat a un peu débordé hors de la salle, désolé Blanche.

-Désolé, tu dis ? C'est toi qui a fait ça ou...

-Tu rencontreras le dresseur demain. Il m'a battu, expliqua simplement Bridget en quittant la pièce.

Blanche se retourna et lui attrapa le bras au passage :

-Tu ne veux pas m'en dire plus ?

-Ce dresseur n'a qu'un badge. Celui d'Hayato...

Blanche la lâcha, surprise, puis devant l'air neutre de la jeune femme, fronça les sourcils :

-Et tu as perdu ?!? Enfin Bridge', qu'est ce qui se passe avec toi ? Tu étais la meilleure de l'arène et... Franchement t'es en train de devenir aussi nulle que ces dresseurs attardés qui nous défient !

-Et tu ne t'entoure que des meilleurs... Répondit Bridget, blessée. Je commence à croire que ta sœur a raison... Tu as perdu tout sens des réalités. Pourquoi es-tu championne d'arène si tu n'es pas capable de t'intéresser aux personnes qui viennent nous défier ? Quel plaisir as-tu à faire ce travail ? Si tu veux juste être la meilleure, libre à toi de devenir Maître Pokémon !

-Mais... Mais je le pourrais ! Répondit Blanche, piquée, en rougissant.

-Sache pour ta gouverne que ce combat que j'ai perdu... Je l'ai néanmoins apprécié. Peut-être plus que s'il avait s'agit d'une victoire !

-Je ne te comprends pas...

-Je sais.

Bridget sortit de la pièce dévastée sans un regard en arrière pour sa petite amie.

***
***
Le lendemain Chidori surprit de nouveau Mimiko.

Elle marchait vers l'arène, plutôt déprimée, quand un melodelfe géant lui adressa la parole.

-Alors, tu es prête à affronter ma sœur ?

-Chidori, qu'est-ce que tu fais dans un costume de mélodelfe ? Tu penses vraiment que ta sœur va te sauter dessus à tout instant pour te cacher ainsi ?

-En vrai, ce n'est pas ma sœur qui m'inquiète, répondit-elle mystérieusement. En tout cas, je vais croiser les doigts pour toi.

Chidori essaya de croiser ses doigts mais les mains des melodelfes n'étaient pas conçues pour ça.

-Merci...

-Tu es sure que ça va ?

-Oui, juste... Non, rien.

Mimiko laissa derrière elle le melodelfe qui inclinait de perplexité la tête sur le côté, oubliant le poids de celle-ci et manquant alors de se casser la figure.

Effaçant toute trace d'indécision, elle s'efforça de ne penser qu'à son prochain match et pénétra à l'intérieur de l'arène à moitié détruite par l'incident d'hier.

-Je suis venue affronter Blanche ! Annonça t'elle aux membres féminins de l'arène.

Elle constata rapidement l'absence de Bridget mais n'eut pas vraiment le temps de s'en inquiéter car déjà la fillette aux fouinettes l'invitait à la suivre sur un escalier montant au niveau supérieur de l'arène.

C'est sur une grande estrade, comme une grande scène de théâtre que se trouvait le terrain. Devant le grand rideau rose qui drapait artistiquement le mur d'en face se tenait Blanche, l'air aussi confiante et impertinente que sur les affiches qui s'étalaient partout dans Doublonville.

Serrant le poing, elle le brandit avec défi vers Mimiko.

-Je t'attendais !

A suivre.

Et voilà pour ce chapitre, Blanche VS Mimiko, qui va gagner ? Dieu que cette arène m'a épouvantée quand j'ai joué à Or/Argent et son remake : l'harmonie des couleurs est dégueulasse (plus dans le remake), mais Blanche a toujours représenté un défi pour moi. J'ai dû perdre, hum, 4 fois contre elle la première fois que j'y ai joué (bon j'avais 12 ans à l'époque et il y avait pas de soluce sur internet). Et quand j'ai fini enfin par gagner, voilà qu'elle refuse de me donner son badge ! Rha sale peste !
J'ai pris du plaisir à revisiter l'arène dans cette histoire et la vie que pourraient avoir cette petite communauté. Bridget est un personnage que j'aime beaucoup, j'espère qu'elle vous aura plût aussi.